La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

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2, 80 €

FÉVRIER 2018

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Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

UN HIVER PLUS FUN DANS LE HAUT-DOUBS

ET SI ON DÉCOUVRAIT AUTRE CHOSE QUE LE SKI ?...

p. 36 à 40 De Pontarlier à Chapelle-des-Bois Les immanquables des vacances d’hiver

Parcours de e-commerçants Le e-commerce, version Haut-Doubs p. 6 à 8

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Rédaction : “Publipresse Médias” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - www.presse-pontissalienne.fr - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018

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Moins de 30 heures de soleil et une nappe phréatique au plus haut

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La forêt n’est pas l’ennemie de l’eau

Accueil Parfois les mots sont de trop et un regard, un sourire, suffisent à se faire comprendre. Ils s’appellent Mohamad, Fatmeh ou Issam. Ils ne parlent pas un mot de français, ni même d’anglais. Les conversations se font pour l’ins- tant par des gestes ou des paroles mal assurées. Hier encore, cette famille de Palestiniens croupissait dans un camp de réfugiés au Liban. Aujourd’hui, ils ont pour nouveau foyer une ancienne ferme de La Rivière-Dru- geon où l’association pontissalienne Repair les a installés. Quel contraste pour ce couple et leurs cinq enfants qui n’espéraient peut-être même plus goûter à la liberté un jour. Témoins de leur arrivée dans le Haut-Doubs, nous ne pouvons nous empêcher de pen- ser à ceux qui, bien calfeutrés dans leur petite maison individuelle et confor- tablement installés dans leur petite vie, rejettent d’emblée toute idée d’ac- cueil et préfèrent sans doute voir, de loin et à travers le filtre de la télévi- sion, ces personnes anonymes entas- sées dans des camps en se disant pourvu qu’ils y restent. Leurs hôtes s’appellent Patrick, Laurence, Marie- Noëlle ou Christian. Ceux-là, contrai- rement à d’autres, ont décidé d’ouvrir leur cœur et leur porte, discrètement, bénévolement et souvent anonyme- ment, à ces personnes en déshérence qui espèrent trouver ici l’asile que leur terre de naissance ne peut même plus leur offrir. Le dispositif “Couloirs huma- nitaires” par lequel cette famille pales- tinienne est arrivée dans le Haut-Doubs permettra à 500 migrants, comme eux, de trouver refuge en France. C’est évidemment très peu, au regard des besoins actuels et des centaines de milliers de migrants qui cherchent à fuir leur pays et qui n’atteindront, pour beaucoup, jamais leur but. C’est aussi une goutte d’eau par rapport aux mil- lions d’autres qui devront un jour quit- ter leur pays non pas à cause de la situation politique instable, mais du seul fait des changements climatiques à venir. L’O.N.U. estime en effet à 250 millions le nombre de personnes qui devront s’exiler à cause des bou- leversements du climat d’ici 2050. Mais en même temps c’est énorme, et réconfortant de voir qu’il existe ici aussi, en ces terres d’abondance et de repli sur soi, un élan qui pousse encore des hommes à s’ouvrir à d’au- tres, sans distinction d’origine ou de religion. Ceux-là montrent le beau visage de la République française. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Février 2018 Commission paritaire : 0217 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Agence Zoom, D. Cesbron, Lynko, T. Meunier, O.T.S.I.

L’ article paru dans notre édition de janvier mettant en lien l’augmentation de la super- ficie de nos forêts et les sécheresses (ou pollutions) trop souvent constatées a suscité de nombreuses réactions. D’abord chez les pêcheurs qui rappellent que la pollution de nos cours d’eau est multifactorielle. Ces derniers s’insurgent contre l’idée émise de créer un barrage sur le Lison, lequel occasionnerait des problèmes bio- logiques et thermiques. En revanche, ils admet- tent que l’augmentation des plantations d’épi- céas (et non de feuillus) a probablement un impact sur les étiages. Puis, les forestiers sont montés au créneau. Syl- viculteur, Jean-Claude Rognon, demeurant aux Gras, rappelle que “de nombreuses études relè- vent que la meilleure des eaux potables vient des forêts sans avoir à être préalablement trai- tée. Si les forêts sont tellement importantes dans le cycle de l’eau, c’est d’abord parce qu’elles participent grandement au flux d’évapotranspi- ration de l’eau vers l’atmosphère et alimentent le processus de précipitations. Elles remplissent encore différentes autres fonctions essentielles à l’approvisionnement en eau potable.” Ce prin-

cipe n’est d’ailleurs pas contesté dans le pré- cédent article, lequel pointait du doigt les rési- neux, davantage consommateurs d’eau que les autres. Jean-Claude Rognon apporte d’autres arguments : “Pour comprendre l’immense capa- cité de stockage d’eau d’une forêt, il faut essayer d’imaginer à quoi ressemble son sol : celui d’une forêt de feuillus peut contenir, dans un mètre cube de terre, plusieurs dizaines de kilomètres de racines qui facilitent la pénétration et le drai- nage des eaux de pluie et de fonte de neige. Les sols forestiers échappent aux pollutions de toutes sortes et aux tassements de terrain provoqués par les activités agricoles ou industrielles. Les arbres sont des machines à fabriquer de l’eau dite nouvelle, c’est-à-dire créée par le seul fait du process chimique lié à la photosynthèse et à la polymérisation” explique cet habitant du Haut-Doubs qui s’appuie sur les études d’Ernst Zürcher. Ce scientifique suisse démontre que pour la formation de la cellulose des arbres, chaque molécule de glucose libère une molé- cule d’eau, soit 18 grammes, ou 10 % de la masse de cellulose ! Eau et forêt : un couple finalement indissociable. n

Après une cote à - 11 m, le niveau de la nappe de l’Arlier est remontée à - 567 m fin janvier, un niveau élevé.

