La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans JUILLET-AOÛT 2010 N° 112 2 €

URBANISME p.25 25 habitations à l’hectare dans le Grand Besançon Le futur schéma de cohérence territorial en phase de finalisation, prévoit une densification de l’habitat dans les communes proches de Besançon. Des élus affirment leurs craintes. p.6 et 7 Besançon l’écolo LE DOSSIER DE L’ÉTÉ

MERCUREAUX, MALATE, CITÉ DES ARTS, COURBET… CHANTIERS PUBLICS : QUAND LA FACTURE DÉRAPE ERREURS DE CALCULS, FAILLES DANS LES ÉTUDES, IMPRÉVOYANCE DES ÉLUS

Mise en service dans un an, la voie des Mercureaux aboutira dans un entonnoir.

SAINT-VIT p.28 Entreprise menacée d’expulsion La société Conudep de Saint-Vit - 30 salariés -, pourrait être expulsée manu militari des locaux qu’elle occuperait illégalement. Son gérant esti- me être victime de “violence économique”. Vergers, jardins, vignes, collines, forêt, sentiers… Le titre de “ville verte” décerné à Besançon n’est pas galvaudé. Le point sur les dernières actions engagées en faveur du patrimoine vert. Et plein d’idées pour l’été.

L’ÉVÉNEMENT en p. 6 et 7

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*DU 30 JUIN AU 3 AOUT 2010

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

Gros mots Si la France est en émoi depuis la mi- juin, ce nʼest pas à cause de lʼélimination prématurée de son équipe nationale dans le Mondial de football. Après tout, la Terre ne tourne pas autour du bal- lon rond, ce sport nʼest finalement quʼun jeu et vu le niveau lamentable des tri- colores depuis quatre ans, cet échec- là nʼest pas une surprise. Non : lʼissue catastrophique de ce Mondial sud-afri- cain pour la France a mis en lumière aux yeux du monde entier les dérives dʼune société tout entière. Et cette équi- pe de France en est hélas le reflet écla- tant. Rendons-nous compte que cʼest un des socles de la République fran- çaise quʼont fait vaciller les irrespon- sables jean-foutres tricolores. Cela par plusieurs attitudes : une inadmissible nonchalance sur le terrain, un mépris froid de lʼautorité, une violence verba- le que lʼon croyait cantonnée aux ban- lieues les plus perdues, une suffisan- ce et une morgue effroyables, enfin une impression extraordinaire dʼimperméabilité au drame qui les entou- raient, sorte de déshumanisation cris- tallisée dans la seule image dʼun Anel- ka, drapé en Dark Vador hilare errant dans les couloirs dʼun aéroport au moment de son renvoi. Estomaquée, la France se rendait compte que son équipe était peut-être à lʼimage du pays. Et cʼest bien cette image-là qui fait froid dans le dos et qui renvoie à leurs res- ponsabilités les plus hautes instances du pays. On pourra bien trouver des fusibles dans cette mascarade - Dome- nech, Escalettes et consorts - mais cette descente aux enfers africaine est plus lʼéchec dʼun système français tout entier où les valeurs essentielles ont fondu avec la lente dérive dʼun État qui a érigé en règles le consensus, le lais- ser-aller, la tolérance de façade, le nombrilisme, lʼindulgence et le laxis- me, au nom dʼune liberté ou dʼune sup- posée émancipation de lʼindividu. Inter- rogez aujourdʼhui les éducateurs sportifs du Grand Besançon, eux qui ont reçu en héritage les clés dʼune éducation que dʼaucuns qualifieraient de “dépas- sée” : ils pleurent de voir que leurs gamins, éblouis ou aveuglés par lʼaura artificielle de leurs idoles multi-mil- lionnaires, sont tentés aujourdʼhui de fouler au pied ces valeurs. Le respect, lʼautorité, lʼhumilité, lʼabnégation et même la soumission ne sont pas des gros mots. Osons le réaffirmer… et bon été à tous. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juillet 2010 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine,Assemblée Natio- nale, association et organisateurs, C.A.G.B., François Ver- denet, Ville de Besançon (E. Chatelain - J.-C. Sexe).

INTERVIEW

Après l’échec des Bleus en Afrique du Sud

“Domenech peut s’exiler au Zimbabwe”

François Verdenet (ici en Afrique du Sud) a été contacté par des agents de joueurs et des cadres de la fédération pour livrer des infos sur le “drame” des Bleus.

L a Presse Bisontine : Comment l’équipe de France a-t- elle pu arriver à une telle déchéance au point d’être la risée du monde entier ? François Verdenet : C’est à force d’être renfermée sur elle-même. C’est un peu l’image d’une meute d’animaux où les joueurs ont commencé à se bouf- fer entre eux puis ont fini par bouffer Domenech. L’ambiance a été pourrie par certains. L.P.B. : Est-ce Ribéry le caïd à l’origine de la fronde ? F.V. : Ribéry comme caïd, le raccourci est bien trop facile. Le responsable, c’est Domenech et ça fait plus de six ans que nous le disons à France Foot- ball. Comme quoi nous ne nous sommes pas trom- pés… même si j’aurais préféré le contraire. Pour l’anecdote, lorsqu’il est arrivé à la première confé- rence du Mondial, sa première phrase devant plus de 300 journalistes fut la suivante : “On se dépêche, car j’ai faim et je pense que vous aussi.” Pire, il envoyait des textos en pleine conférence. La pres- se étrangère n’en croyait pas ses yeux ! des Bleus. Quasiment “ du reportage de guerre” image ce Bisontin d’origine. Envoyé spécial pour le bi-hebdomadaire France-Football en Afrique du Sud, François Verdenet a vécu en direct le “fiasco”

F.V. : C’est lui qui a choisi de couper l’équipe de l’extérieur, de choisir des camps retranchés, de multiplier les allers-retours en bus, en avion. Nous les journalistes, nous avons passé 35 heures en avion en 3 semaines ! C’est lui qui a donné le bras- sard à Évra et non à Gallas, premier motif de ten- sion. C’est lui qui a mis à l’écart Henry, le doyen de l’équipe de France et mis Valbuena à la place. La préparation physique n’était pas bonne et les joueurs réclamaient un contact avec l’extérieur, comme Évra. Domenech, c’est une coquille vide qui a toujours fait écran de fumée grâce à sa com- munication mais derrière, il n’y a rien du tout. Si

