La Presse Bisontine 196 - Mars 2018

12 BESANÇON

La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

Dans les coulisses d’un chantier hors norme C.H.R.U. Désamiantage Dans le cadre d’un vaste projet de modernisation du C.H.R.U. Jean-Minjoz, le chantier de désamiantage se poursuit pour encore cinq années.

A lors que l’établissement hospitalier bisontin a fait appel suite à sa condam- nation en 2016, les tra- vaux de modernisation et de désamiantage se poursuivent dans le cadre d’un chantier colos- sal. Pour rappel des faits, en 2016, l’hôpital était reconnu cou- pable par le tribunal correc- tionnel de Besançon d’avoir expo- sé à l’amiante, entre 2009 et 2013, des agents du centre hospitalier, sans les avoir infor- més en amont des risques encou- rus. La date d’appel est fixée au

15 mars prochain. Les travaux de désamiantage interviennent dans un projet global de sécurisation de ce site de plus de 200 000 m 2 , érigé en 1982. Chaque année, plus de 50 000 séjours d’hospitalisation y sont enregistrés. Suite au déménagement des services de l’hôpital Saint-Jacques en 2012, le site de JeanMinjoz est aujour- d’hui configuré de cette maniè- re : le bâtiment gris, dit la “tour Minjoz” et ses quatre ailes, le bâtiment orange qui accueille le pôle cœur-poumon, le bâti-

té de la tour Minjoz dès 2010. C’est à cette période que les pre- miers diagnostics ont révélé la présence d’amiante dans ce bâti- ment. Après le rez-de-chaussée, puis l’aile Est et ses quatre étages en 2017, le chantier se poursuit en 2018 par une dernière pha- se de cinq années pour les trois autres ailes de huit étages cha- cune. “Pour cette opération, nous allons procéder niveau par niveau pour les trois ailes en même temps, explique Alexan- drine Kientzy-Laluc, directrice du patrimoine, des investisse- ments médicaux et de la sécu- rité. Pour des raisons de sécu- rité, nous viderons systématiquement deux étages.” Les travaux de désamiantage s’opéreront donc enmême temps que ceux destinés à la moder- nisation des lieux. “Les zones non concernées par les travaux ne seront pas désamiantées dans l’immédiat, puisque la loi ne l’oblige pas” précise la directri- ce du patrimoine. Au sein de la tour Minjoz, la pré- sence d’amiante résiduelle a été détectée dans les joints de dila- tation, le mastic des fenêtres, les colles de faïence. Les zones désamiantées seront alors tota- lement confinées à l’aide d’un dépresseur, afin d’éviter tout échange d’air avec l’extérieur. Les matériaux retirés sont dou- blement ensachés. Les condi-

ment vert et sa nouvelle mater- nité-pédiatrie ouverte en 2012, et le bâtiment bleu dédié au ser- vice cancérologie et au labora- toire depuis 2015. Avant de

construire ces deux nouveaux bâtiments - donc non concernés par la présence d’amiante - l’établissement a entrepris une mise en sécuri-

Un chantier global de 140 millions d’euros.

Rien que le désamiantage coûte 29 millions d’euros.

tions de sécurité pour les ouvriers sont drastiques : port d’un masque, d’une combinaison, douche, destruction des vête- ments…Afin d’assurer la conti- nuité des soins, le dernier éta- ge du bâtiment vert, qui regroupera à terme le service psychiatrique de Saint-Jacques, sera utilisé pour accueillir les lits déménagés. Durant ces cinq années de tra- vaux, en marge du chantier de

désamiantage, se poursuivront d’autres opérations de sécuri- sation : mise aux normes élec- triques, incendie, plomberie, des fluides médicaux, accès handicapés, installation de douches dans toutes les chambres, individualisation des chambres… Un chantier global de 140 millions d’euros, dont 29 millions rien que pour le désamiantage. n C.G.

Toute la tour Minjoz est concernée par ces travaux qui se déroulent étage par étage.

Après Trump et Kim Jong-Un, il s’attaque à Hitler TÉLÉVISION Journaliste, réalisateur, producteur

A ller vers les autres “pour éveiller les consciences” est un peu son leitmotiv de son propre aveu. Comme un grand enfant qui n’aura jamais quitté l’univers d’ “il était une fois”, il continue d’explorer les histoires, mais avec l’envie désor- mais de les raconter. Son métier de journaliste n’y est bien sûr pas étran- ger. Son père, ancien journaliste spor- tif dans la région, lui a sans doute insufflé la vocation. Des premières piges dans ce même milieu des sports au poste décroché à Montbéliard, le jeune journaliste fera vite ses armes avant de quitter sa terre comtoise pour Paris. “Je suis parti bosser à I-Télé au moment de sa création, puis à Canal +, et les choses se sont enchaînées.” Pitouf (comme certains l’appellent enco- (le menant à vivre trois mois sans Internet). Il se cache aujourd’hui derrière la surprenante série de documentaires diffusés sur C8. Le Bisontin Pierre-Olivier Labbé s’était déjà illustré en 2015 avec son documentaire Digital Detox

re ici à Besançon) sera amené à tra- vailler avec Christophe Hondelatte, Daphné Roulier… et a longtemps offi- cié en tant que journaliste ciné à Canal +, avant de se tourner vers la réalisa- tion et la production, notamment chez Capa Presse. Avec la jeune société “10.7 Produc- tions”, il participe aujourd’hui à cette série de documentaires pour C8. Le premier numéro, consacré à Donald Trump, a réuni pas moins d’1 million de téléspectateurs le 15 janvier, ravis de découvrir les témoignages de son entourage. Le second, dans la même

ment entre les deux Corées.” Le troisième numéro prévu fin mars se consacrera, lui, à Hitler et à la fas- cination qu’il suscite encore 70 ans après sa mort. “Il n’y a pas une seule semaine de l’année où on ne voit pas un documentaire sur lui sur une chaî- ne de laT.N.T. C’est devenu une marque, il a même des sosies officiels” , indique le Bisontin. Et d’autres sujets d’inté- rêts se profilent déjà sur les mois sui- vants. Celui d’avril sera consacré aux suprémacistes américains, version “maison ultra-blanche” et celui de mai aux progrès technologiques, sans dou- te intitulé “Sommes-nous seuls dans l’univers ?” S’il s’accomplit aujourd’hui dans son rôle de producteur exécutif, Pierre-Oli- vier Labbé garde en tête ses débuts. “Ce que m’a apporté la presse écrite quotidienne était fondamental en termes de rigueur et de réactivité.” Une expé- rience qu’il a capitalisée pour son sevra- ge internet, diffusé en 2015 sur Canal +, et son contre-pied “Ma vie ubérisée” (enquête sur une vie entièrement pri- se en charge par des applications), dif- fusée un an plus tard sur France 2 via Envoyé spécial, et il ne compte pas s’arrêter là. “Plein de projets sont à l’étude avec d’autres diffuseurs.” n S.G.

lignée, traitait ce 19 février du dictateur nord-coréen Kim Jong-Un. “Avec des images assez dingues. Nathalie Tourret, à la réa- lisation avec Julien Alric, a réussi à l’approcher à moins de 30 mètres.” Et là encore, l’entourage s’ex- prime : réfugiés proches du pouvoir, ancien peintre du régime, copains de clas- se en Suisse… “On a ten- té de savoir s’il était sus- ceptible de déclencher une troisième guerre mondia- le ? Sur fond de Jeux Olym- piques et du rapproche-

Des débuts dans la presse locale.

Pierre-Olivier Labbé revient assez régulièrement à Besançon (photo Canal +).

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