F aut-il commencer par les bonnes ou les mau- vaises nouvelles ? Pre- nons la mauvaise : le Haut- Doubs a aperçu à peine 30 heures de soleil du 1 er au 28 janvier. De vitamine D, les Pontissaliens ont manqué, à l’inverse de l’eau qui a inondé Doubs et ses envi- rons. Sur ces deux mois de décembre-janvier, un cumul moyen de précipitations record depuis 1959 a été éta- bli, année de début de la modélisation de la pluvio- métrie. Selon Météo France, quelque 282,5 mm d’eau étaient tombés à la date du 29 janvier, la Franche-Comté ayant battu son propre record de pluie avec deux fois la normale ! Sur les hauteurs, la neige s’est posée en masse avec encore 1,40 m relevé au-dessus de Cha- pelle-des-Bois le 30 janvier même si celle-ci avait qua- siment disparu en dessous de 1 000 mètres. La bonne nouvelle : les nappes phréatiques sont désormais au plus haut. Vice- président en charge de l’eau et l’assainissement à la com- munauté de communes du

Grand Pontarlier, Gérard Rognon note que le niveau de la nappe de l’Arlier retrouve un niveau qui n’avait plus été observé depuis deux ans. “Cet automne, le puits de référence (numéro 3) était désamorcé à - 11 mètres. En janvier, le niveau est remonté à - 8,5 mètres pour se fixer le 30 janvier à - 5,67 mètres. Ce niveau nous permet d’être plutôt sereins même si nous restons toujours vulnérables en cas d’une longue période sèche” prévient l’élu. Il faut dire que les besoins en eau de Pontarlier et des villages environnants sont impor- tants : chaque jour, 4 500 m 3 d’eau sont pompés dans la nappe de l’Arlier. L’eau du lac Saint-Point est égale- ment pompée, à raison de 500 m 3 par jour. Lors de la période de sécheresse, le débit pompé est monté à 1 000 m 3 . Rappelons que les volumes de consommation d’eau n’augmentent pas mais se stabilisent dans ce Haut- Doubs toujours plus peuplé. Cela s’explique notamment par une réduction des consommations d’eau des ménages. n

Pontarlier fait partie des plus grandes communes forestières de la région.

Une carte pour recenser l’utilisation des casse-cailloux

L a Presse Pontissalienne, en juillet dernier, titrait “Massa- cre au casse-cailloux dans le Haut-Doubs”. Scientifiques, asso- ciations, riverains montraient leur inquiétude quant à la disparition des affleurements rocheux dans les prairies, conduisant à une dis- parition de nos paysages. Cette méthode du casse-cailloux permet notamment de rendre plus acces- sibles les parcelles en tracteur ou de gagner du terrain. Depuis, le sujet a été largement été repris. Un courrier écrit par des scientifiques a été envoyé au préfet. Les agri- culteurs ont également pu argu- menter et montrer que l’on pouvait,

sur le sujet, mais aussi sur la dis- parition des murs et murgers” indique Marie-Jo Vermot, prési- dente de l’association. Une carte est en cours d’élabora- tion, elle permettra demieux connaî- tre l’ampleur du phénomène dans le secteur du Haut-Doubs. “Pour nous signaler des zones concer- nées, utilisez notre adresse mail (mursetmurgers@gmail.com) ou appelez le 07 86 96 88 11 poursuit l’association. n Un collectif s’est créé pour recenser les passages (futurs) de casse-cailloux.

à certains endroits, pratiquer du casse-cailloux sans dénaturer la physionomie des sols. L’association “Murs et Murgers” basée à Fournets-Luisans a de son côté organisé des réunions autour de ce sujet sur le thème “Quand nos paysages disparaissent”, aux- quelles plus de 250 personnes ont participé puis le 18 janvier dernier. Elle a décidé d’engager une action de recensement des lieux d’utili- sation du “casse-cailloux” en créant un collectif réunissant d’autres asso- ciations. “Nous ne sommes pas des extrémistes demandant l’arrêt de l’utilisation de cette machine mais nous sommes là pour interpeller

L’INTERVIEW DU MOIS

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AGRICULTURE

Béatrix Loizon

“La réforme territoriale a été un vrai gâchis”

La conseillère départementale du canton d’Ornans est la Madame agriculture et environnement du Département. Avec des questions plus que jamais sensibles à gérer comme la qualité des rivières, l’assainissement ou la pollution des sols. Entretien-vérité.

L a Presse Pontissalienne : Vous êtes en charge de l’environne- ment et de l’espace rural au Département du Doubs. Difficile équation entre les intérêts envi- ronnementaux et agricoles ? Béatrix Loizon : Justement, les deux thèmes se complètent. Avant sep- tembre, j’étais chargée de l’agri- culture et de la forêt. En me pro- posant un poste de vice-présidente, la présidente du Département a souhaité me confier en plus tout ce qui relève de l’environnement : bio- diversité, trame verte et bleue, eau et assainissement. En faisant cela, on a justement voulu donner un signe que l’agriculture, la forêt et l’environnement sont des sujets indissociables. L.P.P. : Épandages sauvages, pollution des rivières, inondations…On n’a jamais enten- du autant parler de soucis liés à l’envi- ronnement dans le Doubs. Difficile de res- ter optimiste ? B.L. : Tout le monde semble vouloir désormais se saisir de cette ques- tion et c’est tant mieux. Il y a une prise de conscience générale qui fait qu’on voit tout ce qui ne va pas. Je veux aussi montrer tout ce qui va, et tout ce qu’il reste à faire. Je peux évidemment comprendre l’im- patience des associations et des acteurs de l’environnement, mais le vrai travail de fond a été enga- gé avec tous ces acteurs et c’est bien cela qui compte. L.P.P. : Ces mêmes associations estiment que les réunions qui se déroulaient avant sous l’ancienne majorité sont plus rares aujourd’hui. B.L. : La grosse conférence consa- crée à la Loue qui se tient avec tous les acteurs reste d’actualité et la prochaine aura lieu avant la fin de ce premier semestre. Même si elle s’est tenue moins régulièrement ces derniers temps avec les périodes d’élections successives, il faut la fai- re, ça reste nécessaire, mais ça res- te une grand-messe et ce n’est pas

