La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018

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La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018

ÉVÉNEMENT PROJET D’ÉTUDE “Ordre de mission”, le concert du centenaire de la Grande Guerre Étudiant à la Haute école de musique de Lausanne où il se forme à la direction d’orchestre, Laurent Comte également passionné d’histoire a choisi de concilier ses deux passions pour organiser son premier concert symphonique sur le thème du centenaire de la Grande Guerre. Entretien.

Étudiant en direction

d’orchestre à la Haute école de musique de Lausanne, Laurent Comte dirigera le concert du centenaire qu’il a monté de toutes pièces.

L a Presse Pontissalienne : Qui est à l’ori- gine de ce projet ? Dans quel cadre s’ins- crit-il ? Laurent Comte : C’est une initiative per- sonnelle qui entre dans le cadre de mes études.Au niveau master, on nous demande de réaliser un projet qui s’ap- parente à un mémoire. Il s’agit de met- tre sur pied de A à Z un concert. J’au- rais pu opter pour quelque chose d’assez simple et classique mais j’avais envie d’innover. J’ai 24 ans et beaucoup d’amis qui ne s’intéressent pas à la musique classique. Dans les années soixante- dix, la moyenne d’âge du public se déplaçant aux concerts classiques était d’une trentaine d’années.Aujourd’hui, on est plus près de 60 ans, ce qui prouve la difficulté à se renouveler. C’est tout le sens de ma démarche : créer quelque chose qui puisse plaire aux jeunes et aux non mélomanes. C’est-à-dire plus se rapprocher de l’idée de spectacle que de concert.

et amis issus de la Haute école de musique de Lausanne. Les réseaux ont été mis à contribution. Les solistes sont des artistes reconnus à l’image de la saxophoniste Cécile Dubois. Cela nous permet de préparer un concert de qualité avec des gens motivés. L.P.P. : Vous arrivez à vous retrouver pour les répétitions ? L.C. : C’est assez compliqué. On doit respecter un budget. On a prévu de se voir davantage à l’approche du concert avec des journées de répétition concen- trées dans le temps avant la générale. L.P.P. : A vous entendre, on comprend que la direction d’orchestre englobe bien d’autres compétences que la partie musicale propre- ment dite. L.C. : Effectivement, ce poste englobe plusieurs métiers en un. Le concert, c’est un peu la récompense finale.Avant cela, il faut trouver les musiciens, pal- lier les désistements, s’occuper de toute la logistique, des droits, des formali- tés administratives. On a aussi besoin d’être bien entouré. L.P.P. : Ce projet s’apparente aussi à un défi ? L.C. : Effectivement, mais c’est souvent le cas. On propose une histoire au public sans toucher à la qualité musicale. Aujourd’hui, les gens ont besoin qu’on les fasse rêver. C’est pourquoi je tra- vaille avec Yann Sébile. Il a écrit le texte permettant d’avoir une conti- nuité entre les différentes œuvres. De plus, il existe des solutions techniques pour agrémenter le spectacle. On a fait appel à des techniciens son et lumière. À signaler également, ce projet est labellisé par la mission centenaire 14- 18. n Propos recueillis par F.C. - Direction : Laurent Comte - Mise en scène : Yann Sebile - Joël Decorbez : récitant - Ada Élodie Tuca : soprano - Alexandre Dobos Rodriguez : soprano - Hoël Troadec : Ténor - Cécile Dubois : saxophoniste Concert du centenaire de la Grande Guerre Vendredi 2 mars à 20 h 30 Espace Pourny - Billetterie Office de tourisme de Pontarlier (03 81 46 48 33) et Ornans (03 81 62 21 50) - Tarif unique : 10 euros Orchestre Ariolica, musiciens de la Haute école de musique de Lausanne, chœur des enfants de l’école de musique intercommunale d’Ornans

étant d’identifier des compositeurs contemporains et ceux qui étaient les références les plus connues de l’époque. J’ai choisi Debussy et Offenbach en France, Strauss et Wagner en Alle- magne et Elgar en Grande-Bretagne. Sans oublier quelques refrains popu- laires du répertoire français comme LaMadelon ou La chanson de Craonne. Je voulais également souligner le rôle des femmes dans ce conflit avec des chansons comme lesTourneuses d’obus, composée par Vincent Scotto sur des paroles de Jules Mauris. Il y aura aussi un extrait de Carmen de Georges Bizet avec la garde montante. L’objectif de ce concert n’est pas forcément de mon- trer la cruauté des combats mais plu- tôt le côté sentimental, ce que ressen- tent les gens au plus profond d’eux-mêmes. L.P.P. : Vous respectez une trame chronolo- gique ? L.C. : Tout à fait. On illustre la période d’avant-guerre avec des morceaux entraînants d’Offenbach et un peu plus rêveurs pour Debussy. Vient l’heure de la mobilisation au son de la corne- muse et de la garde montante avec le Chœur d’enfants de l’École de Musique d’Ornans. Tout le monde est encore optimiste, pensant que la guerre sera courte et vite gagnée. Dans la seconde partie du conflit, on montre la dureté des combats. C’est La Madelon, les chants des tranchées. Du Strauss pour évoquer la lettre d’un enfant à son père mobilisé ouWagner qui nous convie à plonger dans les tourments d’un sol- dat pensant à son épouse. Elgar fait plus référence à l’anonymat de la guerre à travers un ensemble de petits mou- vements qui durent entre 40 secondes et trois minutes. On termine avec l’Ar- mistice proprement dit et le cycle des fleurs de Strauss. L.P.P. : Le scénario ne manque pas de rythme ! L.C. : Il faut proposer une succession dans la programmation et savoir s’adap- ter aux attentes actuelles, d’où l’idée de faire participer des enfants aux côtés des musiciens plus anciens. On a sélectionné des musiques du grand répertoire symphonique, connues faci- litant l’écoute. Un récitant intervien- dra pour rappeler le contexte. Je tenais à proposer un spectacle qui donne envie de venir à la musique classique. L.P.P. : Pas trop compliqué de trouver des inter- prètes ? L.C. : Oui et non. Je fonctionne avec l’or- chestre Ariolica qui s’est prêté au jeu. Pierre Tréfeil qui le dirige habituelle- ment m’a aidé. Puis je me suis lancé dans les recherches d’autres musiciens qui sont pour la plupart des camarades

L.P.P. : Et pourquoi choisir la Grande Guerre ? L.C. : Je suis passionné d’Histoire. La Ville de Pontarlier a lancé un appel à projets en lien avec la commémoration du centenaire de l’Armistice de 1918. J’ai saisi cette opportunité d’organi-

ser un événement musi- cal ambitieux autour de ce fait historique. Cela sous-entendait de créer une association support, à savoir l’Histoire en Musique. J’ai d’abord entrepris tout un travail de recherche sur la guerre et la musique au début du XX ème siècle. L’idée

“L’Histoire en Musique.”

Ce concert événement suit un récit historique écrit par Yann Sébile.

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