La Presse Bisontine 179 - Septembre 2016

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SEPTEMBRE 2016

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

N° 179

l L’état d’urgence et les “fichés S” de la région

l La sécurité des manifestations publiques renforcée l Armement de la police municipale : le débat relancé

RENTRÉE SOUS HAUTE SURVEILLANCE À BESANÇON

le dossier en p. 18 à 23

Urbanisme p. 8 Nouveau quartier Le Pôle Viotte prépare sa mutation

l’événement p. 6 et 7 Le nouveau salon du livre Les “Livres dans la Boucle” feront-ils oublier “Les Mots Doubs” ?

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 179 - Septembre 2016

La bière Gangloff coule à nouveau

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. De l’amphi à l’autel

Livre Le maire de Besançon essuiera sans dou- te les critiques : moins de monde qu’aux Mots Doubs, étalement des animations dans la ville peu propice aux effets de mas- se, manque d’auteurs-stars, présence trop discrète des auteurs régionaux, nous en passons et des meilleures… Mais si les “Livres en boucle”, le nom de la manifes- tation littéraire de la rentrée à Besançon, organisée au pied levé pour remplacer les Mots Doubs, étaient la meilleure nouvelle de la rentrée ? Et même si toutes ces cri- tiques prématurées se vérifient les 17 et 18 septembre prochains, on donnera à Jean-Louis Fousseret raison de s’être lan- cé dans cette aventure. Même s’il a bous- culé le lourd protocole de la C.A.G.B. en “squeezant” les membres de la commis- sion “culture”, on ne peut que se réjouir de cette réactivité. Plus qu’un beau coup politique, c’est avant tout une belle oppor- tunité à imposer ce rendez-vous automnal dans le calendrier culturel bisontin. Pour peu que la météo soit de la partie et que les visiteurs affluent - la manifestation coïn- cide avec le Festival de musique et les jour- nées du patrimoine -, et le maire de Besan- çon aura marqué quelques points supplémentaires pour sa ville. À l’heure où la dérégulation des modes de consomma- tion classiques ne fait que s’accélérer avec “l’uberisation” rampante de pans entiers de la société, sans doute que ce genre de rendez-vous - qu’y a-t-il de plus classique qu’un salon du livre ? - connaîtra toujours plus de succès. Les lecteurs, autant qu’ils préfèrent sentir, toucher, humer, annoter leurs livres, aiment à rencontrer, discuter et échanger avec ceux qui les écrivent. Comme on prédisait la disparition du livre- papier au profit de la liseuse numérique et que ce phénomène reste finalement plus que marginal, on peut sans doute prédire, sans se tromper cette fois, que ce genre de rendez-vous culturel aura d’autant plus d’importance au fur et à mesure que le res- te de la société sera touché par la déma- téralisation. Et si “Livres en Boucle” deve- nait, tout simplement, la grandemanifestation culturelle que cherche à imposer en vain Besançon depuis des années ? (on ne repar- lera pas du psychodrame Sonorama entre autres échecs). Dans cette ville qui n’a jamais trop su comment valoriser le lien historique qu’elle entretient avec Victor Hugo, c’est peut-être enfin l’occasion d’im- poser la manifestation qui contribuera à faire rayonner la ville au-delà des frontières régionales. Si Besançon ne peut plus se revendiquer de son statut de capitale admi- nistrative, ni même économique de la nou- velle région, peut-être pourra-t-elle se tar- guer avec ce nouveau rendez-vous d’être une nouvelle capitale culturelle. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130 Crédits photos : L.P.B., L. Godard, D. Jouandeau, B. Métra, Kiwanis, Micronora, G. Mojicevic, N.G. Productions, Y. Orhan, Y. Petit, Ville de Besançon.

L ongtemps occupée par la faculté de lettres qui y avait aménagé un amphithéâtre, la Chapelle Sarrail va retrouver sa fonction de lieu de culte. Ce bâtiment du centre-ville de Besançon, en vente depuis plusieurs années, vient d’être acquis par la Fraternité Sacerdo- tale Saint-Pie X, une communauté religieuse qui réunit les catholiques intégristes (ou schis- matiques). Elle est née en 1970 à l’initiative de Monseigneur Lefebvre qui désapprouvait le virage de la modernité pris par l’Église lors du Concile Vatican II. En faisant le choix de la rupture, les lefebristes se sont marginalisés au point que les autorités religieuses locales ne leur accordent pas d’église pour célébrer

leur messe en latin. À Besançon, la Fraterni- té Saint-Pie X qui compte une centaine de fidèles se réunit rue Lyautey, dans un ancien hangar qu’elle a transformé en chapelle. Avant cela, elle occupait des locaux faubourg Tar- ragnoz. En achetant la chapelle Sarrail, la commu- nauté va s’implanter au centre-ville à deux pas du siège de l'archevêché rue de la Conven- tion. Elle a déboursé 270 000 euros pour deve- nir propriétaire de ce lieu qu’elle n’occupera pas immédiatement. La Fraternité Saint-Pie X doit réaliser des travaux pour rendre à cet endroit son caractère cultuel. Elle a lancé un appel aux dons pour financer l’opération. ■

Laurent Fumey a sorti les premiers hectolitres de bière Gangloff au début de l’été.

L aurent Fumey a réussi son pari : faire renaître la célèbre marque de bière Gangloff qui avait fait la répu- tation de Besançon dans la première moitié du XX ème siècle. Après plusieurs mois de démarches, compli- quées, il a enfin trouvé un lieu pour poser ses brasseries. C’est au 18, chemin de Ser- re, quartier des Tilleroyes, que la brasserie Gangloff a com- mencé à produire au début de l’été dans des locaux de 200 m 2 tout équipés : bras- serie, chambre froide, tanks de fermentation, cuves… Un investissement matériel de plus de 80 000 euros qu’il faut désormais faire tourner. Depuis le mois de juillet, un magasin de vente attenant à l’atelier a été ouvert. Blonde bisontine, Blanche bisonti- ne, Rousse bisontine, Bison- tine classique : quatre sortes de bières sont brassées ici, toutes respectant le cahier

des charges de l’agriculture biologique. Laurent Fumey a démarré son travail de pros- pection commerciale : “Nous sommes déjà référencés par quelques grands distributeurs. Nous devrions trouver la biè- re Gangloff dans des grandes surfaces bien connues du sec- teur, et j’ai démarché égale- ment les restaurants et les petits commerces. Plusieurs sont déjà partants” note le gérant de la brasserie. L’ob- jectif de Laurent Fumey est de “vendre déjà 200 hecto- litres la première année, puis monter progressivement à 600, 800, voire 1 000 hectolitres. Je voudrais pouvoir en vivre et faire vivre quelques per- sonnes grâce à la brasserie.” La blonde est vendue 2,50 euros la bouteille de 33 cl, 2,60 euros pour la blanche. Dans les prix du marché pour une bière artisanale. Rensei- gnements sur www.brasse- rie-gangloff.fr ■

Des inscriptions diffamatoires ont déjà été taguées sur le bâtiment les catholiques intégristes.