cette question de l’assainissement est un véritable tsunami pour les communautés de communes qui vont récupérer ces dossiers. Ce transfert de compétences doit pas- ser par une professionnalisation des personnes chargées de ces dos- siers, même si beaucoup sont déjà compétentes. On investit des mil- lions d’euros dans les stations d’épuration, mais si elles ne fonc- tionnent pas correctement, c’est là que les problèmes surviennent. C’est la raison pour laquelle nous allons accompagner les collecti- vités sur cette question jusqu’en 2020, voire au-delà. Malgré les baisses de moyens. L.P.P. : À quelle baisse faites-vous allu- sion ? B.L. : Celle que l’État versait à l’Agence de l’eau. Chaque année, nous mettions la même somme que l’Agence de l’eau, à savoir 3 millions d’euros, sur l’assainis- sement. L’État a ponctionné plu- sieurs millions au plan national sur le budget de l’Agence de l’eau. C’est un très mauvais signe pour l’environnement. L’État tient un double discours où d’un côté il prô- ne l’environnement et de l’autre il retire des moyens. Ce n’est pas sérieux. Cette décision nous obli- gera hélas à prioriser nos actions, on ne pourra plus intervenir par- tout comme on le faisait jusqu’ici. La priorité seramise sur les zones hyper-sensibles et les zones kars- tiques. L.P.P. : L’état des rivières de ce dépar- tement vous inquiète-t-il ? B.L. : Évidemment que cela m’in- quiète et cette dégradation ne date pas d’hier, elle est visible depuis le début de la décennie. On a demandé à la fédération de pêche avec laquelle on travaille de fai- re des états des lieux précis de la population piscicole. Je retiens que sur les captages 2017, il y a un léger mieux sur la Loue. La situation est plus inquiétante sur le Cusancin ou le Dessoubre. On ne va pas arriver du jour au len- demain à rétablir la situation sur tous ces cours d’eaumais si on n’y croyait pas, on ne mettrait pas tous ces moyens financiers. L.P.P. : Et les efforts sont souvent mis à mal par des comportements indignes comme le récent épandage sauvage de Charmauvillers. Difficile dès lors de ne pas associer la profession agricole à la pollution ? B.L. : Ce genre de comportement est évidemment intolérable.Mais avec la vigilance citoyenne ren- due plus facile grâce aux photos prises sur les smartphones, la pho- to de quelqu’un qui vide sa fosse à lisier par précaution et parce qu’il en a l’autorisation sera la même que celui qui fait un épan- dage sauvage. Peuvent naître dès

Béatrix Loizon a pris du grade lors du remaniement de l’automne dernier en devenant vice-présidente du Département.

lors des amalgames préjudiciables à toute la profession agricole. Le cas de Charmauvillers est à condamner de manière très fer- me, c’est une catastrophe pour l’image de la profession qui est mise à mal par une minorité d’in- conscients. L.P.P. : Et il y a ce sentiment d’impuni- té qui ne passe plus… B.L. : L’agriculteur en question a eu une amende de 135 euros, pas plus qu’un simple délit routier. C’est pitoyable. On nous accuse souvent d’être impuissants sur ces questions mais le Départe- ment n’a pas la police de l’eau. C’est l’État qui l’a. Il faut donc que la loi change sur ce point. J’ai alerté nos parlementaires en ce sens. L.P.P. : Cela pose aussi la question de la mise aux normes des installations. Où en est-on dans le Doubs ? B.L. : Sur les 2 800 exploitations pérennes dans le Doubs, il y en a encore 400 qui doivent subir une mise aux normes.Toutes ces exploi- tations devront être aux normes avant la fin de l’année 2020. Le Département les aidera toutes à se mettre aux normes. L.P.P. : Alors que le volet économique a été transféré à la Région, le Départe- ment a-t-il encore une marge de manœuvre pour soutenir les agriculteurs du Doubs ? B.L. : En effet, les aides écono- miques ont été transférées à la Région, à l’exception des aides éco- nomiques dans le cadre du Plan de développement rural (P.D.R.) pour lequel on peut toujours agir avec les aides F.E.A.D.E.R. C’est un vrai levier qui représente plu- sieurs millions d’euros par an. Il y a aussi des dossiers, et c’est dom- mage, que la Région a refusé de reprendre comme les aides aux jeunes agriculteurs ou l’aide à l’électrification rurale. Sur ce der- nier point, on travaille actuelle-

ment avec le Syded pour voir dans quelle mesure ce syndi- cat peut reprendre le flambeau. Grâce à nos efforts, la plupart de nos politiques d’aide ont pu être conservées. L.P.P. : En tant que membre de la F.D.S.E.A., n’y a-t-il pas risque de conflit d’intérêts à gérer cette commission agriculture ? B.L.:Il suffit d’in-

