La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018 7

l Initiatives

Parcours de femmes

Ces e-commerçantes haut-doubiennes Rencontre avec trois auto-entrepreneuses en e-commerce dont les parcours partagent certains points et divergent sur d’autres. Charlène Devos, Neptuun, Petite Maroquinerie, à La Longeville

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S tyliste-modéliste de métier, Charlène est autodidacte dans la maroquinerie. C’est en 2015 qu’elle a créé son auto-entre- prise en e-commerce. Elle l’a baptisée Neptuun. “J’ai commencé à travailler le cuir en 2015. Avec la volonté de créer une ligne d’articles pratiques, fonc- tionnels et minimalistes, le cuir s’est imposé comme une matière évidente pour sa texture et son toucher, sa dura- bilité et sa résistance.” En partant d’un budget de 0 euro, l’e-commerce s’est révélé le plus intéressant en termes de coût. Chez elle, une pièce est aménagée en atelier, où se dresse son établi et où elle gère son stock. “J’ai beaucoup de petits outils, mais je couds tout à la main” , explique la jeune gérante. “Nep- tuun est une marque de petite maro- quinerie proposant des produits mini-

malistes et durables. Tous les produits sont personnalisables avec des initiales, noms, logos. Les cuirs au tannage végé- tal utilisés dans mon atelier sont issus de tanneries françaises afin de privi- légier les savoir-faire locaux et garan- tir leur origine et leur qualité. Les fini- tions faites à la cire d’abeille permettent aux produits d’acquérir une belle pati- ne avec le temps.”

pale. “La petite affaire marche plutôt bien” , confie la créatrice. “Ça progresse d’an- née en année.” Son auto-entreprise est la seule activité qu’elle exerce et qui l’occupe toute la semaine. “Je m’ac- corde un jour de repos le dimanche, mais c’est vrai qu’on a toujours un œil sur les mails.” Le seul petit inconvé- nient que Charlène trouve au e-com- merce, c’est qu’il n’y a pas le contact direct avec le client. Pour pallier ce manque, elle se rend dans des bou- tiques éphémères à l’instar de Pop Pop Pop, qui a rassemblé une trentaine d’exposants à Besançon au mois de décembre. Par la suite, si son activité le lui per- met, l’idée d’avoir un pas-de-porte en ville ne lui déplairait pas. n

aujourd’hui, mais j’ai eu envie de construire mon site pour avoir plus d’indépendance. Je l’ai fait moi-même. Il va évoluer et je me forme pour le réfé- rencement, afin qu’il soit en tête de lis- te dans les recherches sur Internet” , développe Charlène. Car en effet, être auto-entrepreneuse en e-commerce, c’est aussi tout faire soi-même et apprendre toute seule. Aucun support de vente n’est à négli- ger quand on sait que le plus gros des commandes provient des plateformes de vente sur Internet et de Facebook. Les articles de Neptuun sont égale- ment en vente dans des boutiques aux quatre coins de la France : Paris, Lyon, Toulouse, Vichy et bien sûr Pontarlier, mais c’est bien la vente en ligne qui constitue la source de revenus princi-

L’activité est prenante, entre la confection des articles de maroquinerie, les photographies pour les mettre en valeur en ligne sur les sites, les réseaux sociaux, les expéditions de colis… “Je vendais avant uniquement par une plateforme de vente en ligne, qui reste ma sour- ce de revenus principale

“Ça progresse d’année en année.”

Charlène Devos a créé sa petite entreprise à La Longeville.

www.neptuun.com

Marine Ladu, Marinala, créatrice de bijoux, à La Cluse-et-Mijoux

Stéphanie Vouillot, Deuxième vie et Créations, couturière-tapissière, à La Rivière-Drugeon “A utodidacte, j’avais une vieille machine à coudre, je cou- guère aux critères du e-com- merce, car les clients lui confient majoritairement leurs meubles à rénover. “Peut-être que si je produis des articles en bois flot- té, ils pourront être mis en ligne” , s’interroge Stéphanie.

D iplômée d’un B.T.S. Stylisme il y a cinq ans, Marine est ren- trée d’Angleterre il y a deux ans. C’est à son retour sur le sol français qu’elle a fon- dé son auto-entreprise en e- commerce qu’elle a nommée Marinala. Elle crée des bijoux en cuir naturel, des pièces uniques réalisées entièrement à la main. “C’est pendant mon projet de fin d’études en Desi- gn de Mode que je découvre et commence à travailler le cuir. Après l’obtention de mon diplô- me, des expériences profes- sionnelles et quelques voyages me ramènent tous vers une seu- le et même conclusion : mon amour pour la création. Je déci- de donc de lancer ma propre marque en 2015. Marinala est née” , raconte la jeune gérante. “Je dessine et imagine chaque modèle pour ensuite passer à l’étape de fabrication (décou- pe, assemblage et finitions). Je définis ma gamme de couleurs et je sélectionne mes cuirs d’agneaux chez des tanneurs français haut de gamme. La majorité des finitions sont en laiton doré à l’or fin. En véri- table perfectionniste, je consacre beaucoup de temps à la fabri- cation de chaque pièce.” Marinala est l’activité princi- pale de Marine. Elle y consacre tout son temps et toute son énergie. Du temps dans la créa- tion certes, mais aussi dans le développement de l’entrepri- se sur Internet, dans des points de vente, les photographies des

articles de puériculture, des tabliers, des sacs à tarte, des foulards, des coussins, des gilets kimonos. Une boutique en ligne est aussi ouverte sur Facebook. “Ça prend du temps de pro- duire, d’étiqueter, de faire les photos, de mettre en ligne. C’est du boulot et du temps” , consta- te-t-elle. “Au fur et à mesure des commandes, je vais à la Pos- te. Je ne veux pas dépasser un certain seuil de stock.” Outre la confection couture - “je réalise du sur-mesure en matière de couture, de décora- tion, de création et de relooking” -, Stéphanie propose ses ser- vices de “tapisserie” et de réno- vation de meubles, de création de petits mobiliers en utilisant de manière détournée des pro- duits recyclés. Cette partie de son entreprise ne correspond

sais mes ourlets de rideaux” , se remémore Stéphanie. Grâce à l’apparition des tutos sur Inter- net, elle s’est essayée à coudre un snood (tour de cou) pour sa fille qu’elle a posté sur Face- book. Des amies ont aimé, lui en ont commandé et tout est parti de là. “Du snood, je suis passée au foulard, puis au gilet kimono, toujours avec l’aide des tutos” , explique la gérante. Lors d’un stage pour l’imma- triculation de sa société, Sté- phanie a eu connaissance que la chambre des métiers pou- vait offrir le nom de commer- ce à l’entreprise. Même si elle envisageait plus un site, gen- re blog pour sa visibilité, elle s’est inscrite pour profiter de cette offre, trouvant que “ça fait plus pro d’avoir un nom de domaine.” Suite à cette ins- cription, c’est justement l’in- tervenant qui lui a proposé d’ou- vrir un e-commerce, ce qu’a accepté Stéphanie. “J’ai créé mon site toute seule. Il n’est peut-être pas parfait, mais il est fonctionnel. J’ai mis tout ce que je vendais dans ma boutique” , raconte la couturiè- re. L’e-commerce ne s’applique que sur une partie de l’activi- té de Stéphanie, l’autre étant la rénovation de meubles. Cela ne fait pas un an que son site est en ligne et il totalise déjà une centaine de visiteurs par mois. Elle y propose des

Son auto-entreprise constitue son activité principale, même si elle reste réserviste en sou- venir de son ancien métier. Occasionnellement, elle se rend dans des boutiques éphémères ou sur des marchés. Au niveau de l’organisation, l’activité de Stéphanie deman- de de la place, et elle commence à en manquer. Elle a pour pro- jet de trouver une maison plus grande, qui lui offrirait la pla- ce de créer son propre atelier, avec pourquoi pas un show- room dans lequel elle pourrait exposer ses créations. n

Marinala, alias Marine Ladu, crée des bijoux à La Cluse-et- Mijoux.

bijoux, leur mise en vente sur la plateforme Etsy, “bon moyen d’avoir une visibilité sur Inter- net” , sur Facebook, les expé- ditions, même à l’internatio- nal. “Développer les points de vente, développer Internet, je fais tout moi-même !” De l’énergie, car Marine fait des salons de créateurs en Suis- se, à Lyon, à Paris. “J’ai bien terminé l’année avec le marché de Noël de Pontarlier” , appré- cie-t-elle. Pour elle, la majori- té des ventes se fait en vente directe. Elle expose aussi dans la boutique La Fabrik de Mana à Pontarlier. Son style, empreint d'inspira- tions ethniques, plaît. “Ça marche bien, je suis contente” , confie Marine, qui constate que Facebook et Instagram amè- nent pas mal de clients. “On

me demande des anciens modèles ou de personnaliser des modèles existants.” Le e-commerce s’est révélé natu- rellement la bonne alternati- ve pour Marine. “C’est moins coûteux depuis la maison. J’ai juste une pièce que j’ai aména- gée en atelier pour mes créa- tions et mon stock. Ça deman- de moins de financement.” Pour le moment, Internet res- te la bonne alternative pour Marinala, dont les amies ont créé une association entre créa- trices sur Besançon, laquelle a été à l’origine de la grande boutique éphémère de Besan- çon Pop Pop Pop, et qui cher- cherait à reproduire ce concept sur Pontarlier. L’objectif de Marine est de tout mettre en œuvre pour être présente par- tout. n

Une “deuxième vie” pour Stéphanie Vouillot à La Rivière- Drugeon.

www.etsy.com/fr/shop/MarinalaShop

www.deuxiemeviecreations.fr

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