La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 97

Mars 2009

2 €

Le troisième mercredi du mois

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

IMMOBILIER, ORCHESTRE, CRISE, PLAN DE RELANCE… CES DOSSIERS QUI EMPOISONNENT LE MAIRE DE BESANÇON

*renseignementsenmagasin

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Grand Besançon : le développement économique bloqué Chaudefontaine dit non à l’im- plantation de la zone d’activités voulue par la C.A.G.B. Incom- préhension totale des élus pour un dossier lancé il y a dix ans. Marchaux prendre le relais.

p. 25

C’est la crise ? Autoentreprenez ! Tout sur ce nouveau statut qui fait un tabac actuellement. p. 32-33 Les photographes en colère Pour 1 euro, les mairies pour- ront tirer le portrait. Les profes- sionnels montent au créneau. p. 12

Lire l’événement p. 6 et 7

SPÉCIAL HABITAT

Dossier p. 13 à 23

Logement : produisez vous-même votre énergie

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - publipresse@wanadoo.fr

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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Système D La crise serait-elle salutaire ? Natu- rellement, les victimes des licencie- ments en cours dans plusieurs entre- prises du Grand Besançon prendront cette question comme un affront, et ils auront raison. Des symboles de lʼindustrie locale, comme le groupe Simonin, pour ne citer que celui-ci, par- mi les principaux employeurs du sec- teur, sont en train de réduire leurs effec- tifs. Précaution nécessaire pour traverser lʼorage ou prémices dʼun drame éco- nomique plus profond, nul ne peut enco- re le savoir. Mais paradoxalement, la crise économique que traverse notre pays est peut-être en train dʼengendrer une mutation des modèles économiques éprouvés de longue date et tend, peu à peu, au retour dʼun ordre ancien qui faisait la part belle à des notions qui étaient en voie de disparition : la proxi- mité, lʼentraide, la débrouille voire le système D. En témoigne le retour en force de métiers que lʼon croyait défi- nitivement enterrés comme cordonnier ou retoucheuse. Lʼère du “tout jetable” où lʼon achète, on consomme un peu et on jette, avant dʼacheter le modèle dernier cri et de recommencer, a peut- être vécu et cʼest tant mieux. Même mouvement perceptible pour la notion de service, de proximité, qui voient éclore de nouveaux métiers liés au ser- vice à la personne, qui voient aussi renaître, doucement, des petits com- merces de proximité que font vivre des consommateurs qui ont de plus en plus lʼimpression de se faire arnaquer par une grande distribution qui sʼest ser- vie de lʼarrivée de lʼeuro pour noyer les clients. La crise est aussi favorable aux initiatives dʼentrepreneurs qui sai- sissent, on le verra dans ce numéro, une nouvelle mesure créée récemment par le gouvernement et qui permet de créer son entreprise en 15 minutes chrono, dʼun simple clic sur Internet. La mesure qui rencontre déjà un vif succès est censée libérer lʼesprit dʼentreprise, loin des lourdeurs connues de lʼadministration du travail. Le dis- positif, lancé en août dernier, avant même les premiers signes de la crise, tombe peut-être à point nommé dans ce contexte où lʼinitiative individuelle, la débrouille, le système D et la créa- tivité devront forcément être les valeurs à promouvoir dans les tout prochains mois, avant le retour des éclaircies dans le ciel de lʼéconomie française. Jean-François Hauser Éditorial

COMMENTAIRE

Michel Serres, philosophe

De passage à Besançon en janvier, Michel Serres a présenté son dernier livre “La Guerre Mondiale.” Dans cet ouvrage, l’auteur estime que le plus grand défi que doit relever l’humanité est celui de la préservation de la planète. “La plupart des discours sur les énergies renouvelables sont du baratin”

Michel Serres : “Les individus eux-mêmes ont le pouvoir de changer les choses.”

L a Presse Bisontine : Dans les premières pages de votre livre, vous insistez sur le fait que l’Europe vit en paix. D’après vous, nous n’en avons pas suffisamment conscience ? Michel Serres : Nous venons de traverser une pério- de de 65 ans de paix. C’est unique dans l’histoire de l’Europe. Tous les dirigeants des pays européens sont des gens qui n’ont jamais connu la guerre. Nous n’avons pas suffisamment conscience de cela. À l’échelle de l’Europe, je ne vois pas comment il pourrait y avoir de nouvelle guerre entre l’Allemagne et la France par exemple, ou la France et l’Italie. En cela, l’Europe est devenue un bouclier contre la guerre. L.P.B. : Le devoir de mémoire est il nécessaire et garant de la paix ? M.S. : Le travail de l’oubli est presque aussi impor- tant que le travail de mémoire. Je crois que lorsque l’on parle de devoir de mémoire, on ne sait pas ce que l’on dit. La vengeance est toujours présente dans le souvenir. Ce qui se passe actuellement dans la bande de Gaza, est un phénomène extraordinaire de mémoire à travers lequel se transmet la ven- geance. L.P.B. : Finalement, est-ce que l’Homme naît bon ? M.S. : L’Homme ! Je ne l’ai jamais rencontré. Je crois que toute la question est de parvenir à limiter notre violence et nos actes de violence. Je pense que tous

les phénomènes culturels permet- tent d’y parvenir ?