finalement nulle part.Avec Alain, on s’entend bien, mais on ne se voit pas. On a perdu toute notion de proximité qui faisait la riches- se de notre fonction. En plus, ce canton couvre trois communau- tés de communes, deux circons- criptions. C’est du grand n’importe quoi. Cette réforme a été un vrai gâchis, et pour nous élus locaux, c’est une vraie frustration. L.P.P. : Un mot pour terminer sur la pré- sidence Christine Bouquin. Il y a eu ce petit remaniement au sein de l’équipe à l’automne, puis le directeur général des services est parti. On sent un certain flot- tement dans la maison Département… B.L. : À notre arrivée, nous nous sommes réparti le travail et au bout d’un moment, certains n’ont plus souhaité être vice-présidents. Personnellement, j’ai pris ce petit remaniement comme une marque de reconnaissance. On avait aus- si besoin d’un D.G.S. qui connais- se la “boutique” et sur ce point, Gilles Da Costa a été la bonne per- sonne. Avec le travail qu’il a fait, je comprends d’ailleurs pourquoi la présidente de Région l’a rap- pelé. Maintenant, la présidente Christine Bouquin est en train de recruter un nouveau D.G.S., le D.G.A. Jean-Louis Guillet a accep- té de jouer les prolongations le temps de la transition. S’il y avait le moindre flottement, on n’en serait pas là à présenter partout sur les territoires notre contrat de territoire. Il n’y a pas le moindre doute sur le fait que Christine Bouquin “tienne la baraque” dans un Département où l’investisse- ment repart, où la dette diminue et tout cela sans augmenter d’un centime les impôts locaux. On a traversé des mois compliqués avec le contexte qui était celui de la réforme territoriale.Aujourd’hui, les éclaircies sont là et je suis fiè- re de voir ce qu’on a réussi àmettre en place avec des politiques pour le long terme. n Propos recueillis par J.-F.H.

Bio express

l Béatrix Loizon est née le 16 novembre 1966 l Elle est agricultrice à Mérey-sous-Montrond

l 7 ème vice-présidente du Département, elle est en charge de l’environnement, de la Trame verte et bleue, de l’espace rural et périurbain l Secrétaire de la 3ème commission “Dynamique territoriale” l Elle est administratrice d’une C.U.M.A., du Crédit Agricole d’Ornans et secrétaire du G.E.D.A.F. Loue-Lison (Groupe d’Études et de Développement Agricole Féminin)

“Le canton d’Ornans est un territoire complètement incohérent.”

terroger toutes les autres orga- nisations agricoles pour voir que j’ai toujours mis un point d’hon- neur à travailler avec tout le mon- de. Et cette situation ne va pas perdurer car nous sommes en train de vendre notre exploitation de Mérey-sous-Montrond, pour des raisons de santé. L.P.P. : Près de trois ans après la réfor- me territoriale, le nouveau canton d’Or- nans qui couvre 64 communes de Crou- zet-Migette aux Alliés a-t-il prouvé sa pertinence sur le plan géographique ? B.L. : La seule chose positive est que celui qui traverse le dépar- tement de part et d’autre est désor- mais obligé de passer par le can- ton d’Ornans ! Pour le reste, c’est un canton complètement incohé- rent. Les mariages forcés ne sont pas forcément des mariages heu- reux. Ne vaut-il pas mieux être seul sur un petit territoire qu’à deux sur un grand secteur ? L.P.P. : Le binôme Béatrix Loizon-Alain Marguet n’est pas efficace ? B.L. : Au début, on a essayé de se répartir un peu le territoire entre nous deux. On s’aperçoit qu’on passe son temps en voiture et en essayant d’être partout, on est

forcément là que les choses avan- cent le plus. C’est plus dans les petits groupes de travail tech- niques que les dossiers avan- cent. L’idée est de privilégier les travaux pra- tiques plutôt que les grands- messes. Il y avait par exemple un groupe consacré à l’eau et à l’agri- culture qui a déjà eu lieu deux fois, et nous en met- tons en place un nouveau dédié à l’eau et à l’assai- nissement. Car

“Le cas de Charmauvillers est une catastrophe pour la profession.”

PONTARLIER

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l’Équilibre Financier, il y aura forcément débat mais il faut savoir s’adapter. L’essentiel, c’est de se retrouver à la fin.” Patrick Genre le président du conseil de surveillance du C.H.I.H.C. s’in- terroge toujours sur la finalité du Groupement Hospitalier de Territoire (G.H.T.). “Fin 2017, j’estimais que cela pouvait être la plus belle des opportunités comme le plus grand des dan- gers. Un an plus tard, je n’ai tou- jours pas la réponse. Pour moi, cela reste toujours une opportu- nité sous réserve d’être très vigi- lant On n’acceptera jamais que le dispositif G.H.T. s’apparente à une mise sous tutelle. Cela doit au contraire permettre de déga- ger des moyens pour renforcer l’offre de soins.” Pas toujours d’ac- cord avec la politique de l’A.R.S., lemaire de Pontarlier lâche assez irrité. “Ce n’est pas aux direc- teurs d’établissements à Pontar- lier ou ailleurs de supporter seuls la responsabilité des fermetures de services mais à l’A.R.S. qui doit assumer ses choix.” Il cri- tique aussi l’impact négatif du Contrat de Retour à l’Équilibre Financier. “En 2018, on com- mence à s’attaquer à la moelle. Le traitement dure depuis bien- tôt dix ans. Je ne suis pas oppo- sé aux efforts de rationalisation mais sans chercher à tout prix à déstructurer le C.H.I.H.C.” L’avenir duC.H.I.H.C. passe éga- lement selon lui par le dévelop- pement des relations entre tous les acteurs de la santé du Haut- Doubs. L’union fait la forcemédi- cale. n F.C.

