La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

LE GRAND BESANÇON

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NATURE

1 000 sangliers de plus Chasse : bientôt l’ouverture C’est l’ouverture pour environ 8 500 chasseurs du Doubs. Le prélèvement des sangliers devrait encore augmenter au même titre que le renforcement de la sécurité ou de la lutte contre le braconnage.

Raphaël Savignat (à droite) et Benoît Thuaire préparent le nouveau plan cynégétique pour les

S ur le calendrier des chasseurs du Doubs, le 13 septembre est coché d’un trait rouge.À 8 heures, envi- ron 8 500 d’entre eux vont lâcher Médor dans les bois et s’adonner à leur pas- sion jusqu’au 31 janvier : la traque du gibier. Après une saison 2008-2009 marquée par un prélèvement en hausse du nombre de sangliers, une stagnation de celui des chevreuils ou des chamois, l’année à venir “s’annonce bonne car nous avons un plan de prélèvement cynégétique qui fonctionne bien dans notre département. C’est dû en partie au travail que nous réalisons avec les chasseurs, les agriculteurs et l’Office national de la faune sauvage. À la fin

Gibier à prélever Cerf : 20 Chamois : 246 Chevreuil : 6 414 Sangliers (1 ère attribution) : 835 adultes 2 195 jeunes.

années futures. Le gibier

devrait être au rendez-vous.

Deux autres attributions seront délivrées au cours de la saison.

Pour chasser, le disciple de Saint-Hubert devra débourser 137 euros pour s’acquitter du timbre départemental, sans compter le prix de l’action. Com- me les autres départements, celui du Doubs connaît une érosion de ses effec- tifs : “Il y a bien sûr la crise mais aus- si le fait que les jeunes ont du mal à s’intéresser. On perd un chasseur sur deux” calcule le directeur. Face à cet- te chute des effectifs, la fédération lan- ce au plan national une campagne de publicité visible sur les écrans télé à partir du 5 septembre. La chasse veut changer d’image, “devenir plus spor- tive, comme la chasse à l’arc qui prend de l’importance, plus conviviale” com- mente le patron des chasseurs. De son côté, l’ingénieur cynégétique Benoît Thuaire va mettre en place le nouveau schéma départemental cyné- gétique. Pour l’heure, les chasseurs

veulent rester discrets mais une obli- gation au réapprentissage des normes de sécurité pourrait être imposée à tous. Si aucun accident mortel n’est survenu depuis cinq ans (le décès d’un chasseur à Aissey étant le dernier), les chasseurs demeurent prudents. Prudents, ils le sont aussi lorsqu’il faut évoquer le lynx, prédateur qui “sévit” du côté de Consolation ou du Haut- Doubs, près de Pontarlier : “On vou-

Si la fédération veut favoriser l’abattage de sangliers, c’est aussi pour minimi- ser les dégâts occasionnés par cette espèce dans les cultures. C’est en effet elle qui dédommage les agriculteurs. Et la somme ne cesse d’augmenter en même temps que les recettes dimi- nuent… d’où la quadrature du cercle. Côté braconnage, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.) a dressé l’an dernier 120 procès-verbaux, du non-port du dis- positif de sécurité au déplacement de gibier (surtout de sanglier) sans bra- celet. “Quant au grand braconnage, il y en a, on n’est pas dupes.” Ce trafic, c’est encore une fois l’O.N.C.F.S. qui le réprimande. Il se concentrerait là où les populations sont les plus nom- breuses, dans le Grand Besançon en particulier. E.Ch.

de l’année, on devrait prélever 1 000 sangliers de plus que l’an dernier” explique Raphaël Savignat, le direc- teur de la fédération départementale des chasseurs du Doubs.

La fédération va porter plainte C oupée du monde. Difficile depuis lʼété de joindre la fédération des chas- seurs du Doubs. Si le téléphone fonctionne à nouveau, la fédération a beaucoup de mal à communiquer via Internet depuis que lʼentreprise qui gère son réseau a “disparu” de la circulation. “Le dommage est énorme. Nous avions habitué nos chasseurs à prendre leur permis par Internet. En raison de cette panne non solutionnée par l’entreprise, nous avons perdu beaucoup d’argent car certains ont pris leur permis dans d’autres départements. Nous allons demander réparation et envisageons de porter plainte” explique le direc- teur des chasseurs du Doubs qui se serait volontiers passé de cette péripétie à quelques semaines de lʼouverture. “Les gens ont cru que nous n’existions plus. C’est intolérable.”

drait une étude digne de ce nomafin que l’on puisse établir l’impact de l’animal sur le gibier. Rappelons que le budget pour l’étude du lynx est de 25 000 euros, celui pour l’ours de 4 mil- lions d’euros” regret- te Raphaël Savignat.

120 procès- verbaux l’an dernier.

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