La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

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ASSOCIATION 15 parcelles Des pommes, des poires… et des passionnés Les vergers sont de retour à Besançon. Souvent abandonnés, les arbres fruitiers font leur grand retour. Trois vergers nouveaux sont en cours de réhabilitation en ville.

Laurence Pierrard préside

L e petit coin de paradis de Laurence Pierrard est en sursis. Dans le quartier Montjoux, bien dissimu- lé entre deux rues, elle cultive son jardin et entretient un ver- ger. Ce petit coin de nature est pourtant en sursis. Le proprié-

l’association bisontine de pomologie.

taire des lieux prévoit de détrui- re ce verger pour y planter à la place… un immeuble. Comme d’autres avant lui, ce havre de paix laissera place au béton. La ville verte perd parfois de ses couleurs… Il n’empêche : Besançon a la particularité, une

fois de plus, de receler dans de nombreux quartiers ce genre de petits coins de verdure, cachés aux yeux du plus grand nombre, et que tentent de maintenir ces passionnés. Laurence Pierrard en fait partie. Elle est présidente de l’association bisontine de

pomologie, basée à Saint-Fer- jeux, dont l’objectif est de valo- riser la culture fruitière. “Et pas que de la pomme précise d’emblée la présidente. La pomo- logie est la science des fruits, de tous les fruits.” Les vergers en tant que source de denrées alimentaires ont peu à peu été abandonnés à partir des années soixante. Progres- sivement, l’association, en lien avec la ville de Besançon, ten- te de se réapproprier certaines parcelles laissées à l’abandon. “Au-dessus de laMalcombe, nous sommes en train de reprendre un verger abandonné depuis une trentaine d’années. Il s’agit d’un verger de variétés anciennes” précise la présidente. Comme celui de la Malcombe, deux autres vergers sont en cours de réhabilitation à Besan- çon. Au total, une quinzaine de parcelles seront délimitées, avec

sur chacune une dizaine d’arbres fruitiers. Les deux autres ver- gers se situent à Port Douvot et chemin du Fort de Planoise. Et c’est l’association des jardins et vergers familiaux de Besançon qui aura la gestion de ces par- celles que pourront entretenir les particuliers membres de l’association, sur le même fonc- tionnement que les jardins fami- liaux. L’association bisontine de pomologie viendra en appui pour prodiguer ses conseils tech- niques. Les parcelles seront attri- buées à l’automne. Existe-t-il des variétés locales de fruits ? “Ce sont plutôt des variétés adaptées à la région” corrige Laurence Pierrard. Il y a néanmoins, parmi les pommes, celle que l’on nomme la “Belle fille de Salins” ou encore “l’Arboisine”. “Dernièrement, on a retrouvé une petite pomme qu’on a appelée “Gourmandise

de Chenecey”. Sur Besançon et les alentours, on trouve beau- coup de reinettes de Savoie. Beau- coup de greffes sont arrivées pen- dant les guerres napoléoniennes que les soldats ramenaient du front. De nombreuses pommes viennent ainsi de Russie par exemple” explique la spécialis- te. Chaque année à l’automne, l’association bisontine de pomo- logie organise une exposition de fruits de saison. Et des kiwis ou des figues à Besançon ? On en trouve. Mais “heureusement souffle la prési- dente, ce printemps pourri a remis les pendules à l’heure.” Si beaucoup de fruits trouvent leur bonheur localement (comme la mirabelle à Amagney par exemple), il ne faut pas encore espérer cultiver des dates dans la capitale comtoise…

Des vergers, dans Besançon même, il en existe des dizaines. Parfois à l’abandon.

J.-F.H.

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