La Presse Bisontine 102 - Septembre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°102 - Septembre 2009

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SOCIÉTÉ

Chèque emploi-service Un chèque à manipuler avec précaution Simple d’utilisation, le chèque emploi-service est apprécié des particuliers qui emploient une aide à domicile pour quelques heures par semaine. Mais ce chèque ne les exonère pas de respecter le droit du travail au risque d’être traduit devant le conseil des prud’hommes par leur employé.

Les prud’hommes observent une augmentation des contentieux.

M ême si le nombre de contentieux est margi- nal, le conseil des pru- d’hommes de Besançon enre- gistre de plus en plus d’affaires qui concernent l’emploi à domi- cile. Ce sont des particuliers qui ont sollicité les services d’une personne quelques heures par semaine pour du ménage par exemple ou du repassage. En travaillant en direct sans pas- ser par un organisme spéciali- sé dans ce genre de prestation, le particulier devient employeur. Le législateur a mis à sa dispo- sition un outil pour lui épargner la plupart des démarches admi- nistratives inhérentes à l’emploi d’un salarié. Il s’agit du chèque emploi-service qui lui permet de rémunérer facilement son aide ménagère. Ce sont les établissements de crédit qui délivrent ce chèque dont le principe d’utilisation est simple. “Mais ce que les gens oublient, c’est que le chèque vaut pour contrat de travail précise un juriste de Besançon. Cela signifie pour le particulier qu’il salarie une personne et qu’à par- tir de là, les règles du droit du

s’échinent à démontrer la bon- ne foi de leur client. “Mais c’est insuffisant pour échapper à une condamnation” précise le juris- te. Le plus souvent, comme il ne s’agit que de quelques heures par mois, les indemnités que

convention collective du parti- culier-employeur établi par la Fédération Nationale des Par- ticuliers Employeurs. Le problème est que peu de gens le savent. Devant le conseil de prud’hommes, les avocats

travail s’appliquent.” L’employeur est donc en faute lorsqu’il remer- cie du jour au lendemain son aide ménagère. Quelles que soient les raisons de la rupture, le salarié peut engager une pro- cédure prud’homale pour licen- ciement abusif. “Nous rendons 800 jugements par an. Il y a c’est vrai une recrudescence des conten- tieux qui se rapportent à des assistantesmaternelles ou à l’aide à domicile” précise le conseil des prud’hommes de Besançon. L’utilisation du chèque emploi- service est une des raisons de cette évolution. En effet, le C.E.S. ne dispense pas le particulier- employeur de rédiger un contrat de travail qui le lie au salarié même pour une durée détermi- née. “Ce chèque a été instauré pour lutter contre le travail clan- destin. Mais ça ne règle pas tous les aspects du droit du travail. Il y a une relation contractuelle entre les deux parties” précise le juriste. L’employeur est donc tenu de respecter la procédure légale de licenciement, même si l’aide n’intervient que deux heures par semaine à son domi- cile. Il doit également suivre la

d’hommes coûterait plus cher au salarié que ce qu’il pourrait en retirer. T.C.

l’employeur est condamné à ver- ser sont faibles. C’est la raison pour laquelle il y aurait peu de contentieux, car engager une procédure au conseil de pru-

HORLOGERIE Foire de Hong Kong

S.M.B. accroche le haut de gamme Les montres ne sont pas frappées du swiss made. Qu’importe, elles incarnent un Paris glamour et leur prix est attractif. Grâce à Certus Paris, sa nouvelle marque, l’entreprise bisontine espère faire mouche sur un nouveau marché.

L’ entreprise S.M.B. Horlogerie fait un pas de plus dans l’innovation. En juin, elle a inauguré dans la Z.A.C. Valentin un nouveau bâtiment fonctionnel et lumineux qui abrite l’ensemble de son service après-vente. Quelques semaines plus tôt, lors de la foire de Bâle, elle a lancé deux nou- velles marques, Hector H et Certus Paris. Avec la première, elle se tourne

en France” observe le P.D.G. C’est en s’appuyant sur ce réseau que S.M.B. Horlogerie a commencé à monter en gamme pour proposer desmontres plus raffinées, plus tendance, d’une cultu- re plus urbaine. La marque GO car- tonne puisqu’elle génère un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros ! Là encore, le prix de cette montre hyper compétitif par rapport à ses concur- rentes (entre 39 et 69 euros) n’est pas étranger à ce succès. Hector H pour- rait connaître le même destin. S.M.B. Horlogerie monte encore d’un cran avec Certus Paris. Cette premiè- re collection lui permet d’accrocher le haut de gamme tant dans la philoso- phie qui accompagne le produit que dans sa fabrication. Les tarifs, eux, sont toujours serrés (entre 400 et 1 500 euros.) Les montres imaginées par Philippe Bérard qui s’est inspiré de quelques grands monuments pari- siens comme les Invalides, ne sont pas frappées du Swiss made .Mais ce n’est pas un handicap pour l’entrepreneur. Sa stratégie : s’adresser à une clientè- le exclusivement féminine. “L’univers où le Japan made et le Swiss made n’ont pas d’importance est celui des femmes. D’ailleurs, dans les centres commerciaux dumonde entier tournés vers le haut de gamme, huit magasins sur dix sont occupés par des marques françaises. Ces gens ne vendent des pro- duits que pour les femmes.” Paris ferait toujours rêver. Grâce à ces montres d’un style glamour qui évoquent le romantisme de la capitale française, S.M.B. Horlogerie espère conquérir maintenant le cœur des dames de ce monde. En septembre, la foire de Hong Kong à laquelle participe l’entreprise franc-comtoise est un bon test. T.C.

vers la mode masculine alors que la seconde lui ouvre les portes du haut de gamme féminin. Ces deux nouvelles lignes de montres rejoignent GO (Girl Only), lamarque phare de S.M.B. Hor- logerie. “Hector H, c’est le pendant de GO, mais pour les hommes” précise le P.D.G. Philippe Bérard.Avec un chiffre d’affaires de 28millions d’euros en 2008 (80 % sont réalisés en France) et 140 salariés, la société horlogère poursuit son évolution. Sa politique tarifaire compétitive lui permet de se positionner sur une éco- nomie toujours concurrentielle. Il faut dire que le petit prix est dans les gènes de cette entreprise du Grand Besan- çon qui sous-traite une partie de sa fabrication en Chine. “Nous avons démarré par l’entrée de gamme et sur des marchés où la concurrence était féroce” rappelle Philippe Bérard. Il s’agit de montres vendues dans les bureaux de tabac par exemple avec les- quelles cette société réalise tout de même 5 millions d’euros de chiffre d’affaires à travers 3 500 points de ven- te. “ Nous avons cette culture du prix très ancrée.” S.M.B. est également pré- sente dans la grande distribution qui génère 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle intervient aussi en sous- traitance pour des marques qui veu- lent des montres griffées à leur effigie. Depuis trente ans, cette entreprise s’est positionnée sur les quatre marchés principaux de l’horlogerie. Le dernier venu est celui des horlogers-bijoutiers, un secteur auquel Philippe Bérard s’est attaqué en 1992 avec la marque Cer- tus, des montres classiques, proposées entre 49 et 99 euros. “Le circuit des horlogers-bijoutiers est le secteur d’activité qui se développe le plus. Nous sommes présents dans 1 500magasins

Les horlogers du service après-vente se sont installés dans leurs nou- veaux locaux.

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