La Presse Bisontine 196 - Mars 2018

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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MARS 2018

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

Y A-T-IL TROP DE PROGRAMMES IMMOBILIERS À BESANÇON ? LES PROJETS DE LOGEMENTS NEUFS SE MULTIPLIENT Après quelques craintes, l’éco-quartier Vauban a démarré (photo). Les Vaîtes : un promoteur s’inquiète des contraintes techniques. La mairie se bat pour bénéficier du Pinel après 2018.

p. 5

p. 6 et 7 Cartes grises, permis de conduire Les couacs du service public à Besançon

Le chef du service cancérologie a quitté Besançon pour un salaire de 26 000 euros mensuels à Strasbourg

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

Dix ans d’inscription du patrimoine de l’Unesco

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le Jardin botanique a fermé, le bâtiment place Leclerc en sommeil

Rédemption L’affubler du nom d’ “affaire Mennel” serait donner à ce nouveau scanda- le médiatico-people l’importance qu’il n’a pas. L’auto-exclusion de l’émis- sion-phare de TF1 The Voice de la chanteuse bisontine Mennel montre s’il le fallait encore la nuisance pro- fonde que causent les réseaux sociaux en matière de cohésion sociale. Plus encore que son cousin Facebook où l’argumentaire peut au moins être développé sans limite de caractères, le réseau Twitter confirme sa posi- tion de dépotoir numéro 1 de toutes les bassesses, aigreurs et rancœurs de la société actuelle. Sans parler de la vacuité de la plupart des propos qui y sont échangés. La pauvre apprentie chanteuse a fait les frais de cette machine à broyer à ses dépens dans un déferlement de vio- lences inouï, dépassant de loin la portée des propos qu’elle avait eu la bêtise de diffuser sur le réseau social il y a quelques années. Clouée au pilori avant même d’avoir pu avan- cer une once de justificatif à ses pro- pos d’alors, elle a été renvoyée à ses chères études d’anglais aussi vite qu’elle était apparue sur les écrans une semaine plus tôt. Si les propos de la jeune fille sont évidemment condamnables par la morale, sans doute par la loi, que dire alors de ceux que répandent à longueur de jour- née et sans que jamais ils ne soient inquiétés, les prêcheurs officiels du P.A.F. et autres rappeurs qui, sous couvert de leur statut d’artistes, ins- tillent des propos tout aussi venimeux et ce, en toute impunité. La pauvre gamine ignare, peut-être sous influen- ce, voit ses ambitions ruinées, sans doute à jamais. Comme pour d’autres avant elle, et encore bien d’autres après, le droit à l’oubli et à la rédemp- tion n’existera plus. Plus que le déses- pérant nivellement des idées que charrient ces réseaux sociaux sou- vent utilisés à mauvais escient, c’est la part sombre de l’humanité qui trans- paraît via ce Big Brother caché dans le “cloud”, collabo et délateur insai- sissable des temps modernes. Der- rière la technologie, n’oublions pas qu’il y a l’homme et ses bas instincts, qui ont trouvé là un terrain de jeu sans limites et mortifère. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,A. Borie,Canal +, D. Cesbron - Région,C.H.R.U., J.-C. Sexe -Ville de Besançon,Néolia, F. Passard-Urlacher,S.N.D.R.A.

S i la question du déménagement est réglée, l’avenir des anciens bâtiments du Jardin botanique situés place Leclerc à Besançon demeure incon- nu. “La priorité aujourd’hui est d’éviter les actes de vandalisme. Ce bâtiment, propriété de l’Université, est idéalement placé à Besan- çon, non loin de la gare Viotte, mais il est encore trop tôt pour connaître son avenir” indique Anne Vignot, adjointe au maire en charge de la transition énergétique. L’Uni- versité veut céder cet espace. La ville est prio- ritaire… à condition qu’elle soit intéressée. Le Jardin installé ici depuis 1957 déménage pour réapparaître sous une nouvelle forme sur le campus de la Bouloie à l’horizon 2020- 2021. Il se nommera le “Jardin de la décou- verte”. Objectif : le rendre plus moderne. En attendant, une partie de la collection végé-

tale est abritée à l’Orangerie municipale, rue du Puits à Besançon. Les collections ont pu être hébergées là-bas parce que la Ville qui a réduit la production horticole a gagné de la place. Elle veut notamment faire davantage confiance aux plantes vivaces dans ses mas- sifs. L’ouverture du jardin de la découverte pour- rait intervenir en 2020-2021 dans un bâtiment créé de toutes pièces. L’enveloppe financiè- re pour mener à bien ce projet est de 3 mil- lions d’euros, 1,5 million étant pris en char- ge par l’Université, 1 million par la Ville et 500 000 euros par le Grand Besançon. Des rencontres et des animations dès ce mois-ci sur le site de la Fabrika Sciences (16 route de Gray) sont prévues comme “jardiner autre- ment” le 22 mars ou sur le thème “multiplier ces plantes” le 5 avril. n

C’est à Québec que Jean-Louis Fousseret a officiellement appris l’inscription de Besançon et de ses fortifications au patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco (photo archive L.P.B.).

D ans l’euphorie, en ce 7 juillet 2008, le mai- re de Besançon fraî- chement réélu appre- nait, en direct du Québec où se réunissait l’Unesco, l’inscrip- tion de sa ville et de ses fortifi- cations au patrimoine mondial de l’humanité. Tous les espoirs étaient alors permis concernant la fréquentation touristique de Besançon. Dix ans plus tard, force est de constater que, même si Besançon a gagné des touristes, notamment asiatiques, le label Unesco n’a pas eu l’ef- fet escompté (les 30 % de fré- quentation en plus annoncés), mais le site Vauban a évidem- ment gagné en notoriété. Pour enraciner un peu plus ce label dans les esprits et fêter les dix ans de l’inscription, tou- te une série d’animations sont prévues à partir de ce printemps, jusqu’en septembre. Premier temps fort les 1 er et 2 avril avec le week-end Grand siècle à la Citadelle. Du 1er avril au 15 juillet,

autre temps fort, artistique cet- te fois, avec l’expo “Zoospec- tive, le règne animal” de l’artis- te Mauro Corda, sculpteur animalier de renom internatio- nal. “Du 12mai au 16 septembre, une exposition photo consacrée aux citadelles dumonde et autres fortifications sera également proposée” ajoute Émilie Thivet, la directrice du patrimoine his- torique à la Ville de Besançon. “Le 31 mai, l’appli “Besançon, balade sur les fortifications Vau- ban” sera lancée” complète Sté- phan Raphaël, le directeur de la communication de la Ville. Deux autres expositions - “Guer- re aux démolisseurs” au Musée du Temps, et “C’est quoi le patri- moine mondial ?” à la Citadel- le - compléteront l’éventail des animations dont le point culmi- nant sera le week-end des 7 et 8 juillet avec un son et lumière diffusé sur la façade du musée des beaux-arts. Tous les détails sur le site http://dixans.besan- con.fr/ n

Portes fermées pour le jardin botanique place Leclerc à Besançon.