qués sur le même vaisseau. J’utilise cette méta- phore : les matelots de ce vaisseau se sont fait la guerre à plusieurs reprises. Ils s’aperçoivent que le navire sur lequel ils sont a une énorme voie d’eau. Mon pari est donc de dire que les matelots vont arrêter de se battre entre eux pour mobiliser leur énergie autour d’une cause commune : sauver le vaisseau qui les transporte. La notion de guerre change. L.P.B. : L’environnement est cœur de tous les discours poli- tiques. N’avez-vous le sentiment que tous ces propos sont parfois empreints d’une espèce d’hypocrisie ? M.S. : Chacun a pris conscience des problèmes envi- ronnementaux. Il y a une urgence à agir. Mais actuellement, une grande partie de nos entreprises et de nos industries font la guerre avec le monde. Nous devons désormais faire la paix avec le mon- de. À mon sens, l’action ne viendra pas des collec- tivités, ni des industriels, mais des individus eux- mêmes qui ont le pouvoir de changer les choses. J’en veux pour preuve qu’une importante société américaine pétrolière et gazière a dépensé un mil- lion de dollars pour travailler sur les énergies renou- velables. En même temps pour communiquer sur cette nouvelle orientation, cette même société a dépensé 250 millions de dollars ! Sans jouer aux critiques radicales, regrettons donc que la plupart les discours que l’on entend sur les énergies renou- velables soit du baratin. C’est pour cette raison que je fais appel à l’individu, car lui seul peut changer les choses. Il est le plus puissant. Celui qui a pris conscience de ce problème doit rectifier sa condui- te individuelle. Les générations nouvelles sont sen- sibles à ce message-là. L.P.B. : Il est nécessaire de relever ce défi pour l’environnement ? M.S. : C’est probablement le plus grand changement que nous ayons connu. C’est un changement qui est à notre disposition selon notre volonté. L.P.B. : Quel genre d’éco-citoyen êtes-vous Michel Serres ? M.S. : Je ne prends plus ma voiture qui reste au garage. J’utilise les transports en commun et je me déplace à pied. C’est mieux. L.P.B. : Votre livre est ponctué de références bibliques qui n’apparaissent pas en tant que telles. Pourquoi ce choix ? M.S. : Je donne une grande importance à l’idée de déluge. C’est une figure biblique très ancienne. Le grand défi de demain est d’éviter le déluge. L.P.B. : Êtes-vous heureux Michel Serres ? M.S. : Je ne sais pas ce qu’est le bonheur mais je crois savoir ce qu’est la joie profonde d’écrire, de marcher, d’aller à la rencontre de l’autre. Je sou- haite à vos lecteurs plus de joie que de bonheur. Il y a de la médiocrité dans le bonheur et de la pro- fondeur dans la joie. Propos recueillis par T.C. La Guerre Mondiale Michel Serres - Éditions Le Pommier Biographie, professeur à Stanford University, membre de lʼAcadémie Française, Michel Serres est lʼauteur de nombreux essais philosophiques et dʼhistoire des sciences dont la série des Hermès, Les cinq sens, Le contrat naturel et le Tiers-Instruit, Le Grand Récit (Hominescence, lʼIncandescent, Rameaux et récits dʼhumanisme), Le Mal propre. Michel Serres est lʼun des rares philosophes contem- porains à proposer une vision du monde ouverte et optimiste, fondée sur une connaissance des humanités et des sciences.

L.P.B. : “La Guerre Mondiale” n’est ni un retour sur l’histoire, ni une mise en garde sur des risques de conflits armés. “La Guerre Mondiale” à laquelle vous faites allusion est une lut- te collective pour sauver la planète. Pourquoi avoir choisi ce titre ? M.S. : Nous sommes des imbéciles du contemporain. Nous ne comprenons rien en nous limitant à la question “Que se passe-t-il aujourd’hui ?” Remar- quons que les médias, cette organisation complexe, ne parlent que d’aujourd’hui. Il n’y a jamais une voix originale pour parler d’autre chose que de cela. C’est une des raisons pour laquelle j’ai donné com- me titre à mon livre La Guerre Mondiale. L’intitulé de cet ouvrage ne renvoie pas aux deux guerres contrairement à ce qu’il laisse entendre, mais à la guerre que nous livrons au monde. Je veux monter que derrière ce titre, il peut y avoir de la nouveau- té. L.P.B. : N’est-ce pas utopique d’imaginer que les hommes cessent de se battre et s’unissent pour sauver un monde qu’ils dégradent en permanence par leurs activités ? M.S. : Toutes les grandes idées sont annoncées par des utopies. Mon livre est un pari utopique, je ne le cache pas. Depuis que nous avons découvert la première photographie de la terre vue de l’espace, nous avons pris conscience que nous étions embar-

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire :

Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2009 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, Boutique du Conte, Centre Culturel et Sportif de Quingey, M.J.C. de Palente, Ville de Besançon.

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

Tahina rejoindra le groupe de

L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

lémuriens du zoo au printemps

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’heure de donner au Denier a sonné !

Propithecus coronatus , une espè- ce de lémurien endémique de Madagascar particulièrement menacée et qui est très rare en captivité. Seuls six zoos dans le monde détiennent cette espè- ce, dont deux en France. Ils abri- tent au total une population de 17 individus. “Avec Tahina, nous détenons au jardin zoologique une famille de cinq propithèques couronnés. C’est la plus impor- tante du monde en captivité” poursuit Jean-Yves Robert. Rien d’étonnant à ce que depuis deux mois, cette demoiselle guè- re plus grande qu’une main, sus- cite l’engouement des médias français et étrangers. Mais les équipes du muséum la préser- vent de cette agitation. Tahina (ce qui signifie en malgache “que l’on doit protéger”) passe une grande partie de son temps en construction dʼun marché à Douroula, au Burkina Faso. Ce projet, les potaches lʼont monté de toutes pièces, de la réalisation des plans et de lʼétude de faisabilité jusquʼà sa mise en œuvre en terre africaine. Lʼéquipe ensei- gnante de lʼétablissement sco- laire bisontin était là pour les aider à cheminer dans cette “aventure” pédagogique. “Il a fallu un an pour préparer le dossier en tenant compte des aspects technique, administra- tif et financier” observe Marcel Hoeillard, président de lʼassociationAfriquʼÉnergies qui accompagne les élèves dans cette région dʼAfrique depuis 1987, date de la construction de la première école. Lʼédification du marché était une réponse à un besoin for- mulé par la population et les

cis de santé.” D’ici deux à trois ans, dans le cadre du programme d’élevages européens, la petite propithèque couronnée quittera le jardin zoo- logique de Besançon pour inté- grer une autre structure où elle fondera une famille à son tour.

L a petite Tahina se porte comme un charme ! “Elle évolue bien. Elle pèse 250 g, et nous avons commencé à la nourrir avec de la nourriture soli- de” explique Jean-Yves Robert, conservateur-adjoint du muséum de Besançon. D’un mélange de laits proposé au biberon, l’animal d’un genre folivor découvre l’acacia à dose homéopathique dont les feuilles constitueront bientôt l’essentiel de son ali- mentation quotidienne. Depuis qu’elle est née, le 27 décembre, la jeune femelle propithèque couronné, a une croissance normale. La nais- sance de Tahina est exception- nelle, car pour l’instant les petits étaient en majorité des mâles. C’est donc un événement pour la communauté scientifique qui se bat pour la sauvegarde du U ne nouvelle fois, les élèves du lycée Pierre- Adrien Pâris sont allés au bout de leur mission. Fin 2008, ils étaient une trentai- ne de B.T.S. et de Bac Pro Travaux Publics et Bâtiment, à sʼaffairer sur le chantier de

couveuse. Le personnel se relaie jour et nuit pour la nourrir et veiller sur elle. “Nous procéderons à son sevrage complet en suppri- mant les biberons d’ici quatre à cinq mois. Pour l’instant, on la sociabilise en la laissant deux fois par jour en compagnie de sa mère dans une cage spécia- le. L’objectif est qu’elle rejoigne le groupe propithèque couron- né au printemps” annonce Jean- Yves Robert. Ce temps d’adaptation est nécessaire pour préserver tant que pos- sible l’animal des maladies infectieuses qui peuvent lui être fatales. Cette espèce est par- ticulièrement sensible aux pro- blèmes de digestion (diarrhée et constipation). “Ce sont des pathologies que les zoos connaissent bien. Actuelle- ment, Tahina n’a pas de sou- élus locaux. Ce petit centre com- mercial de 180 m 2 qui abrite sept magasins est un lieu de vie. On y trouve de lʼalimentation, des produits utiles en plastique tels que des bassines, des céréales, des tissus, il y a même un studio photo ! Là-bas, lʼendroit sʼappelle le Maquis car cʼest un point de rencontre où lʼon peut également manger et palabrer. Celui de Douroula a été bapti- sé Maquis Dabou-Gnouma ce qui signifie “le maquis de la chance”. Cette structure est donc créatrice dʼemplois et de ressources pour la mairie qui loue les cellules commerciales. “Le bâtiment est construit en brique de terre comprimée (B.T.C.), un procédé écono- mique et résistant” précise Mar- cel Hoeillard. Ce matériau est suffisamment solide en effet pour éviter dʼajouter de lʼacier

C haque année, comme tous les Diocèses, celui de Besançon lance sa campagne du Denier de lʼÉglise. Cet appel aux dons adressé à la communauté des chrétiens catholiques est unmoment impor- tant pour cette institution qui vit de la charité des fidèles. 31 % des sommes collectées sont uti- lisées pour les traitements des 251 prêtres. 25 % couvrent les charges inhérentes à lʼemploi du personnel laïc. 7%sont adres- sés aux longs séjours, et 6 % encore permettent de couvrir les frais de déplacement. En 2008, 2,851 millions dʼeuros ont été collectés, soit une bais- se de 0,35 % par rapport à la campagne précédente. Dans une conjoncture économique dégradée, le Diocèse de Besan- çon redoute que le recul se pour- suive. Lʼobjectif en 2009 est donc de “stabiliser la collecte en essayant d’arrêter la baisse du nombre de donateurs.” Pour cela, lʼÉglise veut “réveiller la conscien- ce économique des catholiques.”

Voilà pourquoi elle a choisi pour sa communication un réveil qui sonne “l’heure de donner au Denier” comme lʼindique le slo- gan. Plusieurs outils sont mis à dis- position du public pour lʼinviter à donner. Des présentoirs sont installés dans les églises pour améliorer la visibilité des enve- loppes réservées aux dons. Les nouvelles technologies sont éga- lement mises à contribution car il est possible de procéder à un versement par Internet en se connectant au site du Diocèse qui souhaite continuer à encou- rager le prélèvement automa- tique. Cette dernière formule adoptée par 809 donateurs en 2007 a permis de collecter 159 605 euros. En 2008, elle a été plébiscitée par 976 dona- teurs pour un montant de 189 921 euros, soit une pro- gression de 19 %. Le prélève- ment automatique représente moins de 7 % de la collecte, “des progrès sont encore pos- sibles.”

“Le Maquis de la Chance” ouvre ses portes à Douroula

dans les murs pour consolider le bâtiment. Les locaux ont été équipés de panneaux photo- voltaïques qui les alimentent en électricité, et de latrines. Dix Burkinabés ont participé au chantier. Ils ont été formés aux techniques de construction. Enseigner, éduquer parfois, échanger, partager des cultures est aussi un des principes de la mission. Le coût de la construction est de 30 000 euros. Une somme qui comprend aussi lʼachat de la presse qui a permis de fabri- quer les B.T.C. et qui est res- tée sur place. Les élèves bisontins participent donc activement au dévelop- pement de Douroula. Sur pla- ce, les habitants le leur rendent bien en leur offrant un accueil chaleureux.

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BESANÇON

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RECENSEMENT Moins de personnes par logement La population de Besançon continue à régresser La population de la capitale comtoise peine à décoller. Ce sont les communes de la périphérie qui profitent de l’embellie. Pourtant, Besançon poursuit sa politique de constructions de logements.

URBANISME

Le monument aux morts déplacé

Le monument aux morts va renaître Restructuration de la gare Viotte oblige, le monument aux morts va être déplacé. Un déménagement forcé qui semble arranger les associations d’anciens combattants.