L.P.B. : Les propos d’Anelka sont terribles… F.V. : Il n’aurait jamais eu de tels propos envers Ancelotti - manager de Chelsea - mais je suis heu- reux que cette phrase soit sortie car elle justifie ce que l’on a écrit depuis longtemps. Domenech n’a jamais été respecté. L.P.B. : Comment avez-vous vécu les rebondissements (phra- se d’Anelka, pétage de plomb de Duverne, démissions) ? F.V. : En exagérant, c’était du “reportage de guer- re” car les infos arrivaient de partout. Gérard Houllier et des agents de joueurs m’appelaient pour savoir ce qui se passait au sein même de l’équipe ! Ils n’avaient aucune info. L.P.B. : Quels furent les commentaires de vos confrères de la presse étrangère ? F.V. : Un Italien m’a dit : “ S’il se passait chez nous la même chose, les joueurs ne pourraient plus ren- trer au pays.” C’est la honte. L.P.B. : Comment l’équipe peut-elle se reconstruire ? F.V. : C’est l’année 0 du foot français. La grande chance de Laurent Blanc (le futur sélectionneur) est qu’il va pouvoir tout raser et tout reconstrui- re. Il faudra du temps. L.P.B. : Et Domenech dans tout ça ? F.V. : Je n’irai pas pleurer sur son sort. Qu’il aille trouver l’asile sportif au Zimbabwe. L.P.B. : Que penser de l’intervention des politiques, Roselyne Bachelot en tête ? F.V. : C’est lamentable. Roselyne Bachelot a dû apprendre pendant la coupe du Monde que le bal- lon était rond. C’est facile de demander un audit maintenant alors que ça fait plusieurs années que nous pointions les erreurs.

en 2006 nous sommes allés en finale, c’est grâce à Zidane, Viei- ra, Makelele. Ils avaient dit à Domenech comment il fallait jouer : en 4-2-3-1. Ce sont eux qui avaient pris les clés. L.P.B. : Avez-vous parlé avec le sélec- tionneur durant la préparation ou durant le Mondial. Ces 23, sont-ils des enfants gâtés comme on a pu le lire, l’entendre ? F.V. : Je n’ai jamais parlé avec Domenech. Je ne crois pas que les Français soient plus gâtés que les joueurs italiens. L.P.B. : Quels éléments ont lancé la muti- nerie ? Gourcuff cristallisait-il les ran- cœurs ? F.V. : Gallas, Abidal et Malouda sont les premiers frondeurs. Évra et Ribéry ont suivi. Ces joueurs n’ont plus rien à perdre, alors ils ont parlé. Pour Yohann Gourcuff, il a été jalousé mais c’est aussi à lui de tenter de s’intégrer.

“C’est l’année 0 du foot français.”

Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : Domenech, c’est le fautif selon vous. Expliquez-nous.

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

Alain Joyandet acculé par le Canard

L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

Cʼ est le ministre Éric Woerth qui atti- rait récemment sur lui tous les pro- jecteurs avec la retentissante “affai- re Bettencourt”. Mais dans son sillage, plusieurs autres membres du gouvernement ont été interpellés par la presse récemment, dont Alain Joyandet. Le Canard Enchaîné, dans deux de ses récentes éditions, reproche au conseiller régional U.M.P. dʼavoir utilisé un permis de construire illégal pour pré- tendre réaliser des travaux dʼextension dans sa maison secondaire située à Grimaud (golfe de Saint-Tropez). Une semaine après cette révélation dont Alain Joyandet sʼest défendu sur lʼantenne de France 3, lʼhebdomadaire satirique en remettait une couche, acculant le secrétaire dʼÉtat. Petit détail croustillant : le jour de la sortie du Canard, un proche du maire de Grimaud faisait le tour de la commune pour acheter tous les exemplaires de lʼhebdomadaire… Dans cette affaire, le maire de Grimaud, U.M.P. comme Alain Joyandet et par ailleurs

voisin de quelques dizaines de mètres du secrétaire dʼÉtat, avait pourtant été alerté par ses services de lʼirrégularité dudit per- mis de construire. Cette nouvelle affaire, après le coût dénon- cé du jet privé qui avait emmené M. Joyandet en Martinique en mars dernier, vient enco- re ternir lʼimage de ce dernier qui avait pour- tant fait de la transparence, de lʼhonnêteté et de la rigueur les thèmes majeurs de sa

campagne lors des dernières régionales. Alain Joyandet avait affirmé ne pas vouloir porter plainte contre le Canard. Or, la veille de la parution de lʼhebdomadaire, le secré- taire dʼÉtat avait fait porter - par coursier - au siège du journal parisien une lettre le menaçant de “très sévères poursuites.” Au final, cʼest Alain Joyandet qui a fini par plier et sʼest résolu à renoncer à ce fameux per- mis de construire.

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Un nouveau magazine inter-générationnel

Le secrétaire d’État a finalement renoncé à son permis de construire.

Cʼ est la tranche des 40- 80 ans que lʼéditeur jurassien Benoît Che- vrier vise avec son nouveau magazine trimestriel “Partici- pe présent”, notamment diffu- sé à Besançon (5,50 euros, 60 pages). Tiré à 5 000 exem- plaires, ce magazine vient dʼêtre distingué par le prix régional Talents 2010, le 15 juin dernier à Besançon. Avant même sa diffusion en kiosque, le maga- zine, qui était encore gratuit, comptait déjà 800 abonnés. Santé, social, métiers du grand âge et du médico-social, ser- vices à la personne ou à domi- cile, éco-bio, habitat et déve- loppement durable, sujets de sociétés et loisirs, “Participe présent” aborde le fond de ces sujets dʼactualité. Même si le magazine pèche un peu par sa forme - la mise en page gagnerait à plus de clarté -, cʼest bien le fond qui prévaut. Ce support veut sʼimposer com- me le “lien social entre les générations” , il est fait pour favoriser “la lutte contre l’isolement” selon son créa- teur. Une initiative à encoura- ger.

Six entreprises au palmarès de l’A.R.D.

