La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018

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L e C h i f F r e

SOLIDARITÉ Une ferme de La Rivière-Drugeon Une nouvelle vie commence pour les Zawahri Cette famille palestinienne avec cinq enfants a fui les camps du Liban pour une nouvelle vie en France. Ils ont été accueillis par l’association Repair dans le cadre du dispositif “Couloirs humanitaires”.

E ncore un peu perdu, Ahmed, 17 ans, prend une série de photos avec son portable : la ferme, le jar- din, l’église… Sur le seuil de la maison, il appréhende son nou- vel environnement.À l’intérieur de la ferme, les lits sont faits, mais les valises pas encore défaites. La famille Zawahri vient d’arriver à La Rivière-Dru- geon après un long périple qui les amenés du Liban où ils atten- daient dans un camp de réfu- giés, au Haut-Doubs, via Paris. À l’intérieur de cette ancienne ferme, la table est posée, ils s’ap- prêtent à partager ici leur pre- mier repas loin des tourments de la guerre. Mahmoud et Dia- na, les parents, sont venus avec leurs cinq enfants : Mohamad, Issam, Fatmeh,Ahmed et Rouah. Une petite délégation emmenée par Patrick Colle, le président de l’association Repair, les accueille.Nous sommes le 30 jan- vier à La Rivière-Drugeon, pre- mier jour de la nouvelle vie des Zawahri. “Plutôt que d’avoir 9 000 personnes qui s’entassent à Calais, ne vaut-il pas mieux voir des familles accueillies et réparties sur tout le territoire ? Nous avons déjà accueilli une dizaine de personnes sur Pon- tarlier. Avec la famille Zawah- ri, ça fait donc 17 personnes. C’est à peu près le nombre que l’on s’était fixé en créant l’asso- ciation Repair” note Patrick Col- le. La ferme de La Rivière-Drugeon a été mise à disposition par une famille pontissalienne qui la loue à l’association pour une somme modique. Les Zahwari vont désormais devoir appré- hender leur nouvel environne- ment et gagner peu à peu d’au-

26,50

C’ est en euros le tarif d’un forfait de ski à la jour- née pour un adulte à Métabief. Depuis cette saison, il n’existe en effet plus le tarif dissociant la “haute” de la “bas- se saison”, au grand dam des locaux qui s’estiment lésés

migrants du diocèse de Besan- çon. Ce dispositif signé l’an der- nier avec le gouvernement fran- çais permettra d’ici la fin de l’année 2018 à 500 personnes actuellement réfugiées au Liban de venir trouver refuge en Fran- ce. Les personnes concernées par ce projet sont originaires de Syrie ou d’Irak,majoritairement des familles vulnérables. Dans le Haut-Doubs, plusieurs familles ont précédé la famille Zawahri, à Pontarlier, Nods et Morteau notamment.Ainsi arri- vées en France de façon régu- lière, ces familles doivent enga- ger les démarches de demande d’asile en vue de l’obtention d’une protection internationa- le. Si le droit d’asile leur est accordé, elles pourront alors chercher du travail pour une insertion durable dans leur nou- veau territoire et pour entamer une nouvelle vie, loin des tour- ments de la guerre. n J.-F.H. chent un tarif à 26,30 euros, Monts Jura (Lélex) 28 euros et La Bresse (Vosges) 29,70 euros en tarif haute saison, 23,80 euros en basse saison. Àmoins de choi- sir de skier à La Chaux-de-Gil- ley (12 euros la journée), il sera difficile de trouver moins cher. Comptez 52 euros aux “Portes du Soleil” dans les Alpes, soit l’équivalent de 2 jours de ski à “Méta” ! Calculez et skiez bien. l

de quelques euros. C’est un choix de la station. Qu’en est-il ailleurs ? Les Rousses affi-

tonomie. “Pour l’instant, ils ont plusieurs référents au sein de l’association, qui les aideront à faire les démarches adminis- tratives et à gérer les questions de santé, de vie quotidienne, de scolarisation…” Les deux plus jeunes enfants Zawahri devraient intégrer le collège Malraux après les vacances d’hi- ver. L’apprentissage du français, est évidemment une des pre- mières clés de leur intégration.

‘ “Merci” aura été un de leurs premiers mots en français.

