La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 62

Janvier 2006

1,80 € Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

EXCLUSIF Kelly, la fille-martyr de Saint-Vit

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Pour la première fois, elle parle…

- Plus de trois ans après les faits, elle se confie à La Presse Bisontine - Elle raconte ses douleurs, ses souffrances et ses doutes - Le commentaire d’un psychiatre

Lire l’événement p. 6 et 7

Dans le Grand Besançon, il exis- te encore de nombreux sites industriels laissés à l’abandon. Les nuisances paysagères et éventuellement écologiques posent question. Le dossier p. 9 à 15

Urbanisme : Comment le maire de Besançon pourra-t-il se sortir du piège ? Lire p. 25

PROLONGATION JUSQU’AU 24/12/05

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L’ INTERVI EW DU MOIS

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F RANCE 3

je suis le premier téléspectateur de l’émission. J’aime qu’on me raconte de belles histoires. Il y a un côté plaisir très important.Si vous faites la gueule lematin,ce n’est pas la peine de venir bos- ser, c’est contagieux.Onadéjà la chancedefaireleplusbeaumétier du monde. On ne peut pas se plaindre. L.P.B. : Depuis trois ans, vous êtes aus- si à la tête d’une chaîne thématique, Planète Thalassa… G.P. : On a découvert un autre monde avec la thématique, qui nous a obligés à fonctionner dif- féremment. Ça a été compliqué au début, mais depuis trois ans, celamarcheplutôt bien.La chaî- ne rassemble tout demême plus de troismillions d’abonnés.C’est unplus pournous,nous pouvons envisager des co-productions.Et nous sommes restés dans le ser- vice public, avec une collabora- tion de Canal +. L.P.B. : Vous attachez beaucoup d’importanceàcettedimensiondeser- vice public ? G.P .: Oui.J’aurais pumonterma propre société de production et ramasser des lingots d’or. Je ne suis pas contre le privé, mais ce n’est pas pour moi. C’est impor- tant de faire partie de Franceté- lévisions. Quel que soit le résul- tat de l’émission,monsalaire est le même, donc je n’ai qu’unsouci :fairede la qualité et que ce soit réussi. Et à Franceté- lévisions, onm’appelle parmonprénom,c’est unemarquederespect. On ne vit qu’une fois, je n’ai pas envie de me compli- quer la vie. L.P.B.: Voustraitezfréquemmentdans Thalassa des problèmes d’environnement, de pollution. Êtes- vous devenu militant ? G.P. : Militant, ce n’est pas mon truc. C’est du boulot et moins de rêve.Je veuxbienaider desmili- tants en diffusant des films sur certains sujets. Mais je n’ai pas envie de monter une fondation. Je suis admiratif de ce que fait, par exemple,NicolasHulotmais je ne saurais pas faire. Au fond, je suisunprofiteur.Lemonde est sympa et les gens sont gentils. L.P.B. : Vous avez commencé votre car- rière grâce à Pontarlier… G.P.: Grâceà larencontredePier- re Bichet, qui est peintre à Pon- tarlier. Il était le bras droit d’HarounTazieff,levulcanologue. C’est par son intermédiaire que je suis devenu cameraman de Tazieff. Il peint admirablement votre région, c’est vraiment quelqu’un d’intéressant. Mais je ne suis jamais venu beau- coup dans votre région. Moi, j’ai épousé la Dordogne. Une région superbe mais il n’y a pas la mer. On a besoin d’aller la voir de temps en temps. Sinon, je n’ai pas de port d’attache. Je suis capable de faire ma vali- se en quinze secondes.Un imbé- cile a affirmé que partir c’était mourir un peu. Je ne suis pas du tout d’accord. En voyage, tout ce que vous voyez est neuf, quel que soit l’endroit. Je suis loin d’être déjà allé sur tous les lieux de tournage de Thalassa. Je ne connais pas encore la Chi- ne par exemple. Mais j’en ai très envie. n Propos recueillis par S.D.

Saint-Pétersbourg… C’est un peuunedéclinaisondes“escales” où onmettra en avant lamaniè- re de vivre des ports. On ne se cantonnera pas à la vie mariti- me, mais on ira aussi aux sor- ties des théâtres, etc. L.P.B. : Pendant les fêtes, France 3 pro- gramme une soirée spéciale de Tha- lassa sur Lapérouse le 30 décembre. Comment est né ce projet ? G.P. : En 1999, nous avions déjà participé à une expédition sur les traces de Lapérouse, puis en 2002 à la seconde. Cette année, pour ladernière expédition,nous étions aussi du voyage. Le film aurait normalement dû être dif- fusé lors de la dernière émission de l’année,le 16 décembre.Mais le directeur des programmes de la chaînem’a dit qu’on pourrait peut-être en faire une soirée spé- ciale. J’ai visionné le film et je lui ai répondu “ça va le faire”. Cette soirée spéciale va être tour- née à Versailles. L.P.B. : Vous êtes fascinés par le XVIII ème siècle et les explorateurs… G.P. : Si vousme trouvez une seu- le personne qui ne soit pas pas- sionnée par cette période, appe- lez-moi. Il y a tout, la science, l’aventure humaine…Juste un exemple.Il y a un petit livre,“Le messager de Lapérouse”. Lors de son expédition, Lapérouse en France. Il a mis treize mois de voyage. On a retrouvé ses notes, le récit est extraordinai- re, c’est “Michel Strogoff” mais en vrai. Des bouquins comme celui-là,il enexistedes tonnes et des tonnes. On partait alors au bout du monde juste pour l’aventure,pourducommerce.Je suis certainque le filmsurLapé- rouse peut fasciner les jeunes et déclencherdesvocationsdescien- tifique, de plongeur… L.P.B. : Vous souhaiteriez renouveler ce type de soirées ? G.P .: À l’occasion.Mais je n’aime pas remplir des cases.Sinon cela devient répétitif. Moi, je veux continuer à rêver avecThalassa. Cequim’intéresse,c’est ladécou- verte, raconter de bonnes his- toires. Je n’ai pas été bon élève à l’école, j’apprends maintenant. L.P.B. : Il y a de belles rencontres que vous retenez particulièrement de ces 30 ans ? G.P. : Il n’y en a pas une en parti- culier, il y en a des milliers, avec des gens qui souvent ne sont pas connus. J’ai l’habitude de dire qu’on ne perd pas son temps quand on rencontre quelqu’un, on passe son temps. Une ren- contre en ce moment, peut-être qu’ellevaressurgirdansquelques années et vous être utile alors. Le journalisme,celademandede la générosité. Mon père disait souventqu’onnedevientpasjour- naliste, onnaît journaliste.Il faut être curieux et disponible.Àpar- tir de là,onne peut pas se lasser, saufsionperdsacuriosité.Sinon, on prend une âme de spécialis- te,mais je trouve celaennuyeux. On m’a souvent demandé si je n’étais pas blasé de toujours res- ter dans le domaine maritime. Non.Mêmeaprès 30ansdeTha- lassa, je ne suis pas spécialiste, avait emmené cet homme, qui parlait russe,car il savait qu’il devait faire escale au Kamtchatka.En1785, il a été chargé de rap- porter les carnets de voyage dunavigateur

