La Presse Bisontine 196 - Mars 2018

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n°196 - Mars 2018

Dix ans d’inscription du patrimoine de l’Unesco

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le Jardin botanique a fermé, le bâtiment place Leclerc en sommeil

Rédemption L’affubler du nom d’ “affaire Mennel” serait donner à ce nouveau scanda- le médiatico-people l’importance qu’il n’a pas. L’auto-exclusion de l’émis- sion-phare de TF1 The Voice de la chanteuse bisontine Mennel montre s’il le fallait encore la nuisance pro- fonde que causent les réseaux sociaux en matière de cohésion sociale. Plus encore que son cousin Facebook où l’argumentaire peut au moins être développé sans limite de caractères, le réseau Twitter confirme sa posi- tion de dépotoir numéro 1 de toutes les bassesses, aigreurs et rancœurs de la société actuelle. Sans parler de la vacuité de la plupart des propos qui y sont échangés. La pauvre apprentie chanteuse a fait les frais de cette machine à broyer à ses dépens dans un déferlement de vio- lences inouï, dépassant de loin la portée des propos qu’elle avait eu la bêtise de diffuser sur le réseau social il y a quelques années. Clouée au pilori avant même d’avoir pu avan- cer une once de justificatif à ses pro- pos d’alors, elle a été renvoyée à ses chères études d’anglais aussi vite qu’elle était apparue sur les écrans une semaine plus tôt. Si les propos de la jeune fille sont évidemment condamnables par la morale, sans doute par la loi, que dire alors de ceux que répandent à longueur de jour- née et sans que jamais ils ne soient inquiétés, les prêcheurs officiels du P.A.F. et autres rappeurs qui, sous couvert de leur statut d’artistes, ins- tillent des propos tout aussi venimeux et ce, en toute impunité. La pauvre gamine ignare, peut-être sous influen- ce, voit ses ambitions ruinées, sans doute à jamais. Comme pour d’autres avant elle, et encore bien d’autres après, le droit à l’oubli et à la rédemp- tion n’existera plus. Plus que le déses- pérant nivellement des idées que charrient ces réseaux sociaux sou- vent utilisés à mauvais escient, c’est la part sombre de l’humanité qui trans- paraît via ce Big Brother caché dans le “cloud”, collabo et délateur insai- sissable des temps modernes. Der- rière la technologie, n’oublions pas qu’il y a l’homme et ses bas instincts, qui ont trouvé là un terrain de jeu sans limites et mortifère. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,A. Borie,Canal +, D. Cesbron - Région,C.H.R.U., J.-C. Sexe -Ville de Besançon,Néolia, F. Passard-Urlacher,S.N.D.R.A.

S i la question du déménagement est réglée, l’avenir des anciens bâtiments du Jardin botanique situés place Leclerc à Besançon demeure incon- nu. “La priorité aujourd’hui est d’éviter les actes de vandalisme. Ce bâtiment, propriété de l’Université, est idéalement placé à Besan- çon, non loin de la gare Viotte, mais il est encore trop tôt pour connaître son avenir” indique Anne Vignot, adjointe au maire en charge de la transition énergétique. L’Uni- versité veut céder cet espace. La ville est prio- ritaire… à condition qu’elle soit intéressée. Le Jardin installé ici depuis 1957 déménage pour réapparaître sous une nouvelle forme sur le campus de la Bouloie à l’horizon 2020- 2021. Il se nommera le “Jardin de la décou- verte”. Objectif : le rendre plus moderne. En attendant, une partie de la collection végé-

tale est abritée à l’Orangerie municipale, rue du Puits à Besançon. Les collections ont pu être hébergées là-bas parce que la Ville qui a réduit la production horticole a gagné de la place. Elle veut notamment faire davantage confiance aux plantes vivaces dans ses mas- sifs. L’ouverture du jardin de la découverte pour- rait intervenir en 2020-2021 dans un bâtiment créé de toutes pièces. L’enveloppe financiè- re pour mener à bien ce projet est de 3 mil- lions d’euros, 1,5 million étant pris en char- ge par l’Université, 1 million par la Ville et 500 000 euros par le Grand Besançon. Des rencontres et des animations dès ce mois-ci sur le site de la Fabrika Sciences (16 route de Gray) sont prévues comme “jardiner autre- ment” le 22 mars ou sur le thème “multiplier ces plantes” le 5 avril. n

C’est à Québec que Jean-Louis Fousseret a officiellement appris l’inscription de Besançon et de ses fortifications au patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco (photo archive L.P.B.).