Un chercheur bisontin contribue à la découverte d’une planète naine

R iche actualité d’été pour l’Univer- sité de Franche-Comté. Elle a com- mencé par l’installation des équipes de l’institut F.E.M.T.O.-S.T. dans le nouveau bâtiment Témis Sciences au technopôle consacré à l’optique, aux microtechniques et aux nanosciences. L’actualité s’est poursuivie avec l’annonce de la découverte d’une nouvelle planète naine en juillet. Jean-Marc Petit, astro- physicien à l’institut U.T.I.N.A.M., a en effet contribué à la découverte d’une planète naine parmi les petitsmondes glacés situés au-delà de Neptune. “Cette planète RR245 semble être l’un des 18 plus gros objets de la ceinture de Kuiper, une zone en for-

d’un même projet : cartographier la struc- ture orbitale du système solaire externe et déchiffrer son histoire. Ce programme a permis de détecter plus de 500 nou- veaux objets au-delà de Neptune. “Cette découverte a été réalisée grâce aux for- midables capacités du télescope Cana- da-France-Hawaï qui est situé sur l’un des meilleurs points d’observation qui soit” , s’enthousiasme Jean-Marc Petit dont le travail de recherche se poursuit. ■ Jean-Marc Petit, astrophysicien à l’institut U.T.I.N.A.M. de Besançon (photo G. Pannetton).

me d’anneau située au-delà de l’orbite de Neptune et composée principalement de petits corps glacés” explique l’Université. En fait de planète naine, il se pourrait qu’el- le soit relativement grosse, ou particuliè- rement lumineuse. Dans les deux cas, elle intéresse beaucoup les chercheurs car les objets présents dans cette zone sont habi- tuellement soit très petits, soit peu lumi- neux et donc difficiles à étudier. Or, leur analyse fournit des informations intéres- santes sur l’histoire de la formation des planètes géantes. Cette découverte a été réalisée par l’équi- pe Ossos qui regroupe une cinquantaine de scientifiques du monde entier autour

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 179 - Septembre 2016

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ÉDUCATION

Rentrée des classes “L’avenir de l’école est aux regroupements”

L’inspecteur d’académie du Doubs fait le point sur une rentrée marquée par quelques fermetures de classes, la création de postes et l’entrée en vigueur de la réforme du collège. Du lourd.

L a Presse Bisontine : La démographie scolaire baisse, mais vous avez annon- cé la création de postes. Comment l’expliquez-vous ? Jean-Marie Renault : En effet sur l’en- semble de l’académie, nous enregis- trons une baisse d’environ 1 000 élèves essentiellement dans le premier degré. Le Doubs est en baisse également, mais moins que les trois autres dépar- tements de l’académie. Pour le Doubs, la baisse se situe entre 100 et 150 élèves, surtout en maternelle. Dans notre région, la population scolaire est en baisse alors que la population glo- bale est en hausse. On aurait dû, en appliquant la règle de la démographie, supprimer une quarantaine de postes, mais en réalité on aura un solde posi- tif de 5 postes. C’est le signe que la carte des moyens ne se limite pas à un pur critère démographique. C’est la conséquence claire de la volonté du ministère d’impulser le renforcement des effectifs. L.P.B. : Comment cette politique se traduit- elle dans les faits ici dans le Doubs ? J.-M.R. : Une première illustration de cette politique de création de postes, c’est la volonté d’accueillir plus d’en- fants de moins de trois ans à l’école, en repérant les secteurs géographiques dans lesquels les familles sont peut- être en plus grande difficulté sociale ou linguistique. La scolarisation pré- coce a deux effets : elle permet de socia- biliser l’enfant plus tôt et de le confron- ter à des réalités culturelles différentes. La deuxième raison est que les acquis de la maternelle sont favorables à l’ac-

de ses collègues pour aider les élèves en difficulté. Nous avions jusqu’à pré- sent 14 postes concernés sur ce dis- positif, nous en ajoutons 12 de plus. Encore un autre exemple avec le ren- forcement des R.A.S.E.D. (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en dif- ficulté). Sur ce dispositif, nous créons cette année dans le Doubs 5 postes de maîtres spécialisés et 2 emplois de psy- chologues scolaires, soit 7 nouveaux postes au service des R.A.S.E.D., ain- si que deux postes et demi dans le champ du handicap (dont la création d’une unité pour élèves autistes àMont- lebon). L.P.B. : Mais comme vous devez arriver à + 5 postes, il y a forcément des fermetures de classes qui se confirment ? J.-M.R. : Bien sûr et là, c’est directe- ment lié à la démographie. Nous nous orientons vers l’ouverture d’une tren- taine de classes et la suppression d’une cinquantaine. Dans quelques cas peu nombreux, quand on a deux classes dans une école, cela peut entraîner la fermeture d’une école, comme c’est le cas au hameau du Chauffaud à Vil- lers-le-Lac. L.P.B. : Les fermetures au Chauffaud, ou enco- re à Fournet-Blancheroche ou à Naisey-les- Granges sont fermes et définitives ? J.-M.R. : Celles-là le sont. Au Chauf- faud, deux parents d’élèves ont fait un recours en référé au tribunal admi- nistratif qui n’a pas abouti favorable- ment pour eux. Toutes les décisions deviendront définitives dès le lende- main de la rentrée où sera procédé à un comptage des élèves. L.P.B. : On se dirige définitivement vers la fer- meture des écoles de hameaux ? J.-M.R. : Il nous faut trouver le juste milieu entre d’une part le maintien dans chaque école d’un effectif suffi- sant et l’offre qualitative. Nous avons l’obligation de proposer un accompa- gnement de qualité avec un travail en équipe. On n’apprend pas dans les meilleures conditions au sein d’une toute petite école, on ne peut plus com- parer les choses avec ce qu’elles étaient il y a quarante ans. Les enjeux d’au- jourd’hui sont tout autres, ils sont notamment liés à l’accès au numé- rique, au très haut débit, à la dotation des écoles en tablettes, au travail en équipes. Il est illusoire de se dire qu’une école à une ou deux classes est suffi- samment armée pour affronter les

Jean-Marie Renault est en poste depuis octobre 2013 à Besançon. Il entame sa quatrième année scolaire

à la tête de l’inspection académique du Doubs.