Une émission spéciale Lapérouse pour les fêtes Georges Pernoud : “Je veux continuer à rêver avec Thalassa” Rédacteur en chef et producteur de Thalassa, Georges Pernoud a fêté cette année les trente ans de son magazine de la mer. Une émission spéciale est programmée pen- dant les fêtes autour de Lapérouse et un livre de belles photos “De Port en port” est sorti pour la fin de l’année. Le journaliste, aussi producteur de “Faut pas rêver” tou- jours sur France 3, continue ce qu’il aime le plus faire. Raconter de belles histoires.

L a Presse Bisontine: Thalassa a fêté ses 30 ans cette année. Quels sont les projets pour cet- te émission ? Georges Pernoud : Des projets, on en a bien sûr. Sinon, on n’aurait pas fêté nos trente ans, on se serait arrêté.Àpartir de janvier,

de la Norvège, que l’on n’a pas encorepu filmer à causedumau- vais temps. Nous allons aussi lancer une autre formule, toujours à partir de janvier,intitulé“un soir à”où on fera escale dans une grande métropolemaritime.NewYork,

listique derrière. Il y a des mil- lions de choses que l’onpeut voir à partir du ciel. À commencer par la beauté des côtes, qui sont au moins aussi belles que le lit- toral français. On a déjà tout enregistré, il ne nous manque plus qu’un petit bout des côtes

dans chaque émission de Tha- lassa, on va lancer un tour du littoral européenvud’hélicoptère. On devrait commencer par des sujets de 6 minutes puis aug- menter jusqu’à des 25 minutes. Ce ne sont pas que des images, il y a aussi un contenu journa-

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“J’aime qu’on me raconte de belles histoires.”

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Sans papiers : une association s’inquiète

Mémoire Kelly a toujours peur. Pour la premiè- re fois, elle accepte de raconter. Au moment des faits, prostrée par ce qui venait de lui arriver, blessée physique- ment, tout autant moralement, elle a suivi, subi, la tempête médiatique qui a projeté Saint-Vit, bien contre son gré, à la une de lʼactualité nationale. Chaque journal - ou presque - y est alors allé de ses supputations, ses insinuations ou ses inventions. La douleur de Kelly était plus vive encore lorsquʼelle a décou- vert le flot dʼinformations souvent infon- dées qui se sont épandues dans les journaux. Après ce déchaînement, la meute journalistique sʼen est allée. Aus- si vite quʼelle avait accouru à Saint-Vit. Puis plus rien. Kelly, seule avec ses balafres au corps et ses bleus à lʼâme, a compris alors la cruauté dʼun systè- me. Près de quatre ans après les faits, aucun de ces organes de presse qui lʼavaient alors harcelé, nʼa pris soin de se poser à son chevet. Le devoir de mémoire existe peu dans la presse. Dans cette interview exclusive, La Pres- se Bisontine a tenté de comprendre lʼincompréhensible, demettre des mots sur ces maux dʼadolescente devenue femme. Kelly est toujours blessée. La peur a fait place à la douleur, le doute à lʼeffroi du moment. Elle tente aujour- dʼhui de donner un nouveau sens à cet- te jeunesse massacrée par lʼinconscience. Pour cela, elle nʼa trou- vé quʼune solution : fuir, quitter cette région marquée à jamais pour elle du sceau indélébile de la frayeur. De lʼincompréhension aussi. Plus de trois ans après les faits, certains sʼétonnent encore que la jeune fille ait gardé des séquelles. Pourtant cʼest long trois ans, se disent “les gens”, le temps est cen- sé faire sonœuvre, cicatriser les plaies ! Le déménagement dans une autre région de France permettra sans doute à Kel- ly dʼéviter de devoir apporter des justi- fications permanentes à son mal de vivre. Lʼexil est pour elle une sorte de soin palliatif. Il ne sera sans doute jamais synonyme de guérison. Mais la leçon de Kelly est là : elle affirme désormais vouloir “avancer dans la vie en étant plus forte.” Elle veut montrer à ses agres- seurs que coûte que coûte, elle avan- cera. Lʼespérance dʼune nouvelle aube pour Kelly. Lemeilleur message dʼespoir quʼelle puisse donner en ces temps à tous ceux qui ont sans doute, comme elle, toutes les raisons de baisser les bras mais qui décident de se relever. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numé- ros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

“P endant l’année scolaire, nous ne craignons plus d’expulsion de familles entières, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé que rien ne serait fait pen- dant cette période. Tout se jouera en juillet. Mais nous avons d’autres soucis. De plus en plus de personnes que nous rencontrons sont dans des situations très difficiles” , alerte Jean- Jacques Boy, le secrétaire général du collectif de défense des droits et liber- tés des sans-papiers. Cet été, ce col- lectif s’était mobilisé chaque mardi pendant toutes les vacances sco- laires pour éviter l’expulsion de huit familles en fin de droit, dont une ving- taine d’enfants. Aucune n’avait été expulsée, mais une famille d’origine kurde était retournée en Turquie, dans le cadre d’une procédure négociée avec la préfecture, fin août. L’association continue à se dire inquiè-

te. Début novembre, dix familles, pré- sentent légalement sur le sol français mais dont la procédure de demande d’asile a échoué sont passées devant le tribunal administratif pour occu- pation illégale de leur logement, nor- malement réservé aux demandeurs d’asile. Huit ont été condamnés à quitter leur appartement. Une expul- sion suspendue à cause de l’hiver. Car même si le Doubs est mieux loti que d’autres départements, moins de 40 % des familles en demande d’asile sont accueillies dans un des hébergements d’urgence de Besan- çon, faute de place disponible. “Cela ne fait que reporter le problème. Les difficultés que l’on rencontre tiennent au fait qu’on se trouve entre deux dis- positifs, au tournant de deux poli- tiques, avec une restriction des condi- tions d’obtention du droit à l’asile” , reprend Jean-Jacques Boy. Il y a deux

semaines, l’association s’est vue refu- ser son agrément par la préfecture, un nouveau dispositif qui lui interdit d’offrir une domiciliation postale aux réfugiés. “Un dispositif indispensable par exemple pour avoir accès à l’aide d’urgence ou pouvoir se présenter aux Restos du cœur. Obtenir cet agré- ment, ce sera une de nos premières préoccupations de l’année.” n

