La Presse Bisontine 179 - Septembre 2016

BESANÇON

17 La Presse Bisontine n° 179 - Septembre 2016

L ’ h u m e u r

QUARTIER

Sécurité

Aux Essarts l’Amour,

Burkini et pataugeoire

la vigilance des habitants

R as la casquette de la polémique “burkini” sur les plages françaises. Sans plonger dans celle-ci, la piscine municipale de Besan- çon-Chalezeule - qui ferme le 31 août - a connu des remous… sur les bords de sa pataugeoire cet été. La réglementation est pourtant claire : chaque enfant doit être accompagné de ses parents en maillot de bain au

vêtements. Poliment, lemaître- nageur a donc demandé aux enfants non-accompagnés de sortir. S’en est suivie une vive polémique heureusement éteinte par deux agents de sécurité. Traités de racistes (le comble, ils étaient pourtant d’origine africaine !), ils sont parvenus à refroidir les esprits sous le soleil bisontin avec cet argument implacable : “Si vous n’êtes pas content, mettez 20 euros dans une piscine gon- flable à installer chez vous.” Autre solution : que ces trois femmes enfilent un burkini. Même dans l’eau, on croirait marcher sur la tête. l

Pour se protéger des vols, les résidents de ce quartier (privé) situé à Châteaufarine se sont engagés dans l’opération “Voisins vigilants”. Ils s’alertent par S.M.S. en cas de mouvements suspects.

M aisons cossues aux haies par- faitement taillées, trottoirs balayés, le quartier privé du “Clos les Essarts” dominant la zone commerciale Châteaufarine à Besançon transpire la tranquillité. Un peu trop peut-être. Il y a un an, plusieurs maisons ont été visitées ou cambriolées. L’association qui gère cet espace composé d’environ 30 demeures a décidé de réagir en se sécurisant “lui-même”. C’est Catheri- ne Desmettre, présidente de l’asso- ciation syndicale libre (A.S.L.) qui a lancé l’idée de rejoindre le système “voisins vigilants”. Une première à Besançon. Depuis que les résidents l’ont adopté, aucun vol n’est à déplo- rer. Un hasard ? “C’est assez simple. Ce système d’alerte fonctionne plutôt bien, relate Catherine Desmettre. Si un voisin aperçoit des mouvements de voitures ou de personnes suspectes, il prévient les autres habitants par S.M.S. ou par mail. Et si l’un d’entre nous part en vacances, on se prévient pour sur- veiller. C’est du bon sens car on sait qu’il y a toujours du repérage avant un cambriolage” dit la référente “voi-

sins vigilants”. Touché en 2015 par une série de vols, le quartier semble recouvrer la séré- nité : “Cette opération est d’autant plus facile à faire ici car on se situe dans une impasse. On peut donc plus faci- lement repérer” ajoute la Bisontine. Des autocollants dissuasifs sont éga- lement posés à la vue de tous… his- toire d’indiquer aux personnes mal- veillantes que la surveillance est de mise ici.

bord du plan d’eau sur- veillé. C’est écrit noir sur blanc. Or, certains s’imaginent au-des- sus des lois. Trois femmes n’ont pas voulu enlever leurs

Le quartier s’est sécurisé contre les vols grâce au “bon sens” des habitants.

“Voisins vigilants” est un système gratuit en pleine croissance comme l’indique Thierry Chicha, le cofon- dateur : “C’est le premier quartier à Besançon qui a décidé de nous rejoindre. Chaque jour en France, c’est environ 100 alertes que nous traitons et véri- fions. C’est une réponse effi- cace pour lutter contre les cambriolages grâce à la convivialité et la solidari- té entre voisins. Preuve à l’appui, le ministère de l’In- térieur a constaté - 40 %

Un système d’alerte gratuit.

Catherine Desmettre, référent “voi- sins vigilants”, ici devant une des habitants partenaire de l’opération repérable grâce à l’autocollant.

de cambriolages dans les quartiers voi- sins vigilants” indique le co-fondateur. La ville de Besançon, à l’inverse d’autres communes du Doubs, n’est pas parte- naire de l’opération. Celles qui sont intégrées peuvent envoyer leur “poli- ce municipale vérifier sur en place en cas d’alerte” indique Thierry Chicha. Vigilants, les habitants ne sont pas pour autant paranoïaques. n E.Ch.

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