A ssistance plutôt clairse- mée et absence totale (à lʼexception de Denis Sommer qui préside le conseil de surveillance de lʼagence) du moindre conseiller régional de Franche-Comté à la der- nière assemblée générale de

lʼA.R.D. le 9 juin dernier, agen- ce pourtant financée en gran- de partie par la Région (2 mil- lions dʼeuros par an de budget). Dans un contexte de crise, lʼagence régionale tirait son bilan dʼune année écoulée. À son actif, six projets dʼinstallation

dʼentreprises qui se sont concré- tisés en 2009. La Franc-Com- toise dʼossature bois, implan- tée à Sauvigney-lès-Pesmes (9 emplois), lʼentreprise Def-Tec à Bourguignon (10 emplois), Qua- li Call Center, un centre dʼappel à Besançon (25 emplois), Noma-

dic Green, Cévéo à Bellefon- taine (10 emplois maintenus) et F.A.M. Quantya avec 20 emplois potentiels à la clé. En cette période tendue, lʼA.R.D. a tenté dʼaméliorer ses perfor- mances. Il lui faut désormais 16 jours pour répondre à un projet contre 30 jours en 2008. Lʼagence a étudié 244 projets en 2009, fait 97 offres (contre 38 en 2008). Six dossiers ont donc abouti et 17 projets sont en cours de négociation par les 17 salariés de lʼagence. Sur le plan européen, le nombre dʼinstallations dʼentreprises étrangères a chuté de 40 % entre 2008 et 2009. Et sachant que la France a attiré 12 % des projets internationaux et que sur les 640 installations dʼentreprises étrangères en France, trois régions se sont partagé la part du lion (Ile-de- France avec 30 %, Rhône-Alpes 14 % et P.A.C.A. 9 %), il reste peu de places pour la petite Franche-Comté.

Benoît Chevrier, concepteur de ce nouveau magazine, a reçu le prix régional Talents 2010 le 15 juin dernier.

Vincent Donier, directeur de l’A.R.D. Franche-Comté.

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BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

Les autres bien en vente - Bureaux rue de la Préfectu- re (en mauvais état - 20 000 euros) - Appartement place Payot (300 000 euros) - Logement et bureaux, 26 avenue de lʼObservatoire (ces- sion en 2012) - Centre de documentation pédagogique au 5, rue des Fusillés (prévision de cession en 2014) - Bureaux au 83, rue de Dole (cession en 2011) - Ex-locaux de la D.I.R.E.N. au 7, rue de Pontarlier - Bureaux de la D.R.A.C. au 31, rue de la Préfecture (ces- sion en 2011) - Direction Jeunesse et Sports 27, rue Alferd-Sancey - Bureaux à Miserey-Salines, rue des Salines (D.R.I.R.E.) - Pirey - Terrains (défense) Pour connaître la superficie, lʼétat des bâtiments, le prix de vente : Direction générale des finances publiques trésorerie générale du Doubs - 63, quai Veil-Picard 25030 Besançon CEDEX. Tél. : 03 81 47 24 24 ou http://www.budget.gouv.fr/cessi ons/previsions/25.htm

ÉCONOMIE L’état fait son déballage Appartements de l’État à saisir L’État vend ses biens à l’image de plusieurs appartements et bureaux à Besançon. Exemple d’un bien de 185 m 2 jadis occupé par un haut fonctionnaire. L’appel d’offres est fixé à 300 000 euros. Prendre exemple sur l’Italie Un vendeur usurpateur ? “L’état vend des biens qui ne lui appartiennent pas” s’emporte le M.F.C. de Jean-Philippe Allenbach. L e Mouvement Franche-Comté (M.F.C.) présidé par Jean-Philip- pe Allenbach se dit “indigné de voir l’État envisager, sans gêne et sans vergogne, de vendre sur le marché privé 1 700 immeubles dont une quarantaine situés sur le territoire de la Franche-Comté qui ne lui appartiennent pas vu qu’il ne les a jamais payés.” Le mou- vement veut porter plainte pour tentative dʼescroquerie. “Pour le moment, je récolte les pièces” dit en substance Allenbach, qui se décrit comme le défenseur des Comtois. Pour le M.F.C., si lʼétat nʼa plus besoin de certains immeubles, il nʼa quʼà les rendre aux Régions qui pourront ensuite les louer ou les revendre afin de pouvoir renflouer leurs propres caisses, tout com- me en Italie, où lʼétat a décidé, par une loi de mai 2009, de rendre gratuitement aux Régions 10 000 immeubles qui lui appartenaient. Le M.F.C. appelle le Conseil régional de Franche-Comté à pro- tester énergiquement contre ce qui sʼapparente à un délit de “détournement de biens” et à réclamer de lʼétat quʼil reverse à la Franche-Comté toute somme encaissée par lui pour la vente de biens publics situés sur son territoire. À suivre.

L’appartement place Payot est vendu par l’état. Il était occupé par un haut fonctionnaire du ministère du Budget.

P our renflouer ses caisses, l’État se sépare de quelques-uns de ses biens immobiliers. Parfois de très beaux logements, plus souvent d’anciens bureaux défraîchis voire des taudis inoccupés depuis nombreuses années, ce sont ain- si près de 1 700 immeubles ou bureaux qui seront vendus sur le territoire français. Besançon n’échappe pas à la règle avec la vente d’ici à la fin de l’année de logements rue de Pontarlier, place Payot, avenue de l’Observatoire et de bureaux rue de la Préfecture, rue Xavier- Marmier ou rue Alfred-Sancey. Avis aux acquéreurs…Ces ces- sions qui ont débuté en 2010 se poursuivront jusqu’en 2013 sous la forme d’appel d’offres et non pas d’enchères. Pour y répondre, rien de plus simple.

Bref, si vous êtes intéressé par l’ancien appartement occupé par un haut fonctionnaire du Budget au 1, place Payot, à vous de proposer un prix. Il peut être inférieur à celui indiqué au préa- lable par France-Domaines mais la garantie de remporter la mise semble faible. Ainsi, si l’appartement de 185m 2 jadis occupé par un haut fonc- tionnaire du ministère du Bud- get vous a tapé dans l’œil, vous devrez au minimum débourser 300 000 euros. Construit dans un immeuble datant de 1943, composé de 7 pièces, 2 salles de bains, W.-C., cuisine équipée et de 2 caves, cette propriété est peut-être la vôtre. Des terrains sont également mis en vente à Miserey-Salines et Montfaucon, mais aucun n’est constructible. E.Ch.