D ans l’euphorie, en ce 7 juillet 2008, le mai- re de Besançon fraî- chement réélu appre- nait, en direct du Québec où se réunissait l’Unesco, l’inscrip- tion de sa ville et de ses fortifi- cations au patrimoine mondial de l’humanité. Tous les espoirs étaient alors permis concernant la fréquentation touristique de Besançon. Dix ans plus tard, force est de constater que, même si Besançon a gagné des touristes, notamment asiatiques, le label Unesco n’a pas eu l’ef- fet escompté (les 30 % de fré- quentation en plus annoncés), mais le site Vauban a évidem- ment gagné en notoriété. Pour enraciner un peu plus ce label dans les esprits et fêter les dix ans de l’inscription, tou- te une série d’animations sont prévues à partir de ce printemps, jusqu’en septembre. Premier temps fort les 1 er et 2 avril avec le week-end Grand siècle à la Citadelle. Du 1er avril au 15 juillet,

autre temps fort, artistique cet- te fois, avec l’expo “Zoospec- tive, le règne animal” de l’artis- te Mauro Corda, sculpteur animalier de renom internatio- nal. “Du 12mai au 16 septembre, une exposition photo consacrée aux citadelles dumonde et autres fortifications sera également proposée” ajoute Émilie Thivet, la directrice du patrimoine his- torique à la Ville de Besançon. “Le 31 mai, l’appli “Besançon, balade sur les fortifications Vau- ban” sera lancée” complète Sté- phan Raphaël, le directeur de la communication de la Ville. Deux autres expositions - “Guer- re aux démolisseurs” au Musée du Temps, et “C’est quoi le patri- moine mondial ?” à la Citadel- le - compléteront l’éventail des animations dont le point culmi- nant sera le week-end des 7 et 8 juillet avec un son et lumière diffusé sur la façade du musée des beaux-arts. Tous les détails sur le site http://dixans.besan- con.fr/ n

Portes fermées pour le jardin botanique place Leclerc à Besançon.

La police de sécurité en septembre à Planoise Des renforts de policiers (nationaux)

B esançon a été retenue début février par le minis- tère de l’Intérieur pour tester la police de sécurité du quotidien (P.S.Q.) à Planoise. C’est ce que les autorités appel- lent une “reconquête républi- caine.” 15 à 25 effectifs sup- plémentaires de policiers seront dédiés au quartier. Les renforts sont prévus en septembre pro- chain. D’ores et déjà, un pre- mier témoignage de cette recon- quête arrive dès avril avec l’ouverture d’un commissariat de secteur au 6, avenue du Parc, non loin de la place Cassin. Les habitants pourront déposer plain- te ici par exemple. Besançon est avec Pau la seu- le ville de taille moyenne rete- nue pour accueillir des renforts aux côtés de Paris, Lyon, Mar- seille, Lille, Montpellier, Tou-

louse. L’objectif de cette P.S.Q. est d’être plus visible, partenariale notamment avec la Policemuni- cipale, et qui promet une sim- plification pénale a annoncé le préfet du Doubs Raphaël Bar- tolt. Ces renforts doivent ras- surer la population à l’heure où le rapport de l’État fait état de + 19 % de vols avec violence, + 35 % de la délinquance, + 75%de trafics de stupéfiants. En février dernier, La Presse Bisontine avait révélé le malai- se des policiers municipaux quelques jours après l’arrivée d’un nouveau matériel, le bou- clier. Le syndicat C.F.T.C. demeure critique et réclame un armement de la police munici- pale : “Claironner que l’on va partir en “reconquête républi- caine”, c’est formellement recon-

arrivent à Planoi- se. Ils collabore- ront avec la muni- cipale. La C.F.T.C. demande une négociation sociale au maire.

naître que nombre de quartiers de France ont été perdus ! Et c’est bien le cas du quartier de Planoise à Besançon, L’État est au secours d’un maire qui recon- naît son impuissance et la dan- gerosité de sa ville. Et qui, cepen- dant, persiste à refuser d’armer ses policiers municipaux, dit le syndicaliste Jacques Desoche.

Se féliciter d’avoir été “choisi” et mettre en lumière, dans tous les médias, et dans le même temps considérer que “sa” poli- ce ne doit pas être dotée d’ar- me à feu tient de la position de principe aussi paradoxale que dépourvue de rationalité. Il devient alors clair que la coopé- ration renforcée entre les polices

nationales et municipales, demandée par Gérard Collomb, ne pourra se faire sans une équivalence des moyens de protection et de défense. Et sans une ouverture des négociations sur le volet social et sécuritaire, aucune “coopération renforcée” ne sera envisageable.” n

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