La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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SOCIAL Le choix de la reconversion Il y a une vie après F.C.I. Une cinquantaine de salariés ont quitté F.C.I. lors du dernier plan social pour vivre une nouvelle aventure professionnelle. Ils sont devenus commerçants, auto-entrepreneurs, garagistes. À chaque fois, l’entreprise les a accompagnés dans leur projet.

C es deniers mois, l’actualité économique voit se multiplier les plans sociaux dans les entreprises. Quand celle-ci n’exacerbe pas leur colère, l’incertitude de la conjonc- ture consterne les salariés confrontés à des licen- ciements où à des fermetures de sites. Séques- tration de directeurs et de cadres, menace de faire exploser leur usine, s’ils n’obtiennent pas gain de cause, des ouvriers poussés à bout sont prêts à tout pour obtenir les indemnités qu’ils demandent. Personne ne se réjouit d’un plan social, mais il faut reconnaître que bien prépa- rées, ces restructurations inévitables parfois, se passent sans vagues. Ce fut le cas en 2008 chez F.C.I. à Besançon quand la direction a réduit une fois de plus sa masse salariale. Elle s’est séparée de 90 colla- borateurs en encourageant les départs volon- taires. Un dispositif d’accompagnement et de formation a été mis en place pour soutenir les

projets individuels. L’entreprise a donc déployé des outils pour faciliter la reconversion des sala- riés qui le souhaitaient. Après avoir passé 18 ans dans cette société, Abderrahmane Atillah a saisi l’opportunité qui se présentait. Il a décidé de quitter son poste de technicien pour reprendre la boulangerie de la rue Brulard à Besançon. “Quand le plan social est arrivé, je me suis demandé si ce n’était pas le moment de changer de métier. Je voulais trouver quelque chose dans le commerce. Je n’avais pas d’idée précise. Je me suis rendu dans une agen- ce spécialisée dans l’immobilier commercial où on m’a présenté différentes affaires. J’ai visité celle-ci qui m’a plu.” Le parcours professionnel de cet homme de 42 ans a changé du tout au tout quand il s’est mis à son compte dans un quartier des 408 “très sym- pa.” Changement de décor, changement de ryth- me aussi. Il est sur le pont 70 heures par semai-

Ancien technicien, Abderrahmane Atillah tient une

ne et non plus 35, mais depuis le mois de mai il goûte au plaisir d’être son propre chef. “C’est du travail et du souci mais c’est une belle expérien- ce. Je ne regrette pas d’avoir franchi le pas.” Avec le recul, M. Atillah l’admet : “Àmon niveau, c’est une chance que j’ai eue. Il faut le reconnaître, peu d’entreprises font ce que F.C.I. a fait tant dans l’accompagnement des salariés que dans leur indemnisation. D’autant que la direction nous avait prévenus longtemps à l’avance qu’il fallait qu’on se prépare à se reconvertir” dit-il. Le commerçant a engagé toutes ses indemnités dans cette affaire. Comme lui, ils sont une cinquantaine à avoir concrétisé leur projet grâce au soutien de F.C.I. Suivi des dossiers, appui de Franche-Comté For- mation, l’entreprise se serait assuré que l’aventure économique dans laquelle s’engageaient ses col- laborateurs était viable avant de s’en séparer. Ils sont devenus commerçants, buralistes, gara- gistes. D’autres s’investissent dans l’économie solidaire ou cherchent une voie dans le secteur du loisir. D’autres enfin ont choisi le statut d’auto- entrepreneur. “Il n’y a pas de secret, quand on met les moyens pour que les gens se reclassent, on arrive à faire quelque chose” observe Patrick Donier. Il a quitté F.C.I. après 25 ans d’ancienneté en même temps que son ami Yves Touvrey qui en affichait presque autant. Anciens collègues

rue Lafayette, les deux hommes âgés respectivement de 49 et 52 ans sont désor- mais associés. Le premier était outilleur et le second techni- cien qualité. Passionnés de vélo, ils ont implanté rue Xavier Marmier à Besançon l’enseigne Distri-Cycle. “Nous sommes le 34 ème magasin en France” sourient-ils, satisfaits de s’être reconvertis à un âge où ils n’étaient pas contraints de le faire. “On ne nous a pas mis le couteau sous la gorge

boulangerie à Besançon.

