La Presse Bisontine 196 - Mars 2018

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BESANÇON

17 La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

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FORÊT

Penser la forêt de demain avec ceux qui l’utilisent

S ans jeu de mots, l’arbre a sou- vent caché la forêt à Besançon. Si laVille crie haut et fort qu’el- le est la plus “verte” de France, elle a par le passé, peu communiqué sur la gestion de son patrimoine natu- rel. Les coupes de bois par exemple, le débardage, l’utilisation des 6 circuits pédestres de Chailluz, ou la gestion des zones d’intérêt écologique, n’ont à vrai dire jamais été réfléchis avec les utilisateurs. Tout va changer. À l’heure où Besançon doit repenser son plan de gestion de la forêt pour les années 2019-2039, Anne Vignot (E.E.L.V.), adjointe en charge de l’en- vironnement et du développement durable, propose de déterminer l’ave- nir de la forêt en mode participatif. Un vœu pieux ? Pas vraiment. L’écologis-

La forêt bisontine bientôt transparente Besançon détermine l’avenir de sa forêt en mode participatif. Les acteurs du REPÈRES l Bois : 2 035 hectares de bois com- munaux dont 1 611 ha à Chailluz, 236 ha pour les collines, 188 pour Aglans. Cela représente 280 000 m 3 de carbone stockées. milieu peuvent exprimer leurs attentes en vue de l’établissement du plan d’aménagement forestier 2019-2039.

D ifficile de tenir un double langage quand on est à la fois maire d’une ville et président de son agglomération. À la Ville, Jean-Louis Fousseret se targue à juste titre de ne pas augmenter les impôts locaux depuis plusieurs années. Pour- tant, le montant des taxes d’habitation et foncières payés par les contribuables ne cesse de croître. Non Schizophrénie

seulement, c’est à cau- se du jeu des bases votées par le Parlement

qui m’intéresse c’est de les responsa- biliser et de les inclure dans un comi- té de suivi de la forêt.” Premier exemple de transparence : les coupes de bois. Lorsque des abattages sont réalisés, un panneau l’explique aux promeneurs. La forêt va garder sa dimension socia- le avec le parc animalier, la petite éco- et sur lesquelles les élus locaux n’ont pas la main, mais c’est aus- si un peu à cause de l’autre Jean- Louis Fousseret, cette fois le pré- sident de la C.A.G.B. dont le bureau a décidé, contrairement au conseil municipal de Besan- çon, d’augmenter ses taux d’im- position. On peut donc être à la fois un maire de Besançon Père Noël et un président de la C.A.G.B. Père Fouettard… l

l Volumes coupés : 6 500 m 3 envi- ron chaque année dont 1/3 de bois d’œuvre (construction, menuiserie), 2/3 de bois énergie et/ou de bois indus- trie (bois déchiqueté, papier…). Entre 1 500 et 4 000 tonnes de bois énergie broyées chaque année l Budget de la forêt : Environ 600 000 euros (budget annexe). l Coût : Besançon rétribue l’O.N.F. en frais de garderie et d’administra- tion, calculés sur le montant des recettes des ventes de bois. Le taux actuel est fixé à 12 %. Une contribu- tion à l’hectare (2 euros par ha de forêt) est obligatoire. Cela représen- te environ 4 000 euros.

te a déjà réussi un premier pari : réunir en décembre dernier autour d’une même table près de 85 personnes au profil antagoniste ou qui ne s’étaient jamais rencontrées. Leur seul point commun est qu’elles utilisent la forêt comme ressource financière, aire de jeu, de sport, de promenade, de chas- se. Elles sont toutes restées aux ate- liers pour dire ce qu’elles faisaient dans la forêt de Chailluz, ce qu’elles en atten- daient. “Il y a eu de l’écoute, et ça, c’est déjà une première étape. Le deuxième objectif du plan d’aménagement sera son écriture. Avec tout ce qui a été dit, va être dit, nous le traduirons ou pas” avance Anne Vignot. Chacun devra-t- il faire des concessions ? “Avant, tous les utilisateurs venaient nous voir sépa- rément et chacun (environnementa- listes, associations, scieurs, chasseurs…) avait ses arguments. On a fait pour qu’ils se connaissent. Cela permettra de réduire les conflits. Désormais ce ‘

le (qui fête ses 25 ans) “dans un budget com”munal contraint” rappelle l’adjointe. Avec le réchauffement clima- tique, quels bois doivent être privilégiés ? 70 frênes,malades, devaient être abattus en mars. .La prochaine grand- messe aura lieu le 24 avril de 14 heures à 17 heures auGrandKur- saal à Besançon avec une séance publique. n E.Ch.

“Si les gens se connaissent, il y aura

moins de conflits.”

Anne Vignot présente “Besançon naturellement forestière”.

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