Les bonnes actions de Semons l’Espoir

U n superbe ouvrage réa- lisé par Gérald Planche- nault et Hélène Voisin a mis à contribution des photographes de renom, un aca- démicien et des enfants malades. Le projet a été initié par l’association “Semons l’espoir”. Été 1994, en reportage pour le Figaro Magazine, le photographe Gérald Planchenault accompagne une cordée d’adolescents partis à la conquête d’un sommet alpin, le Grand Paradis. Une expédition organisée par l’association Semons l’Espoir qui se mobilise pour offrir aux enfants leucémiques la pos- sibilité d’apprécier les splendeurs de la haute montagne. Une ren- contre symbolique. Un instant

unique qui marquera à tout jamais le reporter. “Toute l’histoire de ce livre a débuté là-haut à plus de 4 000mètres avec Émilie et les autres adolescents” , rappelle Pierre Dor- nier à l’origine de l’association. En 1997, Émilie n’est plus là mais son souvenir trotte encore dans l’esprit de Gérald Planchenault. “Ma rencontre avec Érik Orsen- na, écrivain académicien, et avec Hélène Voisin, directrice du centre scolaire de l’hôpital Trousseau et responsable de Hope allait condui- re à la création de l’atelier : Si on rêvait.” Le photographe sollicite alors le concours de quelques autres amis brillants chasseurs d’images. Ils acceptent alors de donner leurs plus belles images

lesquelles sont présentées à des enfants hospitalisés. De ces échanges est né le projet de réunir sur papier glacé ces clichés et ces impressions recueillies par l’écrivain. Le résultat de cette entreprise collective étonne par la beauté des photographies et la poésie des commentaires les accompagnant. Aux éditions Belin (29 euros). Par ailleurs, Semons l’Espoir vient de sortir sa nouvelle col- lection de cartes de vœux dans le cadre de l’opération “Parta- geons notre pain”. Les boulan- gers francs-comtois se mobili- sent. Un geste de solidarité bienvenu en cette époque. n

Assurance maladie : les Bisontins à la traîne dans le choix de médecin traitant

À la traîne, les Bisontins. Début décembre, ils n’étaient que 69,8 % à avoir choisi leur médecin traitant, dans le cadre du parcours de soin mis en place par le gouvernement depuis le 1 er juillet 2005. Bien moins que la moyenne de la Franche-Comté, où 74,7 % des assu- rés ont déjà fait la même démarche. Besan- çon est également loin derrière au niveau national, avec près de deux points de moins par rapport à la moyenne française qui atteint 71,5 %. Raison de ce retard ? “Peut-être que les Bisontins sont moins malades que les autres” , s’amuse-t-on à la caisse primaire d’assurance maladie. Plus sérieusement, les citadins auraient peut-être d’autres habi- tudes de soins, qui seraient moins axés autour du médecin de famille et n’hésiteraient pas à consulter directement des spécialistes.

D’autres agglomérations, comme Paris (51,4 %) ou Marseille (64 %) connaissent d’ailleurs les mêmes difficultés. Pour les retardataires, qui n’ont toujours pas choisi leur médecin traitant, mieux vaut se dépêcher. À partir du 1 er janvier 2006, tous les patients ne l’ayant pas déclaré se verront pénali- ser d’une diminution de 10 % de leur taux de rem- boursement. En clair, lorsque l’assuré consultera un médecin généraliste hors du parcours de soin, c’est-à-dire sans passer auparavant par son méde- cin traitant, il ne sera remboursé par l’assurance maladie que de 12 euros. Contre 14 euros dans le cadre du parcours de soin. Dans le cas d’un spé- cialiste, de secteur 1, le remboursement sera de 12 euros contre 15 en parcours de soin. “Mieux vaut donc se rendre chez son médecin traitant pour faire sa déclaration. Mais tant qu’on n’est pas mala- de, inutile d’y aller exprès. Il suffit d’attendre la pro- chaine consultation” , reprend l’assurance maladie. n

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2005 Commission paritaire : 1102I80130

Créditsphotos: LaPresseBisontine,,L’Atelierdephotogtraphie,PierreCou- lon,SylvainLegrand,PierreetVie,Théâtredel’Espace.,VilledeBesançon

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6 L’ÉVÉNEMENT ’

Pour la première fois, Kelly parle… Le 16 mars 2002, Kelly est sauvagement

agressée par deux de ses “amies” à Saint- Vit dans la cave d’une demeure. Pendant plusieurs heures, ses tortionnaires lui feront subir les pires sévices. À l’époque, l’effroyable fait divers défraie la chronique. D’un seul coup, le calvaire de cette jeune fille de 15 ans fait la une de tous les médias régionaux et nationaux. L’ensemble de la presse est braquée sur Saint-Vit pour tenter de com- prendre et d’expliquer de tels agissements. Et puis plus rien. Le temps a passé et le bourg a retrouvé son calme habituel. Rares sont ceux à se soucier de Kelly, de ce qu’elle est devenue, comment elle vit aujourd’hui. Elle a accepté de rencontrer La Presse Bisonti- ne pour faire le point sur son parcours depuis les faits, son quotidien, ses obsessions. À 18 ans, elle cherche à retrouver une vie nor- male et tente de tourner la page.