nale P.I.S.A. (Program for Internatio- nal Student Assessment) selon laquel- le la France dispose des meilleurs élèves du monde mais qu’en même temps, l’écart grandit entre ceux qui réussis- sent de mieux en mieux et ceux qui ne réussissent pas et ceux-là réussissent de moins en moins. Cette réforme doit permettre à ceux qui sont en difficul- té de rattraper leur retard, tout cela pour éviter le décrochage qui est la gangrène de notre pays. L.P.B. : Qu’en est-il alors des classes bi- langues ? J.-M.R. : Une des grandes avancées de la réforme est également que la deuxiè- me langue vivante s’apprendra dès la cinquième et non pas la quatrième. Le corollaire est la disparition des classes bi-langues en sixième, qui concernaient 10 % des élèves. Valait-il mieux main- tenir un système inégalitaire ou faire en sorte que 100 % des élèves appren- nent dès la cinquième ? On relève ain- si le niveau d’exigence. Ensuite, la réforme a prévu quelques dérogations parce que dans la société d’aujourd’hui il est difficile de se passer de l’anglais. Donc pour les élèves qui n’ont pas fait anglais en primaire (mais de l’alle- mand), il n’est pas inintéressant de commencer l’anglais dès la sixième, ce sont les classes bi-langues dites de continuité. Sur les 44 collèges publics de ce département, on a fermé toutes les bi-langues et on a ouvert 18 bi- langues de continuité. On n’a pas main- tenu certaines bi-langues, on en a créé à certains endroits. L.P.B. : On a le sentiment que les établisse- ments publics perdent de leur attractivité au profit des écoles privées qui donnent une ima- ge de plus grande stabilité, moins de grèves, moins de profs absents… Est-ce la réalité ? J.-M.R. : L’enseignement privé a en effet une tendance à voir ses effectifs aug- menter depuis quelques années. Cet- te tendance s’est installée notamment à la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à laquelle le privé pouvait déroger. Ces effets sont aujour- d’hui estompés. Quant à la question des remplacements dans le public, elle est sans doute exagérée, même si les établissements privés ont certaine- ment plus de souplesse. Je n’ai pas d’inquiétudes de ce point de vue-là. n Propos recueillis par J.-F.H.

enjeux d’aujourd’hui et de demain. De plus en plus d’élus sont d’ailleurs convaincus que ce qui compte, ce n’est pas que la commune ait son école au pied de sa mairie, mais que les enfants de la commune bénéficient d’une éco- le de qualité, où qu’elle soit. Cela étant dit, je ne prône pas le regroupement systématique et à tout prix, il n’y a pas de dogme en la matière. L.P.B. : Vous avez déjà plié sur certains dos- siers, comme Chapelle-des-Bois notamment où les parents mettaient aussi en avant les très longs trajets ? J.-M.R. : Sur cette commune, j’ai fina- lement laissé les moyens parce que les effectifs d’élèves sont remontés. J’ai maintenu l’école et ce, même si le juge administratif nous avait donnés bon droit. C’est bien l’illustration qu’il n’y a pas de dogme et que nous faisons du cas par cas. Nulle part la mobilisation des parents ne crée d’enfants nou- veaux. Ce sont les réalités du terrain qui dictent nos décisions. Sur un plan général, oui, l’avenir de l’école est aux regroupements, même s’il n’y a pas deux cas identiques. L.P.B. : Pourquoi des classes à 30 ou 35 élèves étaient possibles il y a trente ans et ne sont plus possibles aujourd’hui ? J.-M.R. : Nous avons connu en effet des classes de 35 élèves mais dans ces classes, des élèves, la plupart, pour- suivaient leurs études, contrairement à d’autres qui ne connaissaient pas cette chance. Il y a un facteur essen- tiel qui s’ajoute à la question du nombre d’enfants par classe, c’est la question de la qualité du geste de l’enseignant. C’est d’ailleurs bien pour cela que je plaide pour le travail en équipe. L.P.B. : On a l’impression que l’Éducation natio- nale souhaite mettre une tablette numérique entre les mains de tous les élèves, dès le plus jeune âge ? C’est un bien ? J.-M.R. : Le numérique, c’est que du plus, mais ce n’est pas la panacée pour autant. C’est un complément précieux dans une palette d’outils pédagogiques nombreux. Mais le numérique ne doit pas prendre toute la place, les élèves continueront à apprendre à écrire à la main, c’est évident. L.P.B. : La députée du Doubs Annie Genevard a créé une polémique autour de l’enseigne-

ment des langues étrangères en stigmatisant l’apprentis- sage de l’arabe par exemple. Qu’en est-il réellement ? J.-M.R. : Il s’agit de la question des E.L.C.O. (Enseignements des langues et cultures d’ori- gine) qui est un plan national initié par le ministère afin d’intégrer progressivement ces E.L.C.O. dans le per- sonnel de l’Éducation nationale. Jusqu’ici, des langues étaient ensei- gnées par des profes- seurs payés et envoyés

“Le décrochage est la gangrène de notre pays.”

par le pays d’origine, ce qui n’est pas souhaitable. On commence la mise en place de ces E.L.C.O. par le portugais et l’arabe marocain. L’idée est de fai- re en sorte que ces enseignements soient dispensés par des personnels placés sous la tutelle de l’Éducation nationale. Il n’y a pas de polémique au sens où il y a une unité de vue sur le fait que l’Éducation nationale doit pouvoir maîtriser les contenus et la qualité des enseignements dans ce domaine. Mieux cadrer les choses était nécessaire. L.P.B. : La réforme du collège s’applique à partir de cette rentrée scolaire. Que va-t-elle apporter concrètement ? On a beaucoup com- menté la suppression des classes bi-langues. J.-M.R. : Cette réforme ne se limite pas du tout à la question des bi-langues qui a occulté la réalité de cette réfor- me. L’essentiel de la réforme, c’est la volonté de mieux accompagner chaque élève. D’où le développement par exemple de l’aide personnalisée jus- qu’à la troisième. Et d’où la mise en place également d’enseignements pra- tiques interdisciplinaires. Là encore, on a entendu n’importe quoi. Il ne s’agi- ra pas pour un professeur d’anglais de faire de la technologie. Chaque ensei- gnant continuera à s’occuper de sa propre discipline,mais il y aura conver- gence de disciplines sur un thème don- né qui permettra à l’élève de voir que la vie n’est pas cloisonnée en tiroirs mais que les domaines se croisent et se confrontent. L’objectif est bien de permettre à tous les élèves de mieux apprendre. Le point de départ de cet- te réforme a été l’enquête internatio-

quisition des apprentis- sages suivants. J’ai donc mis deux postes nou- veaux sur ces toutes petites sections et c’est sans lien avec la démo- graphie, puisque c’est dans des secteurs pas for- cément urbains, comme à Maîche par exemple. L.P.B. : D’autres exemples ? J.-M.R. : Nous poursui- vons le dispositif “Plus de maîtres que de classes”. L’idée étant de mettre dans certaines écoles plus d’enseignants qu’il n’y a de classes afin que l’enseignant sup- plémentaire soit mis à la disposition de l’école et

“La mobilisation des parents ne crée pas d’enfants nouveaux.”

