La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 102 Septembre 2009

2 €

Le troisième mercredi du mois

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Patrick Dils : confidences… Il est un des plus grands sym- boles des ratés de la justice en France. Injustement condamné, il a passé 15 ans sous les ver- rous. Il vit désormais paisible- ment en Franche-Comté et se confie à La Presse Bisontine. p. 2 La course aux parkings gratuits

Des clubs à la dérive

POURQUOI BESANÇON N’ABANDONNE PAS LE SPORT DE HAUT NIVEAU ?

Le parking Chamars en partie payant limite l’offre “gratuite”, inci- tant des automobilistes à se garer de manière anarchique . Quels sont les derniers endroits straté- giques pour éviter la contraven- tion assurée ? p. 8 Grippe A : Besançon se prépare au pire La ville de Besançon a acheté 12 000 masques… au cas où. Du côté des écoles, on se pré- pare également à l’éventualité d’une épidémie. p. 13 L’autoroute moins chère… …pour les habitants du Grand Besançon. À partir du 1 er octobre, 60%de réduction sur les péages de l’agglomération. En même temps, A.P.R.R. annonce une hausse de ses tarifs ! p. 29

Lire le dossier p. 15 à 19

L’Agence Régionale de Développement peut-elle disparaître ? L’efficacité de l’A.R.D. remise en cause Lire l’événement en p. 6 et 7

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

Agitée Le sport aura certainement gâché lʼété de Jean-Louis Fousseret. Non que le maire ait abusé dʼefforts physiques incon- sidérés, mais les rebondissements suc- cessifs du feuilleton estival des clubs de haut niveau, presque sans trêve, auront déchaîné les spéculations, sus- cité les commentaires, réveillé lʼopposition municipale et promis au premier magis- trat une rentrée pour le moins houleu- se. Le conseil municipal de rentrée risque dʼêtre dʼautant plus électrique que lʼopposition semble plus pugnace que jamais. Et dʼabord à travers lʼattitude du MoDem Philippe Gonon qui nʼa pas per- du une occasion durant lʼété dʼapporter ses réflexions sur la déliquescence du sport bisontin. Le leader centriste a même dégainé le premier pour cette rentrée politique avec une conférence de presse organisée le 25 août, histoi- re de montrer que cette année plus que toute autre, son groupe compte bien jouer les trouble-fête. Le constat est plus nuancé du côté de lʼU.M.P. où lʼon voit néanmoins se dessiner le visage futur du principal opposant à la politique Fousseret avec le jeune Édouard Sas- sard, pour lʼinstant encore un tantinet brouillon, mais visiblement ambitieux, reléguant presque dʼun coup lʼopposant historique Jean Rosselot au rang de figurant. Dʼautres dossiers que le sport sonneront sans doute pour le maire comme autant de sujets dʼinquiétude : une Université de plus en plus phago- cytée par sa voisine dijonnaise, des entreprises ralenties par la crise et par- tant, une sérieuse baisse attendue des produits fiscaux pour lʼagglomération ou encore des projets de contourne- ment routier qui risquent de se termi- ner dans lʼimpasse. Que ce soit sur le plan du sport de haut niveau, de lʼUniversité, des routes, des entreprises, Besançon se trouve piégée par son sta- tut de ville moyenne, trop petite pour exister sur la scène nationale et trop grosse pour ne pas être obligée dʼinvestir dans ces grands dossiers structurants, sport y compris. Pour lʼinstant, le mai- re de Besançon semble sʼaccrocher au principal rêve qui le fait avancer et envi- sager un avenir plus radieux pour sa vil- le : la réalisation du tramway dʼici 2014. Mais là encore, crise “aidant”, ce sujet structurant risque de devenir pour lui plus impopulaire que prévu et sʼapparenter à un vrai casse-tête. Une rentrée agitée sʼannonce pour M. Fousseret. ? Jean-François Hauser Éditorial

EXCLUSIF

L’ancien condamné se dévoile

Patrick Dils. Derrière ce nom, une des plus grandes erreurs judiciaires de l’Histoire. L’homme qui réside en Franche-Comté, à proximité de Montbéliard, se confie sans tabous. Patrick Dils :

“Mon histoire peut servir”

C’ est une maison au cœur du petit village de Méziré, dans le Territoire-de-Belfort. En bas de la sonnette, une étiquette “Dils Patrick”. Vingt-deux ans après, ce nom et prénom incarnent l’une des plus grandes erreurs judiciaires françaises. Le 20 avril 1987, Patrick Dils, apprenti pâtissier de 16 ans, est inculpé puis condamné à la prison à per- pétuité pour le meurtre de deux enfants, Cyril et Alexandre, à Montigny-lès-Metz (Moselle). Durant sa garde à vue, l’adolescent avait avoué le double meurtre avant de se rétracter et clamer son inno- cence depuis la cellule de sa prison. Il attendra quin- ze ans avant d’être entendu puis disculpé. La pré- sence sur les lieux du crime, au même moment, du tueur en série Francis Heaulme, et des incompati- bilités avec son emploi du temps, ont permis à ses avocats d’obtenir gain de cause. La Presse Bisontine :Aujourd’hui, que faites-vous Patrick Dils ? Patrick Dils : Comme vous, j’ai un travail qui m’occupe 8 heures par jour. Je tiens à être comme tout le mon- de en dehors du fait que j’ai un nom qui a défrayé la chronique et qui a marqué l’histoire. L.P.B. : Vous avez passé quinze ans en prison pour rien. À qui en voulez-vous ? P.D. : À personne, je ne suis pas aigri. J’estime seu- lement que l’on m’a volé quinze ans de ma vie, alors aujourd’hui je n’ai plus de temps à perdre. Je suis quelqu’un de positif et je m’investis beaucoup pour les autres avec mon association Louve qui aide des jeunes en difficulté. Et ce n’est pas parce que j’ai été accusé du meurtre de deux enfants que je l’ai créée. Je parraine également un enfant malade (http://dylanpourlavie.hawablog.com). L.P.B. : Quinze ans en cellule, vous avez dû vous sentir aban- donné ? P.D. : Bien évidemment. Il faut rappeler que je suis resté deux ans tout seul sans avoir le droit au par- loir ! L.P.B. : À 16 ans, c’est terrible ! P.D. : C’est indescriptible. On m’a volé mon adoles- cence même si on me dit : “Mais M. Dils, vous pou- vez sortir maintenant, aller en boîte”, je réponds oui, mais ce que je n’ai plus, c’est l’insouciance des 20 ans. L.P.B. : Vous rappelez-vous la date de votre retour à la liber- té ? Est-ce une date anniversaire ? P.D. : (sourire). Bien sûr, c’était le 24 avril 2002. Je ne fais pas de gâteau pour la fêter mais j’ai eu besoin de faire deux années de suite un pèlerinage à Lyon (lieu de son incarcération). L.P.B. : Racontez-nous votre sortie de prison ? P.D. : Je n’étais pas un détenu comme les autres car j’étais innocent donc il y a eu de l’euphorie ressen- tie mais je pense que pour un détenu normal, la per- sonne sort dans l’anonymat comme elle y est ren- trée. Il y a un manque terrible et c’est là que mon histoire peut aider. Je ne dis pas que j’ai des solu- tions mais on peut améliorer les choses.