“Merci” aura été un des premiers mots en français qu’ils ont pronon- cé en découvrant leur nouveau lieu de vie. La famille Zawah- ri a été accueillie ici dans le cadre du dispositif “Cou- loirs humani- taires” dans lequel s’est inscrite la Pastorale des

La famille Zawahri au complet, avec Patrick Colle, le président de l’association Repair qui les accueille dans le Haut-Doubs.

EN BREF

SOCIAL

125 familles inscrites Pas de répit pour les Restos du Cœur L’antenne pontissalienne des Restos qui distribue chaque hiver plus de 16 000 repas embrayera directement sur une nouvelle campagne de distribution quand la campagne d’hiver s’achèvera le 9 mars.

Carnaval Le Carnaval de Pontarlier n’aura pas lieu cette année. Traditionnellement organisé le dernier week- end des vacances de février, et initialement prévu le 25 février, le Carnaval de Pontarlier n’aura finalement pas lieu pour “divers facteurs exceptionnels” annonce la Ville de Pontarlier. Plusieurs déconvenues auraient conduit à une baisse de participation au cortège d’environ 45 %. La Ville engage dès à présent une réflexion pour l’édition 2019. Une réunion se tiendra prochainement pour étudier la suite. labellisés en 2018 pour le Doubs dans le cadre du Centenaire de la première guerre mondiale. Sur ces dix projets, neuf ont été montés à l’initiative de personnes du Haut- Doubs, comme ces deux projets pontissaliens“La musique classique raconte la Grande Guerre”, spectacle symphonique monté par Ariolica et présenté début mars, ainsi que le concert la “Messe pour la Paix de Karl Jenkins”. Commémoration 10 projets ont été

“L a première fois, on m’a poussée à venir, je n’osais pas. Et puis après, on se dit qu’on n’est pas plus illégitime qu’un autre à venir ici…” Isa- belle, comme tant d’autres, s’est résolue à pousser la porte des Restos du Cœur de Pontarlier car elle n’avait plus d’autre solution. Elle est devenue une habituée des Restos à tel point qu’elle participe désormais tous les mardis aux ateliers cuisine que l’antenne pontissalienne met en place. En cette après- midi, deux clafoutis viennent d’être enfournés, une douce odeur règne dans les locaux. Un peu plus loin, c’est Méla- nie, autre habituée des lieux qui tricote tout en papotant avec les bénévoles Murielle, Véronique et Odile, ou avec cel- le qui règne avec bienveillan- ce sur ce petit monde, la prési- dente des Restos pontissaliens

Marie Delgrandi. Nous sommes au cœur de la campagne hivernale 2017-2018 des Restos du Cœur qui s’achè- vera le 9 mars. Plus de 16 000 repas auront été distribués d’ici là. “Mais, hélas, nous enchaî- nons désormais directement et sans transition avec la cam- pagne d’été, dès le 9 mars” note la présidente. 125 familles sont inscrites actuellement aux Res-

tos pontissaliens, avec de nouvelles familles arrivées cette année, “notamment monoparentales, et de plus en plus de retraités” ajou- te la présidente. Au global, il y a moins d’inscrits qu’il y a une dizai- ne d’années où un pic à 222 familles avait été atteint,

“Il y a de plus en plus de gens seuls.”

Plus de 40 bénévoles se mobilisent pour les Restos à Pontarlier, dont la présidente de l’antenne pontissalienne Marie Delgrandi (deuxième en partant de la gauche).

voir embrayer sur la campagne estivale en toute sérénité. Les 45 bénévoles des Restos pon- tissaliens seront une nouvelle fois sur le pont. D’autres ani- mations sont prévues comme ce loto à destination des enfants, organisé le 13 février dans les

locaux de la rue Jeanne-d’Arc. Les Restos du Cœur, comme l’épicerie sociale le P’tit panier située à quelques mètres de là, c’est un peu la face cachée d’un Haut-Doubs qui n’est pas opu- lent pour tout le monde. n J.-F.H.

“mais il y a de plus en plus de gens seuls” tempère M me Del- grandi. Une collecte de denrées et de produits d’hygiène aura lieu dans les magasins du Haut- Doubs le 9 mars pour recons- tituer les stocks afin de pou-

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