La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

20 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

QUARTIERS 9,85 hectares Un nouveau jardin familial à Velotte

L’engouement pour les jardins ne se dément pas à Besançon. 30 nouvelles parcelles de 75 à 150 m 2 viennent d’être créées à Velotte. Prises d’assaut.

L a jeune fille cueille avec fierté le premier bouquet de persil de l’année. Elle et samaman s’affairent autour de la parcelle que l’association des jardins et vergers familiaux leur met à disposition. Comme elles, ils sont de plus en plus nombreux les Bisontins à solliciter un bout de terrain pour cultiver des légumes ou faire pousser des fleurs. Plusieurs raisons à cela : le retour en force du “naturel” d’abord - quoi de meilleur qu’un légume produit maison 100 % naturel - et, deuxième raison sans dou- te : la crise et les prix qui flambent dans les grandes surfaces. Si bien que les 368 parcelles mises à disposition sur le territoire de la ville ne suffisent pas à satisfaire toutes les demandes.

L’association des jardins familiaux crou- le sous les sollicitations. L’attente est parfois de trois ans sur certains jar- dins. Les nouveaux jardins de Velotte, inau- gurés le 8 juin dernier, sont situés che- min des Journaux, à proximité de la maison de quartier. 21 parcelles de 150 m 2 et 9 demi-parcelles de 75 m 2 ont été créées. “Chaque parcelle est dotée d’un coffre en bois pour ranger les outils et d’un composteur de 600 litres” pré- cise l’association. L’aménagement de ce nouveau jardin aura coûté 110 446 euros à la ville de Besançon. Deux autres projets sont en cours : la création d’un nouveau site à Valentin programmé cette année, en compen- sation du site de la Combe-aux-Chiens

Comme cette famille, elles sont plus de 350 sur Besançon à cultiver leur lopin de terre.

Le nouveau jardin de Velotte de 30 parcelles ou demi-parcelles.

dont l’urbanisation est enclenchée, et l’amélioration du site de la Bousserot- te à Planoise. C’est en 1978 que la ville de Besançon a lancé sa première politique en faveur des jardins familiaux avec la mise à disposition de réserves foncières. Entre 1978 et 1994, 14 sites, soit plus de 7,5 hectares ont été aménagés. En 2001, un 15 ème site est créé aux Relan- çons, puis un 16 ème en 2005 rue Isen- bart. Aujourd’hui, avec ce nouveau jar- din de Velotte, les jardins familiaux occupent une surface totale de 9,85 hectares avec la mise à disposition de 368 parcelles. Le profil du jardinier évolue. Unemajo- rité est représentée par des personnes modestes qui jardinent avant tout pour nourrir la famille. 50 %d’ouvriers, dont 70 % de personnes d’origines étran- gères. Le reste se répartit dans toutes les catégories socioprofessionnelles “avec une forte progression de retrai- tés” note Jean-Claude Falcinella, le président de l’association gestionnai- re. J.-F.H.

LOISIRS Des voyageurs au long cours La véloroute au fil de l’eau Depuis sa mise en service, la véloroute qui longe le Doubs dans le Grand Besançon a vu sa fréquenta- tion multipliée par quatre selon les estimations. U n vrai succès. La véloroute Nantes-Budapest qui traverse notam- ment le Grand Besançon fait partie de ces investissements publics dont on peut saluer sans retenue la réalisation. Elle permet, depuis Besançon, de suivre le Doubs sur un tracé dédié, pour rejoindre par exemple Saint-Vit, tranquillement, en famille et en toute sécurité. Depuis sa mise en service en 2007, son succès va croissant. Même s’il n’existe aucun comptage officiel, l’augmentation de sa fréquentation est spectaculaire, et régulière tous les ans. Il y aurait quatre fois plus de cyclo-touristes cette année par rapport à 2007. Parmi eux, les voya- geurs au long cours. Selon Didier Perréal, responsable du Relais Vélo à Casamène (le seul du genre sur le tracé français de la véloroute), “je pense que les voyageurs au long cours, avec le sac à dos, sont 10 fois plus nombreux qu’en 2007, l’année de mon installation. J’en vois peut- être 40 par jour en ce moment” estime cet observateur avisé qui se démè- ne pour faire vivre son Relais, un endroit unique et peut-être encore trop méconnu qui propose de la location, de la vente, de la réparation de cycles et tout autre service lié à la randonnée cyclotouriste. Mais la véloroute a été avant tout adoptée par les “cyclistes du dimanche” et les familles qui plébiscitent la formule. Dans le Doubs, la véloroute (financée en grande partie par le Conseil général) est quasiment achevée. Les aménagements les plus récents

