La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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DÉMÉNAGEMENT Position de principe Banques : l’hémorragie continue pour Besançon Avec le départ annoncé de Dexia, la banque des collecti- vités, c’est un nouveau coup dur pour Besançon qui une fois de plus, voit partir des salariés à Dijon. Réaction.

GRAND BESANÇON

Transport

L’autoroute moins chère pour les Bisontins À partir du 1 er octobre, les automobilistes du Grand Besançon bénéficieront de 60 % de réduction sur les péages autoroutiers de l’agglomération. Dans le même temps, A.P.R.R. va annoncer une hausse de ses tarifs !

M ême si c’est pour le symbo- le, les élus locaux ont sou- haité réagir. Dans un com- muniqué commun, Jean-Louis Fousseret, Claude Jeannerot, Marie-Guite Dufay et même le “Montbéliardais” Pierre Moscovi- ci ont vivement réagi au départ de la banque Dexia dont les services francs-comtois basés jusqu’ici à Besançon quittent la capitale com- toise pour Dijon. “La délégation régionale de Franche-Comté se trou- verait réduite à une antenne com- posée de 3 salariés. D’ores et déjà, la directrice régionale de Franche- Comté est mutée et ne sera pas rem- placée, son homologue de la région Bourgogne cumulant dorénavant la responsabilité des deux ex-délé- gations. Cette décision est pour nous inadmissible” tonnent les représentants des collectivités locales. Ils poursuivent en disant : “Nous nous opposons fermement à cette décision et nous demandons qu’elle soit reconsidérée.” À ce jour, la position de Dexia est pourtant inflexible. “La concentration des ser- vices, c’est toujours à Dijon qu’elle se fait. Il faudra nous expliquer pour-

quoi !” s’insurge un collaborateur du maire de Besançon. La banque Dexia, qui était instal- lée sur la zone Lafayette, est aussi un symbole dans le sens où elle est un des principaux partenaires finan- ciers des collectivités locales, mai- ries en tête. La délégation régionale de Franche-Comté à Besançon se trouverait réduite à une antenne composée de 3 salariés seulement. Le cas Dexia fait suite à plusieurs départs similaires, d’ailleurs beau- coup plus préjudiciables pour Besan- çon. Outre la Banque Populaire il y a quelques années, le cas le plus frappant a été il y a quelques mois le rapprochement au profit de Dijon des sièges de la Caisse d’Épargne. Plus de 200 salariés travaillaient au siège franc-comtois installé à la City. Ils ne sont plus qu’une petite trentaine aujourd’hui. Pour Besan- çon, cela signifie aussi une perte nette de “consommateurs”, ces emplois dits “métropolitains supé- rieurs” au pouvoir d’achat relati- vement élevé. J.-F.H.

D errière une bonne nouvelle se cache souvent une mau- vaise. Commençons par la bonne : d’ici au 1 er octobre, les habitants de la Communau- té d’Agglomération du Grand Besan- çon profiteront d’une réduction sur les péages autoroutiers de l’A36 et uni- quement ceux de l’agglomération (sor- tie Besançon-Est, Besançon-Nord, Ouest). “Le montant de la réduction sera de 60%” calculeGuillaumeHerent, directeur régional adjoint de la socié- té d’autoroute Paris-Rhin-Rhône (A.P.R.R.) basé à Chaumont. Cette ris- tourne est rendue possible grâce à une convention signée entre la Commu- nauté d’AgglomérationduGrandBesan- çon (C.A.G.B.) et la société autorou- tière, qui gère notamment l’Autoroute 36. Concrètement, les usagers devront prouver qu’ils résident bien dans la communauté d’agglomération et louer ensuite un support télépéage. Une fois celui-ci installé dans le véhicule, la pro- motion fonctionnera uniquement sur

d’établir le montant de la hausse qui sera répercutée au 1 er octobre car les trois grands groupes autoroutiers (A.P.R.R., Sanef, Cofiroute) qui gèrent l’essentiel du réseau dans une situa- tion de quasi-monopole doivent rené- gocier les concessions. Le réseau est propriété de l’État, charge aux sociétés de l’entretenir et de l’exploiter.En contre- partie, elles font payer le service. Un peu cher selon les usagers. La Cour des comptesad’ailleurs constaté “l’opacité et l’incohérence des tarifs.” Pourquoi la

les barrières autoroutières de Mar- chaux, École-Valentin, Châteaufarine. Pour exemple, un usager qui entrera sur le secteur autoroutier àMarchaux pour sortir à École-Valentin ne paye- ra pas 1,60 euromais 0,64 centime grâ- ce à cette convention signée entre les deux parties. Plutôt avantageux. À moins d’un mois du lancement (l’opération pourrait être retardée de quelques semaines en fonction de la campagne de publicité), A.P.R.R. note “qu’il existe une incertitude par rapport aux habitudes des habitants de Besan- çon” concède le directeur régional adjoint. Pour la C.A.G.B., l’objectif est de repor- ter une partie de son trafic urbain sur l’autoroute. Pour la société autoroutiè- re, elle fait connaître son système “télé- péage” qu’elle souhaite développer.Rap- pelons que ce système permet d’économiser 15 % sur des trajets de plus de 50 km.Place à lamauvaise nou- velle : les tarifs aux péages sur l’A36 devraient encore augmenter au 1 er octobre.Actuellement,le prix du péa- ge est de 16,50 euros sur l’ensemble du réseau et de 25,50 avec une caravane. Trois sections sont gratuites sur les 237 km de voies. Difficile pour l’heure

partie entre le péage d’Écot et Besançon est- elle si chère (6,90 euros) ? “Il y a l’entretien mais surtout le grand nombre de kilomètres de tronçon gratuits entre Écot et le péage de Fontaine” explique Guillaume Herent. Peut-être. Rap- pelons néanmoins que l’A36 entre Belfort et Montbéliard avait été financée par les Auto- mobiles Peugeot…

“Opacité des tarifs.”

E.Ch.

6,90 euros entre le

péage d’Écot et la sortie 4 (Besançon Nord) : ce tronçon autoroutier demeure l’un des plus chers.

Chiffres et tendances Lorsque vous payez 10 euros de péage : - 3,49 euros sont payés en impôts et taxes à lʼÉtat - 3,27 euros financent les dépenses de construction et de modernisation du réseau - 1,92 euro finance les frais dʼexploitation et dʼentretien du réseau - 1,32 euro constitue le résultat net de lʼentreprise. (source : A.S.F.A. 2005) Les habitudes des automobilistes auraient-elles changé ? À regarder de près les chiffres du tra- fic aux péages de lʼA36, “le trafic des poids lourds a diminué” explique Guillaume Herent, de la société A.P.R.R., qui gère 700 km de réseau. Au mois de juillet, le trafic des véhicules légers est le même que celui de 2008, année symbolisée par la flambée du pétrole. Comparé à 2007, les automobilistes ont été beaucoup moins nombreux à payer aux péages préférant parfois perdre quelques minutes pour gagner des euros.

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