La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr MAI 2015 N° 165

SPÉCIAL IMMOBILIER DANS LE GRAND BESANÇON MAISONS, APPARTEMENTS À VENDRE :

LES MEILLEURS PLANS À MOINS DE 250 000 EUROS

LE DOSSIER en p. 20 à 27

POLITIQUE p. 10 La gauche socialiste est-elle en danger à Besançon ?

L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 Parkings, marché, bus, terrasses… Augmentation des tarifs : les impôts déguisés du maire

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE

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La Presse Bisontine n° 165 - Mai 2015

Capitale La fin d’un faux suspense. Tout comme Amiens qui avait pourtant déployé de vrais et visibles moyens contrairement à Besan- çon, pour défendre sa place à l’heure de la fusion des Régions, la raison du plus fort a été entendue. Dijon devrait, selon toute vraisemblance, être la seule capi- tale de la future Région Bourgogne Franche- Comté. Qu’y a-t-il de scandaleux ou d’étonnant à cela après tout ? La Cité des Ducs, qui plus est, se situe au cœur de cet ensemble géographique hétéroclite qui s’étire du Nivernais aux Vosges saô- noises, de l’Yonne au Haut-Doubs. Il aurait sans doute été plus troublant et incon- gru de voir Besançon désignée capitale régionale. Si la ville-préfecture du Doubs a raté le coche, ce n’est sans doute pas à mettre au passif de son maire actuel, pas plus que de la présidente de Région dont le poids politique est forcément très mince sur le plan national. Il faut aller chercher beaucoup plus loin les raisons de ce que les Bisontins peuvent considé- rer - sans doute à tort - comme un échec. Il y a quarante ans, la D.A.T.A.R. plaçait Besançon parmi les villes au développe- ment le plus prometteur, au même plan que Grenoble. Quarante ans plus tard, le constat est cruel : Besançon ne compte pas plus d’habitants, 120 000, que dans les années soixante-dix tandis que Gre- noble, et les 440 000 habitants de son agglomération, a réussi sa mutation en devenant un pôle de développement majeur en France. Depuis le 1 er janvier dernier, la capitale de l’Isère a intégré le cercle très fermé des 14 métropoles fran- çaises. Dans une période où la course à la compétitivité est devenue la règle entre les villes françaises, il y a bien longtemps que Besançon a déjà perdu. Il faut main- tenant que Besançon sorte de cette inuti- le course à l’échalote et mise sur ses autres atouts, ceux d’une belle ville de province où il fait bon vivre, d’une ville à la confi- guration sans doute unique en France, qui doit faire de ses attributs naturels la meilleure carte de visite. Maintenant que les dés semblent jetés pour la désigna- tion des capitales régionales, il est inuti- le de vouloir batailler sur les mêmes ter- rains que Dijon. L’ironie de l’histoire veut que ce vieux bastion socialiste bisontin soit sacrifié sur l’autel d’une réforme ter- ritoriale soutenue et votée par des socia- listes. Si Besançon perd son statut, elle ne doit pas cette fois perdre son âme et se construire dès lors une identité à part, en oubliant définitivement ses complexes. Maintenant débarrassée de cette inutile mise en concurrence, elle doit aujourd’hui convaincre à l’extérieur de ces fameux atouts dont le maire est si sûr. Jean-François Hauser Éditorial

LES TWEETS DU MOIS

COMMUNICATION Campagne décalée sur les jeudis de beuverie à Be- sançon.

FAITS-DIVERS Le printemps ne fait pas uniquement pousser les eurs… Les braquages et cambriolages bourgeonnent.

Lebienpublic @Lebienpublic #Besançon

nathalie @nathdevesac · 7 avril. 2@MR BNLLDMS@HQDR ʘADR@M¢NM

SQNHR GNLLDR @QL¤R Q@ƦDMS ŵ @T MNL iCŗ KK@Gy C@MR TMD I@QCHMD

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EXOTISME On connaissait les bars à Vodka à Besançon. Moins la ma a russe. France Bleu Besançon #DR LDLAQDR CD K@ L@ƥ@ QTRRD @QQ¥S¤R › #Besancon BDSSD RDL@HMD

SPORTS Événement. Les handballeuses bisontines accèdent à la L.F.H. Besançon @villedebesancon !Q@UN KDR ƥKKDR ʖʖ %@BD › "@MMDR Kŗ $2!%> '@MCA@KK #Besançon U@KHCD RNM SHSQD CD BG@L OHNMMD CD # DS RNM @BBDRRHNM ʖ

RETOUR Il n’avait plus opéré sur twitter depuis 9 mois. Le célèbre twittos “Bisonteint” est de retour. Avec des commentaires que l’on souhaite aussi piquants que les précédents.

COMMERCE Les samedis piétons organisés par la Ville de Besan- çon ont trouvé leur public. Ursidéa Bé @ursidea )D U@HR AHDM CDUNHQ Kŗ@UNTDQ HK X @U@HS @T LNHMR TM SQTB RXLO@ C@MR BD ʘR@LDCHOHDSNM › #Besançon

Bison Teint @lebisonteint LNHR R@MR SVDDS /NTRRDY L@C@LD

ANNIVERSAIRE

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2015 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, Bacchus, C.D.T. 25, Micropolis, S. Chapuis, S. Roussillon.

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L’unité autisme A.B.A. inaugurée

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Vols au C.H.U. : le personnel réclame des mesures de sécurité

directeur général qui s’en va en septembre s’en remet à son successeur” ajoute un agent. La direction, contactée par nos soins, n’a pas apporté de réponse à ces interrogations. L’accès au bâtiment gris est beaucoup trop simple selon les sala- riés du C.H.R.U. : un accès par les quais

L e personnel du C.H.R.U. Minjoz de Besançon s’inquiète de la recrudes- cence des vols au seinde l’établissement. Au cours de la première semaine du mois d’avril par exemple, “au moins une dizaine de vols ont été commis à l’intérieur des services. L’hôpital est un vrai moulin ou tout le monde peut entrer et sortir en tou- te impunité” dénonce un infirmier. Sacs à main et autres objets personnels sont déro- bés à l’insu de tous. “Pour l’instant, on a affaire à des vols de sacs, mais comme n’importe qui peut entrer, on se deman- de ce qui pourrait un jour arriver” ajoute ce cadre de santé qui travaille dans le bâti- ment “gris”, l’ancienne tour Minjoz. Ce que réclame le personnel, c’est l’installation de codes aux portes d’entrée des ser- vices, comme c’est le cas dans le nou- veau bâtiment qui abrite notamment le pôle mère-enfant, sécurisé par ce genre d’équipements. Le service de sécurité de l’hôpital fait remonter systématiquement ce genre de méfaits auprès de la direc- tion. “Mais rien n’est fait. Clairement, le

de livraison du niveau - 3, une entrée par le sous-sol de la cardiologie, une porte de la radiologie toujours ouverte, la porte des urgences facilement accessible… Les exemples sont trop nombreux pour que l’on n’engage pas de travaux de sécuri- sation estime le personnel.