La rentrée scolaire dans le Doubs l Les effectifs dans le premier degré Il est attendu pour cette rentrée 51 035 élèves au sein des écoles publiques du Doubs, soit 102 élèves de moins qu’à la rentrée 2015, faisant suite à une baisse de 147 élèves à la rentrée 2015. Sont attendus 19 151 élèves en maternelle (- 294), 31 539 élèves en élémentaire (+ 188) et 345 en C.L.I.S. (+ 4). Les seuils indicatifs d’ouverture et de fermeture de classe restent inchangés (30 élèves en maternelle et 27 en élémentaire hors éducation prioritaire) et 25 élèves en maternelle et 22 en élémentaire en éducation prioritaire. l Les effectifs dans les collèges La rentrée 2016 se caractérise par une grande stabilité démographique. Pour rappel, 21 548 élèves étaient inscrits dans les collèges publics du Doubs à la ren- trée 2015. Il est attendu pour cette rentrée 2016, 21 556 élèves, soit 8 élèves de plus, répartis comme suit : 20 758 en collège, 600 en S.E.G.P.A. et 198 en U.L.I.S.

BESANÇON

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Emmanuel Guigon, de Besançon à Barcelone BESANÇON Le directeur du musée Le directeur du musée des beaux-arts de Besançon a été nommé à la tête du prestigieux musée Picasso de Barcelone qui reçoit 1,2 million de visiteurs par an. Une reconnaissance internationale pour l’expert en art contemporain.

C omme les travaux du musée bisontin qui ne rouvrira ses portes qu’en 2018 lui ont peut-être laissé un peu trop de temps libre pour gamberger, c’était sans doute le meilleur moment pour lui de prendre sa décision. Peut- être aussi en avait-il un peu marre de “la médiocrité de cer- tains ici à Besançon” comme il le laisse entendre. Il y a surtout le fait qu’une offre comme cel- le-là, non seulement elle ne se présente peut-être pas deux fois dans une vie, mais surtout elle ne se refuse pas. En devenant à partir du 1 er octobre prochain le nouveau directeur du musée Picasso de Barcelone, Emma- nuel Guigon accède à la tête d’une institution internationa- le qui reçoit chaque année plus d’1,2 million de visiteurs. Les quelque 50 000 visiteurs du musée de Besançon font d’un seul coup pâle figure… Pourtant, aucune condescen- dance dans les propos d’Em- manuel Guigon au moment de faire ses valises pour la Cata-

en revanche sur les adjoints à la Culture qu’il a connus… Quand Emmanuel Guigon s’ex- prime, il faut aussi savoir lire entre les phrases… Si le musée de Besançon s’est fait un nom au-delà des fron- tières régionales durant ces sept dernières années, c’est aussi grâce aux expositions tempo- raires qu’a organisées Emma- nuel Guigon. On retiendra notamment l’exposition photo de Nicholas Nixon consacrée aux sœurs Brown, ou encore les Bijoux d’artistes qui ont attiré des milliers de visiteurs de tou- te la France. “Monter une expo- sition, ça a un réel sens écono- mique. C’est comme ça qu’on attire du monde. Mais comme je n’avais pas les moyens d’or- ganiser une exposition à 3 mil- lions d’euros consacrée à Mon- drian ou à Poussin, je me suis débrouillé autrement, avec les amitiés que j’ai dans le monde de l’art. Il faut comprendre qu’un musée ne peut pas décoller sans une politique ambitieuse d’ex- positions” estime M. Guigon. S’il

logne. Le conservateur bisontin se dit “très fier de tout ce qui a été accompli en huit ans à Besan- çon” avec l’organisation d’ex- positions rendues possibles, non pas grâce à des moyens finan- ciers illimités, loin de là, mais grâce au carnet d’adresses très fourni de ce spécialiste inter- national du surréalisme et des avant-gardes historiques. Il part aussi avec la satisfaction d’avoir engagé l’ambitieux projet de rénovation du musée de Besan- çon qui aura nécessité “de vrais efforts et une vraie volonté poli-

Emmanuel Guigon s’apprête à faire ses valises pour la capitale catalane qu’il rejoindra début octobre.

désormais au service d’un des plus grands musées du monde. C’est parmi 14 candidats de renommée internationale que le Bisontin a été choisi pour prendre les rênes du musée Picasso. Sa connaissance poin- tue de l’Espagne - il a notam- ment dirigé l’institut d’art moder- ne de Valence - l’a sans doute aidé à décrocher le poste même si, à Barcelone, “je vais être obli- gé d’apprendre le catalan. L’es- pagnol ne suffit pas” sourit-il. Après audition devant un jury, “c’est le 1 er adjoint au maire de

Barcelone qui m’a téléphoné pour me dire que j’étais retenu.” En juillet, M. Guigon a tenu sa pre- mière conférence de presse de nouveau directeur devant un parterre d’élus catalans et de journalistes internationaux. Il devra gérer et animer la plus grande collection au monde des premières années de Picasso, de ses périodes rose et bleue notamment. Un immense chal- lenge s’ouvre pour le futur ex- Bisontin. Un challenge à la mesure de sa personnalité. n J.-F.H.

était resté à Besançon, il avait déjà en tête l’une des prochaines expositions qu’il aurait souhai- té organiser ici : “Une exposi- tion sur les Granvelle. On a déjà un palais, une bibliothèque et un chef-d’œuvre absolu avec le tableau du Bronzino. Une par- tie de la collection des Granvel- le se trouve à Madrid avec des tableaux du Titien, de Dürer… J’imaginais déjà une telle expo- sition en co-production avec le musée du Prado.” Sa fougue et son enthousiasme, Emmanuel Guigon les mettra

tique. Je salue en cela le sou- tien du maire Jean-Louis Fousseret et l’en- gagement de Bernard Falga (N.D.L.R. : l’ac- tuel directeur régional des affaires cultu- relles et ex- directeur de la Culture à laVil- le).” Pas un mot

Choisi parmi 14 candidats de renommée internationale.

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L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 179 - Septembre 2016

PEUT-IL FAIRE OUBLIER LES MOTS DOUBS ?

(Photo archive L. Cheviet)

Le nouveau salon “Livres dans la boucle” marque la rentrée littéraire après l’annulation des Mots Doubs. L’événement se déroule dans toute la ville et non plus à la Gare d’eau. Les lecteurs et les libraires sont conquis… mais des critiques bruissent déjà.

l Événement Scruté de près “Livres dans la Boucle” : le salon écrit sa première page

Tout nouveau, tout beau ? Avec 180 auteurs attendus dont les célèbres Christine Angot, Yasmina Khadra ou David Foenkinos, le nouveau salon littéraire (du 16 au 18 septembre) sera avant- gardiste dans sa forme. Mais la moindre faute sera analysée…

Pour assurer la réussite de cette repri- se, l’agglomération a renoué avec la société “Faits et gestes”, organisatri- ce des trois derniers Mots Doubs qui promeut notamment “Étonnants voya- geurs” à Saint-Malo ou “Le marathon des mots” de Toulouse. “L’idée est de placer la manifestation au cœur de la ville en privilégiant le texte et la paro- le de l’écrivain. Il y a sept libraires par- tenaires. L’écrivain sera au cœur de la manifestation” , précise Laurent Dela- rue de “Faits et Gestes”. Quant à l’ap- pui du Crédit Agricole, il coule de sour- ce indique David Dufour, directeur marketing : “Quoi de plus utile que de supporter une telle manifestation qui fait rayonner la culture et l’éducation” évoque ce dernier. Au cœur de la rentrée littéraire, Chris- tine Angot, romancière de l’autofiction, proposera une lecture de “Un amour impossible” où elle évoque son père incestueux : ce récit fait l’objet d’une création théâtrale par Célie Pauthe, directrice du Centre dramatique natio- nal de Besançon. Yasmina Khadra, auteur de “L’attentat”, Alain Mabanc- kou, qui publie “Le monde est mon lan- gage”, et Catherine Poulain, qui a rem- porté sept prix pour “Grand marin”, seront présents ainsi que deux sur- prises avec le romancier David Foen- kinos (Prix Renaudot 2014) ou Alexis Jenni (Prix Goncourt). Les plus grandes maisons d’édition seront de la partie. Les éditeurs régionaux seront présents mais réduits à se faire une toute peti- te place entre les livres…Agacées, cer- taines maisons d’éditions comtoises feront l’impasse (lire plus loin). n E.Ch.