Le candidat - soit un particu- lier ou une société - fait une offre d’acquisition en envoyant sous pli cacheté une candidaturemen- tionnant l’adresse du bien à la direction régionale des finances publiques de Franche-Comté et du département du Doubs. La seule condition est d’être cer- tain de pouvoir payer comptant. Ensuite, “Fran- ce-Domaines”

“5 % de frais d’enregistre- ment.”

ouvrira les enve- loppes et cédera le logement ou le terrain au plus offrant. Concer- nant la vente, il n’y a pas de frais de notaire à pré- voir mais des frais d’enregistrement d’environ 5 %.

19, Chemin du Fort Benoît 25000 BESANÇON

Immeuble conforme au label THPE (Très Haute Performance Energétique)

Garantie financière d’achèvement assurée par le Crédit Agricole de Franche-Comté

BUREAU DE VENTE : Mardi, jeudi, vendredi de 15h à 18h Résidence Le Montana 128, rue de Belfort • 25000 Besançon • Tél. 03 81 80 63 56

30, rue Denis Papin - B.P. 35 - 25301 Pontarlier cedex• Tél. 03 81 46 71 87 • Fax03 81 39 11 17

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

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CHANTIERS PUBLICS : QUAND LA

L’heure est aux économies au plus sommet de l’État. On rogne sur les frais de fonctionnement des ministères, on supprime les chasses présidentielles, on réduit les logements de fonction… Poudre aux yeux disent certains, ces mesures de rigueur souhaitées par le président de la République sont censées faire économiser quelques centaines de millions d’euros par an. Cet “arbre” médiatisé à outrance cache en fait la vraie “forêt” des dépenses et des gaspillages en tout genre qui plombent les comptes publics. Vu sous l’angle local, c’est dans la gestion des gros dossiers d’investissement que le dérapage des dépenses est le plus criant. À tra- vers quatre exemples en pleine actualité, La Presse Bisontine illustre à sa manière le grand écart qui existe parfois entre les discours de bonne gestion des deniers publics et la réalité des chiffres. Alors erreurs de calculs, failles dans les études, imprécision des services ou imprévoyance des élus ? Un peu de tout cela à la fois sans doute. Dérapage des chantiers : la preuve par quatre.

Avoir voulu garder à tout prix le bâtiment en briques de la future Cité des Arts alourdirait encore la facture de 3,5 millions d’euros.

ORNANS

Polémique entre gestionnaires 9 millions d’euros… et la moitié des Courbet ? À un moment où il investit 9 millions

je milite pour une chose : nous sommes là pour défendre l’aura de Courbet et le développement de l’art. Quand je fais une expo- sition à Barcelone ou à Saint-Domingue, elle contribue aussi à la notoriété du musée Courbet d’Ornans. Une fois encore, je suis d’accord pour que nous prêtions des œuvres, mais je suis opposé à ce que nous les laissions en dépôt” ajoute M. Fernier. La position que semble prendre l’Institut Courbet indigne Jean- Louis Simon qui a pris ses distances vis-à-vis de cet organisme suite au contentieux judiciaire qui l’a opposé à lui et qui lui a pourtant donné raison. “Cette position fragilise le musée Cour- bet d’Ornans qui ne va peut-être fonctionner qu’avec la moitié des œuvres” déclare celui qui est aussi président du comité d’éthique. Un élément pourrait mettre tout le monde d’accord : il s’agit du rapport de la Chambre régionale des Comptes qui devrait être rendu public dans les prochaines semaines. À la demande du Conseil général, la C.R.C. a contrôlé l’Institut Courbet grasse- ment subventionné par le Département (jusqu’à 400 000 euros par an). Le document en préparation pourrait fournir des argu- ments de premier choix à Claude Jeannerot pour négocier la futu- re convention de mise à disposition des œuvres. Le président a d’ailleurs décidé de suspendre le versement des subventions à l’Institut tant que la Chambre des Comptes n’a pas rendu ses conclusions. Si l’Institut Courbet s’est constitué le patrimoine pictural dont il dispose, c’est aussi grâce à l’aide financière de la collectivité. À ce seul titre, il n’est pas improbable que le Département exi- ge que le musée puisse jouir comme il l’entend d’au moins une partie des œuvres qui appartiennent à l’Institut Courbet. T.C.

du maître, au motif que ceux-ci voyagent d’une exposition à l’autre pourrait bien faire grincer des dents les contribuables du Doubs. “Il y a quatre ans, nous avons fait une exposition au Japon qui a duré cinq mois. Tous les jours, nous faisions face à des critiques du public qui s’étonnait du peu d’œuvres présentées à Ornans” prévient Jean-Louis Simon, secrétaire de l’Institut Courbet, démis de ses fonctions de façon cavalière, réhabilité à ce poste par déci- sion de justice, qui vient de créer l’association “Chez Courbet”. Pour donner au musée Courbet sa consistance et par là même se mettre à l’abri de critiques éventuelles, Claude Jeannerot, le président du Conseil général souhaite qu’une convention de mise à disposition des œuvres soit signée entre la collectivité et l’Institut. “Cela me semble impératif par rapport à l’esprit du projet. Je serais attaché à ce que les 10 œuvres majeures que possède l’Institut soient mises en toute priorité à disposition du musée, et ne puis- sent pas faire l’objet d’une quelconque autre utilisation. Je suis certain que l’Institut fera cet effort” estime Claude Jeannerot.

L es travaux se poursuivent. Dans un an, le nouveau musée Courbet ouvrira ses portes à Ornans. Mais alors combien de tableaux signés du maître seront accrochés au mur de ce prestigieux écrin culturel de 9 millions d’euros dédié au peintre, réalisé par le Conseil général du Doubs ? A priori , elles devraient toutes être là, les 53 toiles de Gustave Courbet, visibles actuellement pour une partie d’entre elles à la Saline Royale d’Arc-et-Senans dans le cadre de l’exposition “Cour- bet, Proudhon l’art et le peuple”. Le Département est proprié- taire de 25 tableaux, l’Institut Courbet en possède autant, la Vil- le d’Ornans en a deux dont “le Château de Chillon”, une œuvre majeure, tandis que la commune de Saules en détient un. Si le public est d’ores et déjà assuré de découvrir les toiles qui appartiennent au Conseil général lorsqu’il se rendra au musée, la présence des tableaux que possède l’Institut Courbet risque d’être plus aléatoire. Cet organisme créé pour animer le musée a bien l’intention de continuer à faire tourner ses œuvres à tra- vers le monde quand bon lui semble au gré des sollicitations. Cette position gêne le Conseil général qui a fait de Courbet un élément majeur de sa politique culturelle. Or, un musée Cour- bet, coûteux, dans lequel il manquerait la moitié des tableaux d’euros dans le musée Courbet, le Conseil général du Doubs veut que l’Institut Courbet laisse à résidence une partie des tableaux dont il est propriétaires. Désaccord en vue.