L’équipe de professionnels de l’unité expérimentale A.B.A. de Besançon lors de l’inauguration le 2 avril (photo D.R.).

S ymboliquement, c’est le 2 avril dernier, journée inter- nationale dédiée à l’autisme, que l’unité expérimentale consa- crée à l’approche A.B.A. (analyse appliquée du comportement) a été inaugurée à Besançon. Cette scien- ce très largement plébiscitée aux États-Unis, recommandée depuis mars 2012 par la Haute Autorité de Santé en France, est pourtant encore largement méconnue. Cet- te unité A.B.A. installée sur Xavier- Marmier à Besançon accueille 8 enfants et adolescents qui pré- sentent des troubles du spectre autistique et qui par conséquent ne pourront pas faire d’apprentissages sans un accom- pagnement spécifique. L’approche A.B.A. permet à l’enfant, encadré par des professionnels spécifi- quement formés, de faire des apprentissages qui lui procureront,

à lui et à sa famille, un confort de vie suffisant pour lui éviter l’exclusion, l’isolement et les rup- tures familiales. “À la maison, tout se passe vraiment mieux depuis l’ouverture de cette unité expéri- mentale. On est beaucoup plus sereins” confirme un des parents. “Maintenant, on peut espérer que notre enfant aura un métier, son logement, sa vie à lui” ajoute cet- te autre maman. L’ouverture de cette unité a été rendue possible par les efforts conjugués de l’association “Nos enfants d’ailleurs”, à la base du projet, de l’A.D.A.P.E.I. du Doubs, de l’Agence régionale de santé et de l’institution Notre-Dame Saint- Jean. Les enfants, âgés de 7 à 14 ans, sont pris en charge 18 heures par semaine. Chaque jour passé dans ce lieu plein d’énergie est un pas de plus vers l’autonomie.

L’accès au C.H.U. est beaucoup trop aisé selon de nombreux salariés qui déplorent des vols à répétition.

A vec une enveloppe d’1,2 million d’euros à partager entre les clubs sportifs de haut niveau, la Ville de Besançon demeure le premier partenaire financier. Adjoint aux sports depuis un an, Abdel Ghezali avait promis un discours de vérité à tous les dirigeants dans un contexte de rigueur budgétaire. C’était aus- si un moyen pour ces derniers de trouver la parade face à des baisses budgétaires annon- cées. Les clubs vont bientôt savoir à quelle sauce ils seront mangés. “Ces subventions seront pro- posées au conseil municipal du 11 mai” tient à rappeler l’élu. Il a accepté de nous donner les orientations en matière de politique sportive : “Avec un peu moins d’1 million d’euros pour les trois clubs de handball, nous pouvons dire que nous faisons le choix du handball à Besançon. C’est 70 % des subventions pour l’enveloppe des sports de haut niveau, qui, je le rappelle, a été fixée dans le vote du budget. Nous avons eu des échanges avec tous les clubs. On prend nos responsabilités” confie Abdel Ghezali. À l’annonce de ces chiffres, certains clubs vont tenter de frapper à nouveau à la porte. Ce sera notamment le cas du basket (BesAc) qui accè- de à la N2. En cas de descente en division hon- neur, le Racing Besançon pourrait perdre gros même si une grande partie de sa subvention va à la formation des jeunes. Les clubs sont appelés à mutualiser leurs forces comme pour le basket et le foot. L’adjoint aux Les subventions pour le sport de haut niveau fixées

sports travaille pour que la compétence spor- tive soit en partie intégrée à la Communauté d’agglomération : “On ne vient pas taper à la porte de l’agglomération pour demander de l’argent mais pour rappeler que la Ville de Besan- çon finance des équipements qui ont un rayon- nement d’agglomération comme la piscine, la patinoire, le stade Léo-Lagrange, le Palais des sports.” À Dijon par exemple, le Grand Dijon donne 300 000 et 600 000 euros aux deux clubs de hand (masculin et féminin). Besançon dit donc jouer son rôle même si certains dirigeants espé- raient mieux. Rappelons qu’une autre envelop- pe budgétaire concerne les clubs amateurs. Les propositions qui seront faites au conseil municipal : E.S.B.-F. (handball) : 410 000 euros (soit + 30 000 euros) E.S.B.-M. (handball) : 400 000 euros (- 30 000 euros) A.S.P.O.B. (handball) : 45 000 euros (- 5 000 euros) O.B. (rugby) : 50 000 euros (- 10 000 euros) BesAc (basket) : 65 000 euros (+ 10 000 euros) B.B.C. (basket) : 30 000 euros (- 25 000 euros) Racing (football) : 100 000 euros (- 20 000 euros), si descente en fin de championnat. A.S.P.T.T. (football) : 27 000 euros (+ 19 000 euros), si montée en C.F.A. 2.

BESANÇON

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Le secteur privé est bien représenté au Conseil départemental POLITIQUE Majorité de l’Union de la droite et du centre La nouvelle majorité départementale est composée d’élus issus principalement du secteur privé. Ils viennent de l’agriculture, de l’industrie, de l’immobilier, ou de la banque.

C e qui surprend lorsqu’on regarde d’un peu plus près la composition de la nouvelle majorité départementale, c’est la diver- sité des origines professionnelles des 24 élus de l’union de la droi- te et du centre qui y siègent.

prise industrielle de Charque- mont. Le monde agricole est bien représenté dans cette équi- pe puisque trois agriculteurs siègent dans l’assemblée : Phi- lippe Alpy (54 ans), Béatrix Loi- zon (48 ans) et Thierry Maire- du-Poset (50 ans). Dans la

Les conseillers départementaux sont issus, pour la plupart, du secteur privé et de différentes catégories socio-professionnelles. Par exemple la présidente, Chris- tine Bouquin (53 ans) était jus- qu’à son élection responsable de planification dans une entre-

La majorité compte 24 élus et l’opposition 14.

