La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

ÉCOLE-VALENTIN Frigos, canettes, papiers et compagnie L’autoroute, une déchetterie insolite Malgré les efforts déployés par la société Autoroutes Paris Rhin-Rhône pour collecter les déchets, des individus ignorent toujours les règles de civisme les plus élémentaires.

D errière les bâtiments administratifs du dis- trict comtois de la socié- té Autoroutes Paris Rhin-Rhône à École-Valentin se trouve un centre de tri des déchets. C’est là, dans de grandes bennes, que les patrouilleurs viennent entreposer les détri- tus ramassés sur les aires de repos après qu’ils aient été aban- donnés par des automobilistes indélicats. Les techniciens qui œuvrent pour entretenir

comme des frigos, des matelas, des palettes de bois en quanti- té, des vieux meubles. Un jour, les patrouilleurs ont même trou- vé une vieille caravane aban- donnée. Des individus considè- rent à tort que tout ce qui les embarrasse, l’autoroute peut bien les en débarrasser sous pré- texte qu’ils paient pour y circu- ler. Mais il y a aussi les incidents de parcours, involontaires cette fois. “On ramasse des valises de toit, des vélos et des skis en fonc- tion des saisons” observe Pas- cal, patrouilleur A.P.R.R. qui en profite pour rappeler aux usa- gers l’importance de bien arri- mer leur chargement pour évi- ter les accidents. La liste des déchets est longue. On peut y ajouter des bouteilles d’urine lancées par la fenêtre par des conducteurs et en par- ticulier les routiers qui ne pren- nent pas le temps de s’arrêter, les canettes, les papiers en tout genre, les paquets de cigarettes,

les emballages de sandwiches. Des trouvailles pas franchement ravigotantes pour ceux qui les ramassent. Des incivilités per- sistent donc malgré les efforts déployés par la société Auto- routes Paris Rhin-Rhône pour y remédier. Sur les aires de repos, des points de collecte ont été aménagés pour inviter les personnes à trier leurs déchets en les déposant dans les moloks (grosses pou- belles) prévus à cet effet. Pour les routiers, A.P.R.R. a même imaginé des collecteurs à hau- teur de cabine pour qu’ils n’aient plus à descendre de camion pour déposer leurs déchets. Ces ini- tiatives portent leurs fruits. “Nous avons supprimé toutes les petites poubelles. Ce qu’on aurait pu craindre, c’est que les gens ne fassent pas la démarche de déposer leurs détritus au point d’apport, et qu’on se retrouve avec des déchets étalés partout sur les aires. Ce n’est pas le cas”

En 2009, 200 tonnes de déchets ont été collectées sur 100 km d’autoroute.

“8 400 heures pour le nettoyage.”

l’autoroute dépo- sent également là les déchets collec- tés sur la chaussée, perdus par les véhi- cules. L’inventaire des “objets trouvés” est surprenant et insolite.À côté des restes de pneu qui font partie des clas- siques, il y a un peu d’électroménager

se félicite Didier Jeudy, chef de district à Besançon qui a sous sa responsabilité 100 km d’autoroute A 36. Selon lui, les usagers sont de plus en plus sensibles à l’environnement. La majorité d’entre eux fait atten- tion à ne pas jeter. “En 2009, sur les 100 km, nous avons col- lecté 200 tonnes de déchets (1 tonne par kilomètre dans chaque sens de l’autoroute). Cela repré- sente 8 400 heures pour le net-

toyage.” Des chiffres qui sont stables. Quatre fois par an, les abords de la chaussée sont entiè- rement nettoyés par des équipes techniques qui arpentent les fossés pedibus jambu s un sac- poubelle à la main. C’est aux entrées et aux sorties de l’autoroute que les patrouilleurs trouvent beaucoup de déchets. Vitre baissée et hop, par la fenêtre. Pas vu pas pris ! Quoique, la gendarmerie veille.

Récemment, dans le Jura, un automobiliste s’est vu infliger une amende de 750 euros, non pas pour excès de vitesse, mais pour avoir jeté une cannette. Il a été pris en flagrant délit aux jumelles par les gendarmes. Celui-ci doit regretter de ne pas avoir gardé la bouteille vide dans sa voiture, le temps de trouver une poubelle.

T.C.

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