Jean-Jacques Fernier, le vice-président de l’Institut Courbet, marque un temps de réticence à cette idée. “Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas de ter- rain d’entente avec le Conseil général. Tout cela doit être défini et se faire dans une politique d’amitié au bénéfice de l’art en Franche-Comté” dit-il d’emblée. Un accord, oui, mais pas à n’importe quelles condi- tions. “Chacun doit rester dans ses obligations. Il est normal que nous prêtions des œuvres, mais nous ne les laisserons pas en dépôt.” Au-delà de la nuance sémantique, il semblerait que le dépôt implique une notion de durée importante pendant laquelle l’Institut ne pourrait pas jouir pleine- ment de l’utilisation des œuvres de Courbet. “Moi

“Cette position fragilise le musée Courbet.”

Le musée départemental Courbet ouvrira ses portes dans un an.

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TAUX DE RÉUSSITE 2010 BTS AG PME PMI : 89 % BTS CGO : 80 % BTS SP3S : 93 %

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FACTURE DÉRAPE

SP3S : Services et Prestations des Secteurs Sanitaires et Sociaux EEC : Études et Économie de la Construction AG : Assistant de Gestion PME-PMI

CGO : Comptabilité et Gestion des Organisations ASSURANCES MUC : Management des Unités Commerciales

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Cité des Arts

46 millions d’euros… et aucune idée du budget de fonctionnement Le budget réel de la Cité des Arts est en partie tronqué puisqu’on ne sait encore rien de son coût de fonctionnement. Les élus redoutent que cet élément fasse exploser la facture.

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3,5 millions d’euros… au lieu de 850 000 Ce n’est pas l’intérêt de la passerelle qui est discuté mais son prix. D’une estimation de départ inférieure à 1 million d’euros, l’addition finale est près de quatre fois supérieure. BESANÇON Passerelle de la Malate

“J e ne sais pas et je n’arrive pas à savoir” s’inquiète Robert Sterpourjine. Le mai- re de Pirey n’est pas le seul élu de la communauté d’agglomération à s’interroger sur le budget de fonctionnement de la future Cité

Sur ce point, c’est donc la grande inconnue, pas la moindre prévision, pas même une estimation globale. “La raison est qu’à ce stade du projet on ne sait pas encore comment sera gérée la Cité des Arts” avoue-t-on à l’Agglo. La seule indica- tion dont on dispose vient du Conservatoire de Musique qui quittera la place de la Révolution pour s’installer avenue Gaulard. En 2010, son coût de fonctionnement est de 4,6 millions d’euros (il emploie une centaine de professeurs). Il n’y a qu’à espérer maintenant que ce lieu cul- turel ne se révèle pas être un gouffre financier à long terme, ce qui pour l’instant, à l’exception de quelques élus soucieux du respect des deniers publics dans une période de disette et de la san- té financière de l’Agglo qui vient d’approuver le Tram, ne semble chagriner personne. T.C.

desArts dont on ne sait rien actuel- lement. Ce projet culturel en construction au bord du Doubs, qui devrait contribuer au rayon- nement de la capitale régionale, va coûter 46,4 millions d’euros T.T.C. en investissement seule- ment. Ensuite, il faudra bien le faire tourner. Dès que la Cité des Arts imaginée par l’architecte Kungo Kuma ouvri- ra ses portes en 2013, son fonc- tionnement aura lui aussi un coût.

“Je n’arrive pas à savoir.”

160 millions… pour arriver dans un entonnoir BESANÇON Mise en service juin 2011 Les automobilistes peuvent craindre que des bouchons subsistent à Beure aux heures de pointe et ce, malgré l’ouverture de la 2 x 2 voies, dite Voie des Mercureaux. Explications.

L a passerelle de la Malate est un exemple du genre d’erreurs que les élus de la communauté d’agglomération n’aimeraient pas voir se reproduire trop sou- vent. La construction de ce pont qui enjam- be le Doubs va finalement coûter 3,56 mil-

Le site de la Malate imposait un certain nombre de contraintes techniques qui n’ont pas été prises en compte au départ.

lions d’euros T.T.C., alors qu’en 2002 le projet avait été évalué à moins d’1 million d’euros. L’explication : une estimation initiale trop approximative fournie par les services d’une C.A.G.B. naissante qui s’était appuyée sur l’exemple de Dole. Or, c’était sans compter sur l’intervention dans le projet de l’architecte des bâtiments de France et de V.N.F. (Voies Navigables de France) dont les exigences sont venues alourdir la note. Pour cou- ronner le tout, il a fallu se plier aux recommandations de l’État dans le cadre du

L a Voie des Mercureaux sera mise en service en juin 2011. Mais on le sait déjà, elle ne résoudra pas toutes les difficultés de circulation et en particulier à Beure, là où la route s’achève en entonnoir. Il est probable que les bouchons subsistent au giratoire de la R.N. 83 et des Mercureaux. Renseignements pris auprès de la Direc- tion Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, des feux de circulation routière devraient donc être installés pour réguler le trafic. Les usagers de la route devront donc se contenter de cette solution tant que le contour- nement de Besançon ne sera pas achevé. Ce n’est pas pour demain puisque le tron- çon entre Beure et Micropolis n’est pas enco-

plan de prévention des risques d’inondations (P.P.R.I.). “Il y a eu 25 versions techniques du projet à partir du cahier des charges pour essayer d’obtenir malgré tout le meilleur prix” se souvient Jean-Pierre Taillard, vice-prési- dent de l’Agglo qui a suivi ce dossier. Et voilà comment d’une simple passerelle modeste de 100 mètres on passe à un pont de 300 mètres si l’on intègre les rampes d’accès (85 mètres rive gauche et de 100 mètres rive droites). À l’époque, ce dérapa- ge avait paraît-il amené Jean-Louis Fous- seret à procéder à quelques mises aux points avec les services de la C.A.G.B. Pour Jean-Pierre Taillard, il faudrait que cette affaire puisse servir de leçon. “Pour cela, il faudrait qu’il y ait à l’agglo des per- sonnes capables de dresser une évaluation rapide et précise des projets avec un chiffra- ge de l’opération à 15 % près.” Attendons de voir. T.C.

