La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

17 BESANÇON L’ÉCOLO

Depuis les premiers classements nationaux, Besançon a souvent mis en avant son statut de “première ville verte de France”. Plus de quinze ans après ces distinctions, ce titre n’est-il pas galvaudé ? Si on recense toutes les actions que la capitale comtoise a initiées depuis, on peut sans aucun doute affirmer qu’elle met un point d’honneur à défendre son patrimoine vert et plus encore, à le mettre en valeur. Plus récemment, des initiatives originales ont été prises par la municipalité en faveur de ces espaces naturels qui entourent la ville : vergers, jardins et aujourd’hui vignes… Plus encore depuis que des élus verts ont intégré le conseil municipal, “Besançon l’écolo” affiche haut et fort et sans rougir sa passion pour l’environnement. Le dossier de l’été.

Vingt ans de reconnaissances Besançon et les classements

ENVIRONNEMENT 24 hectares de pâturage De la préservation à la mise en valeur du patrimoine vert

2001 1 ère ville de France où il fait bon vivre (classement du magazine “Ça mʼintéresse”). 1 ère ville pour ses Espaces Verts (classement le Nouvel Obser- vateur). 2000 3 ème ville de France où il fait bon vivre (classement du magazine “Ça mʼintéresse”) 1999 1 ère ville de France où il fait bon vivre (classement du magazine “Ça mʼintéresse”) 1997 1 ère ville de France pour la qua- lité de lʼair (classement du maga- zine “Ça mʼintéresse”) 1992 Grand prix national de lʼarbre (prix de la direction du paysage pour la protection et la valorisa- tion de son patrimoine arboré “hors forêt”). 1990 1 ère ville au palmarès de la qua- lité de la vie (classement dumaga- zine Le Point). 1988 1 ère ville verte de France (clas- sement du magazine Le Point).

Qualité de vie, espaces verts… La ville de Besançon apparaît régulièrement dans les palma- rès établis par les magazines nationaux. Panorama à rebours. 2009 Besançon à lʼavant-garde pour son initiative de dépollution de la friche industrielle Rhodia par les plantes (phytoremédiation), au palmarès 2009 du dévelop- pement durable dans le maga- zine “Ça mʼintéresse” de novembre 2009 2005 1 er prix de “la Rose dʼOr” inter- nationale par lʼassociation mon- diale des jardins familiaux (juillet 2005). 2004 Palme des villes les plus “éco- los” avec 204 m 2 par habitant de surface dʼespaces verts (Le Figa- ro du 13 avril 2004). 2003 Palmarès de la Politique Durable des villes (Les Échos de mars 2003), classée 5 ème “Où vit-on le mieux en France ? : tableau dʼhonneur des cent plus grandes villes de France” (Le Point du 10 janvier 2003), Besan- çon 3 ème .

La capitale comtoise est réputée pour son cadre de vie bucolique. Aller aux champignons, faire une randonnée ou récolter son miel, le tout à 5 minutes du centre, ce n’est pas commun. D es forêts sur le versant nord des collines, de la vigne, des vergers ou des pâturages sur le versant sud. Une forêt, Chailluz, de plus de 1 500 hectares, quasiment intacte, plus de 100 km de sentiers balisés et 444 hec- tares de zone agricole. Le tout, sur le seul territoire de la commune de Besançon. Vu sous cet angle, Besançon n’a pas usurpé son titre de “ville verte”, dont elle est apparue en tête des classements nationaux dès les années quatre-vingt. “Plus du tiers de la surface communale est en nature” résume Michèle Mouneyrac, la directrice du service “espaces verts” à Besançon qui emploie plus de 150 personnes, dont des bûcherons, des hor- ticulteurs, des jardiniers, etc. En effet, sur les 6 505 hectares de surface communale, 2 400 sont des espaces verts, forêts, parcs ou collines. En France, Besançon est sans doute un exemple unique d’une ville qui a su préserver, au fil des siècles, ses espaces

naturels. “Je trouve cela extraordinaire, je ne connais pas de vil- le similaire” s’enthousiasme M me Mouneyrac. Depuis 2002 et sous l’impulsion du précédent adjoint aux espaces verts Éric Alauzet, la ville s’est engagée dans une démarche envi- ronnementale poussée. Par exemple, plus aucun pesticide, insec- ticide ou acaricide dans ses plantations ou ses massifs floraux. Même la pelouse du stade Léo-Lagrange est traitée “à la main”, sans produits chimiques. Dès 2002 également, des budgets spé- cifiques ont été alloués à des actions dites “socio-écologiques”, l’idée étant de “valoriser les espaces naturels en restaurant les choses du passé et en en faisant bénéficier au plus grand nombre.” Première concrétisation de cette politique avec l’aménagement des collines bisontines et la création de sentiers de randonnée : Chaudanne et Rosemont, puis Bregille et Chapelle-des-Buis, Pla- noise… La municipalité de Besançon multiplie les partenariats avec les associations locales et leur confie la gestion d’une par- tie de ce patrimoine vert : jardins familiaux, vergers et mainte- nant vignes. Sur les collines, classées en Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Z.N.I.E.F.F.) depuis 2003, l’enjeu est de “contribuer à augmenter la biodiversité et pouvoir y amener le public.” Même chose pour le patrimoine bâti autour de ces espaces verts avec la préservation ou, la restauration des cabordes, des murgers ou des pierriers. Autre action engagée récemment : l’entretien de 24 hectares de

pâturage sur les collines de Besançon, avec l’appui de Philippe Moustache, éleveur de chèvres. “L’objectif est vraiment d’avoir une diversité la plus grande de milieux naturels” insiste Michè- le Mouneyrac. Des programmes d’animations, de plus en plus fournis, se met- tent en place chaque année désormais : actions “nature et cul- ture” (découverte des oiseaux, transhumance des chèvres, for- mation sur les fruits, traces et indices en forêt, balades en calèches en forêt de Chailluz…), autant d’animation qui font souvent le plein. Si Besançon a su préserver son capital nature au fil des siècles, et plus récemment au cours des plus récentes municipalités, il faut reconnaître que l’arrivée de quelques élus verts à la muni- cipalité (Éric Alauzet et aujourd’hui Françoise Presse) a redon- né un véritable élan à la redécouverte de ce patrimoine naturel. Besançon est ainsi passé ces dernières années de la préserva- tion à la mise en valeur de son écrin vert, qui constitue pour le Bisontin la plus proche destination de détente qu’il puisse trou- ver, mais qu’il néglige peut-être trop souvent encore… J.-F.H.

Plus d’un tiers (37 %) de la surface com- munale est constitué d’espaces verts (photos Ville de Besançon).

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