Yves Touvrey et Patrick Donier ont créé Distri-Cycle, un magasin spécialisé à la fois dans la vente de vélos et d’accessoires, et la réparation.

pour partir. C’était sur la base du volontariat. En même temps, j’ai vécu plusieurs plans sociaux. Plutôt que de prendre le risque de me trouver le bec dans l’eau un jour ou l’autre, j’ai voulu essayer de me mettre à mon compte” raconte Patrick Donier qui pendant sept semaines a suivi une formation de technicien cycle. Les deux hommes n’ont pas de regrets. “Franchement, depuis qu’on a ouvert en avril, je n’ai pas l’impression de venir au travail. Je n’ai pas de stress si ce n’est celui de satisfaire le client. Pouvoir faire de sa passion son métier, c’est bien. Mais sans aide, je pense que nous ne nous serions pas lancés.” T.C.

EN BREF

Recherche “ambassadeurs de la maîtrise de l’énergie” Sensibiliser des familles volontaires pour qu’elles deviennent des “ambassadrices de la maîtrise de l’énergie”. C’est le souhait de la C.A.G.B. qui souhaite en recruter 240. APPEL À PROJETS 150 inscrits

Assurance-maladie La C.P.A.M. de Besançon a remboursé, toutes dépenses confondues, un peu plus de 250 millions d’euros sur les quatre premiers mois de l’année 2009. Comparativement à la même période l’an passé, les dépenses augmentent de 3,7 %. Cette évolution est supérieure à celle relevée au niveau régional (+ 2,4 %). Méchoui Méchoui des anciens combattants prisonniers de guerre et combattants d’Algérie-Tunisie- Maroc dimanche 6 septembre à l’espace du cinéma de Byans- sur-Doubs à partie de midi. Inscriptions et réservations avant le

Ma maison est-elle “écologique- ment correc- te” ? Pour le savoir, deve- nez “ambas- sadeur”.

(C.A.U.E. du Doubs) se rendra au domicile des familles pour réaliser avec elles un diagnos- tic de l’habitat. “Cette personne montrera par des outils visuels les dysfonctionnements enmatiè- re d’isolation par exemple. Des conseils seront donnés aux familles pour économiser l’énergie” complète la C.A.G.B. Cet appel à volontaires et plus largement cette action de péda- gogie à grande échelle est un des volets du “Plan Climat Éner- gie Territorial” que prépare la C.A.G.B. La finalité de ce plan est qu’à l’échelle de l’agglomération, les émissions de gaz à effet de serre soient réduites de 20 % d’ici 2020 et les économies réalisées d’autant. “Ce plan comporte plusieurs

volets, explique Nicolas Guille- met, chargé de la mise en place de cette action. Celui-ci est donc la partie “grand public”. L’idée étant réellement de s’appuyer sur les habitants du Grand Besan- çon pour faire évoluer les choses. Les autres volets concernent les collectivités locales et les entre- prises. Pour arriver à ce chiffre de - 20 %, on a vraiment besoin de tout le monde.” Pour les entreprises, plusieurs mesures ont été préconisées et notamment lamise en place d’un plan de déplacement d’entreprise, permettant aux personnels d’utiliser le moins possible leurs véhicules particuliers pour se déplacer pour se rendre au tra- vail. “La deuxième action que l’on va mettre en place à la ren-

trée auprès des industriels, c’est un travail sur les process indus- triels consommateurs d’énergie” poursuit M. Guillemet. Pour la collectivité, le plus gros chan- tier engagé est naturellement le lancement du tramway. Il reste encore quelques jours pour intégrer la grande famille des “ambassadeurs de la maî- trise de l’énergie”. Le résultat de cette grande campagne sera jugé dans un an. C’est là que l’on verra si au-delà des grandes idées, les actes suivent. J.-F.H.

A u 20 août, elles étaient 150 familles inscrites dans la démarche initiée par la C.A.G.B. Il reste encore quelques jours aux volontaires pour se manifester et devenir “ambas- sadeur” car l’objectif de l’action est de recruter au total 240 familles,122 sur la ville de Besan- çon et 118 sur les 58 autres com- munes de l’agglomération. La finalité de cette action ori- ginale est avant tout pédago- gique. Les familles seront for-

mées notamment à travers la visite du logement “Fontaine- Éco… et toi ?” situé à Besançon, qui expose les principales don- nées sur l’eau, les déchets, le budget “énergie” des familles. Ensuite, charge à ces foyers enga- gés pour au moins un an dans la démarche, de relever leurs consommations énergétiques. Ils pourront ainsi visualiser l’impact de leurs gestes quoti- diens. Parallèlement, unmembre de l’Espace Info Énergie

1 er septembre au 03 81 61 19 13.

Renseignements : C.A.G.B. au 03 81 65 07 00

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