La Presse Bisontine 62 - Janvier 2006
L’ INTERVI EW DU MOIS
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F RANCE 3
je suis le premier téléspectateur de l’émission. J’aime qu’on me raconte de belles histoires. Il y a un côté plaisir très important.Si vous faites la gueule lematin,ce n’est pas la peine de venir bos- ser, c’est contagieux.Onadéjà la chancedefaireleplusbeaumétier du monde. On ne peut pas se plaindre. L.P.B. : Depuis trois ans, vous êtes aus- si à la tête d’une chaîne thématique, Planète Thalassa… G.P. : On a découvert un autre monde avec la thématique, qui nous a obligés à fonctionner dif- féremment. Ça a été compliqué au début, mais depuis trois ans, celamarcheplutôt bien.La chaî- ne rassemble tout demême plus de troismillions d’abonnés.C’est unplus pournous,nous pouvons envisager des co-productions.Et nous sommes restés dans le ser- vice public, avec une collabora- tion de Canal +. L.P.B. : Vous attachez beaucoup d’importanceàcettedimensiondeser- vice public ? G.P .: Oui.J’aurais pumonterma propre société de production et ramasser des lingots d’or. Je ne suis pas contre le privé, mais ce n’est pas pour moi. C’est impor- tant de faire partie de Franceté- lévisions. Quel que soit le résul- tat de l’émission,monsalaire est le même, donc je n’ai qu’unsouci :fairede la qualité et que ce soit réussi. Et à Franceté- lévisions, onm’appelle parmonprénom,c’est unemarquederespect. On ne vit qu’une fois, je n’ai pas envie de me compli- quer la vie. L.P.B.: Voustraitezfréquemmentdans Thalassa des problèmes d’environnement, de pollution. Êtes- vous devenu militant ? G.P. : Militant, ce n’est pas mon truc. C’est du boulot et moins de rêve.Je veuxbienaider desmili- tants en diffusant des films sur certains sujets. Mais je n’ai pas envie de monter une fondation. Je suis admiratif de ce que fait, par exemple,NicolasHulotmais je ne saurais pas faire. Au fond, je suisunprofiteur.Lemonde est sympa et les gens sont gentils. L.P.B. : Vous avez commencé votre car- rière grâce à Pontarlier… G.P.: Grâceà larencontredePier- re Bichet, qui est peintre à Pon- tarlier. Il était le bras droit d’HarounTazieff,levulcanologue. C’est par son intermédiaire que je suis devenu cameraman de Tazieff. Il peint admirablement votre région, c’est vraiment quelqu’un d’intéressant. Mais je ne suis jamais venu beau- coup dans votre région. Moi, j’ai épousé la Dordogne. Une région superbe mais il n’y a pas la mer. On a besoin d’aller la voir de temps en temps. Sinon, je n’ai pas de port d’attache. Je suis capable de faire ma vali- se en quinze secondes.Un imbé- cile a affirmé que partir c’était mourir un peu. Je ne suis pas du tout d’accord. En voyage, tout ce que vous voyez est neuf, quel que soit l’endroit. Je suis loin d’être déjà allé sur tous les lieux de tournage de Thalassa. Je ne connais pas encore la Chi- ne par exemple. Mais j’en ai très envie. n Propos recueillis par S.D.
