La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006

BESANÇON

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A PPRENTISSAGE Trop souvent perçu comme une solution à l’échec scolaire, l’apprentissage permet sou- vent aux jeunes d’entamer une carrière prometteuse. Le Bisontin Jean-Baptiste Seguin vient de remporter le trophée “Lucien Peltier” en pâtisserie. L’apprentissage redore son blason L’apprentissage à 14 ans : pour ou contre P our Philippe Verny, l’employeur de Jean-Baptiste Seguin, la Deuxième année de C.A.P

mesure annoncée par le gouver- nement n’est pas adaptée à l’époque actuelle. “Il y a une quarantaine d’années, cette mesure aurait été très efficace car à 14 ans, la logique était de travailler. Mais aujourd’hui, à 14 ans, les jeunes manquent cer- tainement de maturité pour intégrer directement le monde du travail. Pour moi, cette annonce n’est qu’un emplâtre sur les problèmes actuels. La culture du travail est beaucoup moins présente aujourd’hui. Et enco- re, souvent, ce ne sont pas les jeunes qui sont réticents, mais plutôt leurs parents.” Patrick Maigret, le directeur du C.F.A. Hilaire-de-Chardonnet, est tout aussi réservé. “Avant toute chose, il faut certainement com- mencer par traiter les problèmes plus en amont, c’est-à-dire tra- vailler au sein de l’école, à la mise à niveau des jeunes. On ne peut pas demander à un C.F.A. de régler tous les problèmes d’échec sco- laire. Il faudrait trouver un système transitoire, un C.A.P. en trois ans par exemple, avec une présence plus importante au C.F.A. la pre- mière année pour la remise à niveau et une présence renforcée en entre- prise pour les deux années sui- vantes” ajoute-t-il.

F ier de lui, Jean-Baptiste Seguin savoure sa récom- pense. Dans le laboratoire de Philippe Verny, le pâtissier de la rue de Vesoul, il pré- pare avec ses collègues les chocolats pour les fêtes. Parfaitement intégré dans l’équipe, il n’a pourtant que 17 ans. Il est en deuxième année de C.A.P. pâtisserie, passe trois semaines par mois chez son employeur et une semaine au C.F.A. (centre de forma- tion d’apprentis) Hilaire-de-Char- donnet à Besançon. Jean-Baptiste a remporté le mois dernier le trophée “Lucien Peltier”, du nom d’un grand chocolatier pari- sien, organisé tous les deux ans. Son entremets à base de grand-marnier au café et couverture chocolat noir, a fait l’unanimité dans le jury com- posé de professionnels. “C’est une récompense pour l’ensemble du labo” se félicite son employeur, fervent défenseur de l’apprentissage. “Depuis mon installation en 1975, j’ai for- mé plus de 40 apprentis. Ici, je leur apprends à être fiers de leur boulot, et montrer que ce n’est pas échec que de venir en apprentissage, au contrai- re.” LeC.F.A.Hilaire-de-Chardonnetaccueille plus de 1 200 apprentis par an,dont une centaine en pâtisserie.

Jean-Baptiste Seguin (au centre), entouré de ses collègues emmenés par Philippe Verny.

Monoxyde Le monoxyde de carbone est une des pre- mières causes de mort toxique accidentel- le en France. Ce gaz incolore, inodore et asphyxiant cause 300 décès par an et 6 000 intoxications. EN Franche-Comté, 45 per- sonnes ont été impliquées en 2004 dans des affaires d’intoxication. Deux conseils : faire entretenir les appareils de chauffage ou d’eau chaude et entretenir les ventilations. Gendarmerie La nouvelle brigade de gendarmerie d’École- Valentin a été inaugurée le 3 décembre der- nier.

En bref

Jeunesse Le centre régional d’information jeunesse (C.R.I.J.) organise un voyage à Venise pen- dant le Carnaval les 18 et 19 février pro- chains avec la carte Avantages Jeunes au tarif de 134 euros. Renseignements au 03 81 21 16 16. Jumelage La ville de Saône et le 7 ème bataillon du train ont conclu le 2 décembre une charte de partena- riat. Objectif : réaliser des actions communes dans le domaine des cérémonies enmilieu civil ou militaire, sportif, culturel, éducatif.

C’est le credo affiché par la plupart des institutions publiques. Seulement, si les collectivités inondent les médias de communiqués et gonflent leur budget communication, obtenir une information relève parfois du chemin de croix… Com-mu-ni-quer

L es collectivités publiques - Com- munauté d’agglomération duGrand Besançon,Conseil général duDoubs, Conseil régional de Franche-Comté… - ont fait de la communication un vrai che- val de bataille. Leurs services “com” sont très structurés : attachés de presse, assis- tants des attachés, secrétaires des assis- tants…Mais paradoxalement, le circuit de l’information n’a jamais été aussi com- pliqué, alambiqué et contrôlé. Exemple le plus caricatural : la C.A.G.B. qui s’est fait une spécialité en matière de verrouillage de l’information. Les ser-

vices ont reçu un mot d’ordre : interdic- tion de communiquer sans en référer aux élus. Cette pratique serait justifiée si l’information en question relevait d’une décision hautement stratégique. La Pres- se Bisontine a fait une fois de plus les frais de cette organisation “à la sovié- tique”. L’info demandée ne relevait pour- tant pas du “secret défense” : connaître le calendrier des travaux de l’entrée Est de Besançon ! Plusieurs jours après la demande, le service “com” de la C.A.G.B. répond toujours aux abonnés absents… w

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