La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

DOSSIER DOSSIER

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INTERVIEW Les confidences d’André Mulon, ancien président du B.B.C.D. “Utiliser desmoyens de crise” Ancien président charismatique du basket bisontin, André Mulon a tenté un retour pour sauver les meubles avant de se raviser. Il s’explique.

L a Presse Bisontine : Fin juillet, vous vous êtes positionné pour reprendre les rênes du B.B.C.D. alors orphelin de président après la démission de Jacques Thibault. Pourquoi avez-vous

sidentielle.

L.P.B. : Si vous n’êtes pas parvenu à dresser un détail financier du B.B.C.D., comment la ville peut-elle prétendre qu’elle connaît effec- tivement le montant du déficit ? A.M. : Je n’ai pas dit que la ville ne connaissait pas les déficits mais en fonction des éléments qui m’ont été donnés, je pense qu’il faut attendre le 30 septembre (date où les clubs doivent présenter leurs comptes cer- tifiés) pour en savoir en plus. L.P.B. :Voir le basket évoluer en Nationale 1, un vrai crève-cœur… A.M. : J’ai de l’amertume car j’ai contribué à son éclo- sion et son implantation. Le voir presque disparaître puis imaginer une mini-renaissance est difficile. Dans ces six mois à venir (N.D.L.R. : période fixée par le tri- bunal de Besançon pour permettre au B.B.C.D. de se redresser), tout est imaginable, même une liquidation. L.P.B. : Que faut-il faire pour réussir l’opération sauvetage ? A.M. : Il aurait déjà fallu utiliser des moyens de crise pour avoir la meilleure photo de l’entreprise possible qui soit. Ça passe bien évidemment par un expert, un commissaire aux comptes et surtout être capable de ne pas attendre le délai de trois mois pour valider les comptes. Je ne crois pas au manque d’expérience de l’encadrement administratif.

renoncé comme Vincent Porro ou Érik Leh- mann, qui s’étaient eux aussi positionnés ? André Mulon : La vraie raison : c’est sim- plement parce que je ne connaissais pas la situation financière précise du club. J’ai eu des informations mais je n’ai pas souhaité reprendre. L.P.B. : Avez-vous définitivement tiré un trait sur l’idée de redevenir un jour président de club ? A.M. : Je suis prêt à donner un coup de main après quinze années passées à la tête d’un club mais je ne reprendrai jamais de fonction essentielle ou pré-

André Mulon à l’époque où le B.B.C.D. était remonté en Pro A… (photo archive L.P.B.).

L.P.B. : On s’aperçoit que les clubs ont tendan- ce à gonfler leur budget prévisionnel en pariant sur une saison réussie. N’est-ce pas le vrai pro- blème ? A.M. : Je ne crois pas qu’un club se gère tout à fait comme une entreprise car il y a trop de pression.Vous parlez du bud- get prévisionnel : c’est vrai que l’idée d’utiliser le budget de la saison future pour sauver la saison passée n’est pas la meilleure arme. À un moment, la seu- le arme pour une Ville, c’est l’arrêt des subventions mais ce n’est pas facile à utiliser. L.P.B. : Quelle solution pour l’avenir ? A.M. : Il faut prendre conscience de fai- re moins de haut niveau.

“Un club n’est pas une entreprise.”

Propos recueillis par E.Ch.

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Le basket bisontin se retrouve en Nationale 1, le troisième échelon. Terminé, les milliers de spectateurs au Palais des Sports (photo archive L.P.B.).

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