La Presse Bisontine 112 - Juillet-Août 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 112 - Juillet-août 2010

10

PARCOURS

Conseiller de Bernard Accoyer Un Bisontin consul à Dubaï Éric Giraud-Telme poursuit une belle carrière dans la diplomatie française. Conseiller diplomatique du président de l’Assemblée Nationale, il vient d’être nommé consul aux Émirats arabes unis.

L a Presse Bisontine : Quel est votre par- cours bisontin avant d’entamer une car- rière diplomatique ? Éric Giraud-Telme : J’ai eu la chance d’effectuer ma scolarité à Besançon, ville où je suis né, jusqu’au baccalau- réat. Je suis passé par l’école d’Helvétie, le collège Lumière puis le lycée Pas- teur où j’y ai vécu de belles années. L.P.B. : Qu’est-ce qui vous a amené à la diplo- matie ? E.G.-T. : La diplomatie, les questions internationales, m’ont attiré dès mes années au collège. La réussite au

concours de Sciences-Po est alors deve- nue un objectif assez naturel pour moi. À l’issue de ma scolarité à l’Institut d’Études politiques de Paris, j’ai pas- sé les concours d’accès au Quai d’Orsay. Entré au ministère des Affaires étran- gères en 1997, je suis parti à l’étranger après trois ans en administration cen- trale. Après avoir occupé les fonctions de premier secrétaire à l’Ambassade de France à Tripoli en Libye, j’ai été désigné n° 2 de notre Ambassade à Ljubljana en Slovénie.

matique du Président de l’Assemblée Natio- nale. En quoi consiste cette fonction ? E.G.-T. : Dans le cadre de ses fonctions, Bernard Accoyer exerce en effet une activité internationale intense. Le Pré- sident de l’Assemblée s’implique for- tement dans le développement de liens de coopération avec les assemblées étrangères. Il reçoit par ailleurs de nombreux chefs d’État et de gouver- nement ou Présidents de parlements étrangers en visite à Paris. Il se dépla- ce lui-même à l’étranger (Chine, Bré- sil, Liban, Israël, Territoires palesti- niens, etc.) afin de porter la voix et les

Éric Giraud-Telme est le fils d’un des commerçants les plus connus de la place à Besançon, Gérard Giraud-Telme des Stocks Américains.

enthousiasme que j’y consacrerai tou- te mon énergie. L.P.B. : Que gardez-vous de Besançon et que connaît-on de Besançon vu de Paris voire de l’étranger ? E.G.-T. : Besançon reste pour moi la vil- le de mon enfance, la ville où j’ai gran- di. Et puis, Besançon, désormais ins- crite au patrimoinemondial de l’Unesco, patrie de Victor Hugo, de Courbet, des Frères Lumière, est et sera de plus en plus connue dans le monde entier. Com- bien d’étrangers, parfois diplomates, m’ont vanté la beauté et l’intérêt de cette ville, après y avoir effectué un séjour de perfectionnement linguis- tique, ou tout simplement pour y avoir séjourné en vacances ? La Franche-Comté est une région que l’on aime, que j’aime. Je suis heureux de pouvoir m’y rendre de temps à autre, même si j’aimerais pouvoir venir plus souvent… Propos recueillis par J.-F.H.

intérêts de la France. Tout en respec- tant pleinement la séparation des pou- voirs, le Président de l’Assemblée natio- nale apporte ainsi une contribution importante à l’action internationale de notre pays : c’est ce que l’on désigne parfois sous le terme de “diplomatie parlementaire”. Mon rôle consiste à assister le Président dans cette action. L.P.B. : Vous vous apprêtez à faire vos valises pour Dubaï. Comment appréhende-t-on un tel poste ? E.G.-T. : Après trois années passées à l’Assemblée nationale, je reviens dans “la carrière”. Je viens d’être nommé consul général de France à Dubaï, aux Émirats arabes unis, pays stratégique pour les intérêts de notre pays. Mon rôle consistera essentiellement à y défendre la place de la France, en par- ticulier dans ses échanges économiques, ainsi qu’à assister et protéger nos com- patriotes expatriés ou de passage, qui sont nombreux sur place. C’est avec

