La Presse Bisontine 196 - Mars 2018

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

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Démolition des 408 : et après ? L’emprise foncière, idéalement placée, n’a pour l’instant pas d’avenir urbanistique précis. La prudence est de mise. l Déconstruction 588 logements démolis aux 408

C omme Yves, de nom- breux habitants gar- dent au fond d’eux d’ex- cellents souvenirs de leur vie passée aux 408 malgré la “mauvaise” réputation du quartier érigé entre 1959 et 1962. La réhabilitation en 1998 après 5 ans de travaux et 150 millions de francs s’est soldée par un échec social et architectural. “C’est difficile de juger, convient Jean-Louis Fousseret. Mais ce qui était jouable dans les années quatre-vingt-dix ne l’est plus aujourd’hui.” Pas faux. Seul hic : personne n’est capable d’affir- mer ce que deviendra l’empri- se foncière laissée libre par la déconstruction (2021). “Sans doute du petit collectif, des mai- sons individuelles. C’est un beau

cière. Il faut dire que les ter- rains militaires situés en face des 408 constituent une réser- ve de terrains pour laVille. “Pas besoin de mettre le feu. C’est de la sagesse de la part de la mai- rie que d’attendre” ajoute un promoteur immobilier présent dans le programme Vauban à Besançon. “Il ne serait pas réa- liste de dire quels types de loge- ments nous voulons alors que Vauban, les Vaîtes,Viotte, ne sont pas terminés” convient Jean- Louis Fousseret. Pour l’instant, les terrains de Brûlard sont encore la proprié- té de Grand Besançon Habitat qui à l’avenir, les vendra à la Ville. Le sujet d’actualité, c’est bien la démolition. Compré- hensible car elle nécessite le déménagement de familles accompagnées par le Grand Besançon et le bailleur. Sur les 588 logements disponibles, seuls 90 sont encore occupés dans le bâtiment 15 et 27, bien loin des 1 523 habitants comptabilisés en 1990. Contrairement à ce qui avait été annoncé en 2016, ce sont bien les trois barres qui dispa- raissent. Les travaux débutent dans le bâtiment 13 dès ce mois- ci pour une période d’un an, puis

quartier ensoleillé, près de Velot- te avec la colline boisée et le tram à proximité à moins de dix minutes à pied du centre-ville” explique le maire en bon com- mercial. Pourtant, rien n’est à vendre : les barres et le parking souterrain démolis seront rem- placés faute de mieux par des prairies et jardins provisoirement aménagés.

Des prairies et jardins en attendant.

De l’avis d’un spé- cialiste immobilier, Besançon a lancé beaucoup de pro- grammes immobi- liers en même temps pour aujour- d’hui donner une orientation précise à cette emprise fon-

Le Coligny, un programme d’attente Le premier immeuble qui sortira de terre dans le quartier est le Coligny. Il sera livré fin 2019 à l’angle des boulevards De Gaulle et Brulard et de la rue du Polygone sur un terrain de 2 000 m2 laissé libre par l’autopont du boulevard démoli. Deux locaux d’ac- tivité en rez-de-chaussée, 1 cabinet de médecin, 1 cabinet d’in- firmière et 22 logements (à prix dit “abordable” ) du T2 au T4 seront proposés. Le Coligny doit créer une polarité autour du tramway et préfigure le devenir du futur quartier Grette-Brûlard. n

Les travaux au niveau du bâtiment 13 débutent avec une déconstruc- tion totale en janvier 2019. Suivront ensuite les deux autres barres.

le bâtiment 29 et le bâtiment 15-27 (face à la route) en 2020. La place sera nette en 2021, pour un coût global estimé à 9,5 millions H.T. La technique du grignotage permettra de rogner ses colosses de béton. Un médiateur accompagnera le

chantier et répondra aux ques- tions des derniers habitants (joi- gnable au 06 23 20 97 86). Les activités de la Maison de quartier, du centre social, de la ludothèque et de la halte-gar- derie sont maintenues. “Un pro- jet de quartier verra le jour à

terme de part et d’autre de la voie du tramway” annonce la mairie. La réalisation d’un film et d’un ouvrage édité à 408 exem- plaires compileront des témoi- gnages et photos des habitants. La Cité Brûlard n’a pas perdu son âme. n

Dans l’ancienne caserne, deux promoteurs au rendez-vous Deux lots portés par la société S.M.C.I. et Alterimmo ont débuté dans les temps alors que Bouygues Immobilier a retardé son lancement. 450 logements sont prévus dans un premier temps. l Chantier Vauban Les travaux débutent à l’éco-quartier Vauban.

D ans l’ancienne caserne Vau- ban démolie en 2016, les sol- dats Alterimmo et S.M.C.I. sont au rendez-vous pour lan- cer les travaux de la phase 1 de l’éco- quartier. De quoi rassurer l’aména- geur (le C.M.-C.I.C.) qui porte l’opération financière, et la Ville de Besançon qui attend beaucoup de la reconversion de cet ancien quartier militaire. Deux grues sont arrivées redonnant confiance à l’espace menacé en fin d’an- née dernière par le probable retrait du principal promoteur, Bouygues Immo- bilier (lire page 19). Ce dernier est de retour dans la course, avec un léger retard. Il a notamment dû poser de nouveaux permis de conduire car le délai des anciens était arrivé à échéan-

ce. Tout est désormais sur les rails. D’ailleurs, la commercialisation des premiers logements est conforme aux attentes des promoteurs. Pour la première phase (celle qui débu- te), environ 450 logements sortiront de terre. La livraison est prévue en 2019 pour le lot 1 construit par le pro- moteur S.M.C.I., et le lot 5 par Alte- rimmo. Les travaux concernant les lots 2 et 3 commenceront dès 2019 avec 350 logements supplémentaires. Les études d’aménagement pour ces deux zones débutent cette année. “Le déca- lage opérationnel s’explique par la réa- lisation supplémentaire de plusieurs études en vue d’affiner le projet com- me des compléments hydrogéologiques

Le projet d'éco- quartier Vauban.

pour parfaire la gestion des eaux plu- viales” indique le service urbanisme du Grand Besançon. Il est prévu en plus de l’habitat 6 000m 2 de commerces et services. n

En 2019, les logements du lot S.M.C.I. seront livrés.

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