L’ aire urbaine de Besançon compte 233 759 habitants. Avec un équilibre presque parfait entre la ville de Besançon (117 080 habitants) et les autres communes de l’aire urbaine (116 679). Mais entre 1999 et aujourd’hui, les communes péri- phériques ont gagné 11 982 habi- tants tandis que Besançon-ville en perdait 611.Cette tendance est d’ailleurs commune à l’ensemble des onze plus grandes communes deFranche-Comté qui perdent des habitants. “L’accroissement du parc de résidences principales ne

rurales se dépeuplaient.Cette ten- dance s’est prolongée jusque dans la période 1975-1982, période au cours de laquelle la tendance s’est inversée : les grandes villes ont commencéàsedépeupler.Et depuis 1999,ce sont les petites communes qui profitent leplusde l’essor démo- graphique. Selon les estimations, l’agglomération bisontine devrait compter 8 000 ménages de plus que les 83 000 actuels d’ici l’année 2020. D’où les orientations constantes vers la construction de nouveaux logements,notamment à Besançon.

compense pas la baisse dunombre moyende personnes par logement” expliquent les statisticiens de l’I.N.S.E.E. Besançon qui ont pré- senté les derniers chiffres du recen- sement. On assiste actuellement au mouvement inverse de celui constaté il y a une cinquantaine d’années où la population des grandes villes augmentait forte- ment. Au cours de la période 1962- 1968, dans les villes-centres des aires urbaines franc-comtoises, le taux de variationmoyenatteignait + 2,17 % par an. Au cours de la même période, les communes

D e bataille, il n’y en aura point. Pour- tant, Dieu sait que les anciens com- battants sont attachés à leur lieu de mémoire. La preuve : en février 1961, le président de l’association franc-comtoise des anciens combattants s’inquiétait déjà “du sort réservé aumonument auxmorts à l’occasion de la réfection de la gare Viotte.” Le conseil municipal de l’époque avait alors répondu “qu’aucune décision de déménagement ne serait prise sans l’accord des associations.” Quarante-huit ans plus tard, la question revient à l’ordre du jour avec l’arrivée du T.G.V. et la restructuration nécessaire de la gare Viotte prévue dès 2010. En devenant multimodale, la gare a en effet besoin de place, de beaucoup de place (près de 40 000 m 2 ) aussi bien pour accueillir les trains mais aussi un quatrième quai, des voyageurs, des bus, des tramways (…). Bref, le déménagement de l’édifice était devenu inéluctable. Les anciens combattants en ont pris conscience et ne sont d’ailleurs pas contre l’idée d’aller déposer des gerbes sur un autre site. Sans doute parce que le monument inau- guré le 30 novembre 1924 était devenu trop exigu pour recevoir de grandes commémo- rations. C’est l’avis général des anciens com- battants et des élus : “Lorsqu’il y avait fou- le, ça devenait dangereux en raison de la circulation” , concède Louis Chevillard, pré-

sident de l’association Franche-Comté d’anciens combattants qui regroupe près de 2 000 per- sonnes. Cette année encore, les principales commé- morations (8 Mai, 11 Novembre) se feront à l’endroit actuel. Ensuite, elles auront lieu un peu plus loin, vraisemblablement en face dans le parc des Glacis dès 2011. Le nouveau lieu d’accueil n’est pas encore officialisé. Président des anciens combattants prison- niers de guerre, Denis Catdevilla ne voit “pas d’inconvénient” à ce déplacement forcé.Mieux, le monument aux morts devrait bénéficier d’un lifting . “En le démontant, des pièces peu- vent casser. Il ne sera peut-être pas remonté à l’identique mais sera remis en état” , préci- se-t-on du côté de la Ville de Besançon, qui a fait de son mieux pour contenter l’ensemble des responsables associatifs en organisant des réunions. Reste à connaître le coût du déménagement et du lifting , pas encore chiffré. En 1924, la municipalité avait récupéré 150 000 francs grâce à une souscription qui lui avait permis de réaliser l’édifice dont le coût avoisinait les 289 000 francs…Cette dernière avait d’ailleurs demandé à l’entreprise retenue d’employer au maximum des ouvriers bisontins. En fera- t-elle de même en 2009 ? E.Ch.

Évolution de la population dans les communes de plus de 10 000 habitants 2006 1999 1990 1982 1975 1968 1962 Besançon 117 080 117 691 113 828 113 283 120 315 113 220 95 642 Belfort 50 683 50 406 50 125 51 206 54 615 53 214 48 070 Montbéliard 26 535 27 566 29 005 31 836 30 425 23 908 21 699 Dole 24 606 24 955 26 577 26 889 29 295 27 419 24 730 Pontarlier 18 778 18 357 18 104 17 781 17 983 16 442 15 382 Lons-le-Saunier 17 879 18 476 19 144 20 105 20 942 18 769 16 208 Vesoul 16 370 17 152 17 614 18 412 18 173 16 352 13 678 Audincourt 14 637 15 537 16 361 17 454 18 578 13 488 12 433 Saint-Claude 11 950 12 296 12 704 12 715 13 511 12 950 12 689 Valentigney 11 531 12 473 13 133 14 362 14 894 12 895 11 241 Héricourt 10 361 10 142 9 742 10 014 8 578 7 987 7 611