S AINT -V IT Retour sur l’effroyable fait divers du 16 mars 2002

Elle a 18 ans maintenant. Trois après avoir été sauvagement agressée dans une cave à Saint-Vit par deux adolescentes, ce qui a failli lui coûter la vie, Kelly s’apprête à quitter la région, dans l’espoir de se reconstruire. Mais de là à tourner la page sur ce qui s’est pas- sé, c’est une autre histoire. C’est la première fois que Kelly accepte de parler. Kelly : “J’ai besoin de faire le vide”

L a Presse Bisontine : Com- ment vous sentez-vous depuis l’agression dont vous avez été victime ? Kelly : Honnêtement, je me sens perdue par rapport aux gens. Je n’ai plus confiance. Par exemple, dès que des personnes se mettent à parler à voix bas- se, j’imagine un complot. La nuit, je fais des cauchemars dans lesquels on m’agresse ou alors c’est un autre qui se fait agresser. Je ne supporte plus la nuit. Je ne supporte plus de voir un grand couteau posé sur une table. Cela fait partie des choses qui me ramènent inévi- tablement à ce que j’ai vécu il y a trois ans. L.P.B. : Vous avez encore peur ? K. : Oui j’ai peur. Particulière- ment des femmes.Avant que je me fasse agresser, je pensais que le monde était beau, que les gens étaient bons. À mes yeux, maintenant, c’est tout le contraire. L.P.B. : Avez-vous suivi une thérapie pour vous aider à refaire surface ? K. : J’avais une psychologue.Elle était très bien d’ailleurs. Mais à chaque fois que j’allais la voir, je savais que c’était pour évo- quer cette histoire, alors que de mon côté je cherchais à oublier. À la suite de chaque rencontre, je me sentais mal. J’ai arrêté. Mais je sais aussi que je garde beaucoup de choses enmoi. J’ai fait une dépression il y a un an juste avant la rentrée scolaire. J’ai perdu du poids. Çam’a coû- té deux semaines

que je croise quelqu’un, je l’analyse, ça devient horrible. Des a priori me viennent à l’esprit sur des personnes. J’ai soudain l’impression qu’elles sont méchantes ou qu’elles vont profiter demoi.Jeme suis consti- tuée une carapace. L.P.B. : Finalement, croyez-vous pou- voir tourner la page un jour ? K. : Non, je pense que je ne pour- rai pas tourner la page. Par contre, on peut avancer mal- gré tout dans la vie en étant plus fort, mais oublier, c’est dif- ficile. Le plus dur pour moi, ce ne sont pas tant les coups que j’ai reçus le 16 mars 2002, mais les plaies au moral qu’ils ont laissé. L.P.B. : Aux douleurs morales s’ajoutent les séquelles physiques ? K. : J’ai 21 cicatrices dont 7 à la tête. Ma main gauche ne fonc- tionne plus puisqu’elles m’ont coupé les poignets. Je n’ai plus aucune sensation. J’adorais pratiquer le handball, çam’est interdit. L.P.B. : Avez-vous eu l’envie de vous venger ? K. : Oui sûrement, mais je ne le ferai pas. Je ne veux pas aller en prison pour elles. Je ne veux pas gâcher ma vie pour elles. Je veux leur mon- trer au contraire que je conti- nuerai à avancer. L.P.B. : Comment avez-vous vécu le procès qui s’est déroulé en deux temps ? K. : J’ai été très déçue par la jus-

pas si je changerai un jour.Néan- moins, je pars là où je suis cer- taine de ne connaître person- ne. Là où personne ne connaîtra mon passé. Car aujourd’hui encore, où que j’aille, il y a tou- jours quelqu’un pour dire “c’est toi Kelly, la fille à qui il est arri- vé cette histoire à Saint-Vit.” Quand j’entends ça, lorsque je rentre chez moi, je suis cassée. Finalement, à part ma famille, il n’y a rien qui me retient ici. Jem’en vais donc début janvier avec l’envie de repartir de zéro. Je vais vivre seule.Ma vie sera peut-être vide,mais tant pis, je préfère cela à essayer de faire confiance à des gens. Vous savez, à propos des deux filles qui m’ont agressé, on se connaissait depuis longtemps. On a partagé notre enfance ensemble, nos premiers secrets d’adolescentes, les premières bêtises, et vous voyez ce qui s’est passé. Les gens que je rencontre me disent “Kelly, arrête de voir le mal partout.” Je ne peux pas. Au contraire, je me protège de tout. Je ne veux pas m’attacher. J’ai des doutes sur tout le mon- de. En effet, je suis peut-être tropméfiante.Çam’a fait perdre beaucoup d’amis, en particulier mon compagnon à qui je n’ai pas su diremes sentiments.Dès L.P.B. : Vous êtes venue à ce rendez-vous avec une de vos amies. Quel- le confiance lui accor- dez-vous ? K. : J’ai confiance en elle, mais elle sait que je protégerai toujours mon cœur.

d’hospitalisation.

L.P.B. : À quoi vous êtes-vous rac- crochée pour continuer à donner un sens à votre vie ? K. : À l’école je pense. Les deux filles qui m’ont agressé ont vou- lu gâcher ma vie. Je me suis promis qu’elles ne gâcheraient pas ma vie professionnelle. Ça a été dur. À un moment donné, j’ai pris énormément de médi- caments pour me calmer, je n’arrivais plus à me lever le matin. J’arrivais en retard en cours. À ce sujet, j’ai failli me faire virer lors de ma premiè- re année de B.E.P. sanitaire et social. On m’a donné ma chan-

Kelly se méfie des gens. Elle quitte la région pour aller là où personne ne connaît son histoire. Pour cette raison, elle a accepté de témoigner, mais à visage couvert.

ce, j’ai arrêté les cachets, et j’ai eu mon examen. L.P.B. : Quelle profes- sion voulez-vous exer- cer ? K. : J’aimerais deve- nir éducateur spé-

“Je veux leur montrer que je continuerai à avancer.”

balle dans la tête.

tice. À l’annonce du premier verdict qui leur donnait deux ans et trois ans de prison, je n’ai pas supporté. Puis il y a eu l’appel et le second procès et là, elles ont écopé de 6 et 7 ans. Mais on m’a dit “tu sais Kelly, ne te fais pas d’illusions, elles sortiront de prison dans trois ans maximum.” C’est le cas. Elles ont 18 ans et la vie com- mence pour elles. L.P.B. : Pourriez-vous pardonner ? K. : Non, jamais je ne pardon- nerai. Elles ont gâché ma vie. L.P.B. : Depuis le drame, avez-vous eu des occasions de retrouver le sou- rire ? K. : Heureusement que j’ai des bonsmoments, sinon il y a long- temps que je me serais tiré une