SANTÉ 2 millions de déficit en 2017 L’hôpital encore

en recherche d’efficacité Plus que jamais sous la pression comptable de l’A.R.S., le centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) s’efforce d’optimiser son fonctionnement, de développer des partenariats, d’innover, de résister aussi pour préserver cette proximité d’offre de soins qui constitue sans doute l’un des enjeux vitaux du Haut-Doubs. Bilan et perspectives.

Olivier Volle le directeur et Patrick Genre qui préside le comité de surveillance ont dressé un état des lieux sur l’activité du C.H.I.H.C. dans un contexte très contraint.

C omment se porte l’hôpi- tal en ce début d’année ? “Même si on n’a pas enco- re tous les chiffres de l’ac- tivité 2017, une tendance bien claire se dégage : la stabilité” , annonce sans grande surprise Olivier Volle. Le directeur du C.H.I.H.C. considère plutôt qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle dans le sens où elle ne compen- se pas la baisse de la tarification qui est de l’ordre de 5 %. “Dans les établissements comme le nôtre, on observe que c’est assez cou- rant. Il faut savoir relativiser. On nous a annoncé une modifica- tion des systèmes de financement, j’espère qu’elle va se concrétiser.” Les objectifs 2018 s’articulent autour du retour à la croissan- ce, de la nécessité de contenir le déficit qui s’élèvera à 2 millions d’euros en 2017. “C’est moins qu’annoncé.On a obtenu une aide d’1,1 million d’euros de l’A.R.S.

re prochaine d’une consultation en chirurgie vasculaire et la concrétisation du projet Handi- dents. L’hôpital va mettre à dis- position d’un dentiste extérieur un environnement facilitant la prise en charge dentaire des per- sonnes handicapées. “On va éga- lement accueillir un O.R.L., ce qui va nous permettre de récu- pérer des patients qui allaient consulter sur Besançon.” L’hôpi- tal de Pontarlier est confronté depuis longtemps à ce problème d’aiguillage au profit duC.H.R.U. Minjoz. Quelle est l’ampleur du phénomène ? “C’est difficile à mesurer. On draine à peu près la moitié de l’activité de médecine et de chirurgie sur le bassin du C.H.I.H.C. Avec toutes ces inno- vations, on espère récupérer quelques parts de marché. On constate aussi que le phénomè- ne de fuites s’amplifie dès qu’on s’éloigne de Pontarlier” , précise

OlivierVolle qui souhaite renouer des relations de confiance avec les généralistes privilégiant les spécialistes bisontins. Depuis 2017, le C.H.I.H.C. accueille sur Pontarlier aussi une offre en hémodialyse. “On fournit les repas et bientôt le labo- ratoire.” Projet de longue halei- ne qui aboutit enfin, l’installa- tion des foyers de vie F.A.M. et M.A.S. au Grandvallier. Cette structure sera portée par l’as- sociation Hygiène sociale de Franche-Comté. Un plus pour les patients et l’occasion enfin d’occuper des locaux tout neufs qui n’avaient jamais été utilisés. Bien sûr, tous ces chamboule- ments, les fermetures de lits notamment, ne vont pas sans susciter des craintes et des inter- rogations au sein du personnel. Olivier Volle en est conscient. “Quand on appliquera les orien- tations du Plan de Retour à

en fin d’année. Ce soutien assez inespéré récompense les efforts de réorganisation engagés à l’échelle du C.H.I.H.C. Pour autant, on sait que le déficit 2018 s’élèvera à près de 3,4 millions d’euros” , tempère Olivier Volle. Les raisons sont connues : per- te de 3 millions d’euros liée à la disparition du droit d’option des travailleurs frontaliers, baisse des tarifs, des dotations et des missions d’intérêt général. Face à toutes ces contraintes exogènes, le C.H.I.H.C. doit répondre aux exigences du Plan de Retour à l’équilibre Financier. “On doit développer l’activité,mieux valo- riser certains actes et s’astreindre comme un sportif à un régime pour être plus performant.” La cure d’amaigrissement s’est déjà traduite par la fermeture d’une unité de chirurgie rendue possible par le virage ambula- toire. “On a aussi cette réflexion

en médecine et pour les lits de soins de suite et de réadaptation. On devra à l’avenir établir un partenariat gagnant-gagnant avec la clinique Saint-Pierre pour améliorer le parcours des patients.” Le projet médical du C.H.I.H.C. retrouve des couleurs avec de bonnes nouvelles sur le front du recrutement : arrivée d’un nou- veau praticien en chirurgie vis- cérale et digestive en remplace- ment du docteur Hassan, et des pistes devraient se concrétiser au niveau des anesthésistes et de la psychiatrie. “On fonction- nait avec une équipe de 3 psy- chiatres et un assistant. Si les choses se concrétisent, on devrait doubler l’effectif en très peu de temps.” Comme quoi, même en matière de recrutement de spé- cialistes, tout est possible. Toujours au chapitre des bonnes nouvelles, à signaler l’ouvertu-

L’ÉVÉNEMENT

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LE E-COMMERCE, VERSION HAUT-DOUBS

Les ventes sur Internet continuent leur progression fulgurante. En 2017, le chiffre d’affaires global du e-commerce en France a atteint la barre des 80 milliards d’euros. C’est encore une progression de 16 % sur un an. Le marché français compte 210 830 sites marchands actifs, soit une augmenta- tion de 8 % et 15 000 sites supplémentaires sur un an (source F.E.V.A.D.). Entrepreneurs dans l’âme, des créateurs d’entreprises locaux ont choisi ce canal pour tenter de séduire une clientèle plus large. Portraits de ces e-commerçants locaux. Produits naturels et bio Trouver son bonheur dans le marketing de réseau Éliza Bessant-Lamour distribue depuis 18 mois les produits Total Life Changes (T.L.C.). Installée aujourd’hui en micro-entreprise, elle gère aujourd’hui un réseau de 130 revendeuses. l T.L.C.