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L’ÉVÉNEMENT

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Dossiers nationaux qui échappent aux élus locaux ou dossiers locaux dans lesquels la mairie est empêtrée : l’heure est aux difficultés pour le maire de Besançon qui doit se battre sur tous les fronts. Après l’heure des succès d’estime ou de communi- cation engrangés l’an dernier (inscription à l’Unesco, succès de l’eau la Bisontine, réélection dans un fauteuil…), 2009 serait- elle l’année de la crise pour le premier magistrat de la ville ? Une chose est sûre, ce sera celle des difficultés. Pour que Besançon renforce sa position de capitale régionale, il faudra au maire toute sa pugnacité et plus encore, un vrai rayonne- ment. Car sur plus d’un dossier (hôpital, université, immobilier, plan de relance…), les intérêts locaux sont menacés. Ajoutons à cette liste des dossiers locaux polémiques (l’affaire de l’orchestre de Besançon, les conseils consultatifs d’habitants…), et l’année en cours est peut-être celle de tous les dangers. Jean-Louis Fousseret saura-t-il rebondir ? LES DOSSIERS QUI EMPOISONNENT JEAN-LOUIS FOUSSERET

les dossiers nationaux qui échappent au maire

Une motion du conseil municipal Suppression de la taxe professionnelle : le coup de massue Pour l’agglomération de Besançon, cet impôt versé par les entreprises représente la baga- telle de 42,3 millions d’euros. Comment les compenser ? Aucune réponse à ce jour. P our lʼinstant, le maire de Besançon et président de lʼagglomération nʼa que peu de moyens dʼaction : une motion adoptée par la communauté dʼagglomération et une autre qui sera présentée en conseil municipal le 26 février. Toutes deux pour réclamer un “Grenelle de la fiscalité locale” avec lʼÉtat, les entreprises et les collectivités locales. Une fois de plus, on subit. “C’est inadmissible de nous couper les vivres comme ça, sans concertation, fulmine Jean-Louis Fousseret. On nous parle en échange d’une taxe carbone, comment pourrait- elle atteindre 28 milliards d’euros surle plan national ?” Pour le Grand Besançon, la taxe professionnelle, impôt versé par les entreprises qui ont leur siège sur le territoi- re de lʼagglomération, pèse à hauteur de 42,3 millions dʼeuros (valeur 2008) dans son escarcelle. Pour 2009, les élus tablent sur 43 millions. Sur cette somme, 20 millions sont reversés au budget des communes de lʼagglo via lʼattribution de compensation. Pour le Grand Besançon, la T.P. représente 60 % de ses recettes fiscales et 40 % de ses recettes de fonctionne- ment. Ce nʼest pas une paille. Et lʼincertitude est totale quant à la façon dont cette perte annoncée sera compen- sée. “La décision a été annoncée comme cela, sans aucu- ne concertation des collectivités et la compensation avec la taxe carbone est pour l’instant totalement floue” peste- t-on dans lʼentourage du maire de Besançon. Comme tous ses collègues élus locaux, il ne peut pour lʼinstant rien faire, sinon faire adopter par son conseil muni- cipal et son conseil communautaire des “motions”. Et après ?

LOI SCELLIER Toute la profession mobilisée Immobilier : l’union sacrée pour sauver Besançon

Le maire de Besançon se bat pour tenter de faire plier le gouvernement qui risque de déclasser Besançon dans les nouveaux dispositifs de défiscalisation. Une rétrogradation qui pourrait coûter cher à l’image de la ville.

nouvelle, alerté par Fabrice Jeannot, le pré- sident de la chambre régionale des pro- moteurs-constructeurs de Franche-Com- té. Selon ce dernier, si la loi en cours de discussion confirme le déclassement de Besançon, 400 à 450 emplois seraient mena- cés localement dans le bâtiment. “Nous estimons à 1,7 le nombre d’emplois néces- saire par appartement créé. Si Besançon est rétrogradé, le déficit de logements à construire s’établirait à environ 300. Mul- tipliés par 1,7 emploi, on arrive à 450 emplois menacés. Ce serait une injustice économique et sociale” explicite M. Jeannot. “Nous ne comprenons vraiment pas pour- quoi nous serions exclus du dispositif alors que nous sommes en déficit de logements. Si on passe de B2 à C, notre clientèle de promoteurs locaux va aller investir ailleurs. On n’a pas besoin de cela en ce moment. Cela aurait un effet dévastateur sur notre économie locale” s’emporte Jean-Louis Fous- seret. Le 9 février dernier, élus locaux du Grand Besançon et tous les représentants de la profession immobilière se sont retrouvés autour d’une table, ils ont rédigé et signé un courrier commun destiné à faire inflé- chir la position actuelle du gouvernement. La loi doit être votée dans quelques semaines. Mais les questions demeurent : qui a éva- lué le marché local, quels ont été les cri- tères retenus, est-ce une manière de “punir” certaines villes socialistes, pourquoi d’autres villes “de gauche” comme Dijon ou Belfort sont maintenues dans le dispositif ?À toutes ces questions, le maire de Besançon n’a hélas aucune réponse à fournir. J.-F.H.

D epuis la fin de l’année 2008, un dis- positif fiscal national complète les lois dites “Borloo” et “De Robien”, destinées à ceux qui investissent dans l’immobilier. Avec ce nouveau dispositif, dit “loi Scellier”, l’acheteur d’un bien obtient sous forme de réduction d’impôt, le rem- boursement par l’État de 25 % du prix d’achat d’un logement destiné à la loca- tion. En résumé, si l’investisseur achète un appartement 100 000 euros pour le des- tiner à la location, il se voit octroyer 25 000 euros sous forme de crédit d’impôt. Très avantageux.

En 2009, un investisseur a le choix d’opter pour les anciennes formules Borloo et De Robien ou pour le nouveau dispositif Scel- lier. Mais à compter du 1 er janvier 2010, seul le dispositif Scellier restera en vigueur. Et là où le bât blesse, c’est que Besançon, comme quelques autres villes moyennes de France (Le Mans,Angers, Limoges,Mul- house…), risquent d’être exclues du nou- veau dispositif. D’autres villes (Dijon, Bel- fort…) ne sont pas sur la sellette. Pour quoi Besançon passerait de la catégorie B2 à la catégorie C ? Le mystère demeure. Une chose est sûre : le maire a subi cette

Élus locaux et

professionnels de l’immobilier se sont tous mobilisés pour alerter le gouvernement.