L.P.B. : Comment a réagi votre entou- rage à la suite de l’agression ? K. : Au début, les gens ont été très attentionnés à mon égard. Maintenant, ils considèrent que je suis censée avoir oublié.Alors quand ils me voient, ils disent de moi que je “psychote”, que je suis bizarre. Pour eux, trois ans, c’est long, ça suffit pour tour- ner la page.Mais pourmoi, c’est comme si tout s’était passé hier. Il me reste des images de ce jour-là comme lorsque j’ai été enfermée dans la cave, que je ne peux pas oublier. L.P.B. : À l’époque, tous les médias régionaux et nationaux se sont attar- dés sur ce monstrueux fait divers de Saint-Vit. Comment avez-vous res-

cialisé pour aider des jeunes surtout, qui connaissent des parcours difficiles. L.P.B. : Vos agresseurs sont sortis de prison. Comment vivez-vous cela ? K. : Elles sont sorties au début de l’été dernier.Tout me revient en tête. J’ai peur du noir, je les vois partout, j’ai des sautes d’humeur. Alors j’ai décidé de partir de la région. J’ai de trop mauvais souvenirs ici. L.P.B. : Vous pensez pouvoir chan- ger en quittant la région ? K. : C’est pour cela que je m’en vais. Mais au fond, je ne sais

7 L’ÉVÉNEMENT

D OMMAGES ET INTÉRÊTS 30 000 euros Les victimes gèrent leur argent comme elles le veulent

K elly le dit elle-même, elle n’a pas tour- né la page. Mais à l’écouter parler, elle donne l’impression d’être étonnam- ment forte. Cette jeune fille de 18 ans semble déployer une vraie énergie pour s’en sortir. Comme si elle parvenait petit à petit à prendre le dessus par rapport au drame qu’elle a vécu en mars 2002. Une réaction qui ne surprend pas le corps médical pour qui chaque victime réagit de manière très différente par rapport au traumatisme qu’elle a subi. “L’impact psychologique est très variable. Il n’est pas forcément proportion- nel à la gravité du traumatisme subi. Par- fois pour des traumatismes moins graves, on assiste à des réactions beaucoup plus fortes. Il y a des personnes qui ont plus de ressources que d’autres” indique un médecin-psychiatre bisontin. Chacun d’entre nous ne mesure pas son degré de vulnérabilité intérieur. Un traumatisme peut être le révélateur d’une histoire lour- de à assumer, de souvenirs enfouis au fond de soi-même. “Par exemple, il arrive qu’une femme adulte qui a été violée, s’effondre car elle a déjà été abusée sexuellement lorsqu’elle était enfant. Sa réaction n’est donc pas direc- tement liée au traumatisme lui-même, mais à des événements antérieurs qui ont fragili- sé la victime” ajoute le médecin. Finalement, dans ce genre de situation, on ne tourne jamais vraiment la page. “Cela signifierait qu’on l’ait lu de A à Z, pour ensui- te en tirer toutes les conséquences.” C’est sans doute pour cette raison que les victimes pan- sent rarement leurs blessures en totalité. Les séquelles se ressentent parfois à plus long terme, lorsque la personne croit avoir oublié. “Il y a des effets souterrains du trau- matisme qui apparaît des années après les faits.” n T.C. Chaque personne réagit diffé- remment par rapport au préju- dice qu’elle a subi. Parfois les séquelles se révèlent plusieurs années après les faits, quand la victimepense avoir tourné lapage. P SYCHIATRIE Les victimes ne guérissent jamais vraiment

senti ce tapage autour de votre his- toire ? K. : Franchement, çam’a ache- vé. On m’a envoyé deux semaines à l’hôpital, deux semaines au centre de soin de Bregille. Ensuite, je suis par- tie deux semaines à Paris chez des amis, tout cela pour me préserver des médias. Je suis finalement rentrée àmondomi- cile un mois et demi après les faits. Là, j’ai vu ce à quoi s’était livrée la presse. Dans certains journaux, on a écrit que mon père avait pris une arme pour me venger, que j’avais été brû- lée gravement, que je n’avais plus de main. Tout était faux. Suite à tout cela, des journa- listes sont allés jusqu’à inter- roger ma petite sœur dans sa cour d’école. Elle a 11 ans aujourd’hui. Elle a été trau- matisée. Ma demi-sœur qui a cinq ans maintenant n’a pas non plus été épargnée. C’est aussi tout mon entourage qui a souffert. L.P.B. : C’est important pour vous de témoigner aujourd’hui ? K. : Vous savez, les médias ont fait de la pub avec mon his- toire aumoment des faits.Mais après, qui se soucie de ce que devient la victime, comment elle vit, ce qu’elle ressent ? En fait, tout le monde s’en fout ! Si, à unmoment donné onm’a proposé de participer à deux émissions de télévision, mais je n’avais pas envie dememon- trer et puis je n’étais pas prê- te. Vous êtes la première per- sonne à me demander comment je vais. C’est proba- blement l’unique entretien que j’accorderai. L.P.B. : Là où vous allez, avez-vous des projets ? K. : Mon objectif est de vivre comme tout le monde. D’avoir un mari en qui je peux avoir confiance, des enfants et un beau métier. Si je reste ici, je sais que je finirai mal. Et puis la chance finit par tourner. J’espère qu’un jour,elle va tour- ner pour moi. L.P.B. : Vous reviendrez dans la région ? K. : Oui, je reviendrai. Mais pour l’instant, j’ai besoin de faire le vide. n Propos recueillis par T.C.

La question de l’utilisation faite de l’argent per- çu par les victimes qui obtiennent des dom- mages et intérêts fait souvent débat dans les couloirs des palais de justice.

fois à la tête de coquettes sommes. Il n’y a pas de suivi des personnes pour les accompagner et éviter qu’elles ne dilapident leur capital. La victime peut utiliser son argent comme elle veut. “Personne n’a droit de regard sur l’utilisation qui en est faite” indique unmédecin-psychiatre de Besançon souvent concerné par ce genre de dossier. Les débats sont souvent animés entre ceux qui esti- ment que tout cela devrait être enca- dré pour éviter les dérives et d’autres qui estiment qu’au contraire, la vic- time peut retirer certains bienfaits de dépenser son capital financier comme elle l’entend. Cela relève de la liberté individuelle. n

“J’ ai perçu des dommages et intérêts. 30 000 euros. En trois mois, j’avais tout dépen- sé. J’ai aussi beaucoup donné. Vous savez, quand vous vous retrouvez à la tête d’une somme d’argent, c’est étonnant comme d’un coup vous avez des amis. Aujourd’hui je n’ai plus rien” confie Kelly. Cette expérience

n’est pas isolée. Elle renvoie direc- tement à une question qui fait sou- vent débat dans les couloirs des palais de justice, à savoir l’utilisation que fait la victime des dommages et inté- rêts qu’elle perçoit. L’interrogation s’impose plus enco- re lorsqu’il s’agit de mineurs qui une fois leur majorité se retrouvent par-

J USTICE

5 mois par an L’incarcération est réduite par le jeu des remises de peine

P ar le jeu des remises de peines, les deux agresseurs de la jeu- ne fille de Saint-Vit sont sortis de prison avant la date prévue. C’est la loi qui réglemente cette pro- position qui est faite aux détenus d’être libérés avant échéance sous certaines conditions. Ils peuvent bénéficier d’un crédit de 7 jours par mois si la peine

est inférieure à un an et de trois mois par an (la pre- mière année seulement, ensuite ce quota passe à deux mois) si

Il n’y a pas de contre- partie.

