La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

LE GRAND BESANÇON 26

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

CYCLISME

L’ancien pro

Patrick Perret repense au Tour Ancien cycliste professionnel qui tient un magasin de sport à Pouilley-les-Vignes et à Besançon, Patrick Perret veut créer une équipe professionnelle représentant la région sur le Tour de France.

C’ est avec le Tour qu’il a vécu les plus beaux moments de sa car- rière de cycliste pro- fessionnel. D’abord sous les cou- leurs de l’équipe Jean De

mation Jean-Delatour et Ven- dée-U aux côtés de Jean-Marie Bernaudeau. Mais c’est surtout grâce à la Grande Boucle que ce cycliste a compris le formidable outil de communication qu’était le ren- dez-vous de juillet. Aujourd’hui, le chef d’entreprise de deux magasins de sport (Mégasport à Besançon et Pouilley-les-Vignes) n’a pas rac- croché la bicyclette et espère créer une équipe professionnelle à consonance régionale qui par- ticiperait au Tour de France. Pourquoi pas dès 2011. Rêve ou réalité ? La Presse Bisontine : Vous dites vou- loir bâtir une équipe professionnelle de cyclisme en Franche-Comté. Pour-

rait-elle voir le jour dès 2011 ? Patrick Perret : Ça peut aller vite. Il est plus facile de monter une équipe professionnelle de vélo qu’une équipe pro de football… Avec ce qui s’est passé avec les Bleus auMondial, on peut espé- rer plus de sponsoring . L.P.B. :Avez-vous les sponsors néces- saires ? Et quel budget ? P.P. : J’ai des contacts. L’idéal serait d’avoir un voire deux spon- sors. Pour bâtir une équipe pro, il faut un budget de 4,5 millions d’euros. L.P.B. : Le vélo fait-il encore rêver les investisseurs ? P.P. : C’est après ma carrière de coureur cycliste que j’ai compris que le vélo avait un attrait éco-

Responsable d’un magasin de sport à Besançon, l’ancien cycliste Patrick Perret qui a longtemps vécu à Levier aimerait créer une équipe pro de vélo.

Gribaldy, puis Mercier et enfin Peugeot de 1975 à 1984. Son meilleur résultat sur la petite rei- ne est une 29 ème place en 1978 pour 6 participa- tions. C’est aussi avec le Tour de France que Patrick Perret a appris le métier de directeur spor- tif avec l’ex-for-

des compétences en Franche- Comté. On ne peut pas créer une équipe pro sans avoir un vivier et je m’appuierai par exemple sur le club de l’Amicale Bisontine qui a fait ses preuves en matière de formation. Dans le budget, il y aurait entre 200 000 et 300 000 euros rien que pour la formation des jeunes. L.P.B. : Vous appellerez Christophe Moreau en renfort… P.P. : Pourquoi pas ! Il ne serait pas coureur mais pourrait enca- drer. J’aimerais créer une équi- pe originale. L.P.B. :Et concernant le dopage. Quelles garanties apporterez-vous ? P.P. : Dire que l’on peut tout garan- tir est faux. En revanche, il y aurait un strict suivi et de nom- breux contrôles.

P.P. : Elle aurait une identité franc-comtoise comme a pu l’avoir Vendée-U. Ce serait une superbe vitrine touristique pour la Franche-Comté. Il y aurait 18 coureurs, 2 directeurs spor- tifs, un club affaire, un site Inter- net… J’aimerais faire quelque chose d’originale car en Fran- ce, nous avons pris un train de retard dans le management. Il faut davantage de profession- nalisme. Il faut un président manager qui irait chercher les sponsors car ce n’est pas au directeur sportif d’aller démar- cher et responsabiliser les cou- reurs. Il faut également plus vivre avec ses coureurs. On se rend compte que les directeurs sportifs en vont plus sur les petites courses. C’est une erreur. L.P.B. :Utiliserez-vous les compétences des clubs régionaux ? P.P. : C’est l’objectif car nous avons

nomique. Mais plus que le vélo, c’est le Tour de France qui fait rêver. Si des gens utilisent le Tour, c’est parce qu’ils peuvent y faire du business ! Lorsque l’équipe Jean-Delatour est arri- vée, personne ne la connaissait. Après avoir fait le Tour de Fran- ce, son taux de pénétration avait explosé. Et les travers d’argent qu’il y a avec d’autres sports n’existent pas avec le vélo car l’U.C.I. (Union cycliste interna- tionale) oblige que l’on cautionne le budget que l’on engage. C’est pour cela que c’est aussi dur créer une équipe pro. C’est un mal pour un bien, car on n’a jamais vu une équipe de vélo déposer le bilan. La collectivité aurait tout intérêt d’utiliser le vélo, car le Tour de France res- te une fenêtre sur le monde. L.P.B. : À quoi ressemblerait votre équi- pe ?