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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ÉCONOMIE

530 000 euros pour la prison

Besançon passe à travers le plan de relance Rien, ou presque, pour la capitale régionale dans le plan de relance annoncé par le gouvernement. Là encore, Besançon n’a eu aucun poids dans la balance des décisions nationales.

maire de Besançon), les 2,53 millions destinés à la construction de la nou- velle fac de médecine aux Hauts-de- Chazal (quoique cette somme soit une nouvelle fois une accélération de ce qui était déjà programmé) ou encore, comme s’en félicite le député bisontin Jacques Grosperrin dans un commu- niqué, les “530 000 euros alloués dès 2009 pour des travaux dans l’établissement pénitentiaire de Besan- çon.” Mais le sentiment est général àBesan- çon que “la capitale régionale et la Franche-Comté sont clairement oubliées” regrette Jean-Louis Fousseret. Et ce n’est pas la présentation plutôt confu- se des chiffres par le préfet qui ras- surera les élus locaux dont aucun sans doute n’a eu assez de poids ou d’envergure nationale pour influencer les décideurs du gouvernement. J.-F.H.

“J e suis obligé de constater objec- tivement que les mesures annoncées sont loin de per- mettre à Besançon et à son agglomé- ration de trouver là les moyens de fai- re face aux défis de demain.” Jean-Louis Fousseret a le net sentiment que sa ville est passée à travers les annonces gouvernementales.

travaux” se désespère Jean-Louis Fous- seret. Autre crève-cœur pour le président du Grand Besançon, “le plan de relance ne prévoit aucun financement des infra- structures ferroviaires et connexes” ajoute M. Fousseret, faisant référen- ce notamment à l’aménagement des garesViotte et d’Auxon.Même décep- tion concernant le programme demise en valeur desmonuments historiques : certes 500 000 euros sont prévus pour les travaux sur la Citadelle mais “là non plus, il n’existe pas de réel effort supplémentaire par rapport aux enga- gements déjà contractualisés dans le contrat de plan État-Région.” Aucune certitude non plus sur les très attendus programmes de rénovation urbaine, actuellement bloqués pour des problèmes de financement. Besan- çon a répondu le 28 janvier dernier à la délégationde l’agence nationale pour la rénovation urbaine (A.N.R.U.),récla- mant plus de 3 millions d’euros mais au final, Besançon est suspendu à la décision de l’A.N.R.U., ne maîtrisant pas son destin, une nouvelle fois. Au plan des satisfactions, on pourrait toutefois noter (ce qu’oublie de faire le

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Exemple le plus frap- pant : l’interminable contournement de Besançon. L’inscription de 2millions d’euros de crédits d’études est a priori confirmée par l’État, mais hors plan de relance, juste dans le P.D.M.I.(programme de développement et de modernisation d’itinéraires), un docu- ment que les élus locaux se désespèrent de voir arriver (il est annoncé pour juin). “Pour autant, rien n’indique un quel- conque engagement en terme de calendrier rela- tif au démarrage des

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Aucune certitude sur la rénovation urbaine.

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Les sujets locaux qui perturbent la mairie

POLÉMIQUE

3 800 signatures

Orchestre de Besançon : les voix dissonantes de la mairie Cacophonie autour de l’avenir de l’orchestre de Besançon. Tandis que la mairie veut révolutionner l’ensemble, le sujet devient politique. Un vrai canard dans le concert municipal.

À quelle sauce vont être man- gés lesmusiciens de l’orchestre de Besançon ? Seul son chef, Peter Csaba, en poste depuis 1994, est déjà fixé : les élus bisontins ne veulent plus de lui. Pour quelle bon- ne raison ? Nul ne le sait. Les musi- ciens de l’orchestre, eux, ne veulent pas laisser leur outil de travail dépe- cé par quelque oukase municipal. Alors, ils le font savoir, s’organisent, travaillent (de concert) avec les auto- rités municipales pour éviter le scé- nario catastrophe. En même temps que la volonté de changer de direc- teur, les élus veulent baisser de 100 000 euros la subvention accor- déetous les ans à la formation. À l’initiative des musiciens, une péti- tion a circulé : “Il faut sauver l’orchestre de Besançon !” Et là, sur- prise, on s’aperçoit que, loin de n’être l’affaire que d’une petite intelligentsia locale, l’orchestre de Besançon est

temps plein et entre 45 et 60 musi- ciens embauchés selon la program- mation en tant qu’intermittents du spectacle.Face au vent de colère résu- mé par cettemusicienne - “Rien n’est programmé pour la saison prochai- ne, c’est une grosse inquiétude pour nous” , dit-elle -, la mairie accepte de revoir sa copie. Ce n’était qu’une répé- tition avant le concert politique qui nemanquera pas d’agiter le prochain conseil municipal. Ni le maire, ni son nouvel adjoint à la culture,le bouillonnantYves-Michel Dahoui,n’avaient pensé que cette ins- titution susciterait autant de réac- tions. Loin d’être en léthargie, l’orchestre deBesançona savamment organisé sa rébellion. Un dossier qui a échappé à la vigilance habituelle du maire de Besançon qui le reçoit comme une petite bombe à retarde- ment en pleine figure. J.-F.H.

enraciné dans le cœur des Bisontins depuis plus de 50 ans. La pétition a déjà recueilli près de 3 800 signa- tures. Pendant ce temps-là, l’affaire prend une tournure politique. Outre l’U.M.P., à travers la voix de Pascal Bonnet notamment,lesVerts bisontins,alliés politiques du maire, s’interrogent : “L’annonce brutale du non-renouvel- lement du contrat de Peter Csaba à la direction de l’orchestre de Besan- çon Franche-Comté, les informations qui circulent quant à son remplace- ment, quant à la taille de l’orchestre, quant à son répertoire,posent de graves questions à propos de la définition de la politique culturelle. Il ne peut exis- ter de politique et d’action culturelles inscrites dans ladurée si les créateurs, les artistes se retrouvent soumis à des décisions politiques intempestives” argumentent-ils. L’orchestre fait vivre 4 personnes à

Rien de nouveau pour le contournement.