Patrick Dils, un homme comme les autres…

de détention.

vous êtes malade. Pourquoi au même titre que votre santé ne prendriez-vous pas soin de votre liberté ? La liberté n’est pas un dû ! L.P.B. :Avez-vous des liens avec les victimes du procès d’Outreau, autre grand fiasco judiciaire ? P.D. : Oui grâce à l’association France Justice. J’ai suivi la réforme de la Justice et je ne comprends que l’on s’appuie sur des personnes qui ne connais- sent pas totalement l’univers de la prison. L.P.B. : Vous paraissez à l’aise, prolixe, posé. Ce n’est pas l’image qui a été donnée de vous par les médias… P.D. : (il coupe). Prenons les mots exacts : on a dit que j’étais un “beu-beu”, un illettré. Comment peut-on juger une personne qu’on ne connaît pas ! Vous m’avez demandé si j’en voulais aux journalistes. Ceux qui m’ont détruit sont ceux qui m’ont permis de mettre la tête hors de l’eau. Certains ont eu une flamme et sont allés au bout de ce qu’ils pensaient. Moi, j’ai toujours dit que j’étais innocent.Au deuxiè- me procès, mes avocats ne savaient plus quoi faire. Je leur ai dit : “On va se battre.” L.P.B. : On vous a reconnu innocent et vous avez perçu 1 mil- lion d’euros. Vous pourriez arrêter de travailler. P.D. : C’est faux, j’ai perçu 700 000 euros. Honnête- ment, vous pensez que ça se calcule ! Si on avait eu la décence de me demander ce que je voulais pour réparation, je n’aurais pas demandé 1 centime. J’aurais demandé, mais c’est un rêve éveillé, que tous les gens qui ont eu affaire à moi - de près ou de loin - vivent et subissent ce que j’ai vécu pendant 15 ans. Là, on aurait été quitte… L.P.B. : Êtes-vous un homme heureux ? P.D. : Je le suis complètement. Il me manque juste une chose : être papa…

L.P.B. : Sont-elles aussi atroces comme on peut l’entendre ? P.D. : Je dirais qu’il y a à boire et à manger.Mais pour y avoir passé quinze ans, je peux vous dire qu’il faut arrêter de se voiler la face : il y a des suicides, des viols, des coups. J’ai vu de l’évolution mais il n’y a pas d’hygiène et pas de respect. Le gardien n’est là pour juger. Le détenu doit lui aussi respecter. Mon histoire peut servir. L.P.B. : Libre, quel était votre souhait ? P.D. : Je suis sorti un mercredi soir, le vendredi soir, j’étais sur le plateau de TF1 pour l’exclusivité et le mardi matin, alors que j’aurais été en droit de par- tir en vacances, mon souhait était de travailler com- me tout le monde. Quand on travaille, on sait appré- cier les week-ends, les vacances.

L.P.B. : Le chapitre prison est-il difficile à évoquer ? P.D. : Il n’y a rien de difficile à évo- quer que ce soient les conditions de vie, le viol, le tabassage, le travail effectué en prison, sinon je ne ferais pas sept ans après des conférences pour faire connaître mon parcours. Ceci, je l’ai vécu… Je ne veux rien révolutionner mais si je peux aider, je le fais. J’aimerais, en partenariat avec les mairies, pouvoir parler de mon expérience aux jeunes. L.P.B. :Vous réalisez des conférences à tra- vers la France (1). Quel est le thème, l’objectif ? P.D. : L’erreur judiciaire et surtout les valeurs de la vie. Les gens les ont perdues. Pourquoi ? Parce que vous n’êtes jamais privé de quelque chose.Vous prenez soin de votre san- té (il me pointe du doigt), et bien vous allez voir votremédecin lorsque

“J’ai pensé une fois au suicide.”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

L.P.B. : Comment fait-on pour tenir dans une cellule ? P.D. : Grâce à la flamme de l’innocence.

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2009 Commission paritaire : 1102I80130

Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : Avez-vous pensé au suicide ? P.D. : Une seule fois, mais ce n’était pas par rapport à mon innocence mais par rapport aux conditions

Crédits photos : La Presse Bisontine, Centre 1901, Coup de pouce alimentaire, L.A.C.I.M., Yves Petit, Philippe Riffey, Skinexigence, Ville de Besançon.

(1) Patrick Dils tiendra une conférence à Besançon courant de l’automne à la faculté de Besançon

le samedi 5 septembre 9h30 - 17h non stop

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

Besançon a profité d’un tourisme de proximité

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Un courrier de la mairie fait des vagues aux Vaîtes

I l est encore trop tôt pour établir un bilan touristique précis et détaillé de la saison estivale 2009. Néanmoins, lʼOffice de tourisme affiche les premières tendances. Il apparaît que Besançon a surtout profité dʼun tourisme de proxi- mité. “Tout au long de l’été, nous avons pratiquement multiplié par deux le nombre de touristes originaires du Doubs. Nous sommes passés de 26 % à 43 %” précise Gilles Dreydemy, directeur de lʼOffice. Ces chiffres sʼinscrivent dans la mouvance natio- nale. Une enquête Ipsos indiquait que cet- te année, “un Français sur cinq allait redé- couvrir sa région.” Les gens sont donc partis moins loin et moins longtemps. Ils ont pas- sé leur journée à Besançon sans forcé- ment consommer de nuitée. “Mais nous avons aussi une carte à jouer avec ces touristes-là” ajoute Gilles Dreydemy.

