La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006

12 LE DOSSIER

Une centrale électrique à Thoraise L e projet est en cours : une cen- trale électrique privée doit s’installer prochainement sur les rives du Doubs, à la hauteur du barrage, pre- nant son emprise sur les deux friches deMontferrand et de Thoraise. La friche industrielle de Thoraise est une ancien- ne blanchisserie. Elle a été rachetée par deux particuliers, messieurs Char- my et Berger, originaires des Vosges. Ces entrepreneurs sont spécialisés dans le domaine de l’énergie électrique et éolienne. Ils possèdent six centrales électriques de ce type, dont une dans la région, à Pesmes en Haute-Saône. “Nous avons l’intention de reprendre également une partie de la friche de Montferrand pour avoir une emprise sur la rive droite du Doubs et y instal- ler des turbines” explique François Charmy, le responsable du projet. L’électricité ainsi produite est ensuite revendue par les privés à E.D.F. Les industriels attendent les dernières auto- risations administratives pour procé- der à l’édification de cette centrale sur le Doubs. Quant au bâtiment de l’ancienne blanchisserie de Thoraise, “il doit être démoli.”

M ONTFERRAND - LE -C HÂTEAU La passerelle sera détruite L’ancien site industriel a été démoli

Les entreprises de démolition ont fait place nette à la sortie deMontferrand. L’ancien site industriel posé au bord du Doubs a disparu. Une phase de dépol- lution est engagée avant d’envisager l’aménagement d’une promenade et d’une centrale électrique.

L es grands bâtiments qu i s ’ é r i g e a i en t au bord du Doubs, à la s o r t i e d e Montfer- rand-le-Château sur la pe t i t e r out e qu i mène à Ran- cenay, ont été démolis. Ce que l e ma i r e Pa s c a l Du c h é z e a u nomme une “verrue” a définitive- ment disparu du paysage local. Cet- te bâtisse a tout à tour été occupée

voulu la préserver dans le cadre du futur projet de véloroute mais elle semble présenter un réel danger. La prudence nous conduit donc à la démonter.” Selon toute vraisem- blance, une passerelle semblable sera édifiée à hauteur de la double écluse de Rancenay. Une étude de pollution vient d’être engagée sur l’ancienne friche de Montferrand afin de déterminer les

éventuels impacts de la présence de plusieurs industries en ces lieux. Selon les résultats de cet- te étude, “nous envisageons de créer à la place de la

par une usine de coton, un site d’équarrissage, puis une casse et enfin un entrepôt pour une entre- prise de travaux publics locale. Les vastes hangars

“Un espace de jeu et de promenade.”

À Montferrand et Thoraise, deux friches se font face, séparées par le Doubs.

ont été démontés en août dernier. Attenante à ces vieux bâtiments, une passerelle qui enjambe le Doubs en direction de Thoraise est toujours en place. Malgré les souhaits du maire, cet ouvrage sera lui aussi voué à la démolition. “J’aurais bien

friche, un espace vert ou un espace de jeu et de promenade” continue le maire. Une note du syndicat des eaux de Grandfontaine avait fait état d’une petite pollution qui, sans doute, proviendrait de la friche. “L’usine de coton et ensuite la socié-

té d’équarrissage utilisaient vrai- semblablement des produits nocifs, ce qui explique que l’eau ait présenté quelques signes de faiblesse. Nous ne reprendrons le site que lorsqu’il

sera dépollué.” Le coût de la démolition intervenue l’été dernier se chiffre à 39 000 euros, pris en charge par la C.A.G.B. qui a déclaré cette friche comme d’intérêt

W EIL Une modification du P.O.S. Des logements et des entreprises chez Weil En matière de friches, la municipalité prend par- fois les devants. Elle vient de faire modifier son plan d’occupation des sols pour permettre à l’ancien bâtiment Weil d’accueillir des logements.