Saint-Pétersbourg… C’est un peuunedéclinaisondes“escales” où onmettra en avant lamaniè- re de vivre des ports. On ne se cantonnera pas à la vie mariti- me, mais on ira aussi aux sor- ties des théâtres, etc. L.P.B. : Pendant les fêtes, France 3 pro- gramme une soirée spéciale de Tha- lassa sur Lapérouse le 30 décembre. Comment est né ce projet ? G.P. : En 1999, nous avions déjà participé à une expédition sur les traces de Lapérouse, puis en 2002 à la seconde. Cette année, pour ladernière expédition,nous étions aussi du voyage. Le film aurait normalement dû être dif- fusé lors de la dernière émission de l’année,le 16 décembre.Mais le directeur des programmes de la chaînem’a dit qu’on pourrait peut-être en faire une soirée spé- ciale. J’ai visionné le film et je lui ai répondu “ça va le faire”. Cette soirée spéciale va être tour- née à Versailles. L.P.B. : Vous êtes fascinés par le XVIII ème siècle et les explorateurs… G.P. : Si vousme trouvez une seu- le personne qui ne soit pas pas- sionnée par cette période, appe- lez-moi. Il y a tout, la science, l’aventure humaine…Juste un exemple.Il y a un petit livre,“Le messager de Lapérouse”. Lors de son expédition, Lapérouse en France. Il a mis treize mois de voyage. On a retrouvé ses notes, le récit est extraordinai- re, c’est “Michel Strogoff” mais en vrai. Des bouquins comme celui-là,il enexistedes tonnes et des tonnes. On partait alors au bout du monde juste pour l’aventure,pourducommerce.Je suis certainque le filmsurLapé- rouse peut fasciner les jeunes et déclencherdesvocationsdescien- tifique, de plongeur… L.P.B. : Vous souhaiteriez renouveler ce type de soirées ? G.P .: À l’occasion.Mais je n’aime pas remplir des cases.Sinon cela devient répétitif. Moi, je veux continuer à rêver avecThalassa. Cequim’intéresse,c’est ladécou- verte, raconter de bonnes his- toires. Je n’ai pas été bon élève à l’école, j’apprends maintenant. L.P.B. : Il y a de belles rencontres que vous retenez particulièrement de ces 30 ans ? G.P. : Il n’y en a pas une en parti- culier, il y en a des milliers, avec des gens qui souvent ne sont pas connus. J’ai l’habitude de dire qu’on ne perd pas son temps quand on rencontre quelqu’un, on passe son temps. Une ren- contre en ce moment, peut-être qu’ellevaressurgirdansquelques années et vous être utile alors. Le journalisme,celademandede la générosité. Mon père disait souventqu’onnedevientpasjour- naliste, onnaît journaliste.Il faut être curieux et disponible.Àpar- tir de là,onne peut pas se lasser, saufsionperdsacuriosité.Sinon, on prend une âme de spécialis- te,mais je trouve celaennuyeux. On m’a souvent demandé si je n’étais pas blasé de toujours res- ter dans le domaine maritime. Non.Mêmeaprès 30ansdeTha- lassa, je ne suis pas spécialiste, avait emmené cet homme, qui parlait russe,car il savait qu’il devait faire escale au Kamtchatka.En1785, il a été chargé de rap- porter les carnets de voyage dunavigateur
Une émission spéciale Lapérouse pour les fêtes Georges Pernoud : “Je veux continuer à rêver avec Thalassa” Rédacteur en chef et producteur de Thalassa, Georges Pernoud a fêté cette année les trente ans de son magazine de la mer. Une émission spéciale est programmée pen- dant les fêtes autour de Lapérouse et un livre de belles photos “De Port en port” est sorti pour la fin de l’année. Le journaliste, aussi producteur de “Faut pas rêver” tou- jours sur France 3, continue ce qu’il aime le plus faire. Raconter de belles histoires.
L a Presse Bisontine: Thalassa a fêté ses 30 ans cette année. Quels sont les projets pour cet- te émission ? Georges Pernoud : Des projets, on en a bien sûr. Sinon, on n’aurait pas fêté nos trente ans, on se serait arrêté.Àpartir de janvier,
de la Norvège, que l’on n’a pas encorepu filmer à causedumau- vais temps. Nous allons aussi lancer une autre formule, toujours à partir de janvier,intitulé“un soir à”où on fera escale dans une grande métropolemaritime.NewYork,
listique derrière. Il y a des mil- lions de choses que l’onpeut voir à partir du ciel. À commencer par la beauté des côtes, qui sont au moins aussi belles que le lit- toral français. On a déjà tout enregistré, il ne nous manque plus qu’un petit bout des côtes
dans chaque émission de Tha- lassa, on va lancer un tour du littoral européenvud’hélicoptère. On devrait commencer par des sujets de 6 minutes puis aug- menter jusqu’à des 25 minutes. Ce ne sont pas que des images, il y a aussi un contenu journa-
Besançon
“J’aime qu’on me raconte de belles histoires.”
Toutes les équipes de Renault vous souhaitent d’agréables fêtes de fin d’année et vous présentent ses meilleurs vœux 2006 !
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