La police de sécurité en septembre à Planoise Des renforts de policiers (nationaux)

B esançon a été retenue début février par le minis- tère de l’Intérieur pour tester la police de sécurité du quotidien (P.S.Q.) à Planoise. C’est ce que les autorités appel- lent une “reconquête républi- caine.” 15 à 25 effectifs sup- plémentaires de policiers seront dédiés au quartier. Les renforts sont prévus en septembre pro- chain. D’ores et déjà, un pre- mier témoignage de cette recon- quête arrive dès avril avec l’ouverture d’un commissariat de secteur au 6, avenue du Parc, non loin de la place Cassin. Les habitants pourront déposer plain- te ici par exemple. Besançon est avec Pau la seu- le ville de taille moyenne rete- nue pour accueillir des renforts aux côtés de Paris, Lyon, Mar- seille, Lille, Montpellier, Tou-

louse. L’objectif de cette P.S.Q. est d’être plus visible, partenariale notamment avec la Policemuni- cipale, et qui promet une sim- plification pénale a annoncé le préfet du Doubs Raphaël Bar- tolt. Ces renforts doivent ras- surer la population à l’heure où le rapport de l’État fait état de + 19 % de vols avec violence, + 35 % de la délinquance, + 75%de trafics de stupéfiants. En février dernier, La Presse Bisontine avait révélé le malai- se des policiers municipaux quelques jours après l’arrivée d’un nouveau matériel, le bou- clier. Le syndicat C.F.T.C. demeure critique et réclame un armement de la police munici- pale : “Claironner que l’on va partir en “reconquête républi- caine”, c’est formellement recon-

arrivent à Planoi- se. Ils collabore- ront avec la muni- cipale. La C.F.T.C. demande une négociation sociale au maire.

naître que nombre de quartiers de France ont été perdus ! Et c’est bien le cas du quartier de Planoise à Besançon, L’État est au secours d’un maire qui recon- naît son impuissance et la dan- gerosité de sa ville. Et qui, cepen- dant, persiste à refuser d’armer ses policiers municipaux, dit le syndicaliste Jacques Desoche.

Se féliciter d’avoir été “choisi” et mettre en lumière, dans tous les médias, et dans le même temps considérer que “sa” poli- ce ne doit pas être dotée d’ar- me à feu tient de la position de principe aussi paradoxale que dépourvue de rationalité. Il devient alors clair que la coopé- ration renforcée entre les polices

nationales et municipales, demandée par Gérard Collomb, ne pourra se faire sans une équivalence des moyens de protection et de défense. Et sans une ouverture des négociations sur le volet social et sécuritaire, aucune “coopération renforcée” ne sera envisageable.” n

p De uis

B 31 ans à votre service à

Ç ESAN ON

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

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table des personnes qui auront vocation à participer à des exé- cutifs locaux.Notre démarche n’est pas de nous distribuer entre nous les candidatures aux prochaines élections. C’est tout le contraire : on consulte, on fédère, on fidélise. Puis on va créer un projet pour accompagner des listes aux pro- chains scrutins. L.P.B. : Pensez-vous personnellement aux prochaines municipales à Besançon où le maire, macroniste, ne se repré- sentera pas ? A.C. : Il est trop tôt pour parler de cette échéance. Le temps de l’in- carnation viendra après toutes les démarches que je viens d’évoquer. De manière générale, bien sûr qu’on pense aux municipales. Non seulement pour Besançon mais pour d’autres communes duDoubs commeMontbéliard ou encore Pon- tarlier où on aura vocation à pro- poser des projets L.R.E.M. Paral- lèlement, nous approcherons les maires qui font bien leur travail pour éventuellement les soutenir. Concernant les candidatures, on va fonctionner comme on l’a fait pour les législatives en partant de la base. Onm’interpelle déjà régu- lièrement dans la rue pour me dire “Je veux participer à votre pro- jet.” Mon rôle sera de mettre en avant tous ces nouveaux visages qui émergent. Personnellement et pour répondre à la question de ma candidature potentielle, je n’en suis pas là. L.P.B. : On peut penser que vous pour- riez être adoubée par Jean-Louis Fous- seret pour qui vous travaillez depuis dix ans ? A.C. : Pour le mouvement, c’est une chance énorme de profiter de son expérience, de son réseau local, mais aussi national. Il ne m’a don- né qu’un conseil : ne pas aller trop vite… L.P.B. : Revenons un moment sur une petite polémique qui a secoué il y a quelques semaines le microcosme sur la twittosphère concernant la compati- bilité, ou non, de vos fonctions de réfé- rente L.R.E.M. avec celle d’attachée de presse de la Ville. Vous ne vous étiez pas exprimée sur le sujet. A.C. : Je sais parfaitement où je suis et les deux fonctions sont tout à fait étanches. Voilà dix ans que je travaille auprès du maire, je suis attachée de presse depuis quelques années maintenant et j’ai toujours parfaitement distin- gué les sujets. La seule morale que je tire de cette histoire qui était bien “une tempête dans un verre

POLITIQUE

La référente départementale de L.R.E.M.

“On occupe le terrain que les autres n’occupent plus”

D’un naturel discret, Alexandra Cordier, référente départementale de La République En Marche, et par ailleurs proche collabo- ratrice du maire de Besançon, fait part de ses convictions sur le renouvellement indispensable de la vie politique qu’elle, et d’autres, veulent incarner non seulement à Besançon, mais aussi dans les principales communes du Doubs. Interview.

