La Presse Bisontine 117 - Janvier 2011

La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

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EXTRAITS

Les morceaux choisis du rapport de la Chambre des comptes

moyenne de 63%des recettes sur l’ensemble de la période examinée, a progressé sen- siblement depuis 2003. En 2006 et 2007, elle a même atteint 71 % du produit d’exploitation. 4 - Un exercice de prévision des dépenses et recettes mal maîtrisé À titre d’exemple, le budget prévisionnel transmis en juin 2003 auDépartement fai- sait état d’unmontant de dépenses conven- tionnées de 255 600 euros, alors que paral- lèlement les autres dépenses de l’association étaient évaluées à 122 997 euros, d’où une prévision de dépenses de l’ordre de 378 000 euros. Or, le montant des charges de l’association tel qu’il ressort du comp- te de résultat 2003 n’a pas excédé 142 099 euros, soit en définitive seulement 37 % du montant total des dépenses pré- visionnelles. [… Au final, le résultat cumulé des actions conventionnées sur les exercices de 2001 à 2007, se traduit par un excédent de 302 330 euros alors qu’en reprenant année par année les budgets prévisionnels pré- sentés par l’Institut, le résultat cumulé prévisionnel aurait dû faire ressortir un déficit de 9 833 euros.

réglementairement.

1 – Une insuffisance de contrôle du Département Au cours de la période examinée, les sub- ventions du Département dépendaient en grande partie de la sincérité et de la fia- bilité des projets de budget et des bilans préparés par l’Institut dans la mesure où la collectivité territoriale s’appuyait sur ces documents pour décider du montant de ses subventions complémentaires. Or, il ressort des éléments recueillis en cours d’instruction que les budgets prévision- nels, bilans financiers et comptes de l’association ont été bien souvent trans- mis avec retard aux services du Départe- ment par l’Institut Courbet. Pour autant en 2004, le département a pro- cédé au versement des subventions sans faire un préalable de la production des jus- tificatifs requis conventionnellement et

2 - Des marges financières importantes de l’Institut

De 1997 à 2007, les résultats d’exploitation de l’Institut ont atteint la somme de 970 592 euros. Ces excédents ont permis la constitution de réserves qui ont pro- gressé au cours de la même période de 241 653 euros à 1 089 313 euros. L’actif a augmenté de 473 136 euros à 1 505 285 euros de 1997 à 2007. Prépon- dérant, l’actif immobilisé est constitué prin- cipalement d’œuvres d’art dont la valeur comptable a évolué de 289 653 euros en 1997 à 839 215 euros en 2007. 3 Une subvention de 212 814 euros en 2007 La part des subventions publiques, en

POINT DE VUE François Lépine “Nous avons profité d’une situation pour acheter des œuvres” Le président de l’Institut Gustave Courbet admet qu’il y a peut-être eu un manque de vigilance mais que l’intérêt du Musée a toujours prévalu.

MUSÉE

Les travaux s’achèvent à Ornans Courbet et Clésinger pour l’exposition inaugurale Le nouveau musée Courbet ouvrira ses portes début juillet. L’exposition inaugurale est en préparation. Une cinquantaine d’œuvres de deux artistes régionaux seront à découvrir.

L a Presse Bisontine : Il apparaît que l’Institut Courbet ne pourra plus disposer comme il l’entend des œuvres dont il est propriétai- re compte tenu de la qualification de Musée de France. Vous semblez prétendre le contraire, pourquoi ? François Lépine : Ces œuvres ne sont pas dans le patrimoine définitif du musée. Le rap- port de la Chambre régionale des Comptes rappelle que les œuvres nous sont acquises. Nous pouvons en disposer comme nous le désirons. Mais je suis favorable à ce que l’on puisse prêter ces 14 œuvres au Musée Courbet dès son ouverture. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un prêt et que ces œuvres ne sont pas dans le patrimoine définitif du musée. L.P.B. : Vous pourrez donc disposer des tableaux pour agrémenter des expositions extérieures au Musée d’Ornans ?