É CONOMIE

1,4 million d’euros SM2E : la C.A.G.B. enfin propriétaire La communauté

V oilà bientôt trois ans que l’entreprise de micro- électronique SM2Eamis la clé sous la porte. Depuis, ces grands bâtiments situés à proxi- mité de l’usine d’incinération de Planoise, sont toujours han- tés par le souvenir d’une acti- vité industrielle passée. La com- munauté d’agglomération avait signifié son souhait de s’emparer de ce dossier, de racheter le bâtiment, de le réha- biliter et de proposer des sur- faces aux entreprises indus- trielles demandeuses. Jusqu’ici entre les mains du liquidateur judiciaire, le bâtiment SM2E vient enfin de changer de pro- priétaire. “L’acte de vente a été signé dans la semaine du 6 décembre, nous en devenons réindustrialisation de cette friche située sur le boulevard. Elle en a désormais les clés. d’agglomération va pouvoir enfin lancer la procédure de

C e n’est pas encore une friche.Dans lesbâtiments de l’usine Weil, l’ancien fleuron de l’industrie textile, plusieurs étages sont encore en activité et occupés par des entre- prises. Mais la dizaine d’étages et leurs 25 000 m 2 sont large- ment sous-employés.Et risquent à terme de devenir une nouvelle friche industrielle.De façonpré- ventive, la ville de Besançon vient de fairemodifier son plan d’occupation des sols. Ce qui permet aux bâtiments, qui

appartiennent toujours àWeil, de ne plus être classés en zone industrielle mais de recevoir également des logements. “Cela va permettre de restaurer ce très gros immeuble pour conserver de l’activité et ne pas aboutir à une friche,qui ne serait pas faci- le à reconvertir et aurait été coû- teuse à raser. On va ainsi pou- voir développer de l’activité et unprogramme d’habitat” ,confie le responsable du dossier. Un permis de construire a déjà été déposé.

La C.A.G.B. avait délibéré le 8 octobre 2004 pour acquérir les bâtiments de SM2E. Il aura fallu attendre plus d’un an pour que l’achat se concrétise.

an. Le montant de l’acquisition ne varie pas par rapport à la première évaluation : 1,4 mil- lion d’euro pour un terrain de 8 000 m 2 composé de deux bâti- ments, dont une partie est déjà adaptée au travail de la micro- électronique (sol antista- tique…). Datant des

2006 pour une livraison au pre- mier semestre 2007. La friche SM2E sera alors transformée en bâtiment-relais pour les entreprises qui quit- tent la pépinière d’entreprises de Palente, à la recherche de locaux plus spacieux. “Nous proposerons des locaux de 150 à 1 000 m 2 , modulables.” Situé dans le périmètre de la zone franche urbaine, ce bâtiment bénéficiera des exonérations fiscales pour les entreprises qui s’y installeront. Les sec- teurs d’activité ciblés concer- nent l’industrie du découpage, de l’usinage, de la microméca- nique. “Toutes les entreprises qui peuvent alimenter le réseau de sous-traitance industrielle

seront les bienvenues sur ce site, commente Denis Baud, élu chargé de l’économie à la C.A.G.B. Tout cela est en lien avec le pôle de compétitivité microtechniques qui aura ain- si des possibilités de sous-trai- tance sur place.” La S.A.I.E.M.B. sera certainement chargée du volet location et immobilier d’entreprises. Il pourra d’ailleurs être l’opérateur char- gé de financer la restructura- tion de ces ex-locaux SM2E. Selon les services économiques, “il y aurait de fréquentes demandes d’entreprises dési- reuses de trouver des locaux plus spacieux.” Elles devront patienter encore un an. J.-F.H.

le nouveau pro- priétaire” signalent les services de la communauté d’agglomération. Les retards dans la procédure sont notamment liés au

années soixante- dix, cette friche contient de l’amiante. “Les travaux de désa- miantage seront réalisés début

“Tout cela est en lien avec le pôle de compétitivité.”

fait que la collectivité a dû sol- liciter une nouvelle évaluation des Domaines, la première étant caduque car datant de plus d’un

2006” pour un montant de 150 000 euros. Les travaux de réhabilitation pourraient alors démarrer au deuxième semestre

Le long bâtiment longe le boulevard Blum.

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