La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010
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HABITAT 50 à l’hectare à Besançon
25 logements à l’hectare dans les communes périphériques Le Schéma de Cohérence Territoriale (S.C.O.T.) du Grand Besançon est en phase de finalisation. Le volet “logement” inquiète certains élus. Le président du syndicat Raymond Reylé rassure.
Raymond Reylé, président
du S.C.O.T. : “Il faut que les maires prennent leurs responsabilités.”
Besançon par exemple, la norme sera fixée à 50, sachant qu’un immeuble collectif fait vite monter la moyenne. Pour Raymond Reylé, maire de Chalezeule et président du S.C.O.T., tout est question de bon sens. “L’idée est vraiment de limiter la dispersion de l’espace, de limiter la consom- mation de terrains, tout en privilégiant la des- serte avec les transports en commun. On ne pourra pas continuer en consommant ainsi de l’espace. C’est un message à faire passer aux communes et je pense que les maires ont fait de gros progrès dans la réflexion” estime M. Reylé. Il ajoute : “Dans les villages autre- fois, les maisons étaient toutes contiguës et ça ne posait de problème à personne !” En Fran- ce, ces dix dernières années, la surface d’un département français moyen a été urbanisée. Un des objectifs des S.C.O.T est justement d’économiser l’espace tout en préservant les espaces naturels, les forêts ou encore les zones humides comme ici le marais de Saône. “Dans le S.C.O.T., on préconise aussi la réutilisation des “dents creuses” dans les villages. Par exemple, dans une commune comme Dam- martin-les-Templiers, il y a au moins trois maisons qui tombent en ruine” illustre le pré- sident du S.C.O.T. Après l’adoption du S.C.O.T., les communes auront trois ans pour s’y conformer. Et si les communes n’adoptent pas le S.C.O.T., c’est l’État qui imposera sa version, une version qui sera forcément plus sévère encore. Dans les 25 prochaines années, le besoin en loge- ments nouveaux est estimé à 32 000 sur le territoire du S.C.O.T du Grand Besançon. J.-F.H.
ENVIRONNEMENT Actes de vandalisme Les déchetteries de plus en plus fréquentées Pour la première fois cette année, le tonnage déposé dans les 18 déchetteries gérées par le Sybert a dépassé celui des poubelles grises. Le passage à la redevance incitative devrait encore accentuer le phénomène.
D ifficile de mettre d’accord 133 com- munes, entre Besançon et ses 120 000 habitants et des villages très ruraux comme Braillans et ses quelques dizaines d’habitants. Pourtant, il va bien fal- loir le finaliser ce S.C.O.T. en préparation depuis… 2003. Ce schéma de cohérence ter- ritoriale est un document d’urbanisme qui se situe entre la loi et les P.L.U. de chaque com- mune. Ses règles s’imposeront donc à toutes les communes. L’échéance finale de ce calen- drier pour le moins élastique est prévue en juin 2011 avec le vote final. Avant cela, ses conclusions doivent être arrêtées en novembre prochain. Et à l’heure où les discussions s’ac- célèrent, certains maires des communes péri- phériques ne cachent pas leurs inquiétudes, à l’image de Jean-Pierre Taillard, le maire d’Avanne-Aveney. Car dans certaines com- munes jouxtant Besançon, dont Avanne-Ave- ney, le S.C.O.T. imposera une densité d’habi- tation de 25 logements (unités d’habitation) à l’hectare. Beaucoup trop selon M. Taillard : “25 unités d’habitation à l’hectare, ce sont des parcelles d’à peine 2 ou 3 ares. Juste de quoi poser le barbecue. Je pense que dans nos com- munes, cela risque de poser quelques pro- blèmes de cohabitation. Nous sommes plus habitués à des parcelles de 7 ou 8 ares.” Le S.C.O.T. établit plusieurs niveaux selon l’emplacement de la commune, plus ou moins proche d’un centre urbain. La densité d’ha- bitations s’étalera de 13 à 50 logements à l’hectare, en passant par 18, 20 et 25. Pour Dans certaines communes périphériques, la densité d’habitation devra augmenter.
C elui qui s’aventure certains samedis matins dans une déchetterie - notamment les plus grosses comme celle des Tilleroyes à Besançon - doit par- fois s’armer de patience. C’est une file ininterrompue de voi- tures qui attendent de pouvoir décharger leur coffre ou leur remorque rempli d’encombrants, de déchets verts ou de vieux appareils.Un dimanche de prin- temps, le pic de fréquentation peut atteindre les 600 véhicules par matinée aux Tilleroyes. En quelques années, les déchet- teries ont vu leur fréquentation exploser. “Tous les ans, on consta- te aumoins 8 %d’augmentation note Thomas Javaux, respon- sable des déchetteries au Sybert,
le syndicat qui couvre 198 com- munes autour de Besançon. Cet- te année, le tonnage des déchet- teries a dépassé celui des déchets ménagers, c’est une première.” En 2012, la redevance incitati- ve sera mise en place sur le ter- ritoire du Sybert. Le principe est simple : plus on jettera de déchets dans les poubelles grises, plus on paiera. Conséquence : les usagers seront encore plus fortement incités à se rendre en déchetterie pour alléger leur bac gris. “C’est une vraie préoc- cupation reconnaît Thomas Javaux. C’est aussi la raison pour laquelle nous mettons en place actuellement de nouvelles filières dans nos déchetteries, pour le placo-plâtre, le polysty- rène, les déchets verts. Mais com- me les déchetteries sont parfois très fréquentées, les gens ne sont pas encore assez disciplinés dans le tri. L’objectif est vraiment que ce que l’on met en déchetterie devienne un produit et ne reste pas un déchet. L’idée est de détourner 800 tonnes de pro- duits pour qu’ils ne partent pas Plus de 50 000 tonnes sont déposées chaque année dans les déchetteries du Grand Besançon.
à l’enfouissement (80 euros la tonne) et qu’ils soient recyclés.” Exemple : 90 % des 15 000 tonnes de déchets verts dépo- sés chaque année sont reven- dues à l’entreprise Compo de Roche-lez-Beaupré qui les trans- forme en compost. Le bois, quant à lui, part chez Isoroy à Lure, spécialiste du panneau de par- ticules. Autre fléau : les déchetteries sont, par vagues, la cible des braqueurs à la recherche de métaux, de batteries ou de déchets électroniques, qui se revendent ensuite dans les filières. Le personnel est par- fois l’objet de menaces. Le grilla- ge de la déchetterie de Byans- sur-Doubs est régulièrement découpé par des malfrats. Le dernier souci du Sybert est de faire la chasse aux profes- sionnels, notamment les arti- sans, qui viennent déverser leurs déchets. Le Sybert les tolère mais pour lui, c’est une perte sèche estimée à 800 000 euros par an en non-facturation. Pour ces professionnels, le syndicat réfléchit à l’instauration d’une carte prépayée. “Ce n’est pas à la collectivité de payer les déchets des entreprises” termine le res- ponsable. J.-F.H.
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