La Presse Bisontine 97 - Mars 2009

La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009

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DOSSIER

ARC-ET-SENANS Seul contre tous L’autonomie énergétique a un prix Cet habitant d’Arc-et-Senans qui n’avait aucune possibilité d’être relié au réseau électrique, n’a eu d’autre choix que d’installer lui-même un système de cogéné- ration. Il produit lui-même l’électricité et l’eau chaude sanitaire de sa maison.

Pierre Schepens a acquis début 2005 l’ancienne maison forestière d’Arc-et- Senans.

Q uand la tempête sévit sur le sec- teur d’Arc-et-Senans et que le village est plongé dans l’obscu- rité, privé de courant, Pierre Schepens observe, narquois, depuis sa maison forestière bien éclairée et chauffée. Il est, dans cette situation, le seul habi- tant à toujours être “branché”. La rai- son est simple : il est depuis cette année totalement autonome enmatière d’élec- tricité et d’eau chaude sanitaire. Son secret : la cogénération. Cette indé- pendance a un coût - 40 000 euros - mais qu’à cela ne tienne, Pierre Sche- pens n’avait d’autre choix. En novembre 2004, il se porte acqué- reur d’une maison nichée à l’orée d’une forêt, au bout d’un chemin de terre, à

à l’architecte des bâtiments de Fran- ce, Marc Wattel, qui “a sauvé le projet affirme M. Schepens. Personne ne peut empêcher quelqu’un d’habiter et de rénover une maison existante. M.Wat- tel m’a signé un permis en blanc que j’ai pu déposer à la mairie.” Lâché par la commune qui refuse tous travaux sur son domaine public des- tiné à raccorder la maison forestière au réseau E.D.F., Pierre Schepens peut alors démarrer son projet, seul, qui consiste à installer un système de cogé- nération (production simultanée de chaleur et d’électricité), devant lui assurer une autonomie totale enmatiè- re d’éclairage et d’eau chaude sani- taire. “J’avais contacté 5 installateurs différents qui m’ont envoyé 5 devis radi- calement opposés. Devant ce flou, j’ai décidé de tout faire moi-même.” Le pro- priétaire se plonge dans des forma- tions très pointues en électricité, il se rapproche des rares fournisseurs de matériels et s’engage dans le monta- ge de ce système qui, contrairement à une cogénération “classique” consiste, là, à “fabriquer l’électricité et pour ren- tabiliser l’électricité fabriquée, la récu- pérer pour produire de la chaleur.” Son électricité est produite grâce à deux groupes électrogènes. Le courant alternatif de ces groupes passe ensui- te par des chargeurs-onduleurs qui

l’entrée du village. La bâtisse était habitée, au XIX ème siècle, par le garde forestier du château de Roche, situé à quelques centaines de mètres de là. Le projet du nouveau propriétaire, Pierre Schepens, consiste à transfor- mer l’édifice bâti en 1811 en maison d’habitation. Reste à régler la ques- tion du raccordement au réseau élec- trique. Il se renseigne auprès d’E.D.F., il en aura pour 15 000 euros. C’est là que les ennuis commencent : la mai- rie d’Arc-et-Senans refuse catégori- quement de lui accorder un permis de construire, sans motif apparent. Déter- miné à mener son projet à bien, Pier- re Schepens frappe à la porte de la D.D.E., même refus. Il s’adresse alors

par Pierre Schepens est quasiment opérationnel. Quasiment, car le pro- priétaire a dû subir une nouvelle embûche dans ce parcours du com- battant avec l’incendie accidentel, début janvier, du local où étaient installés les groupes électrogènes. Encore quelques semaines de travail et le dispositif sera à nouveau opéra- tionnel à 100 %, assurant au futur occupant de cette maison encore en travaux, une totale autonomie enmatiè- re énergétique. Mais cette autonomie à un prix : financier d’abord (40 000 euros), un temps fou consacré par le porteur de projet, pas mal de tracas administratifs et aucune sub- vention à la clé. Pour Pierre Schepens en fait, cette autonomie n’avait juste- ment pas de prix. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs : si Pierre Schepens avait dû dimen- sionner son installation pour sa consom- mation habituelle, elle aurait été deux fois plus grosse, et deux fois plus chè- re. Résultat : en choisissant ce mode de production, il a, de fait, divisé sa consommation quotidienne par deux. J.-F.H.

transfèrent ce courant en courant conti- nu. Le tout est relié à un ensemble de 12 batteries qui accumulent l’énergie électrique, gérées elles-mêmes par un contrôleur de batterie qui analyse le courant entrant et sortant. Lorsque le niveau de charge est atteint, ce contrô- leur commande à nouveau les groupes électrogènes pour recharger les bat- teries. Tout est automatisé. La production d’eau chaude se fait, elle, grâce à la chaleur des gaz d’échap- pement des groupes fonctionnant au gasoil. Cette chaleur est alors récu- pérée dans un échangeur de chaleur relié à un faisceau de tuyaux dans les- quels circule l’eau, qui est alors chauf- fée puis stockée dans une cuve de 1 000 litres. L’eau, il la capte grâce à des conduites déjà existantes, à trois sources situées en amont. Impropre à la consomma- tion, cette eau a dû passer par un sys- tème de filtre à paille de céramique que M. Schepens a également instal- lé lui-même. “Ce système filtre l’eau au 100 ème de micron.” Après quatre ans d’efforts et de rebon- dissements, le système mis en place

Un système de 12

batteries accu- mule l’électrici- té nécessaire au fonctionne- ment quotidien de l’habitation.

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