E n 2016 arrivant au terme d’un congé parental, cette maman de deux enfants découvre un peu par hasard sur le Net les produits T.L.C. Cette entreprise basée aux États-Unis a choisi de privilégier depuis quelques années le e-commerce pour dévelop- per son activité de distribution de pro- duits naturels et bio. Elle est aujour- d’hui présente dans plus de 180 pays et affiche une croissance de 700 % sur les deux dernières années. “Comme j’ai toujours eu le goût des produits autour du bien-être, j’ai répondu à une annonce Facebook en septembre 2016. T.L.C. recherchait des distributrices. Très vite, je me suis prise au jeu. Avec T.L.C., je crois que j’ai trouvé ce que je cherchais au fond de moi sans le savoir” , confie Éliza alias Zazou Bessant- Lamour. Sans diplôme, rebelle et fonceuse, elle s’interrogeait alors sur son avenir pro- fessionnel n’ayant guère envie d’être ni assistante maternelle ni opératri- ce frontalière. Le mode de fonctionne- ment T.L.C. correspond en tout point à ses attentes, à savoir rester dispo-

nible pour s’occuper de ses enfants. “On s’organise comme l’on veut et on nous laisse une grande liberté d’en- treprendre. Le marketing de réseau n’est pas synonyme de réussite immé- diate, il faut prendre le temps de se for- mer, d’animer sa page Facebook T.L.C., de monter des actions, d’organiser des événements. Cela prend beaucoup de temps.” Partie dans l’idée de dégager un com- plément de revenus, la distributrice monte assez rapidement en grade tant

“J’ai répondu à une annonce Facebook”, raconte Éliza Bessant en expliquant son parcours chez T.L.C.

et si bien qu’elle finit par s’installer à son compte en janvier 2017. “Aujour- d’hui, c’est une activité à plein temps. Cela repré- sente 8 à 10 heures de tra- vail par jour.” T.L.C. comprend plusieurs gammes de produits : nutrition, compléments alimentaires, cosmétique, bien-être. “La tisane “Détox IasoTea” est le pro- duit phare de T.L.C.” , poursuit celle qui a pris le poste de directrice exé-

8 à 10 heures de travail par jour.

Éliza Bessant apprécie bien sûr de vivre de sa passion. Elle ne compte pas en rester là. “On est actuellement en train de développer une équipe en Suis- se où la société T.L.C. est encore peu implantée.” Si elle admet consacrer beaucoup de temps à son nouveau tra- vail parfois au détriment de sa famil- le, elle estime que c’est aussi un pas- sage obligé pour décoller. “Avec tous ces projets, j’ai retrouvé confiance en

moi.” Son groupe Facebook qui abri- tait au départ 200 membres en comp- te désormais près de 10 000. Derrière ces débuts prometteurs, pas de secrets, du travail, du travail. “Seule la régu- larité permet de fidéliser la clientèle. Il ne faut pas avoir peur de se mettre en avant, quitte à avoir l’air ridicule, mais on apprend vite à corriger ses erreurs.” n F.C.

cutive et se retrouve à la tête d’un réseau de 130 conseillères de produits T.L.C. Elle figure ainsi parmi les 13 leaders du réseau T.L.C. France. Elle arrive désormais à sortir un revenu décent même si on est encore loin des salaires frontaliers. “On fonctionne énormément sur les réseaux sociaux et T.L.C. nous accompagne dans l’orga- nisation de formations communes. On se voit régulièrement.”

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018 7

l Initiatives

Parcours de femmes

Ces e-commerçantes haut-doubiennes Rencontre avec trois auto-entrepreneuses en e-commerce dont les parcours partagent certains points et divergent sur d’autres. Charlène Devos, Neptuun, Petite Maroquinerie, à La Longeville

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S tyliste-modéliste de métier, Charlène est autodidacte dans la maroquinerie. C’est en 2015 qu’elle a créé son auto-entre- prise en e-commerce. Elle l’a baptisée Neptuun. “J’ai commencé à travailler le cuir en 2015. Avec la volonté de créer une ligne d’articles pratiques, fonc- tionnels et minimalistes, le cuir s’est imposé comme une matière évidente pour sa texture et son toucher, sa dura- bilité et sa résistance.” En partant d’un budget de 0 euro, l’e-commerce s’est révélé le plus intéressant en termes de coût. Chez elle, une pièce est aménagée en atelier, où se dresse son établi et où elle gère son stock. “J’ai beaucoup de petits outils, mais je couds tout à la main” , explique la jeune gérante. “Nep- tuun est une marque de petite maro- quinerie proposant des produits mini-

malistes et durables. Tous les produits sont personnalisables avec des initiales, noms, logos. Les cuirs au tannage végé- tal utilisés dans mon atelier sont issus de tanneries françaises afin de privi- légier les savoir-faire locaux et garan- tir leur origine et leur qualité. Les fini- tions faites à la cire d’abeille permettent aux produits d’acquérir une belle pati- ne avec le temps.”

