La Presse Bisontine 117 - Janvier 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 117 - Janvier 2011

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DÉCHETS

Polémique Sybert-Nicollin 41 emplois jetés au panier Accusés de contribuer à la suppression d’emplois locaux dans l’affaire qui oppose le syndicat des déchets à la société Nicollin, Éric Alauzet et Christophe Lime contre-attaquent. Et ne ménagent pas Nicollin.

Jean-Marc Boichard, représentant local de la société Coved qui a remporté le nouvel appel d’offres.

D ans la bataille commerciale du traitement des déchets, c’est la société alsacienne Coved qui a gagné, au détriment du local de l’étape Nicollin, basé à Corcelles-Fer- rières (vers Saint-Vit). Jusqu’ici, cette dernière gérait le tri et le recyclage des déchets déposés par les habitants des

198 communes du Sybert (syndicatmix- te de Besançon et sa région pour le trai- tement des déchets). Le renouvellement récent de l’appel d’offres a été défavo- rable à la société Nicollin qui d’un coup se trouve contrainte de se séparer des salariés qui effectuaient le travail, tout comme la structure d’insertion bisonti-

ne B.T.T. (Besançon Tous Travaux) qui mettait à disposition de Nicollin plu- sieurs de ses salariés. Pour le président du Sybert Éric Alau- zet, les résultats de l’appel d’offres étaient sans appel. “Entre les deux offres, il y a 610 000 euros d’écart. Ni la question environnementale liée au transport des

salariés de chez Nicollin sur le carreau et 5 chez Gare-B.T.T. “Sur ces 17 personnes, quelques-unes sont proches de la retraite” note l’élu. “Deux ou trois personnes vont pouvoir travailler sur notre plate-forme de trans- fert de Chalezeule. Les autres, on leur a proposé de travailler sur d’autres ins- tallations que l’on a à Faimbe, à Vesoul ou à Morteau” lance Jean-Marc Boi- chard de la société Coved. En plus de ces 17 postes, la décision a des conséquences sur 24 postes d’insertion,soit 41 postes au total. “Dans quinze mois, quand notre propre centre de tri sera opérationnel, les cartes seront rebattues. Des contrats se terminent en fin d’année chez Gare-B.T.T., d’autres en mars, les choses peuvent évoluer dans le bon sens” tempère ÉricAlauzet qui esti- me aussi qu’avec de telles pratiques tari- faires, “Nicollin est en train de creuser sa tombe, et il emmène sans sa tombe l’insertion.” Les dissensions entre le Sybert et la société Nicollin ne sont peut-être pas terminées. Les élus du syndicat accu- sent aussi la société de Corcelles-Fer- rières d’avoir fait disparaître une qua- rantaine de tonnes de déchets de reprise, soit un manque à gagner de 100 000 à 120 000 euros pour le Sybert. Le coût du tri revient à 76 euros par habitant et par an. Le Sybert augmen- tera ses tarifs de 2,25 euros par habi- tant à compter de l’an prochain, “pour financer la modernisation des déchet- teries” argumente M. Alauzet. De son côté, le futur centre de tri su Sybert sera opérationnel à partir de juillet 2012. Contactée pour recueillir son sentiment sur l’affaire, la société Nicollin n’a pas donné suite à nos sollicitations. J.-F.H.

déchets ni la question de l’insertion ne pouvaient infléchir notre décision. Entre 1,2 million et 1,8 million, il n’y a pas à hésiter. Par habitant, c’est une économie de 2,71 euros, c’est énorme” justifie Éric Alauzet. Christophe Lime, le vice-pré- sident du Sybert, va plus loin en sous- entendant clairement queNicollinaurait eu la main lourde au moment d’établir ses prix. “Il y a quatre ans, quand on a commencé à réfléchir à construire notre propre centre de tri, Nicollin avait déjà baissé ses prix de plus de 500 000 euros comme par hasard. Cette société fait le yo-yo depuis des années. Ses pratiques tarifaires sont complètement exagérées” affirme l’élu qui accuse clairement la société de Corcelles-Ferrières de “gon- fler” artificiellement ses tarifs. “Ce sont des gens qui se croient en situation de monopole privé. Avec eux, on était sans cesse dans le rapport de force” assène M. Lime. Le nouveau contrat qui lie le Sybert à la société Coved (groupe Saur) court sur 18 mois seulement (renouvelable deux fois trois mois). Dans l’intervalle, le

Éric Alauzet et Christophe Lime, piqués au vif par les réactions liées aux conséquences de ce appel d’offres défavorable à Nicollin.

Sybert aura construit son propre centre de tri (derrière l’usine d’incinération de Pla- noise) pour justement, maîtriser beaucoup mieux les coûts du tri. “Quand on n’a pas les outils en propre, on est trop à la merci du code des marchés publics” ajouteÉricAlauzet pour tenter de justifier cette situation douloureuse pour l’emploi local. Le choix de l’entreprise Coved se traduit par 12

Dé c emb r e g o u rma nd a ux Ca v e s d e l a Bu t t e

Il accuse Nicollin de “gonfler” artificielle- ment ses tarifs.

VENDREDI 10 ET SAMEDI 11 DÉCEMBRE

Dégustations gourmandes

DÉGUSTATION VIGNERONNE

TRIBUNAL Jugement du 19 novembre Le groupe Nicollin débouté La requête du groupe Nicollin devant le tribunal administratif de Besançon a été rejetée. Il cherchait à annuler les résultats de l’appel d’offres au terme duquel le Sybert a retenu la société Coved. A près avoir pris connaissance des résultats de lʼappel dʼoffres du 1 er juillet dernier, la société Nicollin a immédiatement saisi le juge des réfé- rés du tribunal administratif de Besançon. Dans sa requête, Nicollin sou- tenait notamment que la société Coved, basée en Alsace, ne détenait pas un site autorisé sur le territoire du Sybert, ce qui rendrait “irréaliste” la proposition de Coved retenue par le Sybert. Dans sa réponse, le Sybert a précisé que lʼessentiel était que “ les lieux de collecte où les véhicules pourront vider leur chargement de déchets recyclables soient situés sur le territoire du syndicat et non pas nécessairement sur les lieux de leur traitement.” Nuance importante en effet puisque la société Coved traitera ses déchets (journaux et emballages hors verre) en Alsace, mais elle dispose dʼun site de stockage à Chalezeule. Dans les arguments avancés par la société Coved figurait aussi le fait que la socié- té Nicollin “ne justifie pas avoir employé 23 personnes au tri des déchets recy- clables” et que par conséquent Nicollin ne peut pas justifier que cette donnée ait constitué “un élément essentiel à l’élboration des offres.” La requête de la S.A.S. Nicollin est rejetée par le tribunal administratif.

Les Bourgognes du domaine Chapelle, à Santenay Les Juras du domaine de Saint-Pierre, à Mathenay

SAMEDI 11 EN APRÈS-MIDI :

Dégustation de de Macarons

VENDREDI 17 ET SAMEDI 18 DÉCEMBRE :

Dégustation CHAMPAGNES et FOIE GRAS

Foie Gras Valette - Champagnes Mailly

FEUVRIER - Les Caves de la Butte 20, rue de la Butte - Besançon - 03 81 51 89 19

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