Il faudra attendre encore un peu avant dʼavoir davantage de détails sur le nombre de visiteurs et leur origine géographique qui ont fait étape dans la capitale régio- nale. Cʼest le rôle des brigades dʼaccueil qui sont chargées de renseigner et ques- tionner les touristes de passage à Besan- çon. En terme de fréquentation, lʼOffice de tou- risme a accueilli 30 000 visiteurs soit 5 000 de plus que lʼannée dernière. “L’effet Unes- co et le Tour de France y sont pour quelque chose.” Les touristes demandent en prio- rité des renseignements sur la Citadelle, et ensuite sur le patrimoine de la ville. “Après ce premier été, j’ai le sentiment que globalement nous avons les moyens d’attirer une clientèle intéressante ici” explique le directeur. Une réflexion est lancée pour établir un

plan dʼactions prioritaires. “Il faut réfléchir aussi au tourisme d’affaire qui peut nous permettre de lisser le tourisme sur toute l’année. Nous travaillons avec Micropolis sur le sujet. Car finalement, la fréquenta- tion de la ville ne suffit pas, L’important est que les gens consomment.” 7 juillet dernier) ? 5 000 visiteurs de plus cet été à l’office de tourisme. Effet Vauban un an après l’inscription (anniversaire fêté le

Tour de France : le maire a fait son “marché”

M i-juillet, Jean-Louis Fousseret nʼétait pas encore “empoi- sonné” par les dos- siers sportifs. Cʼest avec un grand sourire quʼil a accueilli les personnalités du Tour de France dans sa ville le 18 juillet. Le matin même, il était au village-départ de Col- mar. Il a fait lʼétape Colmar- Besançon dans la voiture du directeur de lʼépreuve Chris- tian Prudhomme. À côté du maire pendant les 199 km de lʼétape dans la voiture offi- cielle, le nouveau ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a eu lʼoccasion de nouer de chaleureux contacts avec M. Fousseret qui nʼa pas man- qué de lui laisser quelques souvenirs de la capitale com- toise, notamment le dossier concernant la future Cité des arts pour laquelle le Grand Besançon est toujours en attente de garanties de finan- cement de lʼÉtat. Présent également sur le Tour

R ien nʼéchappe à lʼassociation des Vaîtes. Ses adhérents mobili- sés pour défendre leur quar- tier sont en veille permanen- te, scrutant sans répits tous les faits et gestes de la muni- cipalité. Ils sont toujours prêts à dégainer au moindre faux pas. La dernière observation remonte au 8 août, date à laquelle des habitants ont reçu de la Ville un courrier leur indiquant que “dans le cadre du tramway du Grand Besançon, des levés topogra- phiques doivent être effectués sur vos terrains à compter du 17 août. Leur durée est de quelques jours.” Ces données sont nécessaires “pour pour- suivre les études d’avant-pro- jet du tramway” précise le docu- ment. Rien de bien de méchant donc, mais la manière de faire exas- père les représentants de lʼassociation qui redoutent que cette démarche soit le premier acte qui conduira la collectivi-

lors des étapes franc-comtoises, le ministre du budget Éric Wœr- th. Le maire de Besançon en a également profité pour lui remettre un autre dossier dans lequel il lui fait part des “chan- tiers structurants engagés sur notre territoire, qui connaissent actuellement des blocages, fau- te de financements suffisants de l’État.” Jean-Louis Fousseret fait notamment allusion à “lʼaccueil de la L.G.V. Rhin Rhône”, une opération qui devra “nécessai- rement être soutenue. L’État ne peut en effet se limiter à finan- cer les voies ferrées, même si les sommes en jeu sont impor- tantes, sans soutenir les infra- structures d’accueil : de ces gares, de leur situation, de leur organisation et de leur multi- modalité, dépendront en effet le développement économique du territoire et l’effet démultiplica- teur de l’arrivée du T.G.V.” a plai- dé le maire de Besançon. Selon ce dernier, les contacts avec les deux ministres ont été “très cha- leureux.”

té à prendre aux habitants concernés un morceau de ter- rain. “En ce qui nous concer- ne, nous n’apprécions pas du tout les formes, précise le por- te-parole de l’association Éric Daclin. En fait de concertation, une fois encore, nous sommes mis devant le fait accompli.” Une fois de plus, le quartier des Vaîtes voit rouge ! Cette intru- sion de techniciens missionnés par la municipalité pour les besoins du projet de tramway est intolérable pour cette asso- ciation. “Une telle violation du droit de propriété est trop impor- tante. Si violation de propriété privée il doit y avoir, elle doit prendre un minimum de formes” estiment ses représentants qui invitent les destinataires de ce courrier tombé au beau milieu des vacances, “à fermer les portes” de leur propriété. Le quartier des Vaîtes confir- me quʼil nʼest en rien décidé à faciliter la tâche de la munici- palité dans ses projets dʼaménagement.

Quelque part entre Colmar et Besançon, petite pause sur la route du Tour.

A

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L’ÉVÉNEMENT

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L’AGENCE RÉGIONALE DE DÉVELOPPEMENT EST-ELLE UNE COQUILLE VIDE ?

Défaut de communication, manque de dynamisme ou d’opportunisme, crise économique ? Quelques déboires récents ont terni un peu plus l’image de l’A.R.D., cet organisme dont la mission première est d’attirer des investissements extérieurs en Franche-Comté. À quelques mois des élections régionales de mars 2010, l’opposition ne manque pas une occasion de tirer à boulets rouges sur l’Agence qui de son côté, avec ses 17 agents, fait le maximum pour redorer son blason. Quel bilan peut-on tirer de son action, à quoi servent les 2 millions d’euros de budget annuel de l’Agence ? La réponse en deux pages.

DÉBAT

La salve de l’opposition Ils veulent supprimer l’A.R.D. !

L’Agence Régionale de Développement fait l’objet de critiques de plus en plus vives sur son manque supposé de résultats.

Du côté de la majorité actuelle au Conseil régional, il n’est pas encore question de remettre en cause cet outil de promotion et de prospection économique.