L a Presse Bisontine : Après quelques déconvenues - sénato- riales ratées, législatives par- tielles perdues…- le mouvement En Marche ne traverse-t-il par un trou d’air ? Alexandra Cordier : On sait par habi- tude que les élections partielles sont toujours déconnectées de l’élection nationale et on a bien conscience que de vouloir transformer la Fran- ce est un travail de longue haleine et pas de neuf mois seulement. C’est la raison pour laquelle, à travers tous les comités locaux et les comi- tés départementaux, on s’attache à continuer à faire la pédagogie des réformes. Il faut juste imaginer tout ce qu’Emmanuel Macron a déjà fait et engagé en à peine huit mois : loi de moralisation de la vie publique, restauration de l’image de la Fran- ce au cœur de l’Europe et dans le monde, les ordonnances travail qui ont donné plus d’oxygène aux entre- prises, le dédoublement des classes dans les zones prioritaires, la réfor- me engagée de la formation pro- fessionnelle et de l’apprentissage, etc. Il n’y a aucun essoufflement ni trou d’air. Sur le terrain, à travers les comités, on fait ce travail de remettre l’électeur au cœur de la

Bio express Alexandra Cordier

l

a 34 ans.

l Elle a suivi sa scolarité à l’école et au collège Notre- Dame, puis au lycée Saint- Jean de Besançon. l Elle a poursuivi à la faculté par un D.E.U.G. d’A.E.S. (Administration économique et sociale). concours d’entrée à Sciences Po Lyon, elle termine major de sa promotion. l Elle intègre ensuite la Caisse des dépôts et consignations de Franche- Comté où elle gère les crédits. l Après les municipales de 2008, elle intègre le cabinet du maire de Besançon qui cherche à renouveler son équipe. Elle est référente départementale du mouvement En Marche depuis sa création en 2016. l Après avoir réussi le l

La Bisontine Alexandra Cordier est référente départementale de La République En Marche depuis la création du mouvement.

vie politique. Nos réunions du samedi attirent entre 50 et 100 personnes à chaque fois. Je suis persuadée que ça va payer et, ça paye déjà. En résumé, on occupe le terrain que les autres partis n’occupent plus. L.P.B. : Le nombre de Marcheurs dans le Doubs semble toutefois stagner ? A.C. : Nous sommes précisément 2 521 adhérents dans le Doubs (N.D.L.R. : chiffre au 7 février), dont 167 pour le Grand Besan- çon. Au soir du 7 mai, nous étions 2 502 adhérents. Le mouvement En Marche se stabilise. Entre- temps, des personnes ont quitté le mouvement, de nouvelles sont arrivées. Il y a aussi tous ceux qui

suivent nos réunions et notre tra- vail et qui n’adhèrent pas forcé- ment. Sur le plan national, on compte 150 adhérents de plus chaque jour. Nous sommes désor- mais 393 000 adhérents En Marche. L.P.B. : Que vous disent ceux qui quit- tent le mouvement ? A.C. : Parmi les personnes qui ont quitté le mouvement, certaines nous ont fait part de leur décep- tion par rapport à la C.S.G.,même si par ailleurs ils disent continuer de soutenir Emmanuel Macron. Car ils savent qu’il n’y a pas de surprise : il applique ce qu’il a annoncé. Sur tous les sujets, nous nous appliquons à faire de la péda-

gogie.

L.P.B. : La montée en puissance de Lau- rent Wauquiez à droite sonne-t-elle la fin des illusions pour ceux qui croient que le clivage gauche-droite est mort ? A.C. : Il est clair qu’une droite, conservatrice, est bien de retour et ce clivage, ce débat, est tout à fait sain. De son côté, Emmanuel Macron poursuit son chemin et applique son programme sans dévier de sa ligne. On a tous les argumentaires pour répondre à une droite qui proposait dans ses derniers programmes une baisse drastique du nombre de fonc- tionnaires, du nombre de com- munes, etc. Que la droite critique les choix du gouvernement actuel est tout à fait logique. En revanche, sur le terrain, on ne la voit pas beaucoup pour l’instant. Ceux qui sont sur le terrain, ce sont lesMar- cheurs, et c’est sur le terrain que je mesure à quel point les per- sonnes qu’on rencontre ont besoin de ce renouveau politique. L.P.B. : N’y a-t-il eu aussi des trous d’air également dans la gouvernance dumou- vement sur le plan départemental. Cer- tains adhérents de la première heure comme Denis Baud à Besançon, n’ont pas hésité à critiquer ouvertement votre façon un peu “verticale” de diriger le mouvement. Les tensions sont effacées ? A.C. : Nous sommes dans un mou- vement où chacun peut s’expri- mer librement. Denis l’a fait, nous nous sommes expliqués, et les quelques incompréhensions qui pouvaient exister ont été levées. Denis Baud continue à être aujour- d’hui un des principaux anima- teurs du comité En Marche de Besançon. L.P.B. : Quelle est votre ambition intime sur le plan politique au-delà de la coor- dination départementale d’En Marche ? A.C. : Pour l’instant, mon rôle de référente départementale est aus- si de faire émerger de nouveaux talents, de mettre autour de la

d’eau”, c’est que désormais, je tour- ne les doigts sept fois avant de twee- ter ! (rires). C’est aussi le genre d’épi- sode qui aide à gran- dir. L.P.B. : Votre avenir s’écrira forcément à Besançon ? A.C. : Je suis évi- demment ouverte à la mobilité pour continuer à déve- lopper mes compé- tences, et un jour, pourquoi pas, tra- vailler au sein d’un ministère. Mais je reste très attachée à cette ville de Besançon… n Propos recueillis par J.-F.H.

“On fait ce travail de remettre l’électeur au cœur de la vie politique.”

L’équipe départementale L.R.E.M. organisée autour de la référente départementale est composée de responsables opérationnels. On retrouve notamment ici Myriam Lemercier et Patricia Roland (relais société civile), Antonio Spatafora (coordination des comités locaux), Julien Péa (coordination Europe), Florian Maillot (référent Jeunes Avec Macron), Guerric Chalnot (mobilisation engagement citoyen), Franck Nicolas (logistique), Margot Brisson (communication), Denis Baud (facilitateurs locaux)…

BESANÇON

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HÔPITAL Du mouvement en cancérologie Le professeur Pivot a quitté Besançon pour Strasbourg L’ancien chef de pôle de cancérologie du C.H.R.U. Minjoz a été nommé en fin d’année directeur du centre anti-can- cer de Strasbourg. Son salaire annuel de 300 000 euros, révélé dans la presse nationale, fait déjà débat. Tandis qu’ici, les raisons de son départ restent floues.

