La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006

UN QUARTI ER À L’HONNEUR

29

P OLÉMIQUE

Les antennes sont proches de la crèche

La rue de la Pelouse se mobilise contre ses antennes Trois antennes-relais de téléphonie mobile, installées depuis quatre ans sur le toit d’un immeuble H.L.M. de la rue de la Pelouse devraient faire place à d’autres, compatibles avec la technologie U.M.T.S. Les riverains s’inquiètent.

P our prouver leur mobili- sation, et celle de tout le quartier, ils ont tenu à cet- te photo.Au pied de l’immeuble du 18, rue de la Pelouse, ils sont près d’une quarantaine, réunis pour protester contre les antennes-relais de téléphonie mobile.Au-dessus de leurs têtes, sur le toit du H.L.M., les trois premières antennes sont déjà implantées depuis juin 2001. Mais Orange, l’opérateur de téléphonie mobile à qui elles appartiennent,souhaite les rem- placer par d’autres, compatibles

Une pétition circule dans le quartier et a déjà récolté près de 100 signatures dans les 120 appartements H.L.M. de la rue de la Pelouse.

lancés dans la construction de leurs réseaux U.M.T.S. Un réseau de nouvelle techno- logie mais qui nécessite une antenne-relais tous les 300 mètres pour une couverture optimale. Rien qu’à Saint-Fer- jeux, une autre déclaration de travaux a été déposée pour une antenne près du stade de Rose- mont. “Mais le problème, ce n’est pas de déplacer de 50 mètres une antenne pour qu’elle ne soit plus dans le quartier. C’est un problème qui se pose au niveau de l’agglomération, affirme une autre militante anti-antennes. Car il existe une solution alter- native :mettre les antennes dans des zones non habitées et sur des points hauts. Ce n’est pas ce qui manque à Besançon. Mais le problème, c’est que ça coûte plus cher.” n

le toit de l’immeuble d’en face. À moins de 20 mètres à vol d’oiseau. Six mois après son emménagement, Faiza a com- mencé à souffrir de migraines, de troubles du sommeil de plus en plus intenses. “Je n’arrivais plus à liremon courrier.Je voyais les mots mais je n’arrivais plus à faire le lien avec la significa- tion” , raconte la jeune femme. Six mois plus tard, en janvier 2003, elle est admise aux Urgences. Une tumeur au cer- veau est diagnostiquée. “Avant d’être opérée, les médecins m’ont demandé si j’étais une grande utilisatrice de portable.Ce n’était pas mon cas. C’est comme cela que j’ai fait le lien avec les antennes” , affirme-t-elle. Depuis, Faiza refuse de reve- nir vivre dans son appartement en face des antennes et attend d’être relogée. Les deux opéra- teurs SFR et Orange se sont

de 40 mètres. Quant à la noci- vité, on nous dit pour l’instant qu’il n’y a pas d’études pour le prouver mais il n’en existe pas nonplus pour affirmer le contrai- re. On ne sait pas ce devrait être tout simplement le principe de précaution” , affirme Nathalie Madoux, une des riverains de que la loi autorise en France les opérateurs à aller jusqu’à 64 mV” , s’énerve une autre rive- raine. Les risques que les antennes- relais peuvent induire sur la santé, Faiza Derrar connaît. De la fenêtre de la cuisine de son appartement, au dernier éta- ge, on aperçoit distinctement les trois antennes installées sur l’antenne. “Selon une étude hollan- daise, il y aurait des risques à plus de 0,7 mV. C’est choquant

avec la technologie U.M.T.S. Ce que les riverains refusent. En quelques semaines, une péti- tion a récolté près de 350 signatures dans

Une tumeur au cerveau est diagnostiquée.

le quartier. 97 dans les 120 appartements de l’immeuble. Une réunion d’information était organisée le 8 décembre, avec l’opérateur. Pour les riverains, la santé publique est en jeu. En permanence, l’antenne émet et reçoit des ondes des téléphones des alentours. “Ce que l’on veut, c’est qu’ils enlèvent les antennes. Il y a une crèche au pied,àmoins

Depuis juin 2001, trois antennes-relais sont installées sur le toit d’un des immeubles.

M AISON DE QUARTIER

Un pôle solidarité important

Un pôle emploi pour les plus démunis

Chantiers de réinsertion, permanence emploi, accueil de la “Buanderie” pour les plus démunis. La maison de quartier de Saint-Ferjeux a investi le terrain du social. C omme toutes les maisons de quartier de Besançon, on peut faire ici de l’aïkido, de la gym- si l’assurance de voir toujours les mêmes personnes, de ne pas avoir à attendre des heures à un guichet” , affirme-t-elle.

façon.” La buanderie, longtemps un des rares accueils de jour pour les sans domiciles et les plus démunis sur Besançon, accueille désormais tous les matins près de 55 à 60 per- sonnes pour leur offrir le café, une possibilité de se laver parfois aus- si. Le double par rapport à 2003. “Ça répond à un vrai besoin. Mais on est plus qu’à la limite de la satu- ration” , ajoute le directeur.

nastique, de la peinture à l’huile oumême du cirque pour les enfants ou les adultes. La particularité du lieu est ailleurs. Dans l’accent mis sur la solidarité. Chantiers d’insertion - huit personnes sou- vent très éloignées de l’emploi y sont employées toute l’année -, per-

Régulièrement, elle reçoit dans son bureau des personnes, démo- bilisées par de longues recherches ou perdues au milieu des offres différentes. “Les problèmes de l’emploi ne se limitent pas à la seule question de trouver un tra- vail. Il y a aussi les problèmes psychologiques, financiers… Il faut déjà avoir dépassé un cer- tain nombre de choses pour être prêt à chercher un emploi.” En une année, près de 130 personnes différentes sont passées par la permanence emploi de la maison de quartier. “La proximité a par- fois du mal à passer auprès des financeurs. Pourtant, pour les gens, on est la première étape. Ça leur donne envie de repartir.” n Outre les permancences emploi, la maison de quartier a mis l’accent sur la solidarité. Y com- pris avec les personnes âgées.

manence emploi, accueil de jour, la maison de quar- tier, qui fonctionne sur un mode associatif, comme celles de Palente et des Clairs-Soleils, a investi le terrain de l’action sociale. “Tout cela vient de l’histoire

“On est plus qu’à la limite de la saturation.”

Depuis onze ans, Claude Thimel, elle, s’occupe de la permanence emploi de la mai- son de quartier et

défend une politique basée sur la proximité. “C’est quelque chose qu’on a toujours défendu. Être pré- sent sur le quartier pour recevoir les gens, c’est fondamental. Bien sûr que l’A.N.P.E. essaye de per- sonnaliser son accueil, mais on ne se situe pas aumême moment. Nous sommes une étape importante, avant que les gens puissent d’eux même faire les démarches. Ici, ils ont aus-

du quartier. À l’origine, il y a l’initiative des habitants, qui se sont mobilisés. Des clochards avaient élu domicile dans le quar- tier. Les gens leur ont donné du café, de fil en aiguille, cela s’est ins- titutionnalisé, c’est comme cela qu’est née la Buanderie, raconte le directeur de la maison de quartier Jean-Michel Febvre. Tout s’est mis progressivement en place de cette

Made with FlippingBook - Online magazine maker