C.R.H.U. de Besançon.Mais c’est le secteur de l’enseignement qui compte le plus d’élus entre les actifs et les retraités. Jean-Luc Guyon (59 ans) est professeur des écoles à la retraite. Marie- Odile Petitjean (65 ans) est éga- lement retraitée de l’enseignement.ThierryVernier (45 ans) est enseignant et Ludo- vic Fagaut (37 ans) est princi- pal de collège. Cette multiplicité des catégo- ries socio-professionnelles devrait enrichir le débat public au Conseil départemental et peser sur les choix politiques qui seront faits dans le cadre des compé- tences qui relèvent du Dépar- tement.

est secrétaire commerciale et Sylvie Le Hir (60 ans) directri- ce commerciale. Pour complé- ter l’inventaire, ajoutons un com- merçant à la retraite, un avocat

continuité de ce secteur profes- sionnel, on peut ajouter Annick Jacquemet (58 ans) qui est vété- rinaire. D’autres élus sont issus cette fois des métiers de l’immobilier comme Françoise Branget, ges- tionnaire en immobilier. Elle avait mis sa carrière profes- sionnelle entre parenthèses lors- qu’elle était parlementaire. Jac- queline Cuenot-Stalder (39 ans) exerce en indépendante lemétier de conseillère en gestion de patri- moine. Dans le nouvel exécutif siège aussi Michèle Letoublon (60 ans) qui est restauratrice, le cadre bancaire Michel Vienet (54 ans), Florence Rogeboz (44 ans) qui

et un comptable. La fonction publique n’est pas absente de cette équipe. Les élus qui en sont issus exercent là encore des pro- fessions diverses. Marie- Laure Dalphin (53 ans), par exemple, est médecin pédiatre au

Enrichir le débat public.

Béatrix Loizon (canton d’Ornans) est agricultrice.

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L’ÉVÉNEMENT

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HAUSSE DES TARIFS : LES IMPÔTS DÉGUISÉS DE FOUSSERET

Après l’augmentation du prix des parkings, celle qui a touché les transports en commun ou encore les cantines pour les petits Bisontins, voilà que les commerçants du marché apprennent que les tarifs de leurs emplacements ont bondi de 10 % et les cafetiers voient leur taxe gonfler de 25 % pour déployer leurs terrasses cet été. À travers ces hausses successives, ils dénoncent une augmentation déguisée des impôts locaux.

Augmentation de 10 % du loyer : entre colère et compréhension Commerçants Marché Beaux-Arts : le coup de massue La hausse soudaine de 10 % du prix de location d’un emplacement au marché Beaux- Arts est mal perçue par une partie des commerçants. Une pétition a été envoyée au maire. D’autres sont plus mesurés : ils comparent le coût au service rendu.

L’avis de la mairie “C’est plutôt un rattrapage” A djoint au commerce à Besançon depuis un an, Thierry Morton rap- pelle que cette augmentation fait

d’augmentation car nous avions pas- sé une négociation avec la mairie en raison des travaux du tram. Aujour- d’hui, on passe à la caisse. Forcément ça grogne mais même avec cette haus- se de 10 %, on reste au prix du mar- ché. Et ce n’est pas pour autant que nous augmenterons nos prix !” dit-il. sation prévu : “C’est un rattrapage après plusieurs années de stagnation. Peut- être aurait-il fallu augmenter chaque année un peu…Nous avons des charges qui augmentent, liées au nettoyage et aux problèmes de tri des poubelles” ajoute-t-il. En 2010, le tarif n’a pas aug- menté. En 2011 et 2012, la hausse a été d’1,5 %, puis de 2 % en 2013 et de 0 % en 2014. L’adjoint veut rappe- ler que la mairie est à l’écoute : “On nous a demandé d’ouvrir le marché le lundi : nous l’avons fait. On veut conti- nuer à rendre ce marché attractif. Nous avons des demandes d’extension et des demandes d’installation.”

suis pas contre les augmentations mais pas de cet ordre-là, poursuit la géran- te. N’oublions pas que nous payons aus- si la C.F.E. alors que le maire a sous- entendu le contraire (cotisation foncière des entreprises).” Créé voilà treize ans, le marché Beaux- Arts demeure une référence. Un pas- sage obligé pour les gourmets et les touristes. “Même si nous avons senti une baisse de fréquentation depuis la rentrée peut-être due au départ du Conservatoire de musique, ce marché se porte bien” rappelle un commerçant qui préfère rester anonyme. Ils sont au total 19 à cotiser à l’asso- ciation qui promeut cet espace, sur les 23 commerçants installés. Pascal Colas (fromager lui aussi) fait partie du conseil d’administration. Selon lui, l’aug- mentation devait se faire : “Pendant trois ans, il n’y a quasiment pas eu suite à plusieurs années de stagnation des prix des cellules. 23 commerçants se partagent 42 cases dont le prix est fixé désormais à 516 euros pour une case classique (environ 16 m 2 ), 1 200 euros (pour 2 cases) et 1 700 euros pour 3 cases. “Ce tarif de location com- prend une place de parking, des réserves, les poubelles, le chauffage, l’électrici- té, le nettoyage et la sécurité” dit l’ad- joint.

L e doux et fruité comté qu’elle propose à ses clients n’a pas adouci sa rancœur. Aurore Paillusson-Ravacley est amè- re. Gérante de l’étal de fromages et vins “Le Trou de souris” au marché Beaux-Arts, la commerçante a affiché sur une feuille A4 le montant de la location qu’elle reverse à la mairie pour son emplacement d’environ 60 m 2 (avec

des commerçants en disposent d’au moins deux, voire trois, d’où une loca- tion plus coûteuse qu’annoncé par le maire.

les réserves). 1 346,72 euros par mois, soit 134 euros de plus depuis février. “Je joue la transparence ! Et aussi pour éviter que les clients nous prennent pour des voleurs” dit-elle. Elle fait réfé- rence à une phrase du maire Jean- Louis Fousseret qui rappelait que la moyenne d’une location est comprise entre 400 et 500 euros. Précision : ce tarif vaut pour un seul box. La plupart

Installée à son compte depuis le 1er avril 2014, Aurore Paillusson-Ravacley vit mal cette soudaine augmentation aus- si rapide qu’inattendue. “On nous dit qu’il y a des travaux à faire… Mais ce n’est pas à nous les locataires de subir les problèmes de climatisation ! Je ne L’augmentation subite de 10 % n’a rien à voir avec le changement de climati-

Pascal Colas, membre de l’association des commerçants du marché Beaux-Arts à “Même avec l’augmenta- tion de 10 %, nous restons au prix du marché.” Besançon tempère :

“Je paie 1 346 euros par mois.”

Un pas-de-porte au centre- ville est en effet aussi coû- teux. Et un autre marchand de rappeler les services com- pris dans la location : le net- toyage, les sanitaires, les poubelles, le parking sou- terrain, les réserves. Lemar- ché Beaux-Arts est un ingré- dient pour attirer les chalands.Attention, tout de même, de ne pas le ronger jusqu’à l’os. E.Ch.

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Coup de chaud en terrasse Restauration Augmentation du prix des terrasses Cafetiers et restaurateurs de Besançon passent à la caisse pour l’utilisation des terrasses. + 25 % d’augmentation. Si le prix au mètre carré redevient comparable à d’autres villes de France, les professionnels ne décolèrent pas.

“S i cette augmentation de 25 % est réellement appli- quée, je paierai entre 500 et 700 euros de plus par an pour utiliser ma terrasse” se déso- le un restaurateur situé place de la Révolution à Besançon. Il préfère res- ter anonyme. Comme ses collègues, il a appris - avec surprise - cette sou- daine augmentation. “Encore une fois,

du Doubs confirme cette exaspération de la part de ses adhérents : “La pro- fession le perçoit très mal, commente Alain Perhirin, son vice-président. Cet- te augmentation arrive à un moment où les affaires vont mal. Et aussi avec la charte des bars qui oblige à ceux qui ne l’ont pas signée de fermer leur éta- blissement 1 heure plus tôt le vendre- di, samedi, dimanche et jours fériés.

nous n’avons pas été consultés. Voilà trois ans que nous avons été embêtés par les travaux du tram, que nous avons mis trois mois pour constituer un dos- sier d’indemnisation qui nous a offert peu d’aide, et voilà que l’on nous annon- ce cette hausse alors que nous n’avons pas sorti la tête de l’eau” poursuit le restaurateur bisontin. Le syndicat des cafetiers et hôteliers

ter cette augmentation…” dit un res- taurateur. L’adjoint au commerce Thierry Mor- ton (en lien avec l’adjointe Danièle Poissenot sur ce sujet) ne nie pas la grogne. Selon lui, “les professionnels bisontins profiteront rapidement des aménagements, dit-il. Pour un com- merçant qui utilise une terrasse de 10m 2 , la hausse sera environ de 60 euros par an et 300 euros pour 50 m 2 .” La mairie en profite pour rappeler que le prix de la location des terrasses est semblable à des villes de même type. Un argument qui ne convainc pas : “Besançon était justement attractive pour les investisseurs grâce à ses prix. Elle ne le sera plus. N’oublions pas que nous n’avons pas le même pouvoir d’achat que les Dijonnais !” conclut un restaurateur bisontin. Seul le soleil redonnera le sourire aux cafetiers…

Tous les bars n’ont pas besoin de cette charte. Pourquoi seraient-ils lésés ?” s’interroge le représentant des cafe- tiers et hôteliers du Doubs. D’après ces mêmes commerçants, l’ar- rivée du tram n’aurait eu pour l’ins-

tant aucun impact sur la hausse de fréquentation. “S’il y a du soleil, les gens viennent. Le tramne chan- ge rien.” Cette hausse pour les terrasses aura-t-elle un impact sur le prix des boissons ou des plats ? “Moi, je ne prends pas de droit de terrasse comme certains de mes collègues qui demandent 10 cen- times supplémentaires pour servir en terrasse. Maintenant, je serai sans doute obligé de répercu-

“Entre 500 et 700 euros

de plus par an.”

L’utilisation des terrasses à Besançon augmente de 25 % pour les professionnels.

Tarifs

L’opposition dénonce

Une augmentation chasse l’autre Tous les tarifs municipaux ont été passés à la moulinette en début d’année. À quelques exceptions près, ils ont tous subi une augmentation, plus ou moins variable selon les thèmes. Petit florilège

Le prix de l’eau, longtemps stable à

P our l’opposition municipale, les arguments de la majori- té pour justifier ces dernières hausses ne suffisent pas. “Ces récentes augmentations sont plus que déplacées juge Ludovic Fagaut,conseiller municipal U.M.P. Le tram est mis en service depuis à peine six mois, il n’y a encore aucun indicateur fiable sur son fonctionnement et on décide de mas- sacrer les commerçants. Ce n’est pas correct et ça prouve la vraie mécon- naissance des dossiers par le maire qui annonce des tarifs qui ne sont pas les bons en affirmant par ailleurs que les commerçants du marché paient 500 euros par mois.” Ces nouveaux tarifs sont l’eau qui fait déborder le vase de la colère chez les commerçants touchés et apportent l’eau au moulin de l’opposition qui continue à dénon- cer “le matraquage fiscal” du maire. La suite d’une série démarrée en fin d’année dernière à la publication des nouveaux tarifs municipaux. - Tous les tarifs fixés par la Ville ont

peu ou prou augmenté. Les prix de loca- tion des emplacements au Marché- beaux-arts, on l’a vu, ont subi une haus- se de 10 %. Dans le détail, le prix désormais payé par les commerçants varie désormais de 516,95 euros par mois pour la plus petite cellule à 1 794 euros pour le mieux loti, avec parking et réserve. - Les tarifs des cantines scolaires , qui avaient fait l’objet d’un vif débat en conseil municipal il y a quelques mois, ont été majorés entre + 5,1 à

Besançon, a lui aussi subi une augmentation cette année.

publicitaires vendus au public par la Ville de Besançon sous eux aussi passé sous les fourches caudines des augmentations. Exemple : la carafe d’eau d’1/2 litre en verre estampillée “La Bisontine” passe de 3 euros à 4,50 euros pièce, soit une hausse de 50 % entre 2014 et 2015. - Le prix de l’eau , longtemps resté stable à Besançon, est également en augmentation cette année. S’il reste un des moins chers de France avec un mètre cube à 1,01 euro (sans l’assai- nissement), le prix de l’eau a augmenté de 2,02 % entre 2014 et 2015. Le coût de l’assainissement augmente, lui, de 3,19 %.

publics. Le prix du ticket unitaire de bus ou de tram est passé d’1,30 à 1,40 euro, soit une hausse de 7 %. - L’augmentation du prix du sta- tionnement a été encore plus bruta- le : près de 18 % de hausse d’une année sur l’autre avec une heure de station- nement qui passe de 1,20 à 1,40 euro, même si, nouveauté non négligeable, le délai de gratuité a été allongé aux 59 premières minutes dans les par- kings en ouvrage. Revers de lamédaille : le quart d’heure supplémentaire est désormais facturé 1 euro. Les tarifs des abonnements quant à eux ont subi une hausse plus modérée, d’1,02 % sur les parkings en ouvrage. - Beaucoup plus anecdotique, mais quandmême, le prix de certains objets

- Même les tarifs municipaux concer- nant les concessions de terrains dans les cimetières , les taxes d’in- humation et la taxe de crémation sont concernés par ces augmentations, situées elles aussi bien au-delà de l’in- flation. Elles prennent 3 % en un an. Exemple : une concession trentenaire pleine terre constructible dans un cime- tière bisontin passe de 519,80 euros à 535,40 euros. - Pour les cafetiers , la hausse est donc de 25 % pour les terrasses, mais aussi pour la pose d’un tableau récla- me sur le trottoir ou de tout autre cali- cot en façade. - Une des hausses les plus embléma- tiques entrées en vigueur en début d’année concerne les transports

+ 8,6 % selon les cas.À noter cependant comme a insisté l’adjoint à l’éducation Yves- Michel Dahoui, que les plus modestes n’ont pas été tou- chés par ces augmentations. - Les droits de place pour les commerçants sédentaires sur les marchés extérieurs ont aussi été revus à la haus- se : entre +1,88 et + 2,91 % le mètre linéaire par rapport à l’année précédente.

+7 % pour le ticket de bus.

J.-F.H.

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

La nouvelle présidente du Département du Doubs “La vie publique, c’est toute ma vie”

L a Presse Bisontine : On vous avait quitté effondrée suite à votre échec aux sénato- riales en septembre dernier. Vous aviez même laissé entendre que vous laisseriez tomber la politique et six mois plus tard, vous êtes portée à la présidente du Doubs. Qu’est-ce qui vous a incité à repartir au combat ? Christine Bouquin : Ce qui m’a remotivée pour dépasser cette déception, c’est tout simple- ment de me retrouver au milieu des miens, de mes proches, des gens du Haut-Doubs et de l’action publique. Je me suis rapide- ment dit : “Tu ne peux pas arrêter comme ça” et les plus jeunes m’ont dit “Il faut que tu continues.” Et en prenant cette place aujourd’hui, je me rends compte plus que jamais que la vie publique, c’est toute ma vie. Depuis le début du mois, ce sentiment se confirme à 100 %. L.P.B. : Oubliés donc les griefs et rancœurs contre Jacques Grosperrin, Jean-François Longeot ou d’autres ? C.B. : Il n’y a chez moi aucune rancœur, aucu- ne rancune. Cette élection s’est déroulée dans la plus parfaite sérénité. Je suis tel- lement satisfaite de rassembler l’ensemble de l’union de la droite et centre, avec toutes ces personnes issues également de la socié- té civile. Quant à Jacques Grosperrin, tout va très bien entre nous. L.P.B. : Pensez-vous réintégrer l’U.M.P. que vous aviez quittée en 2008 ? C.B. : Pas du tout. Je reste divers droite et en étant à la tête d’une équipe d’union de la droite, ce serait plutôt ambigu et malve- nu de retourner dans un parti. C’est très bien ainsi. L.P.B. : Est-on préparé psychologiquement à entrer dans cette fonction de président de Département ? C.B. : Je m’étais préparée à la victoire, com- me à la défaite. J’ai appris cela avec l’expérience. Et une fois que vous êtes élu, c’est un grandmoment d’émotion, je nem’en suis pas cachée, et je mesure aujourd’hui la responsabilité qui est la mienne. Je suis élue au Département depuis 2001 mais le fait d’être à la tête de cette assemblée, ça change tout.Une chose est sûre néanmoins : ma personnalité ne changera pas ! L.P.B. : À quoi avez-vous occupé vos premiers jours de présidente ? le basculement politique du 29 mars dernier. Elle évoque son parcours et ses projets pour le département. Christine Bouquin est désormais installée dans le fauteuil de présidente du Conseil départemental du Doubs après

Christine Bouquin, première femme de l’histoire à être élue présidente du Département du Doubs.

positions, à tous les échelons.

2016 et c’est là que nous marquerons notre empreinte. J’ai demandé à l’ensemble des directeurs de services de faire un état des lieux précis des actions déjà engagées et de leur coût. Quand on reprend les clés d’une maison, on se doit de faire un état des lieux. Il est nécessaire d’évaluer les politiques menées afin de voir ce qu’il faut éventuel- lement réorienter. On a la chance d’avoir six ans pour mener notre action. L.P.B. : Et vos dossiers prioritaires ? C.B. : Nous allons relancer une vraie pro- grammation pluri-annuelle sur les infra- structures routières. Ce sera un des objec- tifs principaux de ce mandat. On commence par engager un état des lieux complet sur la R.D. 461 (route des Microtechniques), la R.D. 437 (transversale entre le Haut-Doubs et le Haut-Jura), la R.N. 57 route d’État et la partie bisontine bien sûr. Naturellement il faudra faire des choix, mais onmettra les priorités là où on doit les mettre, objecti- vement. Les routes seront une priorité,mais pas au détriment du reste. Un symbole fort : les routes feront l’objet d’une commission à part entière, présidée par le conseiller Alain Marguet. L’autre grande priorité relève des solidari- tés naturellement. Par exemple au bénéfi- ce des personnes âgées, nous mettrons en place des structures intermédiaires aux maisons de retraite, genre co-locations ou maisons multi-générationnelles pour que les personnes âgées puissent rester au cœur de leur quartier, de leur village. L.P.B. : La parité et le fait qu’une femme soit à la tête du Département, qu’est-ce que ça peut chan- ger ? C.B. : L’approche des femmes n’est pas tout à fait la même. D’abord, c’est hélas un a priori, on doit faire ses preuves beaucoup plus que les hommes. L’œil féminin est peut- être plus averti, plus pragmatique. La sub- tilité va jouer aussi (rires). Mais ça fait tel- lement de bien de voir cette nouvelle assemblée féminisée, rajeunie, souriante,

venant d’horizons professionnels si diffé- rents ! L.P.B. : Comment concilier vos projets avec les contraintes budgétaires actuelles ? C.B. : Si nous voulons aboutir à des résul- tats satisfaisants, il faudra être très vigi- lant et faire des économies. Ne pas avoir peur de dire, après une analyse fine, que certains postes ne seront peut-être pas renouvelés, qu’il faudra faire des économies d’échelle par rapport aux achats, aller enco- re plus loin dans le souci de limiter les dépenses. C’est comme ça aussi que l’on pourra investir. L.P.B. : Reviendrez-vous sur certains dossiers de la majorité précédente ? C.B. : Il n’y a pas de raison de supprimer ce qui marche. Des dossiers comme la voie ver- te, non, nous ne reviendrons pas dessus. Les investissements àMétabief, qui avaient été initiés par Claude Girard d’ailleurs, nous approuvons aussi. Le salon Les Mots Doubs, même chose : c’est le genre de mani- festations, également marque de fabrique de Claude Girard, qui permet de faire rayon- ner le Doubs au-delà de ses frontières. L.P.B. : On se souvient de certains grands projets de votre mentor Claude Girard comme l’idée d’un télé- phérique entre Malbuisson et le Mont d’Or, finale- ment abandonné. Avez-vous en tête de tels grands projets pour faire rayonner ce département ? C.B. : Joker… Oui, il y a des idées. Et sans doute y aura-t-il des surprises par rapport à des dossiers où on ne nous attend pas for- cément… L.P.B. : Plus de place pour la vie privée et les loi- sirs ? C.B. : Je vais essayer de m’accorder un petit espace de vie, mais ça n’a jamais été ma priorité. Je pense plutôt aux autres, je suis comme ça…