F aut-il purement et simple- ment supprimer l’Agence Régionale de Développement ? Une question radicale mais qui commence à circuler dans les couloirs des collectivités locales. Depuis sa création par Raymond For- ni en 2005, l’A.R.D. n’a pas encore su convaincre de sa pertinence. Combien d’entreprises a-t-elle contribué à implan- ter sur le territoire franc-comtois, com- bien d’emplois a-t-elle amené en Franche-Comté ? Jamais l’Agence n’a été jusqu’ici en mesure de répondre à ces questions basiques. Défaut de com- munication ou absence de résultats

tangibles, une chose est sûre, le tra- vail de l’Agence alimente les débats, notamment au sein du Conseil régio- nal, la collectivité de laquelle émane l’Agence et qui la finance en grande partie. Dernière séance en date du Conseil régional de Franche-Comté, le 26 juin. L’opposition, menée par Jean-François Humbert, évoquant la crise économique que traverse notre région, ironise : “Dans cette période si exigeante de réac- tivité, nombre d’entre nous s’étonnent toujours de la discrétion, on peut même dire de l’absence de votre A.R.D., qui est à nouveau à la recherche d’une tête

pensante agissante, efficace et réactive. Que d’argent gâché pour une structure qui ne fonctionne pas” commente le sénateur. Porte-flingue de l’U.M.P. dès qu’il s’agit de sortir la cal- culette et d’analyser les chiffres, la conseillère régiona- le jurassienne Syl- vie Vermeillet en remet une couche, non sans un certain brio d’oratrice, tein- té d’emphase : “À quoi sert l’A.R.D. ?” demande-t-elle tout de go. “Depuis sa

La conseillère régionale Sylvie Vermeillet a la dent dure contre l’A.R.D. : “Une usine à gaz” dit-elle.

Prévisionnel 2009 en euros Le budget de l’Agence RECETTES Région Département du Doubs Département du Jura Département de la Haute-Saône Département du Territoire-de-Belfort Plate-forme collaborative Pôles de compétitivité

ces éléments nouveaux donnent à l’Agence des raisons supplémentaires de vouloir prouver sa pertinence. Mais du côté des financeurs, logiquement, on attend désormais des résultats tan- gibles. Élément positif : le nombre de dossiers en cours suivis par l’A.R.D. a doublé par rapport à l’année derniè- re. Il reste désormais à les concréti- ser. Dans ses salves contre l’Agence, l’opposition régionale oublie peut-être que l’A.R.D. n’est autre qu’une éma- nationmieux structurée d’un outil créé en 2000 par la droite régionale : “Franche-Comté Expansion”, dont on ne peut pas affirmer non plus qu’elle ait révolutionné l’attractivité écono- mique de la Franche-Comté… J.-F.H.

ment à tiquer, d’autant que les quatre départements francs-comtois dispo- sent eux aussi de leur propre agence de développement. De son côté, l’Agence continue à défendre son travail de fond. Ses 17 collaborateurs, quelque peu démobili- sés par des changements trop fréquents à la tête de l’Agence (voir page sui- vante), continuent à être à pied d’œuvre. “Pourquoi toujours cibler les critiques surl’A.R.D. et sur le développement éco- nomique alors que le développement touristique ou culturel est organisé de la même manière en région ?” se défend la direction de l’Agence qui est la cible récurrente des critiques. L’arrivée à la tête de l’Agence d’un nou- veau directeur, l’installation dans de nouveaux locaux, la crise économique qui oblige à redoubler d’efforts…Tous

création, elle a coûté 8,7millions d’euros. C’est du gaspillage pur, c’est une héré- sie, c’est une folie.” Sylvie Vermeillet accuse l’A.R.D. d’être “une usine à gaz.” Alors que le Conseil régional dispose toujours d’un servi- ce économique “qui à mon sens est très performant, pourquoi est-on venu recol- ler une A.R.D. là-dessus. Le problème, c’est qu’avec cette Agence, c’est toujours du peut-être, elle ne produit rien de concret” ajoute-t-elle avec sévérité. Ironie du sort : le jour même de cette séance, les locaux de l’A.R.D. sont rava- gés par des inondations. “L’A.R.D. a véritablement coulé, ajoute l’élue U.M.P. C’est peut-être l’occasion de tout remettre à plat…” Au sein des Conseils généraux, qui financement également en partie l’A.R.D., certains commencent égale-

1,9 million 132 000 122 000 38 000 57 000 11 250

Produits financiers

9 000

Total

2 269 250 millions

DÉPENSES Impôts et taxes Salaires et traitements Charges sociales

90 000 860 000 414 000

(+ fournitures, déplacements, réceptions, maintenance, loyers…) Total

2 068 250 millions

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BILAN

DÉCRYPTAGE Les inondations du 26 juin Les 5 handicaps de l’A.R.D. Pourquoi l’Agence Régionale de Développement est-elle la cible “rêvée” des attaques ? Tentative de réponse en 5 points.

141 projets en cours Investissements extérieurs : les vrais chiffres de l’A.R.D. Tirer à boulets rouges sur l’Agence est devenu un peu la marotte de l’opposition régionale. Quels sont vraiment les résultats de l’activité “prospection” de l’A.R.D. ? Premier bilan 2009.

documents papier de l’Agence sont détruits. Seuls deux ordinateurs por- tables et les sauvegardes informatiques ont pu être sauvés. Les dégâts sont impressionnants, l’épisode fera deux blessés dont le directeur fraîchement nommé. Depuis, l’A.R.D. est provisoi- rement hébergée à la C.C.I. du Doubs. - LA CRISE. Si les résultats de l’A.R.D. sont discu- tables, la crise dans laquelle est plon- gé notre pays en général, et la Franche- Comté en particulier, n’arrangent pas ses affaires. Ceci dit, d’après les chiffres fournis par l’Agence, on s’aperçoit que le nombre de projets suivis par l’A.R.D. n’a pas vraiment baissé depuis la cri- se. Seulement, ce sont des projets de moindre envergure. Les projets d’ampleur ont quasiment disparu au profit de plus petits dossiers, par exemple des groupes étrangers qui avec la crise souhaitent trouver de nou- veaux marchés et veulent implanter un bureau de vente en France. Développement 25, les Chambres de Commerce et d’Industrie, la Commu- nauté d’Agglomération duGrand Besan- çon, la Région Franche-Comté, l’A.R.D. À force, le grand public n’y comprend plus rien. Pourquoi créer une agence régionale alors que les quatre dépar- tements francs-comtois disposent déjà chacun de leur agence économique ? Même si les missions de ces structures ne sont pas les mêmes et sont souvent complémentaires, le traditionnel “mil- lefeuilles” français pose là encore un sérieux problème de clarté. Problème qui subsistera tant que la réforme des collectivités n’aura pas réparti aumieux les missions de chacune. - LES BATAILLES POLITICIENNES. L’A.R.D. est devenue un peu la “tarte à la crème” des débats politiques au sein du Conseil régional. La droite reprochant sans cesse à la gauche d’avoir créé cet outil qui coûte 2 mil- lions d’euros par an au contribuable franc-comtois, la majorité actuelle ten- tant de défendre comme elle peut la légitimité de cette structure créée par feu Raymond Forni. Nul doute que le bien-fondé de l’A.R.D. reviendra dans les débats d’ici les prochaines élections régionales de mars 2010. J.-F.H. - LES MISSIONS “FLOUES” DES COLLECTIVITÉS.