L

La bonne conduite peut justifier une remise de peine par le tribunal.

réduite pratiquement de moitié dans le meilleur des cas qu’il sera placé sous surveillance une fois dehors. “Il n’y a pas de contrepartie” affirme le Tri- bunal. n

le cas échéant, ou alors de suivre des études dans le cadre de sa détention, il met autant d’atouts de son côté pour gagner du temps. Ensuite, il est libre. Ce n’est pas parce que sa peine est

réduction de peine” indique le Tribunal de Besançon. Par exemple, s’il fait preu- ve d’un comportement exemplaire, qu’il indemni- se les victimes, qu’il accep- te de suivre une thérapie

elle est supérieure à un an. Les remises de peines sont autorisées si le détenu fait preuve de bonne conduite. “S’il fait des efforts sérieux en prison, il peut donc obte- nir cinq mois par an de

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BESANÇON

8

P OLITIQUE Et le débat d’idées… Branget-Fousseret : la guerre est ouverte

En bref

l Soutien Concerné par la maladie, le déclin du grand âge ou la mort d’un proche, l’association J.A.L.M.A.L.V. (Jusqu’à la mort accompagner la vie) est à votre écoute. Permanences au 9, rue d’Anvers le lundi de 18 heures à 20 heures, le jeu- di de 10 heures à 12 heures et le vendredi de 14 heures à 16 heures. Un groupe de for- mation à l’accompagnement débute au mois de janvier. Rens.: 03 81 81 48 98. l Mutualité La France Mutualiste (retrai- te des combattants) a inau- guré ses nouveaux locaux au 5, rue des Granges. La délé- gation Doubs-Jura assure une permanence du lundi au ven- dredi de 10 heures à 12 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30. Elle compte 3 525 adhérents. Rens. : 03 81 82 00 42. l Skate park Le nouveau skate park a été inauguré samedi 3 décembre sur le site de la promenade Chamars à Besançon. l Paquets Le Secours Populaire cherche des bénévoles pour une opé- ration paquets-cadeaux dans un magasin du centre-ville. Renseignements au 03 81 81 63 91.

À un an et demi des prochaines législatives où le scénario d’un duel Jean-Louis Fousseret-Françoise Branget se dessine, les débats s’enveniment entre les deux élus. Sous-entendus, soup- çons et petites piques se multiplient au conseil municipal.

“J e suis candidate aux législatives de juin 2007. Cette fois- ci, je voudrais obtenir la pleine légitimité des électeurs. Ce mandat-là, je le veux.” On ne peut être plus clair dans ses propos. FrançoiseBranget,deve- nue députée de la première cir- conscription du Doubs suite au décès de Claude Girard, tient d’emblée à clarifier les quelques doutes qui substitueraient sur ses intentions. En affirmant sa position, elle veut aussi montrer qu’il faut également compter sur elle en tant que conseillère municipa- le de Besançon. Les débats hou- leux survenus au dernier conseil municipal du 21 novembre entre elle et le maire n’ont fait que raviver leur opposition. Les réactions teintées d’un certain mépris il est vrai, affichées par Jean-Louis Fousseret à l’endroit de la députée, font bondir cet- te dernière. Françoise Branget dénonce “les propos inadmis- sibles, suspicieux et inquisiteurs” tenus par le maire qui, selon elle, soupçonnait laminorité de vouloir torpiller le dossier

S.M.A.C. (salle des musiques actuelles) comme la droite l’avait fait en son temps pour le pro- jet de téléphérique. “Ce genre d’accusations est de la petite politique minable” affirme M me Branget. “À chaque fois qu’on soulève un problème, on l’évacue par une attaque personnelle. Je suis bien consciente que la cible, c’est Françoise Branget, dépu- tée. Le maire cherche à ridicu- liser l’individu en évitant de répondre au fond du problème.”

verre d’eau.” On affirme aussi avoir “envoyé le compte-rendu in extenso des débats à M me Branget” tout en déplorant que la minorité “n’ait pas plus sou- vent une attitude de coopéra- tion sur ce genre de dossiers et évite ainsi d’ajouter des doutes aux doutes.” Sur le fond du dossier, Fran- çoise Branget affirme ne pas vouloir “être contre le projet de S.M.A.C. mais contre son empla- cement. Il est un peu étonnant

Tout en dénonçant “ces bagarres à la peti- te semaine” , Françoi- se Branget a officiel- lement demandé au maire la transmission des enregistrements du dernier conseil pour garder une tra-

d’engager une étude de réalisation sans même avoir les résul- tats définitifs du plan de prévention des risques d’inondation.” Particulièrement depuis l’accession au siège de député deM me

“Le maire cherche à ridiculiser l’individu.”

ce de “ces propos tout à fait dépla- cés dumaire.”“Par cette deman- de, je souhaite juste remettre les choses en place et qu’à l’avenir, le maire fasse attention à ses propos.” Dans l’entourage du maire de Besançon, on considère ce nou- vel épisode comme “un non évé- nement, une tempête dans un

Branget en 2004, les observa- teurs réguliers du conseil muni- cipal reconnaissent qu’entre FrançoiseBranget et Jean-Louis Fousseret, les questions de fond sont vite évacuées au profit d’une querelle de personnes. Après la trêve des confiseurs, il y a fort à parier que le conseil municipal deBesançon se trans-

Françoise Branget fustige l’attitude de mépris du maire à son égard. L’entourage du maire parle d’un non événement (photo archive L.P.B.).

forme, d’ici juin 2007, en cour de récréation lorsque les débats opposeront le maire à la conseillère municipale Fran- çoise Branget. Ces querelles de

chiffonniers feront nécessaire- ment un grand perdant :le débat démocratique. n J.-F.H.

Micro-Méga fête 100 ans d’innovation à Besançon L’entreprise spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’instruments de chirurgie dentaire célèbre son 100 ème anniversaire. Micro-Méga emploie 250 salariés et poursuit la politique d’innovation engagée par Étienne Garnier, le fondateur.