pale. “La petite affaire marche plutôt bien” , confie la créatrice. “Ça progresse d’an- née en année.” Son auto-entreprise est la seule activité qu’elle exerce et qui l’occupe toute la semaine. “Je m’ac- corde un jour de repos le dimanche, mais c’est vrai qu’on a toujours un œil sur les mails.” Le seul petit inconvé- nient que Charlène trouve au e-com- merce, c’est qu’il n’y a pas le contact direct avec le client. Pour pallier ce manque, elle se rend dans des bou- tiques éphémères à l’instar de Pop Pop Pop, qui a rassemblé une trentaine d’exposants à Besançon au mois de décembre. Par la suite, si son activité le lui per- met, l’idée d’avoir un pas-de-porte en ville ne lui déplairait pas. n

aujourd’hui, mais j’ai eu envie de construire mon site pour avoir plus d’indépendance. Je l’ai fait moi-même. Il va évoluer et je me forme pour le réfé- rencement, afin qu’il soit en tête de lis- te dans les recherches sur Internet” , développe Charlène. Car en effet, être auto-entrepreneuse en e-commerce, c’est aussi tout faire soi-même et apprendre toute seule. Aucun support de vente n’est à négli- ger quand on sait que le plus gros des commandes provient des plateformes de vente sur Internet et de Facebook. Les articles de Neptuun sont égale- ment en vente dans des boutiques aux quatre coins de la France : Paris, Lyon, Toulouse, Vichy et bien sûr Pontarlier, mais c’est bien la vente en ligne qui constitue la source de revenus princi-

L’activité est prenante, entre la confection des articles de maroquinerie, les photographies pour les mettre en valeur en ligne sur les sites, les réseaux sociaux, les expéditions de colis… “Je vendais avant uniquement par une plateforme de vente en ligne, qui reste ma sour- ce de revenus principale

“Ça progresse d’année en année.”

Charlène Devos a créé sa petite entreprise à La Longeville.

www.neptuun.com

Marine Ladu, Marinala, créatrice de bijoux, à La Cluse-et-Mijoux

Stéphanie Vouillot, Deuxième vie et Créations, couturière-tapissière, à La Rivière-Drugeon “A utodidacte, j’avais une vieille machine à coudre, je cou- guère aux critères du e-com- merce, car les clients lui confient majoritairement leurs meubles à rénover. “Peut-être que si je produis des articles en bois flot- té, ils pourront être mis en ligne” , s’interroge Stéphanie.

D iplômée d’un B.T.S. Stylisme il y a cinq ans, Marine est ren- trée d’Angleterre il y a deux ans. C’est à son retour sur le sol français qu’elle a fon- dé son auto-entreprise en e- commerce qu’elle a nommée Marinala. Elle crée des bijoux en cuir naturel, des pièces uniques réalisées entièrement à la main. “C’est pendant mon projet de fin d’études en Desi- gn de Mode que je découvre et commence à travailler le cuir. Après l’obtention de mon diplô- me, des expériences profes- sionnelles et quelques voyages me ramènent tous vers une seu- le et même conclusion : mon amour pour la création. Je déci- de donc de lancer ma propre marque en 2015. Marinala est née” , raconte la jeune gérante. “Je dessine et imagine chaque modèle pour ensuite passer à l’étape de fabrication (décou- pe, assemblage et finitions). Je définis ma gamme de couleurs et je sélectionne mes cuirs d’agneaux chez des tanneurs français haut de gamme. La majorité des finitions sont en laiton doré à l’or fin. En véri- table perfectionniste, je consacre beaucoup de temps à la fabri- cation de chaque pièce.” Marinala est l’activité princi- pale de Marine. Elle y consacre tout son temps et toute son énergie. Du temps dans la créa- tion certes, mais aussi dans le développement de l’entrepri- se sur Internet, dans des points de vente, les photographies des

articles de puériculture, des tabliers, des sacs à tarte, des foulards, des coussins, des gilets kimonos. Une boutique en ligne est aussi ouverte sur Facebook. “Ça prend du temps de pro- duire, d’étiqueter, de faire les photos, de mettre en ligne. C’est du boulot et du temps” , consta- te-t-elle. “Au fur et à mesure des commandes, je vais à la Pos- te. Je ne veux pas dépasser un certain seuil de stock.” Outre la confection couture - “je réalise du sur-mesure en matière de couture, de décora- tion, de création et de relooking” -, Stéphanie propose ses ser- vices de “tapisserie” et de réno- vation de meubles, de création de petits mobiliers en utilisant de manière détournée des pro- duits recyclés. Cette partie de son entreprise ne correspond

sais mes ourlets de rideaux” , se remémore Stéphanie. Grâce à l’apparition des tutos sur Inter- net, elle s’est essayée à coudre un snood (tour de cou) pour sa fille qu’elle a posté sur Face- book. Des amies ont aimé, lui en ont commandé et tout est parti de là. “Du snood, je suis passée au foulard, puis au gilet kimono, toujours avec l’aide des tutos” , explique la gérante. Lors d’un stage pour l’imma- triculation de sa société, Sté- phanie a eu connaissance que la chambre des métiers pou- vait offrir le nom de commer- ce à l’entreprise. Même si elle envisageait plus un site, gen- re blog pour sa visibilité, elle s’est inscrite pour profiter de cette offre, trouvant que “ça fait plus pro d’avoir un nom de domaine.” Suite à cette ins- cription, c’est justement l’in- tervenant qui lui a proposé d’ou- vrir un e-commerce, ce qu’a accepté Stéphanie. “J’ai créé mon site toute seule. Il n’est peut-être pas parfait, mais il est fonctionnel. J’ai mis tout ce que je vendais dans ma boutique” , raconte la couturiè- re. L’e-commerce ne s’applique que sur une partie de l’activi- té de Stéphanie, l’autre étant la rénovation de meubles. Cela ne fait pas un an que son site est en ligne et il totalise déjà une centaine de visiteurs par mois. Elle y propose des

