La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018

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l’Équilibre Financier, il y aura forcément débat mais il faut savoir s’adapter. L’essentiel, c’est de se retrouver à la fin.” Patrick Genre le président du conseil de surveillance du C.H.I.H.C. s’in- terroge toujours sur la finalité du Groupement Hospitalier de Territoire (G.H.T.). “Fin 2017, j’estimais que cela pouvait être la plus belle des opportunités comme le plus grand des dan- gers. Un an plus tard, je n’ai tou- jours pas la réponse. Pour moi, cela reste toujours une opportu- nité sous réserve d’être très vigi- lant On n’acceptera jamais que le dispositif G.H.T. s’apparente à une mise sous tutelle. Cela doit au contraire permettre de déga- ger des moyens pour renforcer l’offre de soins.” Pas toujours d’ac- cord avec la politique de l’A.R.S., lemaire de Pontarlier lâche assez irrité. “Ce n’est pas aux direc- teurs d’établissements à Pontar- lier ou ailleurs de supporter seuls la responsabilité des fermetures de services mais à l’A.R.S. qui doit assumer ses choix.” Il cri- tique aussi l’impact négatif du Contrat de Retour à l’Équilibre Financier. “En 2018, on com- mence à s’attaquer à la moelle. Le traitement dure depuis bien- tôt dix ans. Je ne suis pas oppo- sé aux efforts de rationalisation mais sans chercher à tout prix à déstructurer le C.H.I.H.C.” L’avenir duC.H.I.H.C. passe éga- lement selon lui par le dévelop- pement des relations entre tous les acteurs de la santé du Haut- Doubs. L’union fait la forcemédi- cale. n F.C.

SANTÉ 2 millions de déficit en 2017 L’hôpital encore

en recherche d’efficacité Plus que jamais sous la pression comptable de l’A.R.S., le centre hospitalier intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) s’efforce d’optimiser son fonctionnement, de développer des partenariats, d’innover, de résister aussi pour préserver cette proximité d’offre de soins qui constitue sans doute l’un des enjeux vitaux du Haut-Doubs. Bilan et perspectives.

Olivier Volle le directeur et Patrick Genre qui préside le comité de surveillance ont dressé un état des lieux sur l’activité du C.H.I.H.C. dans un contexte très contraint.

C omment se porte l’hôpi- tal en ce début d’année ? “Même si on n’a pas enco- re tous les chiffres de l’ac- tivité 2017, une tendance bien claire se dégage : la stabilité” , annonce sans grande surprise Olivier Volle. Le directeur du C.H.I.H.C. considère plutôt qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle dans le sens où elle ne compen- se pas la baisse de la tarification qui est de l’ordre de 5 %. “Dans les établissements comme le nôtre, on observe que c’est assez cou- rant. Il faut savoir relativiser. On nous a annoncé une modifica- tion des systèmes de financement, j’espère qu’elle va se concrétiser.” Les objectifs 2018 s’articulent autour du retour à la croissan- ce, de la nécessité de contenir le déficit qui s’élèvera à 2 millions d’euros en 2017. “C’est moins qu’annoncé.On a obtenu une aide d’1,1 million d’euros de l’A.R.S.

re prochaine d’une consultation en chirurgie vasculaire et la concrétisation du projet Handi- dents. L’hôpital va mettre à dis- position d’un dentiste extérieur un environnement facilitant la prise en charge dentaire des per- sonnes handicapées. “On va éga- lement accueillir un O.R.L., ce qui va nous permettre de récu- pérer des patients qui allaient consulter sur Besançon.” L’hôpi- tal de Pontarlier est confronté depuis longtemps à ce problème d’aiguillage au profit duC.H.R.U. Minjoz. Quelle est l’ampleur du phénomène ? “C’est difficile à mesurer. On draine à peu près la moitié de l’activité de médecine et de chirurgie sur le bassin du C.H.I.H.C. Avec toutes ces inno- vations, on espère récupérer quelques parts de marché. On constate aussi que le phénomè- ne de fuites s’amplifie dès qu’on s’éloigne de Pontarlier” , précise

OlivierVolle qui souhaite renouer des relations de confiance avec les généralistes privilégiant les spécialistes bisontins. Depuis 2017, le C.H.I.H.C. accueille sur Pontarlier aussi une offre en hémodialyse. “On fournit les repas et bientôt le labo- ratoire.” Projet de longue halei- ne qui aboutit enfin, l’installa- tion des foyers de vie F.A.M. et M.A.S. au Grandvallier. Cette structure sera portée par l’as- sociation Hygiène sociale de Franche-Comté. Un plus pour les patients et l’occasion enfin d’occuper des locaux tout neufs qui n’avaient jamais été utilisés. Bien sûr, tous ces chamboule- ments, les fermetures de lits notamment, ne vont pas sans susciter des craintes et des inter- rogations au sein du personnel. Olivier Volle en est conscient. “Quand on appliquera les orien- tations du Plan de Retour à

en fin d’année. Ce soutien assez inespéré récompense les efforts de réorganisation engagés à l’échelle du C.H.I.H.C. Pour autant, on sait que le déficit 2018 s’élèvera à près de 3,4 millions d’euros” , tempère Olivier Volle. Les raisons sont connues : per- te de 3 millions d’euros liée à la disparition du droit d’option des travailleurs frontaliers, baisse des tarifs, des dotations et des missions d’intérêt général. Face à toutes ces contraintes exogènes, le C.H.I.H.C. doit répondre aux exigences du Plan de Retour à l’équilibre Financier. “On doit développer l’activité,mieux valo- riser certains actes et s’astreindre comme un sportif à un régime pour être plus performant.” La cure d’amaigrissement s’est déjà traduite par la fermeture d’une unité de chirurgie rendue possible par le virage ambula- toire. “On a aussi cette réflexion

en médecine et pour les lits de soins de suite et de réadaptation. On devra à l’avenir établir un partenariat gagnant-gagnant avec la clinique Saint-Pierre pour améliorer le parcours des patients.” Le projet médical du C.H.I.H.C. retrouve des couleurs avec de bonnes nouvelles sur le front du recrutement : arrivée d’un nou- veau praticien en chirurgie vis- cérale et digestive en remplace- ment du docteur Hassan, et des pistes devraient se concrétiser au niveau des anesthésistes et de la psychiatrie. “On fonction- nait avec une équipe de 3 psy- chiatres et un assistant. Si les choses se concrétisent, on devrait doubler l’effectif en très peu de temps.” Comme quoi, même en matière de recrutement de spé- cialistes, tout est possible. Toujours au chapitre des bonnes nouvelles, à signaler l’ouvertu-

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