- LA VALSE DES DIRECTEURS. Trois directeurs enmoins d’un an, voilà qui n’arrange pas l’image d’une Agen- ce déjà malmenée et dont la mission n’a pas vraiment été bien comprise du grand public depuis sa création en 2005 par Raymond Forni. L’Agence avait recruté en 2007 Yann- Yvan Le Goffic, un Breton qui ne s’est apparemment jamais accoutumé à l’air des sapins. Son principal fait d’armes : avoir contribué au lancement d’un site Internet consacré aux “Ambassadeurs de Franche-Comté”. Initiative sympa- thique mais qui n’a jamais provoqué la moindre implantation d’entreprise en Franche-Comté. C’est plus un réseau social qu’un véritable outil de prospec- tion. M. Le Goffic a saisi l’opportunité d’un poste sur La Rochelle pour rega- gner son Ouest natal, il démissionne de l’A.R.D. en septembre 2009 et s’en va après ses trois mois de préavis, en décembre. L’Agence lance un vaste recrutement et pendant trois mois, le navire n’a pas de capitaine, il est piloté par un collè- ge de direction composé de quatre per- sonnes. En avril, après avoir examiné 120 candidatures, elle retient celle de Benoît Bettinelli, un ancien de la D.R.I.R.E. originaire de Franche-Com- té. Hélas,manque de flair ou vraie“scou- moune”, l’A.R.D. a misé sur le mauvais cheval. “Il n’a jamais réussi à prendre la mesure du poste, il était intellectuel- lement absent” commente un proche de l’Agence.M. Bettinelli ne sera pas recon- duit à l’issue de sa période d’essai. Le 24 juin, troisième directeur en six mois avec la nomination de Vincent Donier dont l’arrivée est totalement occultée par le sinistre que subiront les locaux de l’Agence deux jours plus tard (voir point suivant). Avec un trimestre sans directeur, un trimestre de M. Bettinelli et un trimestre d’été sui- te aux inondations subies par l’Agence, la bonne marche de l’A.R.D. a sérieu- sement été entravée. - LA MALCHANCE. Vendredi 26 juin 2009 à 18 heures, un déluge d’eau s’abat sur certains quar- tiers de Besançon, dont celui de Saint- Ferjeux. C’est là, rue Jacquard, que l’Agence est installée, au rez-de-chaus- sée d’un bâtiment. En quelquesminutes, des milliers de mètres cubes d’eau s’engouffrent dans les locaux par les baies vitrées qui finissent par céder. Les bureaux sont dévastés, tous les

“N on, l’A.R.D. n’est pas une coquille vide” se défendVincent Donier, le tout nouveau direc- teur de l’Agence Régionale de Déve- loppement. Il compare volontiers le métier de l’Agence à celui d’architecte. “C’est un peu la même chose que pour une maison. On dit souvent que c’est le promoteur ou le maçon qui l’a construite en occultant complètement l’architecte. Dans les projets d’implantation d’entreprises en Franche-Comté, nous sommes les architectes” compare le directeur. Au cours du premier semestre 2009, l’A.R.D. a répondu à 45 nouvelles intentions de projets. En cumulé, dans les cartons de l’Agence, 141 dos- siers sont “dans les tuyaux”. Seule- ment, la crise est passée par là, si bien que “31 de ces projets sont pour l’instant différés. Pas annulés, mais reportés” précise le directeur. Dom- mage, puisque ces 31 projets repré- sentent à eux seuls 3 547 emplois potentiels, soit “plus de 100 emplois par projet.” Et parmi ces 31, “un dos- sier totalise à lui seul 2 000 emplois.” Toujours pour ce début d’année 2009, l’A.R.D. compte 16 projets en étape 3, c’est-à-dire que l’investisseur a reçu une offre précise de l’A.R.D. et se déclare intéressé par une implan- tation en Franche-Comté. 253 créa- tions d’emplois sont à la clé pour ces 16 projets. Parmi ceux-ci, une centrale photovoltaïque, un investisseur alle- mand qui cherche du périphérique pour des machines-outils, un Suisse qui souhaite fabriquer des véhicules électriques, un espagnol pour de l’emballage bois, un projet touristique pour un groupe qui souhaite créer un stade de ski nordique, un groupe suis- se-allemand spécialisé dans la laine de bois, un projet suédois tourné vers la fabrication de meubles, un Cana- dien qui cherche un site en Europe pour fabriquer ses éoliennes, un pro- jet français orienté sur la stérilisa-

pings municipaux.” 7 emplois ont déjà été créés. Deuxième projet réussi cette année avec une société de chaudronnerie de Toulouse, “Deftec”, qui s’est installée à Bourguignon pour fabriquer des équi- pements de dépous- siérage pour l’industrie du bois et l’industrie agro-ali- mentaire. Troisième trophée de l’année

tion d’instruments médicaux, un dos- sier américain pour installer une socié- té de fabrication de parquets tech- niques pour les gymnases, etc. “Si nous gagnons un projet sur deux, ce sera déjà très bien. Cette année, nous avons perdu 2 projets en phase 3” pré- cise M. Donier. Il s’agissait d’abord d’un bureau de traduction belge avec 10 emplois à la clé. Le deuxième dos- sier hélas perdu au profit de Rhône- Alpes était “un plus gros poisson” : il s’agissait de l’implantation d’un centre touristique. Selon nos informations, confirmées par l’A.R.D., le centre en question était un Center Parcs pour lequel l’Agence avait proposé un site dans le Jura, mais c’est finalement en Isère que ce futur Center Parcs se créera. Trois projets sont arrivés cette année en phase 4, c’est-à-dire à leur abou- tissement. Le premier en Haute-Saô- ne avec la société “Franche-Comté Ossature Bois”, un site de produc- tion de chalets à ossature bois pour des complexes touristiques, dont l’inauguration aura lieu le 24 sep- tembre. “Cet investisseur a déjà 13 campings en France et autant au Canada. Il est en train de franchiser son concept, un hybride entre la caba- ne en bois et la tente, pour les cam-

Plus grosse entreprise implantée cette année grâce à l’A.R.D. : Quali Call Center à Besançon, 25 emplois.

pour l’A.R.D., l’implantation à Besan- çon de la société “Quali Call Center”, un centre d’appels qui a créé 25 emplois. Bien sûr, le bilan peut être jugé bien maigre avec au plus une quarantai- ne d’emplois cette année. Alors soit on affirme que l’Agence est un luxe que la Franche-Comté ne peut plus se payer, soit on estime que c’est un investissement à long terme et que notre région ne pouvait plus être la seule de France à ne pas disposer d’un tel outil de promotion et de pros- pection. J.-F.H.

