La Presse Bisontine 196 - Mars 2018
DOSSIER
21 La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018
l Investissement Président de la fédération des promoteurs immobiliers de Franche-Comté “Ne pas être alarmiste, le marché bisontin est sain” Éligible au dispositif Pinel jusqu’à la fin de l’année,
continuent à avoir du travail, pour que les personnes qui veu- lent investir aient les mêmes conditions que dans d’autres villes de France. Bref, que l’on ne soit pas une sous-préfectu- re ! L.P.B. : Le marché dijonnais pourrait donc profiter de la situation. F.J. : Dijon possède un marché immobilier neuf, certes plus important en volume, mais qui est moins équilibré que le nôtre. En 2019, les promoteurs natio- naux pourraient se dire “on va à Dijon” . Mais le marché loca- tif deviendra très difficile si bien que l’investisseur aura des dif- ficultés à louer et sera donc péna- lisé (ndlr : la réduction d’impôt est de 12 % du prix du logement si vous louez six ans, 18 % si vous louez neuf ans et 21 % si vous louez douze ans). L.P.B. : Le législateur promet de refondre la loi logement. Qu’en atten- dez-vous ? F.J. : En 2018, une réflexion glo- bale sur la programmation de la loi logement va être menée sur des questions aussi variées que les recours abusifs, le finan- cement du logement, sur l’A.P.L. La réflexion est globale. Dans cette réflexion, le zonage sera évoqué. On peut alors imaginer que des villes qui étaient en B1 ne le soient plus, ou que des
Besançon ignore de quoi l’avenir sera fait en matière de défiscalisation immobilière sur les programmes neufs. Fabrice Jeannot, président de la fédération des promoteurs immobiliers de Franche- Comté et président du groupe S.M.C.I., rassure.
Fabrice Jeannot ne voit pas de crise immobilière à Besançon. Au contraire.
L a Presse Bisontine : Faut-il s’inquiéter de la prochaine fin du dispositif de défisca- lisation locatif Pinel à Besan- çon ? Les investisseurs ne risquent- ils pas de se tourner vers d’autres villes où il est reconduit jusqu’en 2021 ? Fabrice Jeannot : La qualité d’un investissement ne se résume pas à une aide fiscale mais au respect des fondamentaux que sont l’emplacement du bien, la qualité architecturale, la qua- lité de construction. En termes d’emplacement, notre agglo- mération - environ 200 000 habi- tants - est équilibrée. Il fait bon y vivre, le prix de l’immobilier du neuf est parmi les plus bas des agglomérations de notre grandeur. La rentabilité du prix de vente sur le locatif est bon- ne contrairement aux plus grandes métropoles. Rappelons que l’éligibilité au dispositif Pinel court jusqu’à la fin 2018 à Besançon. La collectivité est très attachée à l’attractivité de notre ville et être attractif, c’est être éligible aux mêmes autres
dispositifs que d’autres villes.
L.P.B. : Besançon semble en effet désavantagée par rapport à d’autres communes voisines… F.J. : Mulhouse, Metz, Nancy, Dijon, sont éligibles jusqu’en 2021. On ne voit donc pas pour- quoi nous ne serions pas moins éligibles que ces villes-là d’au- tant que notre production de
(photo archive L.P.B.)
raires et la marge d’un promo- teur (environ 5 %). Dans une région à forte attractivité, com- me Lyon, certains logements ont pris plus de 1 000 euros par m 2 . C’est mécanique. La per- sonne dans la limite d’un pla- fond 300 000 euros possède donc un logement plus petit alors que le prix à la location n’augmen- te pas. Les villes sans disposi- tif ne subiront pas de hausse sur le foncier.Ainsi, elles conser- veront un prix correct et devien- dront aussi rentables qu’une métropole. L’important : c’est l’équilibre, le bon sens. Et l’autre chance de Besançon est de pos- séder du foncier. n Propos recueillis par E.Ch.
villes qui étaient en B2 (le cas de Besançon) demandent à pas- ser enB1 voire qu’il y ait d’autres dispositifs. Ce n’est pas inter- dit. L.P.B. : Difficile de croire que le pro- chain dispositif sera plus avantageux. Le passé l’a d’ailleurs démontré. F.J. : Il ne faut pas oublier que pour Bercy, ces dispositifs fis- caux sont une dépense et non un investissement sur l’avenir alors que différentes études prouvent le contraire. Si nou- veau dispositif il y a, on peut l’imaginer moins intéressant que le Pinel. Pour des personnes désireuses de faire un inves- tissement et qui ont besoin de
défiscaliser, c’est donc le moment ou jamais. Nous aurons toujours besoin de produire des loge- ments car le client bisontin, que ce soit pour sa résidence prin- cipale ou pour investir, a tou- jours été raisonnable dans ses achats. Le bon sens prévaut. L.P.B. : Sans le Pinel, les prix au m 2 vont-ils exploser alors que Besançon demande aux promoteurs une maî- trise ? F.J. : Dans le neuf, vous êtes dans la production et non dans la transaction si bien que c’est le prix de revient qui détermine le prix de vente en comptabili- sant le foncier, les taxes, les tra- vaux et les annexes, les hono-
logements est sereine. Si nous n’y sommes pas, oui nous per- drons de l’at- tractivité, c’est ce qui peut nous arriver fin 2018. Mais notre mai- re se bat et quand il se bat, ce n’est pas pour aider les promo- teurs ou les amé- nageurs. Il se bat pour notre ville, pour que les entreprises du bâtiment
“La ville de Dijon est moins équilibrée que Besançon.”
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