I l ne voulait surtout pas perdre cet- te date quitte à bousculer les codes. Jean-Louis Fousseret l’admet, il a décidé - un peu seul -

nir sur ce chapitre. Quelques mois plus tard, le président du Grand Besançon et maire de la vil- le se dit “content d’avoir relevé le défi de créer en six mois un nouveau ren- dez-vous” dit-il alors que certains de ses collègues élus lui ont ouvertement reproché en conseil d’agglomération d’avoir pris cette décision de manière unilatérale. La fronde est passée. Le maire salue au passage ses équipes… qui triment. Le premier rendez-vous de concertation avec les libraires s’est tenu fin mai. Sont ensuite arrivées les vacances des grandes maisons d’édi- tion… Et voilà la rentrée. “Mais nous serons prêts” rassure un des respon- sables de l’organisation de l’événement. Les critiques adressées au Départe- ment quant à sa décision d’annuler les Mots Doubs et les encouragements de lecteurs envoyés au Grand Besançon confortent Jean-Louis Fousseret que son idée était la bonne. La collectivi- té déboursera donc 320 000 euros pour cet événement financé en partie par l’appui du Conseil régional et du Cré- dit Agricole de Franche-Comté. Le som- maire de la manifestation a été défi- ni en un temps record. Début juillet, 160 auteurs avaient en effet confirmé leur venue. Ils seront environ 180 à venir dans les rues bisontines même si des annulations de dernière minu- te sont - toujours - à prévoir.

et de manière cavalière de lancer un nouveau festival littéraire suite à la déci- sion du Conseil départe- mental du Doubs d’annu- ler les Mots Doubs à Besançon pour un motif financier. C’était en début d’année. L’affaire a viré au politique. Inutile de reve-

“On sera dans l’œil du cyclone.”

Jean-Louis Fousseret - ici aux côtés de Laurent Delarue (Faits et Gestes) et du Crédit Agricole - ne regrette pas d’avoir bousculé les lignes pour relancer un salon littéraire.

Le choix du nom : pour ne pas tourner en rond L es Grands Bisontins ont été invi- tés à choisir par vote le nom du salon. Parmi quatre intitulés, “Le livre en Boucle” l’avait emporté. Sauf que le nom est devenu “Livres dans la Boucle”. Les organisateurs s’ex- pliquent : “Nos partenaires de Faits et Gestes et du Crédit Agricole ont observé que le livre en Boucle évo- quait que ça tourne en rond.” D’où, pour rester dans la littérature, la modi- fication.

L’ensemble de la Boucle bisontine s’ani- mera donc. Une nouveauté. “Nous savons que nous ne pouvons pas riva- liser en termes d’affluence avec les Mots Doubs car l’espace pour accueillir le public sera plus contiguë que la Gare d’eau” évoque Thomas Roussez, à l’ag- glomération. Les Mots Doubs attiraient environ 35 000 personnes. En repre- nant la balle au bond, Jean-Louis Fous- seret se sait attendu : “Nous serons dans l’œil du cyclone. S’il y a le moindre grain de sable, on en entendra parler” confie-t-il sans nommer ses adversaires politiques.

Exit donc le rendez-vous à la Gare d’Eau. Le cœur de la manifestation se tiendra dans une structure de 900 m² installée parking Marché-Beaux-Arts qui regroupera la plupart des écrivains et le public venant à leur rencontre. L’événement, sur 3 jours, donnera la primeur aux sept libraires de la ville. Ouverture du bal le vendredi 16 à par- tir de 16 heures. Samedi 17 et dimanche 18, l’hôpital Saint-Jacques, la maisonVictor Hugo, l’hôtel de Clévans, le Scènacle, accueille- ront des auteurs venus à la rencontre de leurs lecteurs.

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7

C BESAN

ON

l Professionnels

Du côté des libraires

7 libraires à bras ouverts Comme ses autres collègues bisontins, la librairie “À la page” rue Mégevand se réjouit de la poursuite de la manifestation.

Quartier Saint-Claude

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A u 43, rue Mégevand, la librairie “À la page” a déjà réfléchi à l’inten- dance. Ici seront instal- lées les tables pour accueillir les auteurs, là-

bas, entre deux rangées de livres, les chaises pour les lecteurs. Spécialisée dans le régionalisme, la philosophie, les sciences humaines les livres d’art, “À la page” est partenaire du salon comme six autres. La librairie recevra

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dès le vendredi “l’édition régionale”. Elle s’en réjouit : “Nous avons accueilli les bras ouverts cette manifestation. C’est une excellente initiative après ce très mauvais choix du Département d’avoir arrêté brutalement les Mots Doubs” indique Hamid Kaighobardi, responsable de la librairie créée en 1987. Concurrencés, les libraires savent combien ce lien avec les acheteurs est important : “Bien sûr que ce genre d’évé- nement compte. Lorsque nous étions aux Mots Doubs, c’était pour nous entre

15 et 30 % de chiffre d’affaires sup- plémentaire.” Nathalie Bray pour Forum confirme l’état d’esprit des libraires bisontins : “Nous sommes heureux d’être là en tant que passeurs de littérature ouverts au partage.” La librairie située au 14, Grande rue qu’elle représente regrou- pera le pôle “Littérature, histoire, sciences humaines et citoyenneté”. “Mine de rien” (12, rue Bersot) rece- vra le domaine de la bande dessinée. Claire Grimal et “Les Sandales d’Em- pédocle” (95, Grande rue) accueille- ront le “Fond jeunesse”,“L’Intranquille” (59, rue des Granges) la littérature et la Jeunesse, la Maison de la Presse (58, Grande rue) la littérature et enfin Siloë Chevassu (119, Grande rue) la littérature, le pôle histoire, les sciences humaines et citoyenneté. Chacune d’el- le accueillera un ou plusieurs éditeurs nationaux sélectionnés par le comité régional du livre de Franche-Comté (C.R.L.). N’hésitez pas à franchir les portes… n ting-pot éditorial” au sein d’un salon du livre” poursuit Emmanuel Van- delle. Il remet en cause le principe de quota, inéquitable selon lui “au regard de l’activité éditoriale des dif- férentes maisons d’édition. Est-ce logique de se voir attribuer un quo- ta de deux auteurs au même titre qu’une structure publiant deux ou trois livres par an ?” De son côté, Alain Mendel (éditions du Sekoya) n’est pas surpris de ce traitement “au profit des grandes maisons d’édition. Des mètres linéaires seront réservés à des auteurs natio- naux… qui ne viendront pas ou qui resteront là seulement quelques heures” regrette-t-il. Évelyne Cêtre (éditions Cêtre) s’ac- commode de ce cahier des charges : “Certains de nos auteurs ne sont pas disponibles. Donc cela ne me pose pas vraiment de problème. Seront pré- sents Joseph Pinard et Anne-Laure Charles.” Daniel Leroux (Atelier du Grand Tétras) estime “qu’il faut être réaliste et compréhensif : l’organisa- teur ne peut pas faire plus. C’est mieux que rien” commente ce dernier qui sera présent. Un principe conforte les éditeurs : le choix de l’organisateur d’avoir inter- dit les auto-édités (à compte d’au- teurs) d’être présents. Un gage de crédibilité selon eux. n

Hamid Kaighobardi (à droite) et Michel Roux de la librairie “À la page” accueilleront dès vendredi 16 les auteurs régionaux au 43, rue Mégevand.

Au parking Marché Beaux-arts et quatre autres lieux l Rencontre Où voir, où lire ? Le cœur de l’événement se situera parking Beaux-arts dès le samedi où seront réunis les auteurs.

l Critiques

Deux auteurs régionaux par maison d’édition

Des éditeurs comtois

ne s’y retrouvent pas

“Q ui dois-je choisir entre André Besson, Georges Bidalot, Jean-Louis Clade, Paul Gonez,André Robert, Pierre Dor- nier, Lionel Estavoyer, Fanny Calley, Michel Magny, Pierre Gresser ou bien encore Michel Vernus ?” s’interroge Emmanuel Vandelle, des éditions du Belvédère (Pontarlier). L’éditeur franc-comtois qui publie environ 50 titres ne participera au salon bison- tin. Il l’a fait savoir à l’organisateur en expliquant sa position. Sans amer- tume aucune assure le profession- nel. Pas encore commencé qu’il fait déjà couler de l’encre ce salon. Tout est parti du quota imposé par l’organisateur parisien “Faits et gestes” aux maisons d’éditions régio- nales (17 en Franche-Comté et 4 en Bourgogne) de ne choisir que deux de leurs auteurs dont les publica- auteurs aux maisons d’éditions régionales. Les éditions du Belvédère déclinent l’invitation. Exit les Jean-Louis Clade, Pierre Gresser, Lionel Estavoyer, Georges Bidalot… L’organisateur impose un quota maximal de deux

tions sont comprises entre le 1 er jan- vier et la rentrée littéraire. Le Grand Besançon entend cette cri- tique et répond : “C’est en raison d’un manque de place que nous devons limiter à 2 le nombre d’auteurs pour les éditeurs régionaux, explique Tho- mas Roussez. Rien n’empêche les édi- teurs de choisir leurs auteurs qui leur semblent les plus vendeurs.” Au sein de la profession, déjà échau-

D e quoi sera fait ce rendez-vous littéraire ? “La réponse est simple : de livres, d’idées par- tagées et débattues, de ren- contres, d’envies, de plaisirs” évoque le Grand Besançon. Le cœur de l’événe- ment se situera parkingMarché Beaux- arts, où un espace de 900 m 2 (ancien magasin Monoprix) réunira tous les auteurs et le public à partir du same- di. Le patrimoine de la Ville de Besan- çon sera mis en valeur. S’inspirant de l’esprit des lieux, des rencontres et des lectures réuniront écrivains et artistes (comédiens, musiciens, conteurs) tout au long du week-end.

proposera une rencontre avec Laura El Makki. L’hôtel de Clévans sera le lieu dédié à l’histoire, aux sciences humaines, à la citoyenneté, notam- ment avec Jean-Louis Debré, ancien ministre, ancien président du Conseil constitutionnel. Autre nouveauté, le système de “car- te blanche”. “On connaît ces auteurs, on les reconnaît… sans les connaître vraiment.Du coup, Livres dans la Boucle est l’occasion de les mettre sur le devant de la scène en leur offrant une carte blanche, comme une occasion de mieux saisir et comprendre les écrivains qu’ils sont” indique le Grand Besançon. Ain- si, Philippe Besson (Les passants de Lisbonne, Julliard), auteur, scénaris- te, homme de télévision sera là. Et Nina Bouraoui (Beaux rivages, J.C. Lattès) présentera son nouveau roman “Beaux rivages”. Des lectures théâtralisées pour un public familial sont programmées. Les détails des horaires seront com- muniqués sur le site Internet (www.livresdanslaboucle.fr) en cours de construction à l’heure où nous bou- clions ces lignes. n

dée d’avoir été par- quée lors des deux derniers Mots Doubs dans un chapiteau extérieur, cela passe difficilement. “Cer- tains auteurs et moi- même sommes en droit de nous inter- roger sur cette volon- té qui consiste à vou- loir créer une “aire de parquage” dévolue à l’édition régionale. Est-ce à considérer que les éditeurs exer- çant en région ou publiant sur des thé- matiques régionales sont des sous-produits de l’édition ? Pourquoi priver les auteurs régionaux d’un mélange et d’un “mel-

“Des mètres pour des nationaux qui ne viendront pas.”

L’hôpital Saint-Jacques recevra un cycle de ren- contres autour de la lit- térature et de la médeci- ne, notamment avec l’écrivain et chirurgien- ne Isabelle Kauffmann (Les corps fragiles, Le pas- sage) et une grande lec- ture de “La maladie de Sachs” de MartinWinck- ler attendent les visiteurs. La maison Victor-Hugo

L’hôtel de Clévans sera le lieu dédié à l’histoire.

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GRANDS TRAVAUX 23 millions d’euros 810 fonctionnaires seront relogés au pôle Viotte

L’État a confirmé son engagement de louer plus de 15 000 m 2 de bureaux dans les deux bâtiments qui seront construits à côté de la gare Viotte sur les anciennes halles Sernam. L’architecte est d’origine bisontine

Le pôle Viotte abritera plus de 800 des 1 000 fonctionnaires d’État présents sur Besançon (images B. Métra).