GRAND ANGLE Chez nos voisins suisses Des communes suisses voient

leur économie exploser

L es bénéfices de l’arrêté Bonny qui offre de nombreux avantages aux entreprises étrangères, continuent de se faire sentir en Suisse voisine. C’est peut-être ce genre d’incitations fiscales qui manque en France pour éprouver l’efficacité d’une structure comme l’A.R.D. Rolle, paisible commune de 5 000 habitants sur les rives du Léman, à 40 minutes à peine de la frontière franco- suisse. Paisible ? Pas tant que ça. La frénésie économique touche en particulier la petite cité, à tel point qu’une urbaniste a été embauchée spécialement pour penser les futurs quartiers de la ville et l’adaptation des lignes de bus pour desservir les nouveaux pôles économiques. Plu- sieurs entreprises internationales ont décidé d’implanter des unités à Rolle. Pour la douceur du climat de cette cité lacustre ? Pas seulement. Si Yahoo, le géant d’Internet, le Japonais Nissan, le groupe informatique Cisco Sys- tems ou encore le major de l’alimentaire Cadbury, entre autres, ont décidé de venir ici, c’est aussi parce que Rol- le et cette partie des rives du lac sont concernés par l’arrêté Bonny.

Voté dans les années soixante-dix par la Confédération, ce dispositif permet aux entreprises étrangères de venir s’implanter en Suisse dans des conditions particulière- ment avantageuses. Elles bénéficient notamment d’un allégement confortable de l’impôt fédéral direct pendant dix ans et d’allégements fiscaux par les cantons. Mais l’arrêté Bonny atteint en ce moment ses limites dans le sens où les cantons qui ont beaucoup utilisé le système sont contraints aujourd’hui de contribuer finan- cièrement au rééquilibrage au profit des cantons moins favorisé économiquement. La dernière trouvaille en matière de développement exo- gène en Suisse est la création très récente d’un groupe- ment entre les cantons romands qui ont décidé de jouer la collaboration entre eux. Ce groupement a envoyé dans la plupart des pays émergents un émissaire en charge d’attirer les entreprises en Suisse. Et ces entreprises sont ensuite dirigées dans tel ou tel canton selon son domaine d’activité : la micro-mécanique à Neuchâtel, l’informatique à Genève… J.-F.H.

Après la destruction de ses locaux rue Jacquard (photo), l’A.R.D. s’installera à partir du 1 er septembre sur la zone Lafayette à Planoise, dans une partie des bâtiments de l’entreprise Fabricom.

BESANÇON

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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POLICE

40 kg déclarés

Drogue : la police procède à 108 interpellations

C’est l’affaire du début de l’été à Besançon : le démantèlement record d’un vaste réseau de trafiquants et de revendeurs après plusieurs mois d’enquête. Toutes les catégories professionnelles sont représentées.

C’ est en octobre 2008 que tout démarre sur la base “d’un renseignement recoupé par une information de l’antenne P.J. de Besançon. Un informateur du groupe “stupé- fiants” a révélé un gros trafic de cannabis et de cocaïne sur Pla- noise. Sept mois d’enquête ont été nécessaires” résume Nicolas Jolibois, le chef de la sûreté départementale. Le travail com- biné de la sûreté départemen- tale et de la police judiciaire a abouti à l’interpellation de 108 usagers, revendeurs et trafi- quants. “11 trafiquants étaient impliqués. Ces interpellations

Nicolas Jolibois, chef de la sûreté départemen- tale (à gauche) et Bénilde Moreau, responsable de l’antenne P.J. de Besançon.

dans la grande distribution, deux distributeurs de journaux, un comptable, une astrologue, un étudiant, un peintre, une mère au foyer, une aide-soi- gnante, un responsable demaga- sin, etc. Estimation du trafic : 16 kg pour une valeur de 79 000 euros. “Laurent a avoué acheter le kg de résine 2 000 euros, il le revendait le double.” Les deux dernières séries ont eu lieu le 15 mai et le 25 mai. La première à Battant, Planoi- se, Montrapon, aux Montbou- cons et dans le quartier Viotte. 19 interpellations dont Mourad et Ralide en têtes de réseau. Parmi les épinglés, un étudiant, un paysagiste, un employé de restauration, un chauffeur rou- tier. L’ultime vague d’interpellations est organisée dans le Haut-Doubs avec à la tête des circuits, Sami à Valda- hon et Saïd à Pontarlier. 21 inter- pellations sur Pontarlier, La Cluse-et-Mijoux, Valdahon, Avoudrey et Morteau. Parmi les prétendants, un maçon, une hôtesse d’accueil et un profes- seur de collège ! La principale tête de réseau de tout ce trafic, Abdel Ouaheb, a été interpellée sur le final, fin mai. En même temps que deux autres semi-grossistes, Kamel et Mourad, il a été écroué. Cet- te enquête au long cours a été rendue difficile par les méthodes particulièrement discrètes des trafiquants. “Je suis avec l’autre, tu viens comme d’habitude”, c’est le genre de phrase qu’ils se disent au téléphone. Pour brouiller les pistes, ils font deux ou trois fois le tour d’un rond-point, passent au feu rouge. C’est très difficile de les suivre” avoue un des enquêteurs qui a participé à ce démantèlement, un des plus vastes de ces dernières années dans le Doubs. Ce réseau opérait depuis au moins deux ans. La quantité totale déclarée de 40 kg de drogue n’est sans doute que la partie visible d’un iceberg beau- coup plus important. Ce déman- tèlement aura mobilisé 25 enquêteurs. J.-F.H.

ont donné lieu à 9 incarcérations et 2 contrôles judiciaires” ajou- te le patron de la police du Doubs. Le noyau de cet- te équipe de tra- fiquants était basé à Battant et à Planoise, avec des ramifications sur le pays de Gray, et les sec- teurs de Pontar- lier et de Valda-

“Beaucoup de fêtes dans le milieu du sport étudiant.”

hon. Ces interpellations ont été effectuées en six vagues suc- cessives, de début avril à fin mai. C’est sur la base d’une “sur- veillance physique et technique” des têtes de réseaux que les principaux leaders de ces tra- fics ont pu être arrêtés : six semi- grossistes qui alimentaient cha- cun une filière différente. “Ces têtes de réseaux sont des gens déjà connus pas la justice.” Première vague d’arrestation le 1 er avril à Gray sur un pré- nommé Mounir, ouvrier né en 1978. Résultat : 16 interpella- tions. Parmi eux, un menuisier, un vendeur, un ergothérapeu- te, une préparatrice en phar- macie et “pas mal de personnes sans profession. Mounir faisait le transport depuis Besançon, il affirme avoir revendu 5 kg de résine de cannabis depuis deux ans.” Deuxième opération le 7 avril sur Besançon, quartier de Palen- te-Orchamps avec une douzai- ne d’interpellations. Tête de réseau : Kader, surveillant dans l’Éducation Nationale, “qui ali- mentait beaucoup de fêtes dans le milieu du sport étudiant.” Troisième vague le 14 avril à Planoise avec 16 interpellations à la clé, dont le semi-grossiste, Fabrice, 25 ans, qui “reconnaît une revente de 6 kg au total qui lui auraient rapporté entre 12 000 et 18 000 euros.” Quatrième série d’interpellations au domicile des intéressés le 4 mai, “avec les deux plus gros trafiquants, Kamel et Laurent qui habitent au cœur de Pla- noise.” 25 interpellations ce jour- là, dont un chef de département

STATIONNEMENT Le casse tête de l’automobiliste

Parkings gratuits : la course au bon plan

Le parking Chamars en partie payant limite l’offre “gratuite”, incitant des automobilistes à se garer anarchiquement. Existe-t-il encore des endroits stratégiques pour éviter la contravention assurée ?

nouveauport fluvial,à deux pas dupont de Bregille. Jusqu’à la fin de l’été, on pouvait encore s’y garer gratuitement. Il reste encore les quais le long du Doubs , eux aussi largement utilisés.À terme, ils pourraient être interdits au stationnement… Ce ne sera sans dou- te pas pour la fin de l’annéemais avant 2014, c’est quasi certain. Quant au quartier Rivotte , l’offre s’est sensiblement réduite depuis lamise en place de parkings-minute. Quant aux Chaprais, la mise en stationnement payant de la rue de la Liberté fait grin- cer des dents même si la mairie offre un tarif préférentiel à 7 euros la semai- ne pour les résidents. Problème : cela ne garantit pas de trouver un empla- cement. À la gare où le stationnement est impos- sible, la ville a lancé depuis septembre “une zone de visite” au niveau des Gla- cis (là où se vendent les sapins deNoël) avec 90 places payantes. Dans ce jeu… à vous d’être chanceux. En chiffres - 36 735 contraventions pour “empla- cement payant” ont été dressées en 2008 par la police municipale de Besançon. - 8 616 contraventions pour “sta- tionnement gênant” - 2 244 véhicules en fourrière

À la recherche d’une place de par- king gratuite. Ce petit jeu, loin d’être amusant, les Bisontins le retrouvent à leur plus grand désarroi en cemois de septembre. Il semble qu’il se soit encore un peu plus corsé depuis que le parking Chamars est passé en partie payant (environ 250 places).C’est en tout cas le constat fait par de nom- breux usagers, fonctionnaires et sala- riés en tête, qui tournent en rond pour “dégotter” la bonne case. Déjà en hausse de 3 % dans le centre- ville l’an dernier, le trafic routier croît encore, obligeant la municipalité à prendre des dispositions pour repous- ser l’automobiliste loin du centre.Objec- tif :l’inciter à utiliser les parkings-relais situés àTemis,Micropolis et désormais aux Vaîtes où 60 places de stationne- ment sont offertes avec connexion au réseau de bus. Pour l’heure, des espaces attirent plus que d’autres.Ainsi,Temis fonctionnerait mieux (environ une qua- rantaine de voitures par jour) alors que Micropolis tarde à faire le plein. “Pour- tant, c’est un parking-relais avec des services. On peut y laisser sa voiture et demander à ce que l’on fasse les courses pour vous. On peut même la déposer et demander à ce quelqu’un vienne la rechercher pour la conduire au garage. Vous la reprenez réparée” rappelleNico- leWeinman,adjointe aux déplacements urbains, circulation, modes doux, sta-

tionnement, voirie. Problème,certains dénoncent lemanque de navettes. Avant l’arrivée du tram- way en 2014, Besançon essaye douce- ment mais sûrement de faire évoluer les mentalités en matière de circula- tion. “Difficile toutefois de changer les habitudes en peu de temps” convient l’adjointe. Même réduite, la marge de manœuvre pour trouver un emplacement gratuit demeure. Pour les lève-tôt, Chamars demeure le meilleur endroit. Après 7 heures du matin et l’arrivée du per- sonnel travaillant au centre hospitalier Saint-Jacques,c’est nettement plus com- pliqué. Les stationnements anarchiques pullulent. La mairie assure toutefois qu’elle n’a pas pris d’arrêté spécifique pour inciter lapolicemunicipale à veiller encore plus. “Nous n’incitons pas la ver- balisationmais le civisme” rappelleNico- le Weinman. Les rondes des agents de surveillance de lavoie publique (A.V.S.P.) à Chamars ne seront pas plus nom- breuses. “Nous allons verbaliser lorsque des personnes nous téléphonent car elles sont bloquées” explique Jean-Claude Roy, conseiller municipal délégué à la Police municipale. Disons que le phé- nomènedevases communicants se repor- tera au niveau du parking Battant , déjà fortement saturé. Autre endroit stratégique mais qui ne l’est plus : le parking situé derrière le

E.Ch.

Barbara Michelin, quatre contraventions cette année, a trouvé une place gratuite parking Battant. Pour se rendre en ville, elle préfère désormais prendre le bus.

Forfait pour les parents d’élèves La ville de Besançon reconduit le forfait de stationnement à prix cassé pour les parents dʼélèves lors de cette rentrée 2009-2010. Si votre enfant est sco- larisé à lʼécole Sainte-Ursule (primaire et maternelle) de Besançon, vous béné- ficiez dʼun rabais sur le prix du stationnement. Muni dʼune attestation de sco- larisation, rendez-vous à la mairie de Besançon qui vous remettra un ticket de valeur. En déboursant 15 euros, la ville vous offre 15 euros de plus, soit 30 euros. À raison dʼun coût de stationnement à 1 euro lʼheure, vous pour- rez déposer votre bambin en toute tranquillité devant sa salle de classe. À savoir : Forfait stationnement parents d’élèves, uniquement pour les enfants scolarisés à l’école Sainte-Ursule. Renseignements en mairie de Besançon.

BESANÇON

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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Pour Claude Condé, le

ENSEIGNEMENT

Révolution à l’Université

“Pour de meilleurs cours, de meilleurs profs…” Dans six mois, les Universités de Franche-Comté et de Bourgogne vont s’associer. Quel intérêt ? Et surtout quelles conséquences pour les étudiants francs-comtois ? Le président de l’Université s’explique.

rapprochement avec l’Université de Bourgogne (Dijon) est un bien pour l’étudiant et d’autres, c’est la peur de voir des diplômes partir à Dijon (photo archive L.P.B.). la faculté en général. Pour

C’ est un des grands chan- tiers de la rentrée. Dans six mois, le rapproche- ment entre les Universités de Franche-Comté et de Bourgogne sera acté. Il a déjà débuté après que ces deux Universités ont réuni autour d’une même table à Dole toutes les collectivités locales, les représentants des entreprises et autres partenaires de l’enseignement supérieur afin de leur faire part de leur rap- prochement. Ce rapprochement est esquissé sous forme de

P.R.E.S. (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur) dont l’objectif est de constituer dans les deux régions un ensemble d’enseignement supérieur et de recherche puissant, avec 50 000 étudiants et 2 500 enseignants- chercheurs, identifiable sur la carte de l’Europe entre la région parisienne et Rhône-Alpes. Sur le papier, tout est calé. Sur le terrain, cette idée en fait tous- ser plus d’un, politiques et par- fois enseignants. Le point avec Claude Condé, président de

l’Université de Franche-Comté qui défend le rapprochement. La Presse Bisontine : Pourquoi des enseignants, voire certaines collecti- vités et entreprises, sont réticents à l’idée de se rapprocher de l’université de Bourgogne. Que reproche-t-on au Pôle d’enseignement et de recherche (P.R.E.S.) qui sera mis en place la ren- trée prochaine ? Claude Condé : On nous reproche de n’avoir parlé que de l’institutionnel et pas du conte- nu lors de notre réunion. Nous

ne voulions pas à ce moment parler du contenu. L.P.B. : Pourquoi ? C.C. : La raison est simple : nos deux Universités doivent res- pecter un plan quadriennal (jus- qu’en 2011) et nous devons avoir bouclé nos cartes de formations mi-2010 pour ne pas être en

situation de concurrence des diplômes. L.P.B. : En clair, des diplômes jusque- là délivrés à Besançon ne le seront plus dans la capitale comtoise mais à Dijon ? Quels diplômes vont rejoindre la Bourgogne ? C.C. : Avant six mois, je ne dirai rien mais je peux tout de même vous donner un exemple concret avec la filière d’allemand. En Franche-Comté, nous n’avons pas beaucoup d’étudiants dans ce domaine. Idem en Bourgogne. L’objectif est donc de se regrou- per… L.P.B. : L’Université de Franche-Com- té a quoi à gagner ? C.C. : Ce que je veux, c’est main- tenir dans ma région une offre de formation la plus complète pour les étudiants. Il faut arrê- ter de parler de concurrence. Je vous rappelle qu’il y a quatre ans encore, Dijon venait faire une campagne de publicité pour inciter les étudiants à venir dans une ville où il y a Ikéa, un Zéni- th… Nous sommes encore trop fragiles dans certains domaines et l’idée est de ne pas se fermer. J’espère que l’on va pouvoir créer des dynamiques nouvelles, notamment dans le biomédical. L.P.B. : Les étudiants seront-ils gagnants ? C.C. : Je pense que les étudiants seront contents de savoir qu’ils pourront avoir de meilleurs cours, de meilleurs profs. Nous avons déjà développé notre offre sur le Nord Franche-Comté. L’objectif est de l’étendre car les études coûtent.

L.P.B. :Vous parlez d’association, pas de fusion. Quelle différence ? C.C. : La fusion ne sert à rien, elle serait même trop compli- quée à gérer (d’un point de vue administratif notamment). L.P.B. : L’année scolaire s’est termi- née par des grèves peu reluisantes pour l’image de la faculté. À quelques jours de la rentrée 2009-2010, allez- vous pâtir de ces événements ? C.C. : Aujourd’hui, il ne semble pas y avoir d’influence sur le nombre d’inscrits. L.P.B. : Craignez-vous de nouvelles grèves universitaires ? C.C. : Je souhaite une rentrée apaisée même si nous avons des problèmes avec ce ministère qui ne parle pas. On essaiera de mieux discuter avec les syndi- cats et de mettre en place un système de collégialité. L.P.B. :Autre sujet de crainte : la grip- pe H1N1… C.C. : Nous (les présidents d’Université) avons été reçus par Valérie Pécresse (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) uniquement pour évoquer ce sujet ! Le minis- tère nous dit que nous aurons plus de chances d’être fermés à la rentrée qu’ouverts. Je pense que ça va un peu loin. On nous a d’ailleurs demandé de mettre en place un plan de continuité pour détecter les fonctions vitales qui ne devront pas s’arrêter, comme le paiement des four- nisseurs ou la sécurité…

Propos recueillis par E.Ch.

EN BREF

Eau Les samedi 29 et dimanche 30 août à la Gare d’Eau à Besançon, le Sport Nautique Bisontin propose des initiations au kayak, canoë et Dragon Boat de 14 heures à 18 heures. Ouvert à toute personne sachant nager. Renseignements au 03 81 80 89 46. Bisontin Mustapha Kharmoudi vient de paraître aux éditions de l’Harmattan. Il s’intitule “O Besançon”, et porte en sous-titre “une jeunesse 70”. Comme son nom l’indique, c’est d’abord un hommage à Besançon. En vente dans les librairies bisontines. Roman Le nouveau roman du

Orchestre Le chef d’orchestre Peter Csaba et la ville de Besançon ont décidé de régler la fin du contrat du chef à l’amiable. La ville versera une indemnisation de 50 000 euros au maestro. La ville n’avait pas souhaité renouveler son contrat qui arrivera à son terme en juin 2010. Élections Jeudi 1 octobre prochain auront lieu des élections au tribunal de commerce de Besançon en vue du renouvellement de trois juges pour quatre ans et d’un juge pour deux ans. Les déclarations de candidature doivent être déposées à la préfecture avant le 11 septembre à 18 heures.

ZAC CHATEAUFARINE - BESANÇON Horaires : lundi au vendredi 9h30 à 12h et 14h à 18h30 et le samedi 9h à 12h et 14h à 18h Ouverture aux professionnels dès 8h du lundi au vendredi 0 825 824 125

CUISINE • SALLE DE BAIN • INTÉRIEUR • EXTÉRIEUR

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