Les jardins sont répartis sur toute la ville.

PROJET

Depuis Micaud Besançon, l’île aux Oiseaux

ont été réalisés à Baume-les-Dames (passerelle sur le Doubs). Parmi les derniers tronçons à réaliser, celui situé entre Bart et Montbéliard qui “reste conditionné à la réalisation préalable de la digue destinée à proté- ger ces communes des inondations, dont les travaux sont actuellement en cours et devraient s’achever cet automne” précisent les services du Conseil général. Quant à la passerelle de Voujeaucourt, elle “est inscri- te dans les projets de Doubs 2017. En attendant, un iti- néraire alternatif est fléché dans ce secteur.” Dans le Doubs, la véloroute a comme atout particulier d’être réalisée à 75 % en site propre, alors que la moyen- ne, entre Nantes et la frontière allemande, est de 60 %. Un vrai mode de déplacement doux plébiscité par les Bisontins. J.-F.H.

En lien avec la Ligue de Protection des Oiseaux, la ville de Besançon est en train de préparer “un refuge L.P.O.” sur plusieurs hectares. Une quarantaine d’espèces cohabitent dans ce périmètre.

Réalisée à 75 % en site propre.

U n refuge L.P.O. est un terrain public ou privé présentant un intérêt écologique minimum sur lequel le propriétaire s’engage à adopter une gestion res- pectueuse de l’environnement et à favoriser la biodiversi- té. La démarche n’est pas nouvelle puisque le premier refuge L.P.O. a été créé en 1912 sur l’Île-aux-Moines en Bretagne. Chaque année en moyenne, 2 300 nouveaux refuges sont créés mais à 97 % ils le sont par des par- ticuliers sur quelques dizaines de

Ce canard présent à Besançon

se reconnaît par la forme spécifique de son bec (photo

Frédéric Maillot).

mètres carrés ou quelques ares. Le fait qu’une ville s’implique dans une telle démarche est plus rare. Actuellement, Besançon tra- vaille donc avec l’antenne L.P.O. de Besançon pour définir un péri- mètre destiné à être classé refu-

Le harle bièvre, symbole du futur refuge.

ge L.P.O. “Ce refuge se situe- ra dans la continuité du parc Micaud, il remontera par Isenbart, puis sur les Glacis et jusqu’à la place d’Arènes” confie Caroline Bonfill, char- gée de mission à la L.P.O. de Besançon. Pas question pour autant de faire de ce périmètre un sanc- tuaire où toute incursion de l’homme serait interdite, il s’agit seulement de “faire en

dont les colonies les plus importantes se trouvent dans notre région et dont “20 à 30 % de la population régio- nale est à Besançon” ajoute Caroline Bonfill. Fragile néanmoins, ce canard “qua- si menacé” vit dans des petites cavités naturelles. Au total, la L.P.O. estime à une qua- rantaine d’espèces d’oiseaux présents sur le sol bisontin. J.-F.H.

sorte que toutes les espèces animales ou végétales puis- sent bien s’épanouir au sein de cet espace. Cela signifie notamment de respecter cer- taines normes et de pratiques (tonte, plantations…).” La démarche n’en est qu’à ses prémices. D’ores et déjà, on peut penser que l’emblème de ce futur refuge L.P.O. sera le harle bièvre, cette espèce de canard assez particulier

La véloroute : une escapade reposante accessible au cœur de Besançon (photo Ville de Besançon).

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