La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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MAMIROLLE

Technique et histoire

Un Prêtre au chevet de l’horloge de la cathédrale de Chartres L’entreprise horlogère Prêtre a été missionnée pour restaurer le cadran de l’horloge astronomique de l’édifice religieux. Cette pièce d’horlogerie est sans doute une des plus anciennes de France.

L e chœur de la cathédra- le de Chartres est privé pour l’instant de son hor- loge astronomique. Cel- le-ci a été extraite de sa cou- ronne de pierre pour être restaurée. Le Conservatoire Européen des Horloges et des Cloches qui est à l’origine de cette initiative menée en accord

avec les Bâtiments de France, a confié ce projet à la maison Prêtre deMamirolle. Cette entre- prise horlogère familiale, par- mi les plus anciennes de Fran- ce (elle existe depuis 1780), est spécialisée dans l’horlogerie d’édifice. La petite équipe de campanistes animée par Chris- tian Prêtre a l’habitude de s’occuper de pièces monumen- tales qui ornent par exemple le clocher des églises. Elle fabrique, rénove, installe, modernise le mécanisme si besoin, suivant le projet qui lui est soumis. Cette fois-ci, elle a pour consigne d’intervenir avec la plus gran- de minutie sur le cadran de cet- te horloge astronomique datée de 1407, “le plus vieux de Fran- ce !” Il n’en existe que deux exem- plaires connus, dont le second est à Bourges. Malheureuse- ment, l’horloge de Chartes a été malmenée par l’histoire. “Le mouvement de l’horloge aurait disparu lors de la Révolution. Il ne reste aujourd’hui que le cadran. C’est ce cadran qu’on nous demande de restaurer” explique Christian Prêtre. La pièce d’un mètre de diamètre offre plusieurs niveaux de lec- ture. “Elle indique les 24 heures du jour, mais aussi le jour lunai- re et les phases de lune, ainsi que les signes du zodiaque et la hauteur du soleil au cours de l’année” détaille le spécialiste. Toute la difficulté est de faire fonctionner à nouveau ce cadran à complications en respectant scrupuleusement la consigne.

Les horlogers doivent s’adapter à l’existant sans le dénaturer, et prévoir une rénovation qui ne soit pas irréversible. À par- tir de là, à eux d’imaginer les solutions techniques pérennes. Avant d’agir, Christian Prêtre doit soumettre à validation à ses donneurs d’ordres la natu- re de l’opération. “On ne peut pas faire ce que l’on veut. Dépla- cer un axe par exemple n’est ima- ginable dit-il. Cependant, il manque quelques pièces dont un pignon que nous allons devoir fabriquer. Il y a un travail impor- tant de recherche.” Le détail est poussé jusque dans la manière de fabriquer les pièces man- quantes qui doivent se rappro- cher le plus possible des façons de faire de l’époque. L’entreprise Prêtre a commen- cé à examiner ce cadran qui a été démonté le 17 novembre. Elle devra le tester pour être certaine que tous les niveaux

Christian Prêtre effectue tout un travail de recherche avant de rénover ce cadran.

de lectures fonc- tionnent à nouveau. “L’idéal pour nous est que le travail puisse être terminé au mois d’août.” Comme le méca- nisme de l’horloge qui activait les dif- férentes fonctions du cadran a dispa- ru, il sera rempla- cé par une nouvel- le horloge… électronique cette fois. T.C.

“On ne peut pas faire ce que l’on veut.”

Photos non contractuelles

L’horloge astronomique dont il ne reste que le cadran, est située au chœur de la cathédrale de Chartres.