Xavier Pivot (photo archive L.P.B.), spécialiste reconnu dans le cancer du sein, est parti en fin d’année du C.H.U. Minjoz. Il est remplacé par le P r Éric Deconinck.

É volution de carrière ? Intérêts personnels ? Conflit de per- sonnes ? Manque de moyens ? Les bruits de couloir à l’hôpital voient plusieurs causes possibles à ce

départ. Mais une chose rend unanime le personnel : la surprise. “Il a annon- cé son départ à la dernière minute et semblait avoir tout réglé d’avance” , nous explique-t-on. Le chef du pôle cancéro, par ailleurs directeur médical de l’Ins- titut régional fédératif du cancer, n’au- rait également pas pris le temps de dire au revoir à la direction et à ses collègues. Arrivé au C.H.R.U. Minjoz en 2001 et nommé professeur des uni- versités-praticien hospitalier l’année suivante, il travaillait ici pourtant depuis plus d’une quinzaine d’années et était apprécié, “bien qu’il avait quand même son caractère” , note l’une de ses anciennes collaboratrices. “C’est un bon praticien, mais aussi un bon gestion- naire : une qualité essentielle pour pou- voir diriger le pôle (N.D.L.R. : poste qu’il occupait depuis 2010-2011).”

On l’estime aussi pour avoir œuvré à l’uniformisation des protocoles de chi- miothérapie en région. “Avant, la Franche-Comté ne disposait pas de centre de lutte contre le cancer. On a tout construit aussi grâce à lui. S’ils veulent mettre tout en place à Stras- bourg, ils ont fait le bon choix !” , ajou- te-t-elle. L’un des grands projets qui se profile en effet pour lui, enAlsace voisine, sera de créer l’Institut régional du cancer (I.R.C.) du Grand Est, mais aussi de conduire l’alliance du Centre Paul- Strauss et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg “vers le modèle d’un Com- prehensive Cancer Center européen” , d’après un communiqué d’Unicancer. Est-ce ce qui l’aurait motivé avant tout, avec une attrayante rémunération à la clef ? 26 000 euros nets par mois plus

une indemnité logement, dont le direc- teur de l’A.R.S. Grand Est, Christophe Lannelongue, s’est justifié dans le Canard enchaîné : ce salaire est aligné sur ceux des directeurs parisiens de l’Institut Curie et de Gustave Rous- sy. Sollicité, le principal intéressé n’a

Deux départs simultanés pour la can- céro, auxquels s’ajoute un manque de médecins spécialistes. “On fait venir des praticiens de Dijon, de Belfort… Certains disent déjà ne plus vouloir venir et d’autres départs sont pro- grammés comme le P r Bontemps, bien- tôt en retraite. ” Tandis que l’activité augmente dans tous les secteurs (hos- pitalisation, chimiothérapie, rayons). “On accueille aujourd’hui plus de 100 patients par jour en oncologie.” Des conditions d’exercice avec “des méde- cins qui ne se parlent pas entre eux” , qui peuvent aussi expliquer ce choix pour Strasbourg. Une nouvelle orga- nisation est actuellement à l’étude, conduite par le P r Éric Deconinck qui a succédé à Xavier Pivot. n S.G.

pas souhaité s’exprimer. La direction du C.H.R.U. Minjoz estime, de son côté, que ce n’est pas à elle d’apporter des élé- ments de réponse. En attendant, côté bison- tin, son départ contribue à “une atmosphère enco- re un peu plus tendue” selon certains syndicats, “car il a coïncidé avec celui du P r Villanueva, qui était chef de service.”

La cancéro perd son chef de pôle et son chef de service.

Du côté de l’hôpital, les langues ont du mal à se délier.

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

PERMIS DE CONDUIRE, CARTES GRISES : LES COUACS DU SERVICE PUBLIC

Toutes les démarches liées aux certificats d’immatriculation doivent être faites en ligne. Besançon abrite l’un des 5 centres en France chargés des immatriculations. Des problèmes informatiques puis des difficultés d’information ont retardé nombre de procédures.

l Administration

Conséquence de la mise en place de la dématérialisation

Sacré retard à l’allumage pour les cartes grises Depuis le mois d’octobre, les démarches pour obtenir une immatriculation ne se font plus à la Préfecture mais en ligne, depuis un ordinateur. Un changement qui crée des dysfonctionnements. Des demandeurs attendent depuis plus de deux mois carte grise !

C inq mois que Célia, résidente à Cussey- sur-l’Ognon, attend sa carte grise pour son véhicule qui se transforme de 3 à 5 places, ache- La plaque WWprolongée à 3 mois Conséquence de ces problèmes à répétition, l’état a décidé de prolonger l’immatriculation tem- poraire dite WW à 3 mois et non deux mois depuis le mois de janvier pour ne pas pénali- ser les conducteurs. Les usa- gers doivent fournir une preu- ve d’assurance correspondant au véhicule à immatriculer. En d’autres termes, ils doivent d’abord souscrire une assu- rance automobile avant de demander un certificat d’im- matriculation. n

té chez un concessionnaire. Elle a beau scruter dans sa boîte aux lettres : toujours rien. Inutile d’aller faire le pied de grue en préfecture ! Depuis octobre der- nier, les guichets “carte grise” ont disparu, remplacés par le site Internet ants.fr (agence nationale des titres sécurisés) qui promettait de tout simpli- fier en un “clic”. Les agents qui travaillaient là ont été dévolus à d’autres missions. Toutes les demandes d’imma- triculations doivent donc se fai- re via cette plateforme comme le changement d’adresse, la ven- te, la donation, l’achat d’un véhi- cule d’occasion. Même le per- mis de conduire est concerné. Il faut d’abord créer son compte et s’identifier. Pour celui ou cel- le qui ne maîtrise pas l’outil, ce n’est pas toujours simple. Cinq mois après le lancement, les débuts semblent poussifs même si l’État promet un retour à la normale d’ici peu (lire par ailleurs). Il faut d’abord que les citoyens comprennent, ensuite que l’administration se rôde. Pour autant, certains ont vécu

Des difficultés pour recevoir son certificat d’immatri- culation depuis quelques mois.

d’Expertise et de Ressources Titres) chargé de résoudre ces problèmes croule sous la char- ge de travail. Il tente de com- bler son retard. De nombreux usagers font la navette à la Pré- fecture qui dispose d’un point numérique censé répondre aux demandes. Mais il est souvent saturé. Pour ceux qui ne disposent pas d’Internet, la Préfecture rap- pelle qu’en plus des points numé-

riques à disposition, les mai- sons de service au public (à Pla- noise par exemple) sont à dis- position. Il reste un numéro d’appel (34 00), payant (0,06 centime/min) ou donner son dos- sier à un des 285 professionnels du Doubs habilité à immatri- culer les véhicules. Seul bémol : c’est payant (30 euros enmoyen- ne). La simplification a tué le service public. n E.Ch.

comme si mon véhicule était neuf. Impensable” dit-il. Le certificat d’immatriculation a mis quatre mois si bien que l’assurance du propriétaire l’a rayé purement et simplement. L’acheteur a depuis retrouvé une autre com- pagnie et peut rouler avec son véhicule cette fois immatricu- lé. Comme lui, des milliers de demandes se sont entassées. Le C.E.R.T. de Besançon (Centre

des épopées rocambolesques comme ce Mortuacien qui a importé un véhicule venu de

Suisse.Après avoir validé par internet son dossier, des pièces manquantes ont dû être four- nies notamment pour le calcul des chevaux fiscaux. “On me faisait payer la taxe CO 2

Personne au guichet

La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

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l Administration La Préfecture promet des réglages “25 agents supplémentaires ont été embauchés” T erminé l’attente au gui- chet qu’ils disaient. Si environ 3 millions de citoyens ont obtenu nateur, 130 000 de la région Bourgogne-Franche-Comté, Besançon est l’un des 5 centres français chargés de traiter les dossiers bloqués. Le C.E.R.T. réglait, en février, des dossiers déposés fin décembre. depuis octobre leur carte grise sans difficulté en cliquant sur le site “ants.fr” depuis leur ordi- Grand Est,Val-de-Marne et Sei- ne-et-Marne, n’ont pas eu cette chance ! Des milliers de dossiers ont en effet été bloqués, ici pour une pièce manquante, là pour

des chevaux fiscaux mal calcu- lés. C’est pour cette raison que le C.E.R.T. (Centre d’expertise et de ressources titres) a été ouvert en octobre dernier à Besançon. Sa mission : traiter les cartes grises qui posent pro- blème, c’est-à-dire toutes les demandes qui n’ont pas pu être résolues par le système infor- matique. Le centre bisontin a littéralement croulé sous les demandes depuis son inaugu- ration. Quatre autres C.E.R.T. sont comptabilisés en France : à Clermont, Nîmes, Poitiers, Paris. Installé dans les anciens bureaux de la D.R.A.C. rue de la Préfec- ture à Besançon, le centre bison- tin a dû embaucher 25 personnes supplémentaires pour pallier ce couac. Cela porte à 65 le nombre d’agents dévolus à cette tâche si bien qu’il a fallu pousser les murs en trouvant 10 bureaux supplémentaires à la Préfectu- re. “Depuis octobre, le centre a géré 130 000 cas où il y avait un problème avec la demande de carte grise. Il en reste 20 000 en cours de traitement” indique le directeur de cabinet du Préfet. Il tient à préciser que “3 mil- lions de procédures se sont dérou- lées sans difficulté.” 10 % de dos- siers sont bloqués pour deux raisons principales : le code de cession et les véhicules impor- tés. Pour le premier, cela peut arriver lorsqu’un particulier achète un véhicule à autre par- ticulier mais que celui-ci n’a pas fait la démarche pour obtenir

un code de cession ou parce qu’il manque un chiffre ou alors qu’une case n’a pas été validée. Le C.E.R.T. peut rapidement régler ce problème. Le deuxième problème, “le plus gros morceau” assure la Pré- fecture, concerne les véhicules importés. “Là, ça peut prendre du temps” admet le directeur de cabinet.Il faut dire que les enjeux financiers et les risques de frau- de sont importants, d’où des contrôles accrus. Le délai de réso- lution est d’environ 1 mois et Un mail spécifique pour les professionnels Pour les professionnels, le C.E.R.T. a mis en place une adresse mail spécifique qui leur est réservée. Elle leur permet de réduire les délais d’attente notam- ment pour les véhicules dits importés, là où les litiges sont les plus nombreux.

demi. 95 % des dossiers sont réglés automati- quement assure l’État contre 70 % aupara- vant. Besançon résout chaque jour 3 000 dos- siers, quand il en arrive 3 000 autres… n

“Le plus gros morceau, les véhicules importés.”

Lorsque les dossiers sur Internet sont mal remplis ou faux, le C.E.R.T. de Besançon doit résoudre les litiges.

l Conduite Un permis qui se fait désirer Permis de conduire : c’est aussi la galère ! Une Suissesse l’a obtenu à Morteau en novembre dernier mais ne l’a reçu que trois mois plus tard. Motif : elle n’a pas pu fournir l’A.S.R., attestation délivrée au collège ! Un cas loin d’être isolé.

ture qui, par mail, lui répond que le dossier est validé. La fin d’une galè- re. “Nous recevons de plus en plus de personnes désirant passer l’A.S.R. en raison de la loi de novembre dernier. Nous adaptons les sessions de 12 per- sonnes en fonction des demandes” confirme le G.R.E.T.A. de Besançon. La Suissesse a reçu samedi 17 février son permis de conduire. Maëva va sabrerle champagne et trinquer avec modération. Il serait dommage de se le faire retirer. n on annonce une “simplification” La Préfecture de Besançon admet un paradoxe. “On peut avoir réussi son permis de conduire sans posséder l’A.S.R. mais il faut l’A.S.R. pour obte- nir le document officiel” convient Nico- las Regny, directeur de cabinet du pré- fet du Doubs. Depuis le 30 janvier 2018, une mesure de simplification a été pri- se pour ceux qui, pour une raison x ou y, ne retrouveraient pas leur A.S.R. Certains établissements scolaires ne faisant pas de duplicata, il suffit d’at- tester sur l’honneur que vous avez obte- nu l’attestation. En revanche, rien ne change pour les étrangers obligés de fournir ce papier et donc de passer l’at- testation. n Du côté de la Préfecture,