L.P.B. :Vous êtes depuis 2007 conseiller diplo-

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins. Conseil municipal du 17 juin 2010 Jean-Louis Fousseret à Philippe Gonon, alors que ce dernier avait “balancé” sur Twitter les conclusions d’une réunion privée sur le tramway : “Je ne vous cache pas que le procédé étonne, je suis surpris par la méthode. Jamais je ne dévoilerai sur Twitter des choses que vous m’avez dites entre quatre yeux. Vos procédés ne grandissent pas la démocratie.” Philippe Gonon, repentant : “Si la méthode a été mal prise, alors je m’excuse s’il me faut.” Jean-Louis Fousseret, toujours à Philippe Gonon qui réclame encore la vidéo-transmission des conseils : “Vous dénoncez le secret et vous réclamiez un vote à bulletins secrets à l’agglo pour le tramway. C’est pour le moins contradictoire.” Jean-Louis Fousseret, à la cantonade : “Si les conseils municipaux deviennent un café du commerce, je dis non. Quand on se réunit sous Marianne, on n’est pas en train de prendre un pot au Madigan’s !” Édouard Sassard, au sujet du compte administratif : “Vous nous avez présenté un budget ordinaire dans un contexte exceptionnel.” Jean Rosselot, étourdi par la somme de chiffres et de tableaux du compte administratif : “On n’est pas des administrateurs du F.M.I. ou de l’O.C.D.E. ! Soyez un peu plus managérial dans votre présentation !” Martine Péquignot, dans son éternel registre contre l’opposition : “La ville de Besançon ne se refuse rien et ne se serre pas la ceinture. Elle est à contre- courant des ménages et des entreprises, elle vit dans une bulle. Cette ville met un point d’honneur à dépenser sans compter. À l’heure où les Bisontins souffrent, les élus doivent se montrer exemplaires.” Applaudissements ironiques de la majorité avec une pensée immédiate pour Alain Joyandet que le Canard Enchaîné venait d’épingler pour son soi-disant permis de construire illégal. Jean-Louis Fousseret en réponse : “Quand je vous entends M me Péquignot, j’en viendrais presque à penser que Jean Ros- selot est de gauche ! Moi à votre place, je me ferais tout petit.” Jean-Louis Fousseret, toujours titillé sur les comptes publics : “Il n’y a pas pire que moi en matière de restriction des dépenses. Ici, on m’appelle l’Auvergnat, on dit même que j’ai un hérisson dans les poches !” Christophe Lime, défendant les services publics : “Plus personne n’ose affirmer en France que le système social est dépassé. Heureu- sement que les collectivités locales sont là pour amortir la crise.” Édouard Sassard, sur la réforme des retraites : “M. le maire, à presque 65 ans, vous bossez encore, et vous vous portez plutôt bien !” Jean-Louis Fousseret, sur les économies faites par la ville : “On a remplacé le sel de déneigement par de l’eau salée.” Réponse de Jean Rosselot : “Ne nous faites pas le coût de la salière quand vous dépensez des millions !” Jean-Louis Fousseret, décidément en forme : “On a tellement brassé d’air ce soir qu’on aurait mis des éoliennes dans la salle, on aurait gagné de l’argent !” Les perles du conseil

CONTRÔLE Pédophilie, pédopornographie… Les gendarmes d’Internet veillent aux dérives Ils sont trois, en Franche-Comté, à traquer la “cyber-criminalité”. Internet est un formidable espace de liberté. Il peut aussi être un vrai danger. Le point avec l’adjudant Pascal Grenier, technicien en investigation informatique à Besançon. L a Presse Bisontine :Y a-t-il un danger de s’afficher sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux genre Facebook ? Pascal Grenier : La criminalité liée aux technologies numériques est en augmentation. En Franche-Comté, nous avons un maillage territorial de personnel formé spéciale- ment à ce genre de criminalité. Les réseaux sociaux prennent de plus en plus d’importance en terme de cyber-criminalité contre les personnes et contre les entreprises. L.P.B. : Quel peut être le risque pour un adolescent par exemple qui échange sur Facebook ? P.G. : Plus il mettra d’informations et plus il y aura de risques pour lui. Une personne malveillante peut très bien s’intéresser au profil d’un jeune adolescent sur Internet, connaître son collège ou son lycée, ses heures de cours, de sortie, et devenir un “cyber- prédateur” qui attendra le jeune à la sortie de son école. Les petits détails livrés sur la toile peuvent s’avérer dangereux. On peut souvent tomber dans le domaine de la pédophilie ou de la pédopornographie. L.P.B. : En quoi les entreprises peuvent-elles être aussi une cible ? P.G. : Certains cabinets de recrutement peuvent faire du profilage via le Net et peuvent ensuite vérifier des profils sur la toile. Il se peut aussi que des entreprises peu prudentes laissent des informations nomina- tives sur leurs clients et qu’ensuite elles soient récupérées par la concur- rence. Le revers d’Internet est qu’il permet d’accéder à des informations “blanches” qui sont libres d’accès à quiconque. L.P.B. : Faut-il déconseiller les réseaux sociaux ? P.G. : Les Twitter, Copains d’avant, Facebook, c’est très bien mais le droit à l’oubli n’existe pas avec Internet. Je ne certifie pas que dans dix ans, au moment de chercher un emploi, une information ou une photo indé- licate ne va pas se retourner contre la personne concernée. Les revers d’Internet peuvent toucher toutes les couches de la société, toutes les catégories d’âge et toutes les catégories socio-professionnelles. Les avan- tages et les inconvénients d’Internet se rejoignent : on est en relation avec tout le monde, mais ça laisse des traces partout. “Le droit à l’oubli n’existe pas avec Internet.”

Propos recueillis par E.Ch.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker