La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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RESTAURATION La baisse de la T.V.A., un leurre ? T.V.A. à 5,5 : ça ne prend pas… La baisse des prix concerne environ un restaurant

Les prix auraient baissé dans un restaurant sur deux seulement.

sur deux. À Besançon, certains restaurateurs semblent avoir d’autres préoccupations…

P lace de la Révolution à Besan- çon. D’un côté, une enseigne franchisée qui vient de bais- ser son plat de pâtes à empor- ter de 5 euros à 4,20 euros. De l’autre, la pizzeria “Chez Paolo” dit qu’elle a baissé ses tarifs sur les pizzas au même titre que Clélia Urban, gérante d’un restaurant toujours place de la Révolution, qui a fait diminuer le prix du menu du jour : “Je suis passée de 13,50 euros à 10,60 euros” confie-t-elle. Selon cette dernière, ce sont les habi- tués qui voient les baisses et pas les gens de passage qui ne regardent pas tellement les différences de prix. “Je peux dire le prix de mon café : il est de 1,30 euro et de bonne qualité. En 7 ans, j’ai augmenté de 5 centimes. Je crois qu’on nous en demande beaucoup. Allez demander aux kebabs ou à Quick, qui

sont aussi à 5,5 %, s’ils embauchent…” Selon une enquête menée auprès de 3 750 professionnels, opérée par la Direc- tion des fraudes D.G.C.C.R.F., seule- ment un restaurant sur deux a appli- qué la baisse de laT.V.A. sur sept familles de produits. Face au coût de la mesure (3 milliards d’euros), on est en droit de se poser des questions. “Il faut que la machine se mette en route et ne pas jouer les Père-Fouettard tout de suite. Les prix vont baisser” déclare le syndicat des professionnels de la restauration (Syn- horcat) représenté par Jean-Pierre Che- dal. Face à cette jungle des prix, difficile tou- tefois de s’y retrouver. Certains res- taurateurs ont décidé de faire un avant et un après T.V.A. Comme pour authen- tifier leur bonne foi en le mentionnant sur un panneau.

la rue Bersot note une baisse de l’attractivité du centre-ville. Bref, pas si facile d’être restaurateur. Et encore moins consommateur. E.Ch.

Ceci étant, les préoccupations des res- taurateurs à Besançon semblent autres : “Regardez ma terrasse, elle n’est même pas devant mon restaurant. La ville a fait une belle place ici (N.D.L.R. : place de la Révolution) mais a fait n’importe quoi dans l’attribution des places de ter- rasse. Je ne peux même pas me faire livrer de la marchandise. Je paye tout de même près de 1 000 euros par an pour 38m 2 ” regrette un restaurateur qui pré- fère garder l’anonymat. “ Ç a engendre de graves tensions” dit-il. D’autres restaurateurs non loin des quais bordant le Doubs se plaignent eux de la fréquentation : “Il y a les S.D.F. qui viennent uriner près de ma devan- ture, d’autres qui viennent mendier…

Je ne peux pas remplacer une fenêtre car mon bâtiment est classé mais en contrepartie, on voit ce genre de scène. Je suis énervée” lâche Clélia Urban, res- tauratrice. Enfin, un restaurateur de

BESANÇON Création d’entreprise Limpio rejoint le marché du service à domicile Association spécialisée dans l’insertion, Intermed’ se positionne sur un registre plus économique en créant Limpio. Cette société propose aux particu- liers un ensemble de services à domicile. U n nouveau venu s’invite sur le marché du service à domicile à Besançon. Il s’agit de Limpio. Cette société au nom espagnol dont la traduction française signifie “propre”, est une ramification de l’association Intermed’ spécialisée dans l’insertion de personnes en recherche d’emploi. Depuis 20 ans, elle délègue du personnel dans des entreprises, des collectivités, et chez les particuliers pour du secréta- riat, de l’entretien d’espaces verts, ou du ménage. “Tous les ans, 50 % de nos salariés nous quittent car ils ont trouvé un emploi, une forma- tion ou pour des raisons personnelles” observe Françoise Leroy, direc- trice d’Intermed’. Chaque mois, l’association salarie entre 250 et 300 personnes, ce qui correspond à 54 équivalents temps pleins. En créant Limpio, Intermed’ veut élargir son offre de services aux par- ticuliers et s’inscrire dans un registre économique plus marqué. “Lim- pio reste une structure d’insertion. En revanche, les salariés dispose- ront de contrats d’une durée plus longue, et plus volumineux en temps” indique Manuel Gagliardi, directeur de l’entreprise. La frontière entre

EMPLOI

Une formation inédite La ligne T.G.V. recrute L’A.F.P.A. Besançon a installé un chantier grandeur nature sur son site de l’avenue de l’Observatoire où les stagiaires apprennent à poser des rails. Une trentaine de demandeurs d’emplois ont suivi la formation.

Intermed’ et Limpio est mince mais bien marquée. “Lim- pio nous permet d’offrir aux particuliers uniquement de nouveaux services. Par exemple pour des tâches ména- gères, le salarié se déplacera au domicile de la personne avec son propre matériel” ajoute-t-il. Les statuts d’Intermed’ n’autorisent pas l’association à aller aussi loin dans le service. Limpio en revanche, dont le capital de 25 000 euros est détenu par Intermed’, est à but non lucratif. “Nous res- tons dans l’économie sociale poursuit Françoise Leroy. Les bénéfices seront réinvestis pour le parcours des per- sonnels en insertion des deux structures.” T.C.

“Limpio reste une structure d’insertion.”

Les stagiaires viennent de terminer leur formation et viennent d’entamer leur contrat de 18 mois sur la ligne à

Renseignements au 03 81 80 54 79

grande vitesse.

L e référent donne le signal de la pause. La petite dizaine de sta- giaires affairés sur la ligne factice installée dans la cour de l’A.F.P.A. pose les outils, certains allument une cigarette. Détendus, ces hommes savent qu’au bout de ces 350 heures de forma- tion, ils auront un emploi. “Poseurs de voies L.G.V.”, c’est l’intitulé de cette for- mation inédite montée pour l’occasion par l’A.F.P.A. Deux

entreprises - T.S.O. et E.T.F. - chargées par R.F.F. de la pose des rails de la future ligne à grande vitesse qui sera inaugurée en décembre 2011, ont fait appel à l’organisme de formation bisontin. “Sur Besançon, deux groupes de 14 stagiaires ont suivi cette formation de trois mois. Le deuxième groupe vient de terminer. Dans la foulée, ils sont embauchés par ces entreprises pour un contrat de 18 mois, avec l’espoir de

signer un C.D.I.” se satisfait Didier Lefebvre, le directeur de l’A.F.P.A. Besançon.

mations ont très bien fonc- tionné car la motivation des stagiaires était très forte, ils savaient qu’au bout, il y a un emploi” poursuit M. Lefebvre qui précise que “75% des sta- giaires de l’A.F.P.A. décro- chent un emploi durable dans les six mois après leur for- mation.” Un constat sans dou- te moins valable en ces temps de crise.

Tous ces sta- giaires bénéfi- cient de la clau- se d’insertion dans laquelle s’est engagé R.F.F., “ce sont donc des per- sonnes éloi- gnées de l’emploi. Ces sessions de for-

“Des personnes éloignées de l’emploi.”

Manuel Gagliardi est directeur de Limpio dont l’activité débute en septembre.

J.-F.H.

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