Bio express

L.P.B. : Vous avez lâché toutes vos autres respon- sabilités d’élue et de cadre dans le privé pour vous consacrer à votre mandat départemental. Pourquoi ? C.B. : Pour réussir dans ce mandat-là, il est nécessaire d’y consacrer tout son temps. Je ne veux pas me précipiter, nous avons six ans pour réussir. Lâcher mon poste de mai- re de Charquemont a été difficile, j’ai com- mencé là-bas en tant que conseillère en 1989. Même chose dans mon entreprise : quand j’ai badgé pour la dernière fois, il y a eu un gros pincement au cœur.Pour autant, je n’abandonne pas ma commune puisque je reste au conseil. J’y ai depuis peu une maison, qui sera mon havre de paix pour le week-end. L.P.B. :Vous emmenez dans vos bagages votre direc- teur des services de Charquemont Daniel Benaze- raf qui devient votre directeur de cabinet ici. Pour- quoi ce choix ? C.B. : C’est mon homme de confiance, il fait partie de ma garde rapprochée, il travaille avec moi depuis vingt ans.Avec lui, je pour- rai travailler sereinement. Ici, j’ai besoin de compétence et d’amitié. L.P.B. : Quels changements allez-vous imprimer par rapport à votre prédécesseur Claude Jeannerot ? C.B. : Je souhaite notamment que le Dépar- tement ait beaucoup plus de relations avec les autres collectivités, communes et com- munautés de communes. C’est indispen- sable surtout dans le contexte de fusion pro- chaine des Régions. Je compte aussi faire les choses autrement, plus simplement. L’idée n’est pas de mettre un coup de pied dans la fourmilière de ce qui est en place mais après une période d’observation, nous travaillerons différemment. L.P.B. : Sur le plan du projet politique, quelle sera la méthode Bouquin ? C.B. : Le budget 2015 préparé par nos pré- décesseurs étant voté, nous nous tournons déjà vers la préparation des priorités pour

Christine Bouquin est née Christine Bernard il y a 53 ans. Elle a été élue maire de Charquemont en juin 1995. Elle a été élue le 28 mars 2001 conseillère départementale du canton de Maîche. En 2015, elle se représente aux élections départementales pour le canton de Maîche. En binôme avec Serge Cagnon, elle remporte le siège de conseillère départementale face à la liste F.N. de Didier Lenfant et Élisabeth Renaud. Le 2 avril 2015, elle est élue présidente du Conseil départemental du Doubs.

C.B. : Dès la prise de fonction, on entre dans un tourbillon. J’ai commencé par un acte plus que symbolique le lendemain demon élection à la présidence en allant au cimetière de Pin sur la tom- be de Claude Girard. Ensuite, les choses s’enchaînent très vite. Pour commencer, je mets un point d’honneur à rencontrer tous les services du Conseil départemental car je compte sur la qualité des agents, à tous les niveaux. Cela me semble indis- pensable que j’aille à la ren- contre de tout le monde, 2 400 personnes travaillent dans cet- te collectivité. Il y a certes le projet politique que nous allons appliquer, mais il y a aussi, et c’est tout aussi important, l’administration tout entière sur qui je compte pour faire des pro-

“Nous avons six ans pour réussir.”

Propos recueillis par J.-F.H.

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La Presse Bisontine n°165 - Mai 2015

PARTI SOCIALISTE

La défaite, et après… Que reste-t-il du P.S. à Besançon ?

Les élections départementales ont laissé des traces. Si le P.S. s’enorgueillit de rester maître à Besançon, le Front de gauche rappelle qu’il gagne 1 699 voix et rejette les accusations selon lesquelles il aurait fait perdre le P.S. Nouveau rapport de force et alliances en vue.

L’ analyse électorale, c’est comme un ver- re d’eau. À moitié vide. Ou à moitié plein. Alors que le Parti socialiste n’a pas totale- ment digéré la défaite, des cadres du parti comme Jean-Louis Fous- seret rappellent que la gauche socialiste reste majoritaire à Besançon. Un satisfecit. “Mais le P.S. oublie de dire qu’il a per- du 5 084 voix, soit un tiers de ses électeurs, au premier tour des Départementales comparé au même précédent scrutin (N.D.L.R. : chiffre comptabilisé avec E.E.L.V.)” coupe Thibaut Bize, du Parti communiste fran- çais et conseiller municipal à Besançon. Le Front de Gauche composé notamment d’Ensemble, du P.C.F., du P.G., de citoyens engagés, n’a pas apprécié que l’ancien président du Doubs Claude Jeannerot (P.S.) lui reproche d’avoir fait perdre la gauche. “C’est faux, dit Chris- tophe Lime (P.C.F.) qui se char- ge du décompte des voix. Au second tour, l’addition des voix du Front de gauche a permis d’ajouter 2 101 voix à la gauche sur les 6 cantons. Si le P.S. a per- du, c’est notamment parce qu’il n’a pas réussi à mobiliser son propre électorat.” Le P.S. serait-il esseulé dans son fief bisontin ? Si l’extrême gauche locale ne le dit pas, elle n’en pen- se pas moins. Elle se sent pous- ser des ailes : “Les médias ont

beaucoup parlé du F.N.mais c’est bien nous la troisième force poli- tique en France, dit un peu éner- vé Christophe Lime. Et ça, per- sonne n’en parle.” Entre le scrutin départemental 2008-2011, le Front de gauche a gagné 1 699 voix (à 11,27 %) sur les cantons bisontins. Habile en opposition, l’extrême gauche - qui rappelons-le est aux affaires dans la municipa- lité bisontine - doit proposer un projet politique pour marquer l’essai au prochain scrutin. Chris- tophe Lime en a conscience : “Les électeurs ne nous attendent plus sur un “Non” mais sur un “Oui”. À nous de leur proposer une alternative.” Georges Ubbia- li (Ensemble) est sur la même ligne : “Où est la défense des plus démunis ? Le P.S. n’en a jamais

Le Front de gauche rappelle sa poussée électorale à Besançon. Il propose une ouverture aux déçus du P.S. et aux Verts.

parlé !” lâche-t-il comme si le divor- ce avec le P.S. était largement consommé. Ce “Front de gauche local” n’exclut pas de “discuter avec les Verts et une partie des socia- listes déçus pour créer une alter- native crédible” poursuit Chris- tophe Lime. Est-ce le prélude à une érosion des effectifs socia- listes ? Jean-