Perdre le “U” de C.H.U. C.H.U. et université, même combat Deux dossiers préoccupent actuellement le maire de Besan- çon : le maintien sur sa ville du C.H.U. et de l’Université. S ur ces deux dossiers proches, le maire de Besançon qui est également prési- dent du conseil dʼadministration du C.H.U. de Besançon, ne ménage pas sa peine. Proches, ces deux sujets le sont car dans un cas comme dans lʼautre, lʼidée actuelle du gouvernement est de créer de grands pôles médicaux (une dizaine en France) et dʼenseignement. Le regroupement de plusieurs établissements est donc à lʼordre du jour. Le maire de Besançon est sur ces deux fronts. Le 27 janvier dernier, M. Fousseret faisait un énième voyage à Paris pour défendre auprès de la ministre Valérie Pécresse le dossier “Université”. Avec une proposition nouvelle dans sa musette. “Ce que nous avons défendu, c’est l’idée d’un axe univer- sitaire Rhin-Rhône, confie un proche collaborateur du maire. Car nous sommes bien conscients que nous n’avons pas la taille de Lyon, de Strasbourg ou de Montpellier. Mais le réseau métropolitain Rhin-Rhône existe déjà dans les faits, avec l’axe Dijon, Besançon et Mulhouse. Nous avons donc proposé de travailler sur une carte univer- sitaire qui couvre ce bassin-là. L’idée est de se rassembler pour ne pas disparaître et être visibles. La ministre a été assez sensible à cette perception-là.” Concernant lʼhôpital, lʼidée sous-jacente du gouvernement est aussi de ne plus don- ner le label universitaire quʼà une dizaine dʼhôpitaux en France. Le risque est donc de voir le “U” de C.H.U. disparaître à Besançon. Et si Besançon perdait cet attribut, lʼattractivité de lʼhôpital serait sérieusement écornée. Un autre combat de taille pour le maire de la capitale comtoise.

L’orchestre de Besançon, nouvelle cible de l’adjoint à la culture de Besançon.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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COMMENTAIRE

Une nouvelle stratégie pour l’Office de Tourisme “Mettons le paquet sur la communication” Adjoint bisontin au tourisme, Jean-François Girard fixe la feuille de route à l’Office de Tourisme. Moins de dispersion, plus d’accueil et de communication, l’élu attend beaucoup du nouveau directeur pour que Besançon trouve - enfin - la voie du tourisme.

L a Presse Bisontine : Gilles Dreydemy est le nou- veau directeur de l’Office de Tourisme. Quel est son profil ? Jean-François Girard : Gilles Dreydemy a 53 ans. Il était directeur du comité départemental du tou- risme du Var. C’est un homme de réseaux. Il connaît bien notamment la Maison de la Fran- ce, une référence dans la promotion du touris- me en France. Quand nous avons lancé le recru- tement, nous avons reçu quarante candidatures. On a retenu trois dossiers. Celui de Gilles Drey- demy nous est apparu comme le plus intéres- sant du fait de sa bonne connaissance du tou- risme et de son fonctionnement. L.P.B. : Quelle est sa feuille de route ? J.-F.G. : Nous recherchions le meilleur directeur possible pour centrer l’Office de Tourisme de Besançon sur son obligation d’accueil. La pro- motion est aussi un élément important. Il y a toujours une méconnaissance de cette ville patri- moniale. Les choses changent depuis qu’elle est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Depuis notre classement à l’U.N.E.S.C.O., le nombre de devis établis à destination des pro- fessionnels du tourisme intéressés par Besan- çon a progressé de 88 %. On peut surfer cette vague. Il faut mettre le paquet sur la commu- nication. Il y a un savoir-faire dans cette ville, il nous manque le faire-savoir. L.P.B. : Vous allez bâtir votre stratégie de communication sur Vauban ? J.-F.G. : Il est temps de communiquer sur Vauban et l’U.N.E.S.C.O. Pour cela, nous devons fédérer nos actions entre le Comité Départemental du Tourisme, la Ville de Besançon, l’Office de Tou- risme, et le Comité Régional du Tourisme qui veut faire de cette capitale régionale la porte d’entrée du Jura et des montagnes du Jura. Nous allons communiquer nationalement et internationalement, travailler avec des médias nationaux ou encore participer à des salons spé- cialisés. On sera présent sur la Maison de la France. L’objectif est aussi d’améliorer l’outil Internet. Les sites de la Ville, de l’Office de Tou- risme et du C.D.T. doivent être suffisamment actifs pour qu’ils captent l’intérêt des gens qui préparent leurs vacances. Malgré tout, à mon sens, en terme de commu- nication, il n’y a pas de meilleur ambassadeur de la ville que chaque Bisontin. L.P.B. : Il y a Vauban mais encore… ? J.-F.G. : La S.M.A.C., la future Cité des arts et de la culture et le T.C.S.P. vont donner de la valeur

soutenir l’action de promotion de la ville. L.P.B. : On reproche parfois que Besan- çon accuse un déficit d’offre hôteliè- re. Cela peut-il changer ? J.-F.G. : Dans la mise en place de cette politique de développe- ment, il y a la création de nou- veaux hôtels qui répondent à une demande internationale. À titre d’exemples, début 2010, un hôtel de charme sera amé- nagé aux Clarisses, l’hôtel de Paris et ses quarante chambres va être repris, nous avons ici une capacité d’accueil suffisante, le tout est d’élever le niveau. L.P.B. : L’Office de Tourisme, c’est aus- si Besançon congrès. Vous attendez déjà 3 000 congressistes en 2009. Or, l’Office de Tourisme est critiqué sou- vent pour ne pas profiter ce ces évé- nements pour assurer la promotion de la ville auprès des congressistes. Qu’en pensez-vous ? J.-F.G. : Sur les grands salons de Micropolis, il peut être oppor-

Jean-François Girard va jouer son rôle pour don- ner du souffle à cette économie émergente.