L.P.B. : Quid des 300 000 euros d’excédents dont profite l’Institut, évoqués dans le rapport de la Chambre régionale des Comptes ? F.P. : Ces 300 000 euros nous sont acquis. Il n’y aura pas de reversement au Conseil général. Nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait, à savoir acheter des œuvres. Nous sommes bénévoles. Le président Jeannerot a lui-même convenu que si le Département avait dû rémuné- rer un conservateur et du personnel, tout cela lui aurait coûté plus de 300 000 euros. L.P.B. : Ce rapport ne met pas en cause les per- sonnes à la tête de l’Institut, ni le fonctionnement de cette association. Il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Finalement, vous avez profité d’une situation pour valoriser ce musée ? F.P. : Ce rapport salue le fait qu’il n’y a jamais eu de débordements. C’est vrai qu’il y a un surfinancement. Il faut le recon- naître, nos relations avec le Conseil géné- ral ont peut-être manqué de précision, le Département n’a pas été très rigoureux, et nous avons profité d’une situation pour acheter des œuvres uniquement. Je rap- pelle aussi que le Conseil général a été doté gratuitement d’une collection enri- chie lors d’une médiation qui a eu lieu il y a quatre ans, visant à établir la propriété des œuvres.

L’arrivée des sculptures de Clésinger au nouveau Musée d’Ornans, toujours en travaux, promet d’être spectaculaire.

F.P. : L’important est demon- trer ces collections. Si demain nous souhaitons montrer ces œuvres ailleurs qu’à Ornans, nous devons pouvoir le faire. Les conser- vateurs se mettront d’accord. L’objet de la Convention en préparation au Conseil général établi- ra les modalités de prêt des œuvres.

“Les 300 000 euros nous sont acquis.”

C’ est en juillet 2011 que le pôle muséal (nouveau musée Courbet) ouvri- ra ses portes. L’exposition inaugurale est en pré- paration. Elle va mettre à l’honneur deux artistes qui se sont côtoyés : le peintre franc-comtois et le sculpteur Auguste Clésinger qui est né à Besançon mais qui n’est pas reconnu à la hauteur de son talent dans la région. Pour les besoins de ce rendez-vous culturel majeur, un certain nombre de sculptures de cet artiste du XIX ème siècle seront acheminées duMusée d’Orsay à Paris où il est exposé, vers Ornans. “Je travaille depuis longtemps sur ceprojet avec mes collègues du Musée d’Orsay” explique Frédérique Thomas-

l’installation de certaines œuvres massives de Clésinger s’annonce périlleuse, au point qu’il faille cas- ser certains passages du nouveau musée Courbet. Le coût budget prévisionnel pour cette exposition unique est de “300 000 euros dont 200 000 euros pour letransport desœuvres” pour- suit Frédérique Thomas-Morin qui a hâte de voir ce projet se concrétiser. “Pour Courbet, nous présenterons également desœuvres majeures qui n’ont jamais été vues à Ornans. Nous négocions des prêts auprès du Musée Occidental de Tokyo. D’autres ont été deman- dées à des particuliers en Alle- magne, en Suisse.” “Œuvres croi- sées Courbet-Clésinger” sera à découvrir dès le 1 er juillet.

Morin, conservateur du musée Courbet. Un certain nombre de détails doi- vent être réglés. Il faut tout envi- sager et en particulier le dépla- cement des

Propos recueillis par T.C.

sculptures en marbre de plu- sieurs tonnes. “Quand lesœuvres arriveront à Ornans, ce sera très spectaculai- re” annonce Fré- dérique Thomas- Morin. D’ailleurs, dans les rangs de l’opposition, on murmure que compte tenu de leur taille,

“200 000 euros pour le transport.”

François Lépine et Claude Jeannerot veulent continuer de collaborer dans la sérénité.

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