Sébastien Leuba n’y croit pas : “Besançon est encore un village gaulois (du socialisme) car nous ne connaissons pas l’érosion des effectifs comme au national” dit le premier secrétaire du P.S. à Besançon. À jour de cotisation, la section bisontine du P.S. comp- te 257 adhérents (et 400 si on compte ceux qui ne sont pas à jour de cotisation). Lucide, il convient que son parti a perdu : “On est à un tournant : il faut se réunir, se rassembler et sur- tout co-construire avec les per- sonnes et être à l’écoute” dit-il tout en faisant remarquer que

le P.S. a recueilli à Besançon 9 825 suffrages, contre 8 018 à l’alliance U.M.P.-U.D.I. Un constat qui ne fait pas oublier le revers mais qui est vécu com- me un électrochoc : “La section vient de relancer après la défai- te des réunions avec les syndi- cats et partenaires, une rencontre avec l’association des maires ruraux. Il faut expliquer ce que nous faisons” annonce Leuba

qui a pu compter sur sa base pour coller les affiches ou trac- ter. Petit rappel : la section a frappé à 20 000 portes bison- tines lors des dernières muni- cipales. Quant à l’appel du pied de l’extrême gauche aux militants socialistes, le secrétaire local n’y voit pas de velléités : “Les par- tenaires de gauche sont solides et votent à 99 % les délibérations

du conseil… S’il y a des déçus du socialisme, à nous d’aller les rechercher” conclut-il. Une génération s’en va. Exit Claude Jeannerot,Vincent Fus- ter, Claude Girard et Jean-Louis Fousseret en 2020. Au P.S. de dénicher d’habiles souris capables d’occulter les ex-élé- phants locaux.

“Aller chercher les déçus du socialisme.”

E.Ch.

ANALYSE

Confidences d’un socialiste battu “Les gens en ont marre des guéguerres politiciennes”

un candidat. Une sorte de pri- maire ouverte qui évite de se dire que c’est l’appareil poli- tique qui imposera tout. L.P.B. : Des polémiques ont surgi après les résultats notamment entre la gauche et l’extrême gauche, à l’encontre de la droite. Votre senti- ment. Y.-M.D. : Les gens en ont ras-le- bol des guéguerres politiciennes. Ce genre de discours, c’était possible il y a 20 ans. Plusmain- tenant. C’est dérisoire et déca- lé quand on connaît la souf- france chez certains. Je ne pratiquerai pas la politique de la terre brûlée. Je souhaite bon- ne chance à Ludovic Fagaut et Christine Bouquin, la prési- dente. Je ne ferai pas de pro- cès d’intention car je suis sûr qu’elle prendra en compte l’intérêt de Besançon. L.P.B. : Le P.S. local pourra-t-il se rele- ver à Besançon ? Y.-M.D. : Il faut trouver le plus grand dénominateur commun pour se rassembler à gauche. Si on continue à s’opposer, on ira droit dans le mur. Propos recueillis par E.Ch.

Cadre du P.S., Yves-Michel Dahoui fait partie des grands battus du dernier scrutin. L’avenir de son parti se jouera dans sa capacité à se rassembler dit-il. Quant à la désignation du futur candidat aux municipales en 2020, elle doit se faire avec des primaires ouvertes.

L a Presse Bisontine : À froid, comment analysez-vous votre défaite aux élections dépar- tementales sur le canton de Besançon 5 qui bascule à droite ? Yves-Michel Dahoui (P.S. - adjoint au maire de Besançon chargé de l’éducation) : Assez rapidement, je me suis rendu compte sur le terrain que ça allait être diffi- cile. Évoquer des dossiers concrets comme le marais de Saône ou la maison de retrai- te de Mamirolle, personne ne s’y intéressait. Les électeurs ont voulu sanctionner la poli- tique gouvernementale et natio- nale. L.P.B. : N’est-ce pas un moyen de se défausser de ce mauvais résultat alors que vous bénéficiiez de la pri- me au sortant… Y.-M.D. : Il y a une réalité : c’est

une compétition que j’ai per- due. Quand on perd, on perd, mais il y avait tout de même un climat de doute entre la montée du F.N., le fait qu’on ne parle pas des dossiers locaux, l’abstention, l’approche tech- nocratique de cette élection. Et nous n’avons pas réussi àmobi- liser même si je fais plus de 57 % des voix à Besançon et 47 % sur le canton. L.P.B. :Ce résultat à Besançon semble vous rassurer. Faut-il comprendre que vous vous positionnez - déjà - pour les municipales de 2020 ? Y.-M.D. : Je ne tire aucun plan sur la comète. Sur laVille, c’est un peu tôt pour se prononcer même si nous savons que Jean- Louis Fousseret ne se repré- sentera pas. Il faudra unmoyen démocratique pour désigner

Jean-Sébastien Leuba, premier secrétaire du P.S. à Besançon : “Le P.S. est à un tournant.”

BESANÇON

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EN BREF

VIE DE QUARTIER

Le nouveau président Fabien Bugnet

“Vivre aux Chaprais” : nouvelles têtes, nouveaux alerteurs Reconnue pour défendre bec et ongles les intérêts du quartier des Chaprais et de ses habitants, l’association est dirigée par un nouveau bureau. Les personnes changent. Pas les combats… quitte parfois à “agacer” la mairie.

Pèlerinage Du 4 au 10 mai, le service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon et Belfort-Montbéliard propose le premier de ses deux pèlerinages annuels à Lourdes, sous la présidence de Monseigneur Bouilleret, archevêque de Besançon. Renseignements et En octobre 2013, plus de 400 personnes assistaient au concert de l’Orchestre Philharmonique de Besançon organisé par le Rotary-Club Besançon- Est. Cette action était menée dans le cadre de la participation à un projet international W.A.S.H. (Eau, Assainissement, Hygiène) en Inde. La recette du concert et de l’apéritif (8 000 euros) a été entièrement versée au projet. Grâce aux subventions ajoutées par les organisations nationales et internationales, c’est un budget total de 76 400 euros qui va être consacré à la construction des sanitaires de 14 écoles rurales. Cette année, à nouveau, le Rotary-Club de Besançon-Est organisera, le jeudi 26 novembre un concert de l’Orchestre Philharmonique de Besançon au profit d’une autre action humanitaire. inscriptions au 03 81 25 28 22. Rotary