O n peut avoir 100 ans et rester à la pointe de la technologie. L’entreprise Micro- Méga, 100 ans après sa fondation, gar- de toujours le même esprit novateur, celui qui a propulsé l’entreprise de la rue du Tunnel à Besançon parmi les leaders mondiaux en matiè- re de matériel de chirurgie dentaire. Dès 1907,

cette politique axée sur la créativité permettait au fondateur Étienne Garnier de commercialiser le premier tire-nerf qui donnera à Micro-Méga une envergure internationale. Sans cesse à la pointe des technologies, Micro-Méga s’adapte ou anti- cipe les progrès réalisés par la chirurgie dentai- re. “En 1996, Micro-Méga introduisait le nickel- titane dans ses instruments. Cematériau àmémoire de forme a permis de créer des instruments beau- coupplusmaniables et précis” note à titre d’exemple Philippe GARCIA, Directeur Général de Micro-

PUBLI-REPORTAGE

Micro- Méga est installée depuis 1932 rue du Tunnel.

savoir-faire des salariés de Micro-Méga. Le posi- tionnement de Besançon en matière de micro- techniques permet à Micro-Méga de conserver la longueur d’avance qu’il a acquise au fil de ses 100 années d’expérience. “Un contre-angle est constitué de 40 à 45 pièces et la précision néces-

Micro-Méga intervient dans 4 domaines principaux de la dentisterie : endodontie, pièces à main et contre-angles,

Méga. Grâce à ses gammes de pro- duits dépassant les 4 000 références, Micro-Méga conforte sa position de spécialiste de l’endodontie, disci- pline de la dentisterie qui concer-

saire pour monter ces pièces est au micron près. Le savoir-faire de notre personnel est une

Micro-Méga anticipe les progrès de la chirurgie dentaire.

de nos grandes richesses.” Aujourd’hui, la société Micro-Méga distribue ses produits à travers 125 pays dans le monde. Cer- tifiée I.S.O. 9 001 version 2000 et E.N. 13 485, Micro-Méga a fait de la qualité un credo perma- nent. Grâce à ses compétences, l’entreprise bisontine s’est également diversifiée dans la fabri- cation d’aiguilles d’épilation ou d’acupuncture. Traditionnelle mais résolument moderne, Micro- Méga entame allégrement son deuxième siècle d’existence, sans perdre de vue ce qui a contri- bué à asseoir sa réputation au fil des précédentes décennies : la fiabilité et le service. l

ne la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies de la pulpe dentaire. “Nous sommes les seuls au monde à fabriquer certains types de produits comme les “manches pignons” où le pignon d’entraînement fait partie de la lime. Cela offre au praticien et au patient plus de confort dans le sens où l’instrument est beau- coup plus petit” illustre le Directeur Général. Ces technologies innovantes appliquées à l’instrumentation dentaire s’appuient sur le long

obturation et hygiène.

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DOSSIER

9

Friches industrielles : comment s’en débarrasser ?

Problèmes de sécurité, risques de pollution, dégradation du paysa- ge…Vestiges du passé industriel bisontin, les friches sont désor- mais un poids pour le dévelop- pement de Besançon et son agglo- mération. La solution : les résorber et reconvertir leur espace. Mais ces opérations sont très lourdes financièrement. Et si à Deluz ou Montferrand-le-Château la C.A.G.B. a pris le problème à bras-le-corps, à Besançon, les dossiers traînent depuis des années.

F RICHES

Plus d’1 million d’euros pour la résorption de friches Les friches, un problème à la taille de l’agglomération

Deluz, Geneuille, Rhodia, Casamène…Les friches industrielles nemanquent pas dans l’agglomération bisontine. Si leur résorp- tion est une compétence de la communauté d’agglomération, seuls deux projets sont pour le moment menés.

B ien sûr, il y a l’ancienne Rhodia, l’immense colosse aux vitres défon- cées et recouvert de graffitis à l’entrée de Besançon. Pour imposante qu’elle soit, elle est loin d’être la seule friche indus- trielle de l’agglomération bisontine. Casamè- ne, anciennes papeteries de Deluz ou de Mont- ferrand, ancien bâtiment de la Sernam à Besançon, terrainmilitaire…Les friches indus- trielles sont devenues un problème à la taille de l’agglomération. “Il y a des friches certes, mais moins que dans d’autres villes. Surtout, il y a des sites industriels qui auraient pu le devenir, parce que les entreprises ont fermé ou déménagé, et qui ne l’ont pas été. Le meilleur

potentiels et des collectivités locales la nature des terrains sur lesquels il faut s’interroger avant de réaliser un aménagement du terri- toire. Si on veut faire un aménagement sen- sible, type crèche, ce n’est peut-être pas néces- sairement le meilleur endroit” , explique Bernard Perache, directeur adjoint de la D.R.I.R.E., res- ponsable des anciens sites industriels. Quant à la communauté d’agglomération, dont la résorption des friches “d’intérêt commu- nautaire” est un des domaines de compéten- ce, elle n’a pas non plus répertorié les sites. Pour le moment, la C.A.G.B. s’est engagée dans deux programmes de résorption de friches à Montferrand-le-Château et à Deluz. “Dans le

cadre du projet d’aménagement et de reconquête des berges du Doubs, on a mené une analyse exhaustive de toutes les friches qui se trouvaient au bord. Six ont été repérés, la C.A.G.B. inter- vient sur deux d’entre elles” , affirme- t-on à la communauté d’agglomération. Aucun autre projet de résorption n’est pour l’instant dans les cartons. Car il est vrai que chaque opération coûte

exemple, ce sont les bâtiments des usines Lip, à Palente, reconvertis en hôtel d’entreprises en partie” , nuan- ce Michel Loyat, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme à la ville de Besançon. Difficile pourtant de faire une liste exhaustive des friches - d’origine industrielle ou non - de l’agglomération bisontine. La D.R.I.R.E., la direction

Le gros problème, c’est bien la

La Rhodia, emblème des friches bisontines.

pollution des sites.

Bernard Perache. À Besançon, aucune pollution “très sensible” n’a été détectée. Deux friches industrielles sont pour le moment encore surveillées, la Rhodia et Casamène, qui ont contenu des hydrocar- bures. “On nous dit qu’il n’y a pas de souci. Mais il y a de l’amiante partout et on a des informations seulement parcellaires” , regret- te de son côté l’association écologiste Franche- Comté Nature Environnement. n S.D.