“On doit avoir la culture du résultat.”

tun d’installer un stand de promotion de la vil- le à destination des congressistes. Par ailleurs, si l’on veut continuer à faire de Besançon une ville de congrès, nous aurons probablement besoin d’une nouvelle salle de conférence, de 700 places environ, dédiée à cela, complémentaire à Micro- polis. Des réflexions sont en cours pour une implantation future dans le périmètre de la gare Viotte, ou alors à Saint-Jacques une fois que l’hôpital aura déménagé. L.P.B. : Parmi les nouveautés, il y a le déménagement de l’accueil de l’Office de Tourisme du parc Micaud vers le centre-ville. C’est une petite révolution logique ? J.-F.G. : Au mois de juin, l’accueil de l’Office du Tourisme s’installera à l’Hôtel de Ville, à la pla- ce du centre d’art contemporain. Nous gardons à l’Office actuel la partie administrative et un accueil minimum. Mais une fois encore, l’accueil principal piétonnier se fera au centre-ville, là où se trouve le flux touristique. Nous sommes un Office de Tourisme 4 étoiles. Nous allons à terme adapter nos vitrines qui seront ouvertes aux commerçants de la ville. Car l’espace de vente tel qu’il est aujourd’hui ne cor- respond plus à nos missions. Ce n’est pas notre rôle de vendre des bibelots. Concentrons-nous sur l’accueil, le marketing , les congrès et la pro- motion. L.P.B. : Allez vous mettre en place un outil pour mesurer le degré de satisfaction des visiteurs, leur origine, etc. ? J.-F.G. : Dans les missions de l’Office de Touris- me, quantifier le contentement et le méconten- tement, évaluer la qualité de l’accueil doit être une priorité pour adapter notre stratégie aux besoins. On doit avoir la culture du résultat. L.P.B. : La page est tournée sur le déficit budgétaire que l’Office de Tourisme a enregistré l’année dernière ? J.-F.G. : Nous avons eu des soucis financiers en 2008, c’est vrai. Mais le budget prévisionnel 2009 prévoit un excédent de 45 000 euros. Nous avons fait des économies en ne reconduisant pas les promenades théâtralisées. Le suivi du budget fait partie de mes attributions. J’y serai atten- tif car les dérives vont vite possibles. L.P.B. : Besançon va enfin sortir de l’anonymat ? J.-F.G. : C’est le pari que je fais. Dans les trois ans, mon objectif est de faire sortir Besançon de ce sillon de labour dans lequel elle est prise. Il faut que cette capitale régionale parvienne à entrer dans le top 30 des plus belles villes de France. Nous avons des atouts formidables, mais il res- te à trouver l’alchimie pour donner corps à tout cela. La reconnaissance de l’U.N.E.S.C.O. peut une fois encore nous aider.

ajouter ajoutée au tourisme. Grâce à ces trois actions, Besan- çon peut devenir une ville tou- ristique de premier plan. L.P.B. : Jusqu’où êtes-vous prêts à aller draguer les touristes par une communication offensive ? J.-F.G. : Compte tenu du contex- te économique actuel, il est pro- bable que les particuliers fas- sent des voyages plus courts. Il est donc opportun de commu- niquer d’abord sur le Grand Est. Communiquons également en Allemagne, en Suisse et en Hol- lande, puisque des touristes des pays limitrophes fréquentent nos hôtels, et nos campings. L.P.B. : La création de produits tou- ristiques fait-elle partie des attribu- tions de l’Office de Tourisme ? J.-F.G. : Nous sommes des ven- deurs de destinations. Notre rôle est aussi de créer des pro- duits touristiques et de les ren- forcer dans le but de garder le visiteur plus longtemps à Besan- çon. Proposons-lui le patrimoi- ne et pourquoi pas de l’événementiel. Actuellement, les personnes de passage à

“Entrer dans le top 30 des plus belles

villes de France.”

Besançon restent en moyenne 1,25 nuit. L’idéal serait de les garder au moins deux nuits. L.P.B. : Qu’entendez-vous par événementiel ? J.-F.G. : Une réflexion est en cours actuellement avec Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture, pour redonner au Festival International de Musique ses lettres de noblesse. Reconnaissons que cet événement souffre d’un déficit de com- munication. Le deuxième grand rendez-vous cul- turel est le Festival de Musiques de Rue qui trou- ve un second souffle. L.P.B. : Ces deux événements ne sont pas organisés en été. Or, c’est pendant la saison estivale qu’il manque à Besançon des animations ? J.-F.G. : Je rappelle qu’en été, il y a toujours les concerts gratuits. Cette année, il y a en plus le Tour de France. L’Office de Tourisme s’engage à faire de cet événement une journée de commu- nication auprès des journalistes. L’été, la Citadelle participe largement à l’animation de la ville. Entre le 15 juillet et le 15 août, notre souhait est qu’il y ait sur ce site, une fois par semaine, des animations autour de Vauban. Ce serait une occasion donnée aux Bisontins de se

réapproprier ce lieu d’histoire. Le principe rete- nu est que l’année entière soit couverte par un programme d’animations. L.P.B. : Est-il envisagé de changer la date du Festival Inter- national de Musique par exemple pour qu’il ait lieu en été ? J.-F.G. : Le festival de musique aurait sa place en juillet ou en août. C’est une vraie question qu’on doit se poser de relocaliser nos deux festivals importants et pourquoi pas d’en créer un troi- sième. L.P.B. : Le budget de l’office était d’environ 700 000 euros l’année dernière. Vos ressources augmentent-elles en 2009 pour financer votre stratégie de communication ? J.-F.G. : La Ville consent un effort supplémentai- re à l’égard de l’office de tourisme. Pour déve- lopper la promotion. La subvention est de 415 000 euros, soit 100 000 euros de plus que l’année dernière. C’est un signe fort du maire à son adjoint au tourisme. Toutefois, Jean-Louis Fousseret aurait souhaité être plus généreux, mais il pense que le nouveau directeur aura cet- te capacité à aller chercher des budgets com- plémentaires compte tenu de ses réseaux, pour

Propos recueillis par T.C.

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