U n pôle tertiaire, des loge- ments, des commerces, de la restauration…Les abords de la gare Viotte vont changer de visage. D’ici trois ans, à la rentrée 2019, deux imposants bâtiments abriteront plus de 800 fonctionnaires d’État (190 de l’A.R.S., 227 de la D.R.E.A.L., 175 de la D.D.T., 92 de la D.R.A.A.F., etc.) ainsi que des appartements privés. “Un restaurant interadministratif sera également aménagé qui ser- vira jusqu’à 360 repas par jour” précise le préfet du Doubs Raphaël Bartolt. Pour le maire de Besançon, c’est une petite bouffée d’oxygène de savoir que l’État s’engage à maintenir ces services dans une période où le voisin dijonnais continue de jouer les aimants. “Ce projet comporte plusieurs avantages, notamment celui d’avoir l’es- sentiel des services de l’État au même endroit, ce qui permettra plus d’échanges entre eux. Ce regroupement permettra par ailleurs d’économiser des frais de transport et des trajets, d’être parfaitement situés à deux pas du pôle multimodal de la gare sachant que six fonctionnaires sur dix n’habitent pas sur Besan- çonmais dans la couronne bison- tine. Cette opération permettra aussi de faire des économies en termes de loyers annuels. C’est enfin donner une image valori- sante du service public” pour- suit le préfet. Tous les services de l’État présents à Besançon

ne déménageront pas au pôle Viotte : préfecture, D.I.R.E.C.C.T.E., Commissariat au Massif par exemple reste- ront dans leurs actuels locaux. C’est la S.E.D.D., associée à la S.M.C.I., qui portera l’investis- sement. “Le montant des tra- vaux s’élèvera à 23,7 millions d’euros” précise Vincent Fuster, le président de la S.E.D.D. Une cinquantaine de logements seront créés dans une premiè- re phase, aux 7ème et 8ème étages du bâtiment adminis- tratif et dans le second bâti- ment. C’est une Bisontine d’origine, Brigitte Métra, qui a été rete- nue pour son projet architectu- ral au terme d’un concours d’ar- chitectes auquel avaient répondu 80 cabinets. Brigitte Métra est notamment connue pour avoir réalisé la Commanderie à Dole et collaboré avec Jean Nouvel à la création de la Philharmo- nie de Paris. Sur Besançon- Témis, elle a conçu l’usine Sophy- sa. “Il fallait un symbole dynamique pour ceux qui arri- vent dans cette ville par la gare. J’ai imaginé ces deux bâtiments qui dialoguent l’un avec l’autre” commente l’architecte. La construction de ces deux pre- miers bâtiments préfigure l’as- pect du futur quartier Viotte où la Ville de Besançon a prévu également un développement côté Nord, avec au total, “la construction d’environ 200 nou- veaux logements” précise l’ad-

Ces deux nouveaux bâtiments seront opérationnels

joint à l’urbanisme Nicolas Bodin. Sur ce projet, Besançon a une petite longueur d’avance sur sa voisine dijonnaise qui, selon la préfecture, cherche également à regrouper ses services de l’État autour de sa gare. Besançon montre l’exemple. n J.-F.H.

Le nouveau bâtiment s’appuiera sur la charpente de l’ancienne halle Sernam. Un restaurant interadministratif sera aménagé dans un des bâtiments.

Brigitte Métra, l’architecte retenue pour le projet.

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EN BREF

SOCIÉTÉ Pour la vie Le Doubs serait l’un des départements où l’on se marie le plus Cet été, ils étaient nombreux à se dire oui. Le mariage semble connaître un regain d’intérêt, même si le nombre des unions reste en diminution localement, comme en région, depuis les années 2000.

Peinture La Presse Bisontine a consacré un article relatant l’initiative d’Annie Gaudillière en avril dernier. Épouse du peintre Roland Gaudillière décédé en 1998, elle s’est lancée dans la recherche des œuvres réalisées par son mari. Après plusieurs mois de travail, elle a retrouvé de nombreuses œuvres. Annie Gaudillière a créé en juillet un site Internet qui permet de voir 600 tableaux, biographie et parutions de l’artiste (www.roland- gaudilliere.com). Livre L’auteur bisontin Arnaud Friedmann sort le 21 septembre son nouveau livre : “La vie secrète du fonctionnaire”. Dix nouvelles qui mettent en scène des salariés de la fonction publique confrontés à un quotidien sclérosant. Un livre plein d’empathie et d’humour. Aux éditions J.C. Lattès. Roman “L’inconnue de la Citadelle” aux éditions Sutton est signé Éveline Toillon. Un roman au style simple et efficace qui sait tenir le lecteur en haleine. 14 euros.

O n se marie beaucoup moins qu’en 1975 mais toujours en été, c’est le constat général qui pourrait être tiré autour de cette institu- tion appréciée des Français.Tandis qu’il y a 40 ans, 3 471 unions étaient célé- brées dans le Doubs, on en comptait plus que 1 928 en 2014 d’après les statistiques de l’I.N.S.E.E. D’une relative stabilité de 1980 au début des années 2000, les mariages ont un peu décliné jusqu’à l’arrivée du P.A.C.S. et l’adoption plus récente, en 2013, de la loi l’ouvrant aux couples de même sexe. Ces unions représentaient un an après, 4,1 % des mariages en Bourgogne- Franche-Comté, soit un peumoins qu’au niveau national. L’équivalent de 417 mariages (dont 53 dans le Doubs) sur un total de 10 202 à l’échelle régionale. Pas de quoi gonfler des chiffres au ralen- ti depuis plusieurs années déjà. Et pour- tant, le Doubs serait le département où l’on se marie le plus en région, juste der- rière la Saône-et-Loire (N.D.L.R. : d’après les données I.N.S.E.E.de 2014). À Besançon, ils sont environ 350 couples chaque année à franchir le pas.Avec une majorité de cérémonies célébrées de mai

à septembre. Le pic des 50 unions ayant même failli être atteint sur le mois de juillet dernier. Début d’un sursaut ? Peut- être à en croire les professionnels du sec- teur et l’afflux des visiteurs sur les salons dédiés, comme celui de Micropolis qui accueillera sa 30 ème édition les 5 et 6 novembre prochains. On remarque en tout cas de nombreuses évolutions dans son organisation, notam- ment d’un point de vue financier. “La participation des proches ou des parents se fait de plus en plus rare” , constate Phi- lippe Renard, propriétaire de la Caver- ne des mariés depuis 1994 et d’Au Doubs Bonheur. “Certains font un crédit pour payer leur mariage oume font dix chèques

En Bourgogne Franche-Comté, environ 10 000 mariages sont célébrés par an.

entrepreneurs individuels sur ce cré- neau dans les années 2000 a d’ailleurs vite périclité localement. Les mariages ne sont pas pour autant moins nombreux selon lui, “c’est variable d’un mois à l’autre” et “on voit de plus en plus de remariages” , note-t-il, évo- quant ce monsieur pour qui il a organi- sé trois cérémonies différentes à des années d’intervalles. Dans ce cas de figu- re, “il y a souvent moins d’invités, les mariés sont plus âgés et ont plus de moyens.” D’une façon plus générale, les candidats

au mariage ont en moyenne la trentai- ne et invitent entre 80 et 120 convives. Côté budget, il faut prévoir entre 80 et 150 euros par personne. Bien sûr, tout dépendra des prestations choisies. Une autre façon de s’engager est celle du P.A.C.S. et à l’inverse du mariage, les signatures sont de plus en plus nom- breuses, passant de 6 404 contrats conclus en 2007 à 9 628 en 2014 en région. Le Doubs a également vu son nombre de P.A.C.S. doubler en sept ans pour arri- ver à 1 720 en 2014. n S.G.