Car le gros problème des friches industrielles, c’est bien la pollution des sites. Surveiller cel- le-ci, c’est aussi une des fonctions de la D.R.I.R.E. “On n’intervient pas sur la friche en elle-même mais en amont, lorsque les intervenants quit- tent le site. Il leur appartient de déclarer leur cessation d’activité et de faire les démarches pour mettre en sécurité le site. Nous vérifions ensuite la mise en sécurité du lieu. Quand on s’aperçoit que le lieu est pollué, on met en pla- ce des démarches pour éviter la pollution. Soit un traitement soit une surveillance” , reprend

cher. Les friches de Montferrand et Deluz devraient coûter près de 1,13 million d’euros pour la démolition des bâtiments, la dépollu- tion éventuelle des sites et leur remise en état, en partie financé par des subventions de l’État, de la Région et du Département. “C’est pour cela qu’on y va progressivement” , se justifie la C.A.G.B. Des forages sont en cours sur les deux sites pour détecter la présence de pollution.

régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement, a bien répertorié l’ensemble des anciens sites industriels mais sa base de donnée, nommée Basias, date…des années 80. Elle devrait être actualisée à partir de 2006 ou 2007 seulement. “L’objectif était de recen- ser à partir des archives les anciens sites, dont certains ne sont plus visibles. C’est une volon- té de porter à la connaissance des acquéreurs

10 LE DOSSIER

D ELUZ

Le maire très impliqué Les anciennes papeteries attendent la halte fluviale Abandonnées depuis près de 20 ans, les anciennes papeteries de Deluz ont été en par- tie rachetées par la municipalité qui souhaite conserver le bâtiment. La C.A.G.B. quant à elle a pris en charge la réhabilitation du terrain qui doit accueillir le futur port fluvial.

A vec un air de fierté,Yves Tardieu observe la hau- te cheminée de briques rouges qu’il a tenue à sauver. “Les papeteries pendant près de 140 ans ont animé le villa- ge. À l’époque de la révolution industrielle, des familles entières des villages du pla- teau sont venues s’installer ici pour y travailler. Elles sont étroitement liées à l’histoire de la commune. On ne pouvait pas les faire disparaître com- me cela” , affirme le maire de la commune. Coincées entre le Doubs et le canal, les anciennes papete- ries de Deluz - qui s’installèrent vers la fin du XIX ème siècle dans les locaux d’une ancienne fila- ture - étaient à l’abandon

depuis près de 20 ans. Seule une petite aile du bâtiment est encore utilisée par une petite entreprise de four de céra- mique, Enitherm. “Pour sau- vegarder son patrimoine indus- triel” , la municipalité s’est portée acquéreur, pour près de 20 000 euros, il y a près de dix ans d’une partie de l’immense friche, qui s’étend sur près de 1,7 hectare de bâti- ments. Le reste appartient à des propriétaires privés. La toiture s’effondre, mais les travaux à envisager dépassent les moyens financiers de la commune. “Le seul langage qu’on m’opposait, c’est qu’il fal-

pe pour redonner un intérêt au site. Les investisseurs arrive- ront tous seuls. Pour l’instant, ils attendent” , affirme Yves Tardieu. Car le développement du site est étroitement lié à l’autre grand projet de Deluz, la halte fluviale, elle aussi située sur des friches et qui devrait voir le jour à quelques dizaines des mètres de l’ancienne papeterie à partir de l’hiver 2006-2007. Deux bâtiments ont déjà été rasés par la C.A.G.B., qui mène le projet de la halte fluviale, et des analyses pour recher- cher des pollutions éventuelles du sol sont actuellement en cours. “Besançon doit accueillir une halte fluviale qui sera axée sur l’aspect touristique.ÀDeluz, on devrait au contraire déve- lopper l’aspect technique, de réparation et d’entretien des bateaux, les cales sèches” , reprend le maire. “Dans ce

lait tout raser. Finalement, j’ai réussi à convaincre l’État et la Région, qui ont subventionné à 80 % la première tranche de travaux” , se félicite le maire. La toiture a été consolidée, une

première ligne de bâtiments, en trop mauvais état, a été entièrement rasée. Le crépi doit être refait dans les pro- chaines semaines. Le plus grand bâti- ment sert pour le

Le plus grand bâtiment sert d’atelier municipal.

moment d’atelier municipal, une compagnie de théâtre y a aussi élu domicile. Mais aucun investisseur pri- vé ne s’intéresse actuellement à l’ancienne friche. “La com- mune devait amorcer la pom-

Il y a près dix ans, la mairie a racheté la friche industrielle, pour “préserver le patrimoine industriel.”

cadre, les anciennes papeteries seraient le lieu idéal pour accueillir un réparateur de bateau. Ce qui compte pour nous, c’est que ce lieu s’inscrive

dans une approche globale qui mêle le tourisme, l’environnement et la culture.” S.D.

G ENEUILLE 6 000 m 2 Un hôtel d’entreprises pour les papeteries Rachetées par un entrepreneur privé voilà trois ans, les anciennes papeteries vont prochainement être réhabi- litées et transformées en hôtel d’entreprises.

L e lieu est depuis vingt ans à l’abandon. Depuis la fermeture des anciennes papeteries, ils ont successivement abrité un garage, une marbrerie et une entreprise horlogère. “Désor- mais, on devrait voir la fin défi-

T.P., une société de travaux publics implantée à Noël-Cer- neux dans le Haut-Doubs, l’ancien site industriel devrait être prochainement transfor- mé en hôtel d’entreprises. Le projet qui doit s’étendre sur près de 6000 m 2 , devrait accueillir “des entreprises et des services. Les activités seront diversifiées. Avec une partie des emplace- ments qui seramise en location et une autre en vente” , explique Olivier Dromard, propriétaire des anciennes papeteries. Pour la réussite de son projet, ce derniermise sur l’attractivité de Geneuille, “qui sera bientôt à proximité immédiate de la gare T.G.V. Et tout en étant proche de Besançon, le terrain est beaucoupmoins cher ici.” Le projet, qui devrait représenter un investissement de trois à quatre millions d’euros, est actuellement en phase de demande de certificat d’urbanisme. Le permis de construire doit être déposé d’ici trois à quatre mois. Pour un début des travaux, espère le propriétaire, à partir dumilieu de l’année 2006. Certains bâti- ments actuels du site devraient alors être rasés,d’autres conser- vés et rénovés.

nitive de cette friche. C’est en très bonne voie” , se félicite le maire de Geneuille, Jean-Clau- de Petitjean. Et contrairement àDeluz, la réhabilitation est ici l’affaire d’un entrepreneur pri- vé. Racheté en 2002 par Dromard

Une autre verrue dans le paysage du Grand Besançon va bientôt disparaître.

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