La Presse Bisontine 97 - Mars 2009
La Presse Bisontine n° 97 - Mars 2009
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Certains tentent l’économie Le bois mort revit L’effet crise incite certains à ramasser ou couper du bois mort en forêt. Est-ce légal ? L e prix du bois de chauffage est au plus bas. “Il serait même vendu en dessous de son prix de revient” note contact avec la mairie ou le forestier le plus proche de chez vous qui pourra peut- être vous proposer une cession, à prix modique, de bois de chauffage en un lieu précis et dans un délai précis à définir avec lui. “Cela peut s’appliquer pour des piles de bois qui traînent depuis des années. Dans tous les cas, une autorisation est obligatoire” , précise lʼagent.
EAU
Jusqu’à 140 m de profondeur Ça coule de source Avant de choisir la géothermie, des propriétaires font appel à un sourcier. Efficace et économique.
Son outil de travail est quasi infaillible. “Mon taux de réussite est de 90 %” , calcule ce dernier qui admet que le risque zéro n’existe pas. Concernant les sols, il note qu’il est plus difficile de capter l’eau dans les sols marneux. Quant au prix de son travail, le sourcier le dévoile uniquement après avoir réalisé un devis. Les terrains sont trop différents pour établir une base selon lui. Passionné, Philippe Wojtowicz a décidé de partager ses connais- sances en apprenant au curieux les ficelles de son métier. Une ques- tion de travail paraît-il. “L’eau est rare… Il faut l’économiser. Je fais des interventions dans les écoles et je souhaite, à titre bénévole, aider des pays d’Afrique qui sont en manque d’eau. Je lance un appel” conclut le sourcier.
A vant de choisir la géothermie pour chauffer son habitation, il faut parfois avoir du nez. Ou plutôt avoir des mains expertes… Celles d’un sourcier peuvent vous permettre d’éviter une étude trop approfondie alors que les baguettes peuvent parler. Car posséder un terrain ne veut pas dire nécessairement qu’il recouvre assez d’eau pour faire fonctionner un chauffage en géo- thermie. C’est particulièrement vrai en Franche-Comté. Avant de se lancer dans une étude du sous- sol parfois coûteuse, l’appel à un
sourcier peut donner un premier aperçu. L’astuce paraît rustique. Au final, elle est redoutable. Ainsi, avant de procéder à des carottages de ter- rain par des entreprises expertes, la venue du sourcier peut vous évi- ter bien des tracas. “Parfois, les gens sont déçus lorsque je leur dis que leur source n’a pas un débit assez important” , avoue Philippe Wojtowicz. De son don, Philippe en a fait son métier. Avec ses deux baguettes, il peut rechercher l’élément liquide jusqu’à 140 mètres de profondeur.
Roberto Llorca, agent de lʼOffice national des forêts (O.N.F.), qui gère le patrimoine sylvicole de 63 communes duGrandBesan- çon. Même bas, le prix de vente négocié entre 24 et 27 euros hors taxes nʼempêche pas certains quidams de réduire au maxi- mum leur coût en chauffage en utilisant des méthodes licites et quelquefois illi- cites. Premier brigandage : les vols de pile de bois de chauffage. Lʼannée dernière, près dʼune trentaine de plaintes aurait été déposée en gendarmerie sur le secteur Est de Besançon. Aujourdʼhui, des apprentis bûcherons se déplacent dans le bois pour y ramasser ou couper quelques stères. “Cela reste minoritaire. Il n’y a pas de relation entre la crise économique et le développement de cette activité” , constate Roberto Llor- ca qui rappelle néanmoins la loi en vigueur en la matière. “La coupe de bois mort est interdite ainsi que son ramassage.” Néan- moins, des autorisations sont accordées notamment pour des buts non commer- ciaux et avec accord des services de lʼO.N.F. Ainsi, il nʼy a pas dʼautorisation de ramas- sage de boismort pour les forêts de Besan- çon. Par contre, il est possible de prendre
Le bois mort, comme tous les autres pro- duits, appartient en effet au propriétaire de la forêt, y compris en forêt domaniale (domaine privé de lʼÉtat). Il est dʼailleurs utile de le conserver. Il en va de la biodi- versité forestière : les arbres et branchages morts, gisants ou sur pied, sont le refuge et la nourriture de nombreuses espèces animales. Il permet également de lutter contre le piétinement et donc le tassement du sol : cela est particulièrement vrai en forêt de Chailluz. Dans le cas précis de ce domaine, lʼO.N.F. autorise le ramas- sage de branches mais seulement pour faire démarrer un feu. Bref, avant de vous aventurer avec votre scie ou tronçonneuse, mieux vaut joindre un garde forestier pour la forêt publique et le propriétaire du terrain si elle est pri- vée. Ce sera mieux pour votre porte-mon- naie. E.Ch.
Les deux baguettes du
sourcier Philippe
Wojtowicz peu- vent éviter des tracas finan- ciers pour celui qui veut se lan-
cer dans la géothermie.
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