“On n’a jamais vu une équipe de vélo

déposer le bilan.”

SAINT-VIT Une centaine de caravanes Des gens du voyage bruyants Saint-Vit fait partie des communes où les convois de gens du voyage s’arrêtent parfois quelques jours. Des riverains grognent.

Propos recueillis par E.Ch.

L’étape régionale du Tour Le 10 juillet Une première aux Rousses La station du Haut-Jura accueille une arrivée d’étape le samedi 10 juillet et lance la grande bataille des Alpes le lendemain entre Les Rousses et Avoriaz. C’ est la première fois qu’une arrivée est jugée aux Rousses, le berceau du ski de fond. La station du Haut-Jura est pour-

À l’arrivée, il y aura encore peut-être une tren- taine de coureurs ensemble. Ce ne sont pas des grandes difficultés, ce n’est pas forcément une étape pour un grand grimpeur, c’est plus pour un Cadel Evans ou un Luis-Leon Sanchez.Mais la première grosse sélection va avoir lieu et ceux qui ne seront pas en jambes, qui ne verront jamais la tête de la course pourront déjà perdre le Tour. Arrivée de la caravane à 15 h 49 et du premier cycliste vers 17 h 09 (horaire calculé à 41 km/h de moyenne). Le lendemain, rendez-vous à 10 h 45 pour le départ de la caravane. Direction la station alpi- ne d’Avoriaz (189 km). Une étape de montagne pour un peloton qui quitte Les Rousses à 12 h 30.

tant bien connue des coureurs puisque la côte des Rousses (1 140 m d’altitude), qui conduit ensuite au col de la Faucille, a été franchie à plus de 40 reprises depuis 1911. Après avoir quitté Tournus (Saône-et-Loire), les cyclistes mettront le cap sur la Franche-Comté. 165,5 km au pro- gramme : c’est de la moyenne montagne plus dure que Liège-Bastogne-Liège, car les ascen- sions font quandmême entre 6 et 12 kilomètres. À partir du km40, c’est parti. Il n’y a pas un cen- timètre de plat. Ça monte, ça descend, ça mon- te, ça descend.

La gendarmerie de Saint-Vit n’a pas enregistré de plaintes liées à la présence fortuite des gens du voyage.

Samedi 10 juillet, huitième étape du Tour de France entre Tournus et Les Rousses. Arrivée vers 17 heures avec Lance Armstrong (Radioshack) en tête ?

F in juin, une centaine de caravanes se sont installées pour une semai- ne dans le bas de la commune de Saint-Vit à proximité du terrain de foot. Une compagnie qui n’est pas toujours appréciée par les autochtones. “Ils avaient une sono du feu de Dieu. Le bruit com- mençait le matin dès 7 heures. Le soir, on l’entendait de 17 heures à 22 heures. Ce n’était pas vivable” déplore cette rive- raine de la rue du Tremblois qui s’est plaint auprès de la municipalité de cet- te situation. Ce n’est pas la première fois que les gens du voyage s’installent sous ses fenêtres. Fatiguée, elle a écrit une lettre au préfet pour lui faire part de son exaspération. “Je souhaiterais que la mai- rie réfléchisse à un autre lieu pour per- mettre l’installation des caravanes, loin

des propriétés” propose-t-elle. La prise en charge des gens du voyage est épineuse pour les collectivités comme Saint-Vit qui doivent faire face à l’arrivée d’un convoi qui ne s’annonce jamais long-

temps à l’avance. Pour autant, avec moins de 5 000 habi- tants, la petite bourgade n’est pas tenue d’aménager une aire d’accueil des gens du voyage comme on en trouve sur le territoire de la com- munauté du Grand Besan- çon. La C.A.G.B. dispose d’ailleurs à Chalezeule d’une aire de grand passage en mesure d’accueillir une cen- taine de caravanes. T.C.

“Ce n’était pas vivable.”

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker