La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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ÉCONOMIE

Du simple au double Y a-t-il tout à gagner à produire son électricité ?

Le système est le même pour tous les particuliers. Ils ne consomment pas l’énergie qu’ils produisent. E.D.F. leur achète la totalité de l’électricité qu’ils génè- rent et ce, quel que soit le procédé utilisé : photovoltaïque, hydraulique ou éolien. L’opérateur national leur revend ensuite l’électricité au prix du marché qui est de 10 centimes d’euros le kWh conformément à un contrat établit pour une durée 15 à 20 ans en fonction du mode de production. En revanche, ce qui diffère, ce sont les prix d’achat de l’énergie par E.D.F. qui varient d’un système à l’autre.

1 - Le photovoltaïque est de loin le plus avantageux E.D.F. achète l’électricité au particu- lier producteur 32 centimes d’euros le KWh si les capteurs ne sont pas incor- porés dans le bâtiment, et 60 centimes d’euros le KWh s’ils sont intégrés dans la toiture. “Dans ce dernier cas, le prix d’achat est plus intéressant car l’objectif est d’inciter les privés à intégrer les panneaux dans leur construction com- me des éléments d’architecture” expli- quent les experts de l’Espace Info Éner- gie. En choisissant le photovoltaïque, le particulier vend donc l’électricité produite à E.D.F. à un prix 3 à 6 fois plus élevé que celui auquel il va l’acheter ensuite pour les besoins du ménage. “Pour notre région, le photovoltaïque est le plus intéressant, même pour une personne isolée qui n’est pas raccordée au réseau. Celle-ci peut prévoir des bat- teries.” Pour installer 20 m 2 de panneaux pho- tovoltaïques, il faut prévoir un inves- tissement de 18 000 euros pose com-

prise (900 euros/m 2 ). Il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôt de 8 000 euros. Sachant que 20 m 2 de pan- neaux photovoltaïques produisent 2 000 kWh par an (cela couvre les besoins électriques d’un ménage de quatre personnes hors chauffage élec- trique et eau chaude), “il est donc pos- sible d’amortir l’équipement sur une dizaine d’années.” 2 - L’éolien est peu prisé E.D.F. achète l’énergie éolienne pro- duite par les particuliers 8 centimes d’euros le KWh. La politique menée par l’opérateur historique de l’électricité est donc beaucoup moins intéressan- te que pour le photovoltaïque pour lequel le prix d’achat hyper attractif fonctionne finalement comme une sub- vention. Pourquoi un tel décalage ? “Pour installer une éolienne, il faut être dans une zone de développement éolien. Cela ne signifie pas que ce système fonc- tionne mal” précisent les experts de

l’Espace Info Énergie. Ces périmètres sont rares. Si une majorité de parti- culiers peuvent prétendre implanter des panneaux photovoltaïques sur leur habitation, ils sont rares à pouvoir éri- ger des éoliennes car les conditions ne s’y prêtent pas. Néanmoins, il faut compter un investissement de 15 000 euros pour construire une éolien- ne de moins de 12 m, qui produira 2 000 kWh par an. Il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôt plafon- né également à 8 000 euros. 3 - L’hydraulique reste marginale L’installation d’une centrale hydro- électrique est complexe et impose aux porteurs de projets de se plier à une réglementation précise. “Ce qu’il est possible de faire, c’est de rénover un ancien moulin et de turbiner l’eau.” Là encore, E.D.F. rachète l’électricité au producteur entre 4 et 8 centimes d’euros le KWh en fonction des saisons (voir exemple d’un particulier à Rosureux.)

E.D.F. rachète l’électricité à un prix avantageux suivant les modes de production.

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