Les automobilistes qui vien- nent du plateau de Saône emprunteront la 2 x 2 voies mais n’échapperont pas à d’autres feux de circulation.

re budgétisé, l’Agglo, le Conseil général et le Conseil régional qui font partie des principaux financeurs accu- sant l’État de se désengager. Et dire que 230 millions d’euros vont être engloutis par le tram ! D’accord, ce ne sont pas les mêmes budgets, mais allez expliquer cela à un automobiliste qui ronge son frein dans les bouchons. Néanmoins, le tram et le

Des feux tricolores en projet.

contournement de Besançon inachevé par- tagent un même problème : le giratoire de Micropolis qui est un point noir de la cir- culation bisontine. La situation ne risque pas de s’améliorer puisque le tram va tra- verser le giratoire pour passer sous le pont de Micropolis. Là encore, des feux de cir- culation seront installés pour permettre la cohabitation entre les voitures et le tram. L’Agglo promet que l’arrivée du tram ne

posera pas de difficultés majeures, des amé- nagements sont programmés pour facili- ter la circulation dans ce secteur. Un bud- get d’1 million d’euros a été voté pour passer en 2 x 2 voies la Nationale 273 qui file sur Beure, mais juste à hauteur de Micropo- lis. Pour le reste, cette voie des Micro- techniques finira en entonnoir entre Micro- polis et Beure… T.C.

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BESANÇON

Pour payer moins, il faudra mieux trier

Poids et prix des déchets en question La Confédération nationale du logement craint notamment que l’habitat collectif et les locataires pauvres soient les grands perdants du paiement au poids. La C.A.G.B. répond, point par point.

Dès 2012, les habitants du Grand Besançon payeront leurs ordures ménagères au poids.

“Chacun pourra contrôler sa facture” Jean-Pierre Taillard, vice-président de la C.A.G.B. en charge des ordures ménagères, répond aux inquiétudes. Il apporte des solutions pour que le collectif ne soit pas lésé.

L a Confédération Nationale du Loge- ment (C.N.L.) s’inquiète de la nou- velle organisation du ramassage des ordures ménagères et du projet de paiement au poids qui pourrait, selon elle, “augmenter le prix des charges pour le loca- taire” d’ici 2012, date à laquelle près de 200 000 foyers de l’agglomération du Grand Besançon passeront à cette redevance. Elle a fait des simulations : “Combien coûtera le ramassage des ordures à un couple avec 2 enfants habitant une maison individuelle à Planoise, dans un logement collectif de la rue de Savoie ou rue Battant ?” s’interroge

lectif (punition collective !). Les gardiens ont un rôle autrement important que de gérer perpétuellement les locaux poubelles, ce qui semble mésestimé. En ce qui concer- ne les emballages et suremballages, toute la charge doit reposer sur les usagers et la C.A.G.B. ne prévoit rien en direction des producteurs et distributeurs pour éliminer ces déchets à leur niveau. L’inquiétude en ce qui concerne les dépôts sauvages ne recueille aucun écho” s’emporte la confé- dération. Autre point de désaccord, “le refus des élus de considérer la situation sociale des usa- gers. Comment éviter que les plus pauvres et les plus mal logés soient ceux qui paie- ront le prix d’un dispositif nouveau ?” Elle attire l’attention sur le fait que dans de nombreux immeubles, ce sont les pro- priétaires qui interviennent (gardienH.L.M. ou entreprise privée) pour sortir les pou- belles et non les personnels de la ville. Le service n’est donc pas le même. Les rendez-vous et réunions de concerta- tion vont s’enchaîner : le projet va passer en commission élargie où les réflexions quant à une future grille tarifaire seront évoquées. À suivre. E.Ch.

Surlʼaugmentationdescharges. “C’est faux…sauf si tout lemonde semoque du tri. Pour voir sa facture rester la même, voire diminuer, il suffit par exemple de ne pas jeter son bocal de cornichons à la poubelle mais dans le bac à verre. Lorsque l’on est au 5 ème étage, on a parfois tendance à tout jeter dans sa poubelle car le bac à verre est loin.On va mettre plus de bacs de tri pour le verre au pied des immeubles pour que le logement collectif ait les mêmes chances que le pavillonnaire.” Coût de la facture ? “Je ne sais pas encore combien je paierai ou ce que mon voisin paiera.Cela doit être voté. Les ordures ménagères sont un bud- get annexe qui doit être équilibré en recette et dépense”. Redevance injuste pourleslocataires pauvres. “ Les ordures ne sont pas

un impôt et ne prennent pas en comp- te les conditions de ressources. Elles fonctionnent comme l’eau ou l’électricité :que vous habitiez à Saint- Ferjeux ou Rancenay, le prix est le même si c’est dur à dire. Les per- sonnes en difficulté financière sont demandeuses de cette redevance : elles veulent contrôler leur facture. Avec ce système, elles le pourront, à l’inverse d’autres systèmes (abon- nement internet…)”. Le ramassage aupieddesimmeubles serait moins cher. “C’est en partie faux.Le traitement des déchets repré- sente 60 % de la facture, le reste (40 %) est les taxes, l’incinération et le transport. Ramasser en ville n’est pas moins coûteux que plus loin, en périphérie.” Sur les emballages en grande sur- face . “Nous demandons aux

enseignes de mettre à la sortie des magasins des tables de désembal- lage. C’est une obligation du Gre- nelle.” Descomposteursenpieddʼimmeuble. “Un pavillon est avantagé car il peut utiliser un composteur. Pour que le collectif ait les mêmes chances, nous créerons des composteurs de pied d’immeuble.” Suivi de facture. “Un dispositif sur Internet pour suivre directement sa production d’ordures ménagères va être instauré.” Objectifs. Passer de 161 kg de déchets par habitant et par an (en 2008) à 104 kg pour lʼhabitat individuel (en 2014). Pour le collectif : de 200 kg/an à 176 kg. “Ces objectifs sont facile- ment atteignables” conclut Jean-Pier- re Taillard.

la confédération qui consi- dère que le ramassage dans le logement social locatif collectif doit être considéré comme une charge moins lourde que dans l’habitat dispersé et individuel. La C.N.L. constate qu’aucune solution n’est envisagée en ce qui concerne les problèmes liés à l’habitat collectif : “Le tri sélectif non effec- tué sera payé par le col-

“La C.A.G.B. ne prévoit rien en direction des producteurs.”