à étaler sur les mois.” Car la première question des couples est souvent : “Com- bien cela va nous coûter ?” La première expérience d’or- ganisation de mariages de ce Bisontin remonte à 2005. “Ce métier, c’est du pur bon- heur” , confie-t-il, même s’il reconnaît ne pas pouvoir vivre uniquement de cette activité. L’explosion des

ça coûte trop cher ?

BESANÇON

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SPORT NATURE Une association bisontine Doubs Terre de Trail repère et accompagne les champions de demain L’association vient d’ouvrir une école de formation à destination des jeunes coureurs pour les hisser vers le haut niveau. Une première en France qui pourrait bien être suivie, tant la démarche séduit.

Outre les entraîne- ments à Besançon,

un suivi médical

complet et continu est dispensé à chacun (photo G. Mojicevic).

D evenu un sport officiel de la Fédération inter- nationale d’athlétisme depuis août 2015, le trail est en plein essor, faisant chaque jour de nouveaux adeptes, y com-

pris chez les plus jeunes. Seu- lement voilà, courir sur de longues distances en milieu naturel ne s’improvise pas ! “On s’est vite rendu compte qu’il fal- lait proposer une pratique un

peu plus raisonnée et qu’il man- quait des structures d’entraîne- ment au trail et à l’ultra” , sou- ligne Sébastien Jouanneau, vice-président de Doubs Terre de Trail. Cette association, créée

en 2012 pour promouvoir ce sport et fédérer les acteurs locaux, a donc eu l’idée de lan- cer cette école unique en son genre. Après un appel sur Internet, relayé sur les réseaux sociaux, six premiers athlètes (deux filles et quatre garçons) ont été sélec- tionnés en avril dernier sur une quinzaine de candidats pour intégrer le “Team espoir détec- tion”. Tous ont entre 16 et 25 ans et un avenir sportif pro- metteur. Certains, comme Dylan Ribeiro, étant déjà intégré à l’équipe de France cadets ou les sœurs Louise et Juliette Wan- ner, repérées dans le milieu. La formation qui leur est ici pro- posée, financée par des parte-

naires privés, inclut un pro- gramme personnalisé. “Notre objectif est de leur apporter le maximum d’armes pour qu’ils arrivent au haut niveau.” Pour ce faire, un staff de profession-

podiums jeunes et espoirs. Entrés en préparation dès le mois de mai, ils font environ quatre entraînements par semai- ne, aussi bien sur de la vitesse, de la grimpe… que de la nutri- tion ou les phases de repos. “C’est variable en fonction des profils, car il ne s’agit pas de les forcer à faire du sport ou de négliger leurs études.” Et les jeunes coureurs peuvent compter sur des parrains de renom comme Patrick Bohard (vainqueur des 332 km du Tor des géants 2015),Thibaut Baro- nian ou Xavier Thévenard.Tous Francs-Comtois. De là à y voir une terre fertile de champions, il n’y a qu’un pas ! n S.G.

SANTÉ Une première mondiale 121 jours dans

nels (nutritionnis- te, kinésithéra- peute, préparateur sportif, podo- logue…) les suit et les encadre. L’en- traîneur, Pascal Balducci, “l’un des cinq meilleurs Français de la dis- cipline” , les prépa- re dès cette pre- mière année aux championnats de France, visant les

Aux côtés des meilleurs.

le désert pour évaluer la résistance aux U.V.

L’explorateur scientifique Stéphane Lévin met son corps à la disposition du C.H.R.U. de Besançon pour la médecine. Il affrontera durant 121 jours des températures flirtant les 70 °C au sol dans le désert du Namib.

dit-il. Les chercheurs bisontins déve- lopperont une étude inédite : “Les évaluations prévues dans ces conditions extrêmes de cha- leur sèche et d’exposition aux U.V. concernent les change- ments de paramètres biomé- trologiques de la peau com- me l’hydratation, l’élasticité et la perte insensible d’eau, le taux de sébum, l’indice de mélanine, l’effet protecteur d’écran solaire, la vitesse de croissance des cheveux, des ongles, l’effet de l’extrême cha- leur sur le vieillissement cuta- né, l’effet protecteur de la vita- mine C sur le vieillissement cutané” explique Ferial Fanian, médecin en charge des essais cliniques (inclu- sions et suivi médical des patients) au sein du C.E.R.T. Le “cobaye” devra respecter un protocole… tout en pre- nant les précautions d’usage. En cas d’urgence vitale, il fau- dra près de 3 heures à Sté- phane Lévin pour être éva- cué. L’homme dit calculer les risques : “Je visualise les say- nètes pour savoir comment réagir en cas de risque. Mon corps doit servir à la science” dit-il.Au retour de son périple, il reviendra à Besançon pas- ser une batterie de tests. Aucune étude de ce type n’a jamais été menée pour la der- matologie. Le laboratoire bisontin est épaulé par l’as- sociation Inter-Unec basée à Besançon, une association dont l’activité principale est d’être l’intermédiaire privi- légié entre le monde écono- mique et celui de la recherche. Elle espère recevoir le sou- tien financier d’autres par- tenaires pour conduire à bien cette recherche mondiale sont le coût s’élève à 1 million d’eu- ros. n E.Ch.

U ne première mondia- le en matière de der- matologie se dessine à Besançon dans le labo- ratoire du Centre d’études et de recherche sur le Tégument (C.E.R.T.) du centre hospita- lier. L’explorateur scientifique Stéphane Lévin met son propre corps à la disposition des chercheurs (pas seule- ment des dermatologues) pour le progrès de la science médi- cale. Le 28 juin dernier, l’explora- teur était à Besançon pour passer une première série de tests et de mesures au sein du laboratoire. Il est suivi avant, pendant et après la mission pour évaluer sa résis- tance aux conditions extrêmes, notamment à l’exposition aux U.V. et à une forte chaleur sèche. Pour cela, il se rendra,

seul, dans le Namib, l’un des déserts les plus chauds au monde. Il sera seul et en auto- nomie du 1 er novembre au 1 er mars 2017, dans cet espa- ce où la chaleur peut varier entre 50 et 70 °C au sol. Le professeur Philippe Humbert, directeur du C.E.R.T. et méde- cin au C.H.R.U. a compris l’in- térêt que ses équipes ont à collaborer avec cet explora- teur qui n’est pas à sa pre- mière collaboration scienti- fique. Le corps de l’explorateur tou- lousain a déjà été “utilisé” lors de l’opération “Seul dans la nuit polaire” où Stéphane Lévin a passé 121 jours dans le froid. Il est revenu avec des engelures et des yeux gelés. Cela forge un caractère. “Je crains que le chaud ne soit encore plus dur à supporter”

L’explorateur Stéphane Lévin offre le livre qu’il avait réalisé suite à ses 121 jours passés au Pôle Nord au Professeur Humbert et Docteur Ferial Fanian. Il met son

corps à leur disposition.

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