La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

DOSSIER

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CONTROVERSE L’opposition émet-elle des solutions crédibles ? Sortie de vestiaire pour l’opposition

DANS L’AIRE URBAINE L’Axone veut faire le poids Belfort et Montbéliard ont des enceintes flambant neuves mais pas d’équipes de haut niveau. Visite de l’Axone. Est-ce la bonne recette ?

L’opposition municipale a largement critiqué la politique sportive de la ville. Philippe Gonon (MoDem) “veut la vérité pour les Bisontins” et émet des pistes. Le débat tourne en rond.

plusieurs fois alerté les dirigeants afin qu’ils prennent des mesures adaptées, pris des mesures en suspendant le ver- sement d’acompte. Ce dispositif a fait réagir les clubs, mais il a cependant ses limites, car un tel blocage amène très vite les clubs à des difficultés financières ( … )” Les pistes émises par Philippe Gonon “pour éviter la dilapidation des fonds publics” : 1 ère idée : tous les mois, le club dres- se un état en 3 colonnes (montant de la promesse de sponsoring , date de facturation de la promesse par le club au sponsor, date de l’encaissement par le club du montant promis) 2 : tous les trimestres, le club fait réa- liser par son expert-comptable un véritable arrêté des comptes et éta- blit une comparaison entre réalisa- tion et la prévision établie en début d’exercice. 3 : sauf à ce qu’un club établisse un faux, la ville pourramoduler le niveau des versements. Les pistes émises par Édouard Sassard (U.M.P.) et Michel Omouri (U.M.P.) “pour que les clubs puissent se reconstruire sur des bases solides” : 1 : arrêter de mettre en cause les pré- sidents (…). 2 : ne pas dresser les clubs les uns contre les autres (…). 3 : demande d’une tenue d’un conseil municipal exceptionnel (…). 4 : poser la question du nombre de clubs de sport de haut niveau à déve- lopper (…). 5 : ce dossier ne concerne pas uni- quement laVille mais aussi le Conseil général et régional (…). Les diri- geants ne trouvent pas d’interlocuteur “unique” entre ces trois collectivités qui se concertent très peu. 6 : Il faut évoquer le problème des infrastructures sportives (état désas- treux des stades de foot du Rosemont et de Saint-Claude, du stade de rug- by), la difficulté de stationner lors des matches de grande affluence

J ean-Louis Fousseret, maire de Besançon, s’était préparé à l’attaque de l’opposition muni- cipale en lâchant juste avant le conseil municipal du 9 juillet dernier cette phrase : “Ceux qui jugeaient les sub- ventions trop onéreuses accordées par la ville aux clubs de sport bisontin il y a quelques mois vont dire aujour- d’hui que l’on ne soutient pas assez nos clubs.” L’édile ne s’est pas trom- pé. Durant tout l’été, l’opposition n’a pas manqué de critiquer la politique sportive et l’argent “dilapidé” com- me a pu le dire Jean Rosselot. De son côté, Philippe Gonon (Mou- vement Démocrate) n’a apparemment pas pris beaucoup de vacances cet été

en adressant plusieurs communiqués. “Il est temps de dire la vérité aux Bisontins. Pourquoi les déficits appa- raissent subitement (B.B.C.D.) ou s’aggravent de jour en jour (B.R.C.) ? Pourquoi le président du B.R.C. signe une traite au profit du B.B.C.D. et pourquoi le président du B.B.C.D. co- cautionne un prêt au profit du B.R.C. ? Trop de connivence entre les clubs et la ville voudrait que l’Omerta joue.” Des questions et une réponse de Patrick Bontemps, l’adjoint aux sports de la ville de Besançon : “C’est avec beaucoup de sérieux que depuis plu- sieurs années, la situation financière des clubs de haut niveau est surveillée plusieurs fois par an (…). La Ville a

D ans l’Aire urbaine, le rayonne- ment du F.C. Sochaux-Montbé- liard fait de l’ombre aux autres sports. Pas de basket de haut niveau, pas de rugby. Seuls le volley et le hand- ball tentent de tirer leur épingle du jeu. Malgré ce désert sportif de haut niveau, la Communauté d’agglomération du Pays de Montbé- liard (C.A.P.M.) a créé l’Axone, une enceinte couverte flambant neuve qui peut accueillir des matches de basket, handball (l’équipe de France est venue inaugurer le site) ou de volley. Pour l’heure, aucune équipe n’a élu domici- le dans cette superbe enceinte. L’endroit a coûté cher, comme l’ont rap- pelé à plusieurs reprises les opposants à la réalisation. Pour l’amortir, des concerts (Johnny Hallyday) et anima- tions y sont prévus. L’Axone se serait même positionné pour accueillir la Semaine des As de basket, épreuve qui réunit à la fin du championnat les meilleures équipes de Pro A de bas-