Son auto-entreprise constitue son activité principale, même si elle reste réserviste en sou- venir de son ancien métier. Occasionnellement, elle se rend dans des boutiques éphémères ou sur des marchés. Au niveau de l’organisation, l’activité de Stéphanie deman- de de la place, et elle commence à en manquer. Elle a pour pro- jet de trouver une maison plus grande, qui lui offrirait la pla- ce de créer son propre atelier, avec pourquoi pas un show- room dans lequel elle pourrait exposer ses créations. n

Marinala, alias Marine Ladu, crée des bijoux à La Cluse-et- Mijoux.

bijoux, leur mise en vente sur la plateforme Etsy, “bon moyen d’avoir une visibilité sur Inter- net” , sur Facebook, les expé- ditions, même à l’internatio- nal. “Développer les points de vente, développer Internet, je fais tout moi-même !” De l’énergie, car Marine fait des salons de créateurs en Suis- se, à Lyon, à Paris. “J’ai bien terminé l’année avec le marché de Noël de Pontarlier” , appré- cie-t-elle. Pour elle, la majori- té des ventes se fait en vente directe. Elle expose aussi dans la boutique La Fabrik de Mana à Pontarlier. Son style, empreint d'inspira- tions ethniques, plaît. “Ça marche bien, je suis contente” , confie Marine, qui constate que Facebook et Instagram amè- nent pas mal de clients. “On

me demande des anciens modèles ou de personnaliser des modèles existants.” Le e-commerce s’est révélé natu- rellement la bonne alternati- ve pour Marine. “C’est moins coûteux depuis la maison. J’ai juste une pièce que j’ai aména- gée en atelier pour mes créa- tions et mon stock. Ça deman- de moins de financement.” Pour le moment, Internet res- te la bonne alternative pour Marinala, dont les amies ont créé une association entre créa- trices sur Besançon, laquelle a été à l’origine de la grande boutique éphémère de Besan- çon Pop Pop Pop, et qui cher- cherait à reproduire ce concept sur Pontarlier. L’objectif de Marine est de tout mettre en œuvre pour être présente par- tout. n

Une “deuxième vie” pour Stéphanie Vouillot à La Rivière- Drugeon.

www.etsy.com/fr/shop/MarinalaShop

www.deuxiemeviecreations.fr

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018

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l Pontarlier

20% du chiffre d’affaires

“C’est carrément une seconde boutique” Après une première tentative peu probante, Dominique Millot, le gérant du Magasin aujourd’hui spécialisé dans les meubles en bois massif en sapin ou en chêne s’est donné les moyens techniques, humains et logistiques pour réussir avec succès son virage numérique.

Le site de vente en ligne a ouvert de nouvelles

perspectives commerciales au Magasin qui célèbre cette année son vingtième anniversaire.

C e qui est vrai dans le commerce en général l’est aussi dans la vente en ligne. Une question de persévérance, de profes- sionnalisme, de communication, où rien ne doit être négligé dans les moindres détails. Dépôt-vente, skis, surplus militaire, en vingt ans d’exer- cice, Dominique Millot n’a jamais hési- té à se remettre en cause pour s’adap- ter soit à la concurrence soit à l’évolution des modes de consommation. “Les dépôts-ventes sont vite passés de mode. Et avec les skis, je n’aurais jamais pu résister à l’arrivée de Décathlon par exemple” , illustre le gérant du Maga- sin qui se laisse tenter par la vente en ligne en ouvrant un site marchand de vêtements militaires. Un flop… Il ne suffit pas de bien présenter des articles en attendant l’acheteur. La gestion

d’un site marchand nécessite plus d’im- plication au quotidien, de l’animation, des échanges. Conscient des lacunes, Dominique Mil- lot n’abandonne pas pour autant ce qu’il considère comme l’avenir du com- merce, en tout cas un complément indispensable à son Magasin désor-

En trois ans, la part e-commerce du chiffre d’affaires global est passée de 6 % à 20 %. “Dans le même temps, on constate que le chiffre d’affaires du magasin physique est resté stable. Ce qui signifie que la croissance repose essentiellement sur la vente en ligne” , observe Dominique Millot qui ne pré- voit pas, pour autant, de fermer son commerce des Grands Planchants. On n’a rien sans rien. Rançon du succès : il manque aujour- d’hui d’espace de stockage et doit occu- per des locaux à l’extérieur. “On a fait l’acquisition d’une parcelle à la zone

des Gravilliers pour y construire un hangar de 500 m 2 . On va également aménager un studio photo dans l’une des réserves du magasin historique” , poursuit le gérant aujourd’hui à la tête d’une équipe de six salariés. Le souci du détail. Avec ce positionnement en ligne, le Magasin rayonne naturellement sur toute la France. “Le site de vente en ligne, c’est carrément une seconde bou- tique. On constate également l’impor- tance de la qualité du service pour fidé- liser la clientèle” ajoute le gérant. n F.C.

a développé un site vitrine et un site de vente baptisé “Le magasin du pin”. On va bientôt en faire un deuxième qui se nommera “Bois et massif”. Ce der- nier sera plus dédié aux meubles en chêne.” Chat échaudé craint l’eau froi- de, il investit généreusement dans la communication, renforce ses stocks et s’efforce de proposer un service sans fausse note à sa clientèle. “On met le paquet dans l’emballage pour limiter les retours. On est très réactif dans les échanges d’informations en ligne com- me au téléphone.” Beaucoup de travail, mais cela finit par payer.

mais entièrement tourné vers la vente de meubles massifs en sapin et en chê- ne. La persévérance finit toujours par payer, même dans le commerce. La seconde tentative est plus ambitieuse, plus pro- fessionnelle. Le gérant qui fait appel à lamême socié- té de création de sites Internet recrute égale- ment un webmaster . “On

Beaucoup de travail, mais cela finit par payer.

État civil de janvier 2018

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