L’ administration française dans toute sa splendeur ! Maëva Juillerat, 29 ans, est Suisse. En 2015, pour des raisons de cœur, elle s’installe à Vil- lers-le-Lac avec Yvon, un Français. Les deux tourtereaux travaillent dans le canton de Neuchâtel. De cette union naît en septembre 2015 un garçon. Jusque-là, l’idylle avec le nouveau pays est presque parfaite pour Maëva si ce n’est un bug avec la sécurité sociale après son accouchement à Besançon vite réglé. Une anecdote comparée à ce que vit la jeune maman helvète. La Neuchâ- teloise s’inscrit dans une auto-école à Morteau et obtient le 22 novembre 2017 son permis de conduire. La rou- te semble dégagée jusqu’à la valida- tion par internet pour le recevoir. Le formulaire lui demande l’attestation de sécurité routière (A.S.R.), document délivré aux collégiens français dès 14 ans. Elle permet notamment de pilo- ter un cyclomoteur. Or, Maëva n’a

jamais étudié en France. “Nous avons pris conseil auprès de l’auto-école qui nous a conseillés de joindre un cour- rier en expliquant que nous ne pou- vions pas fournir ce document parce que ma compagne a été scolarisée en Suisse” explique Yvon Locatelli, son compagnon. Le dossier est transmis. Le permis de conduire qui devait arri-

ver sous 15 jours dans la boîte aux lettres n’ar- rivera jamais. Maëva peut néanmoins utiliser sa voiture sur le sol fran- çais mais pas en Suisse car le permis probatoire n’est pas reconnu. Mal- gré sa réussite à l’exa- men, elle est donc obli- gée de covoiturer avec son compagnon pour se rendre à son travail ! Le couple déniche un numéro de téléphone à la Préfecture de Besan- çon qui répond norma-

La Suissesse Maëva Juillerat qui réside à Villers-le-Lac peut désormais conduire en toute sérénité.

L’A.S.R. est obligatoire.

démarches pour sa compagne. Sachant que ni le G.R.E.T.A. de Mor- teau ni celui de Pontarlier ne font pas- ser cet examen, Maëva se rend le 7 février à celui de Besançon pour pas- ser cette formalité (gratuite) après avoir pris un congé. Elle l’obtient. “Nous avons eu peur car il ne restait plus que quelques places et la session prochaine était dans 1 an ! évoque la conductrice. Le 9 février, elle reçoit l’attestation, la transmet à la Préfec-

lement le mardi et le jeudi de 14 heures à 16 heures Ils passeront des dizaines d’appels sans jamais parvenir à joindre un interlocuteur ! Finalement, on explique à la Suissesse que l’A.S.R. est obligatoire, qu’elle peut l’obtenir en se rapprochant d’un G.R.E.T.A.. L’attestation est rendue obligatoire depuis une loi de novembre dernier. “C’est comme si vous appre- niez à marcher à quelqu’un qui court” ironise Yvon qui a multiplié les

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EN BREF

IMPÔTS

Orientations budgétaires à l’Agglomération Le clivant budget de l’Agglomération Débats autour des dépenses de fonctionnement et l’augmentation des taxes pour les Grands Bisontins.

Jeunes Mercredi 14 mars à 16 heures au C.R.I.J. à Besançon (27, rue de la République) se déroule une action d’information et de sensibilisation sur les aides aux projets qui peuvent concerner une grande variété de domaines tels que la culture, le sport, la citoyenneté, la solidarité, l’environnement, la santé, les loisirs… Elles sont publiques ou privées, financières, matérielles ou méthodologiques. Musique Le groupe Debout sur le zinc sera en concert le 1er mars à l’Antonnoir à Besançon. Pour cette création “De Concert avec”, le groupe Tocade ! se joindra à eux sur scène. Ce spectacle inédit est le fruit d’un travail collaboratif entre les artistes. Pour rappel, leur double album live “3 jours Debout” est disponible (enregistré lors de 3 soirées au Café de la Danse à Paris, toutes complètes, accompagnés d’artistes amis).

L e Grand Besançon a pré- senté ses orientations bud- gétaires 2018 avec un bud- get consolidé à 246,4 millions d’euros, pour 203,8millions de fonctionnement et 62,5 millions en investisse- ment. Après quatre ans de baisse de dotations (plus de 12 millions d’euros pour le Grand Besançon entre 2013 et 2017), la dotation globale de financement ne bais- sera pas cette année. Bonne nou- velle ? Pas vraiment à écouter Christophe Lime (P.C.F. - conseiller communautaire) : “Sous François Hollande, la baisse de dotations était un assassinat. Là, c’est du suicide car l’État contrac- tualise avec l’agglomération. C’est plus malin. Il demande de pla- fonner l’évolution des dépenses de fonctionnement à 1,1 % par an, inflation comprise. Dans un an, le Préfet pourra alors deman- der des amendes si le contrat n’a pas été respecté.” C’est un faux débat selon le dépu- té Éric Alauzet : “C’est la pre- mière fois qu’il n’y a pas de bais- se de dotations. Il faut s’en réjouir mais rester conscients sur le fait

qu’il faut réduire nos dépenses de fonctionnement. La dette met à mal notre souveraineté” dit-il. Quant à l’augmentation des impôts à l’agglomération (+ 1,40 euro par contribuable pour la taxe d’habitation, + 4,90 euros pour la foncière, et entre 1 et 10 euros pour les entre- prises du Grand Besançon), il met en avant les réformes annon- cées du gouvernement (sup- pression de la taxe d’habitation) pour assurer “que les contri- buables vont y gagner dès 2018, et plus tard les retraités.” Pas de quoi calmer Ludovic

L’Agglomération doit diminuer ses dépenses de fonctionnement mais doit supporter de nouvelles compétences.

Fagaut (Les Répu- blicains) qui s’em- porte : “Je ne vois pas où est la dyna- mique que vous invoquez lorsque l’on perd 17 mil- lions d’euros d’in- vestissement par an, soit - 48 % de notre capacité investie par le pas- sé.” Il est encore plus critique sur la fiscalité. “Vous pouvez toujours

“Le levier fiscal, une solution de facilité.”

met en garde : “Avec l’encours de dette qui baisse, saisissons l’op- portunité… non pas en emprun- tant pour emprunter, mais emprunter pour améliorer notre qualité de vie et être à la hauteur des enjeux actuels. S’endetter intelligemment en se méfiant des faux investissements de prestige tels que le doublement de la R.N. 57 estimé à 120 millions d’euros par exemple.” n E.Ch.

dire que l’impact de ces hausses par contribuable reste une nou- velle fois très limité, mais elles s’inscrivent dans la durée et, pour les entreprises, elles s’ajoutent aux autres taxes qu’elles sup- portent déjà, comme le versement transport. Le levier fiscal est une solution de facilité. Je regrette que l’Agglomération ne prenne pas de décisions courageuses. La solution serait de diminuer les dépenses de fonctionnement et

non pas d’augmenter les impôts des particuliers et des entreprises, seules créatrices d'emplois et de richesses pour le territoire. Dire que cela ne représente que quelques euros, c’est avoir un pro- pos technique, voire technocra- tique.” Mais comme le rappelle Christophe Lime, “si la collecti- vité n’augmente plus les dépenses, elle n’aura donc plus besoin d’aug- menter les recettes.” Enfin,Anthony Poulin (E.E.L.V.)

01/2018–E28707–CaisseRégionaledeCréditAgricoleMutueldeFranche-Comté -Siègesocial :11,avenueEliséeCusenier25084BesançonCedex9 -Société coopérativeàcapitaletpersonnelvariablesagrééeen tantqu’établissementdecrédit - 384899399RCSBesançon -Sociétédecourtaged’assurances immatriculéeauRegistredes IntermédiairesenAssurancessous len°ORIAS07024000. Créditphoto :SamuelGuigues.

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SOPHIE Bénévole Point Passerelle

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ÉDUCATION Début du chantier en 2019 Quatre ans de travaux se profilent au lycée Pergaud L’internat du lycée bisontin fera bientôt l’objet d’une importante rénovation. Une opération évaluée à 15,5 millions d’euros, portée par la Région qui souhaite investir massivement dans les lycées.

1 00 millions d’euros par an, c’est le montant que la Région Bourgogne- Franche-Comté a déci- dé d’allouer sur ce man- dat à ses établissements publics. “C’est plus que ce qui était inves-

modernes et plus performants énergétiquement, qui s’inscrit aussi dans sa volonté d’œuvrer en faveur du secteur du B.T.P. “Nous sommes très attentifs à l’enveloppe écologique des bâti- ments. On veut montrer

l’exemple.” Il faut dire que le patrimoine de la Région est com- posé à plus de 90 % de lycées. 131 établissements publics sont recensés sur le territoire bour- guino-comtois. Cette prochaine opération dans le lycée bisontin du boulevard Blum, fait partie des plus impor- tantes engagées jusqu’ici après la restructuration du site Léon- Blum au Creusot. Là-bas, trois sites ont été rapatriés sur un seul pour un montant de 26 mil- lions d’euros. Entamés en juillet 2016, les travaux seront achevés d’ici l’été prochain. Le calendrier à Besançon pré- voit, lui, d’être un peu plus long. “Les études de conception et d’ap- pel d’offres de travaux courent toujours. Le démarrage du chan- tier devrait intervenir à l’hori- zon 2019 pour une livraison fina- le en 2023” , note l’élu régional. Soit quatre années de travaux dédiées à une rénovation glo- bale : au niveau des salles d’études, des blocs sanitaires, de l’isolation thermique, de la toiture, des nouvelles exigences en matière d’accessibilité… “Nous accueillons 535 internes dont 350 filles qui seront seules

ti avant, à la fois en ex-Bour- gogne et en ex-Franche-Comté réunies” , remarque Stéphane Guiguet, vice-président en char- ge des lycées et de l’apprentis- sage. Un investissement desti- né notamment à les rendre plus

Le lycée Pergaud est l’un des plus grands de la région. La restructuration de son internat devrait être achevée en 2023.

le cabinet d’architecture” pour- suit Stéphane Guiguet. Un autre projet similaire est porté à Besançon sur le lycée Pierre-Adrien Pâris. “Leur inter- nat va être agrandi pour accueillir les internes du lycée Ledoux, qui sont jusqu’à présent dispersés dans d’autres établis- sements” , indique Stéphane Gui- guet. La restauration commu- ne entre les lycées bisontins Victor-Hugo et Tristan-Bernard est également en phase projet et budgétisée. Du côté des réa- lisations, la rénovation du lycée Pasteur s’achève. À Besançon comme ailleurs, la Région est au chevet de ses lycées. n S.G.

concernées, puisque c'est leur bâtiment qui fait l’objet de la restructuration” , précise le pro- viseur, Gabriel Lienhard. “Nous espérons pouvoir continuer à offrir l’hébergement à l’ensemble des élèves de pré-Bac, et devrons certainement le refuser aux étu-

diantes des classes prépa- ratoires durant les tra- vaux. Cela reste cepen- dant à confir- mer puisque les études sont seulement sur le point d’être engagées par

L’hébergement devrait être maintenu.

Les tarifs de l’internat rénové ne seront pas différents de celui des autres chambres de Bourgogne-Franche-Comté. Ils sont fixés chaque année par la Région pour l’ensemble des lycées.

HABITAT

Patrimoine

26 appartements haut de gamme

en projet au cœur de la Boucle

Occupé par la Chambre de métiers et d’artisanat du Doubs jusqu’à mi-2017, l’Hôtel Isabey, rue de la Préfecture, classé au titre des Monuments historiques, va faire l’objet d’une restauration globale avant de se transformer en appartements luxueux.

S is 21, rue de la Préfec- ture, cet hôtel particu- lier en forme de U, avec cour et jardin d’agré- ment, affiche une splen- dide façade sur rue en pierre de taille. La cour intérieure entiè- rement pavée donne accès à un escalier d’honneur. Les pièces intérieures abritent de nobles décors et éléments architectu- raux : cheminées enmarbre, boi- series, portes moulurées… En plein cœur du secteur sauve- gardé, les lieux ont été occupés depuis la moitié du XX ème siècle par la C.M.A. du Doubs. Pour la petite histoire, après avoir conquis la Franche-Com- té en 1674, Louis XIV fait de Besançon la capitale de la pro- vince et ordonne un profond remaniement du plan de la vil- le. De nouveaux quartiers se développent, notamment autour de “l’Intendance”, actuelle pré- fecture. C’est là qu’en 1775, Antoine-Joseph Isabey, avocat

au parlement, décide de l’édifi- cation d’un hôtel particulier exceptionnel qui marquera l’his- toire architecturale de la ville. Puis l’Hôtel Isabey fut acquis vers 1845 par une famille de banquiers bisontins, les Bré- tillot, qui aménagèrent le jar- din d’hiver en 1861. Contractant général pour le compte d’investisseurs immo- biliers privés, le groupe C.I.R. (Compagnie

En forme de U, l’Hôtel Isabey abrite une cour inté- rieure entière- ment pavée et un jardin d'hiver.

immobilière de restauration), qui est déjà interve- nu à Besançon, notamment dans le cadre de la par- tie rénovation de l’Îlot Pasteur, por- te le projet. Les 26 logements prévus, du T1 au T4, ont déjà trouvé acqué- reurs. “Des inves- tisseurs 100 % français” , assure

Les logements seront ouverts à la location fin 2018.

teur sauvegardé. “Les rénova- tions seront faites à partir de l’existant. Des artisans spécia- lisés dans les métiers d’art inter- viendront.” Autrement dit, des équipements modernes - cuisi- ne équipée, salle de bains

contemporaine, domotique… - dans un cachet patrimonial d’ex- ception. Les logements, livrés pour la fin 2018, seront dès lors ouvert à la location, aux prix du marché locatif haut de gamme. “Le cœur

Jean Baritou, directeur adjoint du groupe, et qui “investissent avec un double intérêt, fiscal et patrimonial.” Aucune construc- tion ni aménagements nouveaux ne sont envisagés, dans le res- pect des contraintes liées au sec-

de ville de Besançon possède un bon marché locatif, des parti- culiers seront intéressés” assu- re Jean Baritou. Une nouvelle page qui se tourne pour l’Hôtel Isabey. n C.G.

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EN BREF

CENTRE-VILLE Commerce Les douze travaux d’Hercule pour le futur “manager de centre-ville”

Courbet En 2019 sera célébré le bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet. Le comité stratégique du bicentenaire s’est réuni pour la première fois le 19 janvier pour préparer événements qui seront organisés l’an prochain, “à la portée de tous les habitants du Doubs” précise le Département. Les travaux sont engagés pour l’organisation de l’exposition d’été au musée Courbet sous le commissariat d’Henry Loyrette et l’aménagement de la résidence d’artiste de Yan Pei-Ming à l’atelier de Courbet à Ornans. Le lancement des opérations du Bicentenaire aura lieu à la rentrée scolaire 2018. À noter qu’il n’y aura pas d’exposition d’hiver en 2018 au musée afin de concentrer les moyens sur le Bicentenaire. Radio Le 25 janvier dernier, Radio Campus Besançon a reçu le Grand Prix radio régionale ou locale F.M. au Salon de la Radio et Audio Digital. “Ce prix national nous honore et nous rend fiers, c’est un beau cadeau pour les 20 ans de la radio” note la direction de Radio Campus. le pilotage et la coordination des

Booster l’attraction commerciale du centre-ville bisontin, telle sera la lourde mission du futur manager de centre-ville. Le recrutement est prévu pour la rentrée 2018.

Les Samedis piétons ont attiré plus de 90 le dispositif (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon). commerçants engagés dans

C’ est un job encore assez méconnu en France. Dans un contexte où le chaland plébiscite davantage la facilité d’accès et les parkings gratuits pour fai- re ses courses, le manager de centre-ville se veut être l’inter- face entre la municipalité et les acteurs économiques - com- merçants, entrepreneurs, pro- moteurs immobiliers, chambre de commerce… À Besançon, à l’heure où les zones commer- ciales périphériques continuent à se développer, le centre-ville et la vitalité de ses commerces restent une véritable préoccu- pation, malgré une politique commerciale volontariste et la mise en place de plusieurs actions, dont les Samedis pié- tons. Outre des raisons conjonctu- relles - baisse du pouvoir d’achat, taux de vacance commerciale élevé dans de nombreuses villes, habitudes de consommation ten- dant vers le e-commerce - les

travaux du tramway ont forte- ment impacté les boutiques du centre-ville. Composé de quelque 1 200 commerces, dont 70%d’in- dépendants, le centre-ville bison- tin affiche un taux de vacance de 7-8 % (avec un pic pour le quartier Battant à 15%), chiffres en dessous de la moyenne natio- nale pour les villes de même importance, mais qui suscite tout de même la vigilance des élus. “Jamais la Ville n’a mis autant de moyens pour déve- lopper l’attractivité de son centre- ville, avec les offres de station- nement, de transport et commerciales dans le cadre des

de nouvelles enseignes, antici- per les départs, effectuer une veille foncière, développer des stratégies d’attractivité, identi- fier les problématiques et les difficultés des commerçants, cibler les bonnes animations, faire remonter les problèmes de sécurité ou de propreté aux ser- vices municipaux…Bref, un peu le chantier des douze travaux d’Hercule, avec en plus le chal- lenge de faire preuve de sou- plesse et de neutralité, tout en assimilant les contraintes de chacun. “Une mission délicate

et essentielle” selonThierryMor- ton, pour ce futur homme- orchestre qui devra travailler dans une logique de manage- ment transversal, en associant tous les services municipaux. La feuille de route pour 2018 est donc déjà tracée : renforcer les Samedis piétons avec huit rendez-vous fixés en 2018 (le second samedi de chaque mois), conforter la venue de nouvelles enseignes, faire baisser le taux de vacance, renforcer l’attracti- vité du marché beaux-arts…. n C.G.

analyse Thierry Morton, l’ad- joint au commerce. Des freins persistent cependant : des tarifs élevés pratiqués dans certains commerces,en lien direct avec les loyers élevés, la poli- tique globale de l’habitat afin de diversifier la clientèle, et, in fine, une offre commerciale acces- sible à toutes les bourses, l’ac- cessibilité des parkings… Le recrutement du futur mana- ger de centre-ville viendra com- pléter le dispositif de la Ville. Doté d’un regard neuf et exté- rieur, il devra partir en quête

Samedis piétons. 90 commerçants se sont engagés dans ce dispositif, contre 30 en 2016. L’opération com- mence à bien prendre, on obser- ve de plus en plus de clients fidélisés grâce à ces outils”

“Une mission délicate et essentielle.”

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