ket. Reste à surmonter le droit d’entrée pour orga- niser cette manifestation : près d’1 million d’euros. Néanmoins, cette offre a le mérite de permettre d’organiser des manifes- tations à forte renommée. Le retour sur investisse- ment est là. Reste désor- mais à trouver une équi- pe (et surtout l’argent) pour soutenir un sport de salle. Encore une fois, dif- ficile d’avoir dans un même temps une équipe de haut niveau et un équipement de qualité. Belfort a de son côté créé le Phare, enceinte réservée au handball (le club est en Nationale 1). Ici, pas de concerts. La cité du Lion était dans l’obligation de se doter d’un tel espace sachant que toutes ses autres infrastructures étaient vieillissantes. “Concerts et sport.”

ès le début de l’été, L’opposition n’a manqué de critiquer la politique du maire de Besançon Jean-Louis Fousseret. Le débat a été lancé mais n’a pas beaucoup évolué.

SOUTIENS PRIVÉS Le sponsoring face à la crise sportive “On sait où va l’argent” La crise sportive va-t-elle rendre encore plus frileux les partenaires privés à sponsoriser les clubs ? Jean-Bernard Panier, commercial au sein de l’association bisontine “Esprit d’équipe”, a les moyens de les convaincre…

“E sprit d’équipe” est une asso- ciation née d’un constat simple.Tous les ans, les clubs sont à la recherche de partenaires, de mécènes ou de sponsors pour fonc- tionner dans de bonnes conditions. Les dirigeants de deux clubs bison- tins basket avec le BesacR.C. et rug- by avec l’O.B. ont décidé de s’allier dans cette structure qui regroupe 163 entreprises. Encadrant de l’équipe commerciale et marketing , Jean-Ber- nard Panier met en relation les pri- vés avec les clubs. La Presse Bisontine : La crise sportive com- binée à la crise financière va-t-elle réduire encore plus le sponsoring à Besançon ? Votre tâche s’annonce ardue. Jean-Bernard Panier : Non. Disons que certains en profiteront peut-être pour arrêter leur partenariat en évoquant cet argument mais je pense que la

sant deux collectes de sang avec l’Établissement du sang, la prochai- ne aura lieu le 19 septembre au Palais des Sports de Besançon de 14 heures à 18 heures Pour être sponsors (retour sur image), il y a un minimum de 300 euros, le maximum donné étant de 10 000 euros l’année dernière). L’autre objectif est d’accueillir un troisième grand club. ça ne sera pas le B.B.C.D. car nous avons déjà le basket. L.P.B. : Peut-être le foot alors… J.-B.P. : Pour l’instant, je ne peux rien dire. Nous avons tenté de récupérer la lutte mais nous n’y sommes pas parvenus. Je préfère ne rien dire. Nous ne voulons pas traîner de cas- seroles pour accueillir coûte que coû- te un troisième “grand club”.

difficulté de trouver des sponsors n’est pas propre à Besançon Nous partons à “Esprit d’équipe” d’un constat simple : il vaut mieux plein de petits sponsors qu’un seul gros. L.P.B. : La plus grande peur des entreprises est de voir leur somme allouée au sponso- ring être mal géré. Comment les rassurer ? J.-B.P. : Sur cette crainte, vous avez raison…Notre bureau directeur est composé de chaque président de clubs Michel Vernerey pour le BesacR.C. et Philippe Tristram pour l’O.B., ce qui permet d’avoir une lecture finan- cière exacte des clubs. On sait où va l’argent. L.P.B. : Quel est à terme l’objectif de l’association ? J.-B.P. : Le but est d’agrandir le cercle de partenaires, accentuez la convi- vialité, etc. On a innové en organi-

L’Axone a été érigé à l’extérieur de Montbéliard afin de privilégier l’offre de stationnement.

En chiffres LʼAxone se définit comme un espace de culture et de sport. Lʼespace est doté dʼune salle polyvalente modulable de 2 500 m² pouvant accueillir jusquʼà 5 800 personnes (“AXO 1”), dʼune salle secondaire plurifonctionnelle de 1 040 m² (“AXO 2”), dʼespaces presse et de réception, de loges, de vestiaires, de bureaux organisateurs et de locaux de stockage. Son coût : 29,3 millions dʼeuros (hors aménagements extérieurs). Agenda : Manu Chao le 17 septembre, salon de la maison et de la décoration du 2 au 5 octobre, mercredi 14 : concert Hello and Goodbye, concert de John- ny Hallyday le vendredi 16 octobre (de 55 euros à 120 euros), concert de Béna- bar le jeudi 29.

Propos recueillis par E.Ch.

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