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SANTÉ

Le nouveau plan cancer se dessine La chimio de Saint-Vincent transférée à Minjoz La clinique Saint-Vincent à Besançon n’a plus de service oncologie depuis le 30 juin. Les lits de cancérologie sont transférés au C.H.U. Jean-Minjoz.

D epuis le mercredi 30 juin, la clinique Saint-Vincent de Besançon ne soigne plus les patients atteints de cancer mais réali- se toujours des opérations de chirurgie-cancérologie. La chi- miothérapie et les soins pal- liatifs ont en effet été transfé- rés au centre hospitalier

universitaire de Besançon pour des raisons d’organisation sani-

regroupement de petites cli- niques du centre de Besançon. Depuis le mercredi 30 juin, l’établissement médico-chirur- gical voit donc ses lits transfé- rés au C.H.U. après en avoir fait la demande auprès de l’Agence régionale de santé (A.R.S.) “qui a accepté le transfert” rapporte le docteur Marie-Jeanne Chou- lot, conseillère technique à

l’A.R.S. Le personnel a été redéployé : les deux médecins de Saint-Vin- cent exercent désormais au C.H.U., les infirmières du ser- vice replacées en interne à la clinique, les préparatrices en pharmacie restent à Saint-Vin- cent. Les patients anciennement soi- gnés à la clinique le seront désor-

taire et des argu- ments tech- niques. Près de 3 000 séances de chimiothérapie par an étaient réalisées dans cet établissement né en 1992 du

Le personnel a été redéployé.

Si les salariés de la clinique font grève, ce n’est pas pour le transfert de la chimiothérapie à Minjoz mais pour un meilleur salaire.

mais à Minjoz pour une durée d’un an et demi, après quoi l’Institut régional fédératif du cancer (I.R.F.C.) prendra le relais en 2012, date de sa création. Il regroupera des laboratoires de recherche, une unité de consul- tation multidisciplinaire, une unité pour réaliser des traite- ments médicaux. En outre, une

nouvelle unité de radiothéra- pie moderne verra le jour. L’objectif est de fédérer en un même lieu les chercheurs, les cancérologues afin d’augmenter les chances de guérison des malades. Le coût du bâtiment est estimé à plus de 25 millions d’euros. E.Ch.

Zoom Pour l’augmentation des salaires U ne partie des 300 salariés de la clinique Saint-Vincent (groupe Capio) a fait valoir son droit de grève fin juin. Infirmières, agents dʼentretien, aides-soignants…, ils réclament augmentation de 50 euros nets de leur salaire - après avoir demandé 100 euros au départ. “Les salaires n’ont pas évolué depuis 2008 alors que la clinique a réalisé près d’1,5 million d’euros de bénéfices en 2008 et 2009” dit Pierrette Verdant, syndicaliste à Force Ouvrière. Avant de boucler ces lignes, les négociations entre la direction et lʼintersyndicale C.F.D.T. - F.O. étaient toujours en cours. Seuls les patients dont le pro- nostic vital est en jeu ont été opérés. Les autres opérations ont été annulées.

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PARCOURS

Conseiller de Bernard Accoyer Un Bisontin consul à Dubaï Éric Giraud-Telme poursuit une belle carrière dans la diplomatie française. Conseiller diplomatique du président de l’Assemblée Nationale, il vient d’être nommé consul aux Émirats arabes unis.

L a Presse Bisontine : Quel est votre par- cours bisontin avant d’entamer une car- rière diplomatique ? Éric Giraud-Telme : J’ai eu la chance d’effectuer ma scolarité à Besançon, ville où je suis né, jusqu’au baccalau- réat. Je suis passé par l’école d’Helvétie, le collège Lumière puis le lycée Pas- teur où j’y ai vécu de belles années. L.P.B. : Qu’est-ce qui vous a amené à la diplo- matie ? E.G.-T. : La diplomatie, les questions internationales, m’ont attiré dès mes années au collège. La réussite au

concours de Sciences-Po est alors deve- nue un objectif assez naturel pour moi. À l’issue de ma scolarité à l’Institut d’Études politiques de Paris, j’ai pas- sé les concours d’accès au Quai d’Orsay. Entré au ministère des Affaires étran- gères en 1997, je suis parti à l’étranger après trois ans en administration cen- trale. Après avoir occupé les fonctions de premier secrétaire à l’Ambassade de France à Tripoli en Libye, j’ai été désigné n° 2 de notre Ambassade à Ljubljana en Slovénie.

matique du Président de l’Assemblée Natio- nale. En quoi consiste cette fonction ? E.G.-T. : Dans le cadre de ses fonctions, Bernard Accoyer exerce en effet une activité internationale intense. Le Pré- sident de l’Assemblée s’implique for- tement dans le développement de liens de coopération avec les assemblées étrangères. Il reçoit par ailleurs de nombreux chefs d’État et de gouver- nement ou Présidents de parlements étrangers en visite à Paris. Il se dépla- ce lui-même à l’étranger (Chine, Bré- sil, Liban, Israël, Territoires palesti- niens, etc.) afin de porter la voix et les

Éric Giraud-Telme est le fils d’un des commerçants les plus connus de la place à Besançon, Gérard Giraud-Telme des Stocks Américains.

enthousiasme que j’y consacrerai tou- te mon énergie. L.P.B. : Que gardez-vous de Besançon et que connaît-on de Besançon vu de Paris voire de l’étranger ? E.G.-T. : Besançon reste pour moi la vil- le de mon enfance, la ville où j’ai gran- di. Et puis, Besançon, désormais ins- crite au patrimoinemondial de l’Unesco, patrie de Victor Hugo, de Courbet, des Frères Lumière, est et sera de plus en plus connue dans le monde entier. Com- bien d’étrangers, parfois diplomates, m’ont vanté la beauté et l’intérêt de cette ville, après y avoir effectué un séjour de perfectionnement linguis- tique, ou tout simplement pour y avoir séjourné en vacances ? La Franche-Comté est une région que l’on aime, que j’aime. Je suis heureux de pouvoir m’y rendre de temps à autre, même si j’aimerais pouvoir venir plus souvent… Propos recueillis par J.-F.H.

intérêts de la France. Tout en respec- tant pleinement la séparation des pou- voirs, le Président de l’Assemblée natio- nale apporte ainsi une contribution importante à l’action internationale de notre pays : c’est ce que l’on désigne parfois sous le terme de “diplomatie parlementaire”. Mon rôle consiste à assister le Président dans cette action. L.P.B. : Vous vous apprêtez à faire vos valises pour Dubaï. Comment appréhende-t-on un tel poste ? E.G.-T. : Après trois années passées à l’Assemblée nationale, je reviens dans “la carrière”. Je viens d’être nommé consul général de France à Dubaï, aux Émirats arabes unis, pays stratégique pour les intérêts de notre pays. Mon rôle consistera essentiellement à y défendre la place de la France, en par- ticulier dans ses échanges économiques, ainsi qu’à assister et protéger nos com- patriotes expatriés ou de passage, qui sont nombreux sur place. C’est avec

L.P.B. :Vous êtes depuis 2007 conseiller diplo-

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins. Conseil municipal du 17 juin 2010 Jean-Louis Fousseret à Philippe Gonon, alors que ce dernier avait “balancé” sur Twitter les conclusions d’une réunion privée sur le tramway : “Je ne vous cache pas que le procédé étonne, je suis surpris par la méthode. Jamais je ne dévoilerai sur Twitter des choses que vous m’avez dites entre quatre yeux. Vos procédés ne grandissent pas la démocratie.” Philippe Gonon, repentant : “Si la méthode a été mal prise, alors je m’excuse s’il me faut.” Jean-Louis Fousseret, toujours à Philippe Gonon qui réclame encore la vidéo-transmission des conseils : “Vous dénoncez le secret et vous réclamiez un vote à bulletins secrets à l’agglo pour le tramway. C’est pour le moins contradictoire.” Jean-Louis Fousseret, à la cantonade : “Si les conseils municipaux deviennent un café du commerce, je dis non. Quand on se réunit sous Marianne, on n’est pas en train de prendre un pot au Madigan’s !” Édouard Sassard, au sujet du compte administratif : “Vous nous avez présenté un budget ordinaire dans un contexte exceptionnel.” Jean Rosselot, étourdi par la somme de chiffres et de tableaux du compte administratif : “On n’est pas des administrateurs du F.M.I. ou de l’O.C.D.E. ! Soyez un peu plus managérial dans votre présentation !” Martine Péquignot, dans son éternel registre contre l’opposition : “La ville de Besançon ne se refuse rien et ne se serre pas la ceinture. Elle est à contre- courant des ménages et des entreprises, elle vit dans une bulle. Cette ville met un point d’honneur à dépenser sans compter. À l’heure où les Bisontins souffrent, les élus doivent se montrer exemplaires.” Applaudissements ironiques de la majorité avec une pensée immédiate pour Alain Joyandet que le Canard Enchaîné venait d’épingler pour son soi-disant permis de construire illégal. Jean-Louis Fousseret en réponse : “Quand je vous entends M me Péquignot, j’en viendrais presque à penser que Jean Ros- selot est de gauche ! Moi à votre place, je me ferais tout petit.” Jean-Louis Fousseret, toujours titillé sur les comptes publics : “Il n’y a pas pire que moi en matière de restriction des dépenses. Ici, on m’appelle l’Auvergnat, on dit même que j’ai un hérisson dans les poches !” Christophe Lime, défendant les services publics : “Plus personne n’ose affirmer en France que le système social est dépassé. Heureu- sement que les collectivités locales sont là pour amortir la crise.” Édouard Sassard, sur la réforme des retraites : “M. le maire, à presque 65 ans, vous bossez encore, et vous vous portez plutôt bien !” Jean-Louis Fousseret, sur les économies faites par la ville : “On a remplacé le sel de déneigement par de l’eau salée.” Réponse de Jean Rosselot : “Ne nous faites pas le coût de la salière quand vous dépensez des millions !” Jean-Louis Fousseret, décidément en forme : “On a tellement brassé d’air ce soir qu’on aurait mis des éoliennes dans la salle, on aurait gagné de l’argent !” Les perles du conseil

CONTRÔLE Pédophilie, pédopornographie… Les gendarmes d’Internet veillent aux dérives Ils sont trois, en Franche-Comté, à traquer la “cyber-criminalité”. Internet est un formidable espace de liberté. Il peut aussi être un vrai danger. Le point avec l’adjudant Pascal Grenier, technicien en investigation informatique à Besançon. L a Presse Bisontine :Y a-t-il un danger de s’afficher sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux genre Facebook ? Pascal Grenier : La criminalité liée aux technologies numériques est en augmentation. En Franche-Comté, nous avons un maillage territorial de personnel formé spéciale- ment à ce genre de criminalité. Les réseaux sociaux prennent de plus en plus d’importance en terme de cyber-criminalité contre les personnes et contre les entreprises. L.P.B. : Quel peut être le risque pour un adolescent par exemple qui échange sur Facebook ? P.G. : Plus il mettra d’informations et plus il y aura de risques pour lui. Une personne malveillante peut très bien s’intéresser au profil d’un jeune adolescent sur Internet, connaître son collège ou son lycée, ses heures de cours, de sortie, et devenir un “cyber- prédateur” qui attendra le jeune à la sortie de son école. Les petits détails livrés sur la toile peuvent s’avérer dangereux. On peut souvent tomber dans le domaine de la pédophilie ou de la pédopornographie. L.P.B. : En quoi les entreprises peuvent-elles être aussi une cible ? P.G. : Certains cabinets de recrutement peuvent faire du profilage via le Net et peuvent ensuite vérifier des profils sur la toile. Il se peut aussi que des entreprises peu prudentes laissent des informations nomina- tives sur leurs clients et qu’ensuite elles soient récupérées par la concur- rence. Le revers d’Internet est qu’il permet d’accéder à des informations “blanches” qui sont libres d’accès à quiconque. L.P.B. : Faut-il déconseiller les réseaux sociaux ? P.G. : Les Twitter, Copains d’avant, Facebook, c’est très bien mais le droit à l’oubli n’existe pas avec Internet. Je ne certifie pas que dans dix ans, au moment de chercher un emploi, une information ou une photo indé- licate ne va pas se retourner contre la personne concernée. Les revers d’Internet peuvent toucher toutes les couches de la société, toutes les catégories d’âge et toutes les catégories socio-professionnelles. Les avan- tages et les inconvénients d’Internet se rejoignent : on est en relation avec tout le monde, mais ça laisse des traces partout. “Le droit à l’oubli n’existe pas avec Internet.”

Propos recueillis par E.Ch.

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