P as une semaine ne se passe sans qu’un courrier parte des Chaprais pour arriver sur le bureau de la mairie de Besançon. “Le dernier, c’était pour demander plus de fleurs pla- ce Flore… qui est vraiment minérale” commente Fabien Bugnet. Habitant depuis onze ans dans ce quartier, il a accepté la présidence de l’association “Vivre aux Chaprais” créée en 1998 et portée par Jean-Claude Goudot, Chan- tal et René Chevillard, trois personnages du quartier. Principal fait d’armes du

rédaction du Journal “Vivre aux Cha- prais” distribué à tous les habitants de ce quartier qui englobe un périmètre allant du bas de la rue des Cras jusqu’au Parc Micaud. “Cela fait quand même 10 ans que je suis membre de cette association, rappelle le nouveau président. Nous serons présents et nous solliciterons toujours la mairie car on se sent un peu oubliés. Nous serons vigilants à la qualité de vie des habi- tants” dit-il. Professeur dans un lycée bisontin, il s’appuie sur une équipe autour de lui pour continuer la veille. Les sujets sont nombreux : “Il y a la sécurité des piétons, la piste cyclable rue de Belfort, un projet immobilier rue Becquet, un suivi des permis de construire à faire pour mieux informer les habitants, le fleurissement de la place Flore, les nui- sances sonores de la voie ferrée, la lutte contre les crottes de chiens, le devenir des terrains Pomona, etc.” énumère le nouveau président. Pour autant, l’association n’est pas le service après- vente du quartier : “Nous sommes sou- vent contactés par des gens mais nous

Fabien Bugnet, nouveau président de Vivre aux Chaprais, ici place Flore. L’association a demandé à la mairie des fleurs pour embellir cet espace.

collectif de l’époque : être parvenu à alerter sur un projet immobilier qui “aurait dénaturé.” Sans une montée au créneau de leur part, le bâtiment aurait fait quelques mètres de plus en hau- teur plus. Après 16 ans de bons et loyaux ser- vices, Jean-Claude Gou- dot a donc cédé la main. Il donnera toujours un coup de main dans la

ne sommes pas là pour régler tous les problèmes. Nous aiguillons.” Preuve de sa légitimité : les courriers de l’association envoyés à la mairie trou- vent réponse. “Nous sommes écoutés” poursuit Fabien Bugnet. Surtout, le pré- sident veut préserver l’A.D.N. de l’association : rester indépendante en refusant toute subvention. “Vivre aux Chaprais” n’est pas prêt de la fermer. Infos à consulter sur le site web (www.chaprais.info). E.Ch.

LE NOUVEAU BUREAU : Édith Robert, Nathalie Délisée, Juliette Pauly-Perrot, Ghislaine Maire, Colette Masson, Thomas Lutz, Fabien Bugnet, Patrick Blin, Jean-Pierre Rouillon,

“Nous solliciterons toujours la mairie.”

Damien Bonnet, Christian Renard

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La Presse Bisontine n°165 - Mai 2015

Taux de dureté de l’eau à Besançon Entre 0 à 7, lʼeau est considérée comme très douce, de 7 à 15 comme “douce”, de 15 à 30 comme “plutôt dure”, de 30 à 40 com- me dure et + de 40 “très dure”. Voici les chiffres pour les stations de pompage alimentant Besançon. Station de pompage dʼArcier : 25,2 en 2013 (24,8 en 2009). Station de Chailluz : 28,7 en 2013 (28 en 2009). Station de Thise : 28,9 en 2013 (30,4 en 2009). Chenecey-Buillon : 23,9 en 2013 (22,6 en 2009).

CONSOMMATION Dureté de l’eau Chaudières neuves en panne : l’eau de Besançon trop calcaire ? Considérée comme “dure”, l’eau bisontine mettrait à mal certaines installations de chauffage et sanitaire… À moins que certains installateurs n’en profitent pour déceler de fausses avaries ou vendre des adoucisseurs facturés à prix fort. INITIATIVE

“L a Bisontine” coule de source. Réputée pour être l’eau par- mi les moins chères de France, elle est régulière- ment citée en exemple par la Ville de Besançon qui gère sa distribution en régie. Si sa qua- lité n’est plus à prouver, sa dure- té fait débat. Sans incidence sur la santé, la dureté représente le calcium et le magnésium pré- sents naturellement. Du fait des sols calcaires, l’eau bisontine est considérée comme “dure”. Un statut qui aurait des consé- quences sur les installations de chauffage et sanitaire. C’est ce qui est arrivé à aumoins trois habitants du quartier de Palente, des Vaîtes, du Fort- Benoît. L’un d’eux témoigne : “J’ai acheté une chaudière gaz à condensation en 2013 qui pro- duit l’eau chaude de ma maison et sert à chauffer le plancher chauffant. En février dernier, l’eau ne chauffait plus…Un tech- nicien (d’une société privée qui gère l’entretien de l’installation)

Christophe Lime a demandé à ses services d’enquêter sur le sujet : “Je suis assez surpris, commente l’adjoint. Nous n’avons pas connaissance de tels pro- blèmes sur nos équipements mais nous allons mener des enquêtes pour donner des réponses” dit l’élu. Si Besançon admet que son eau est calcaire, elle reste prudente sur le constat fait par le professionnel : “Que l’on nous dise que Larnod est aussi concer- né, cela me surprend car cette eau est puisée à Chenecey- Buillon, ajoute l’adjoint au mai- re. Ce n’est pas la même eau qui est servie à l’est de Besançon” (lire par ailleurs). L’association U.F.C.-Que-Choi- sir qui défend les intérêts des consommateurs à Besançon dit ne pas avoir eu de remontées sur ce problème précis. En atten- dant les études de la Ville ou pour se procurer un adoucisseur d’eau, il est conseillé de deman- der à son installateur qu’il res- titue la pièce défectueuse chan- gée…

est intervenu. Il m’a assuré que c’est l’eau calcaire qui a dété- rioré l’échangeur sanitaire 16 plaques, le kit moteur et la van- ne 3 voies. Cela m’a coûté 255 euros avec le forfait dépla- cement (65 euros) ! Seulement une pièce a été prise sous garan- tie. J’espère que cela ne se repro- duira pas tous les deux ans” dit- il médusé. Contacté, l’installateur estime

70 cantines

Bœuf et porc 100 % comtois dans les cantines bisontines Besançon distribue 5 500 repas par jour et parvient à privilégier les circuits courts pas uniquement pour la viande. Plus qu’une volonté politique, c’est un travail de tous les jours. Sur 1,54 million d’euros d’achats de marchandises, 40 % vont aux producteurs locaux ou bio.

que le problème “est devenu récurrent à Besançon” , tout en citant deux exemples à Larnod. Ce dernier dit que cette activi- té liée à l’eau trop calcaire prendrait une part toujours plus importante dans les dépannages. “On en fait plusieurs par semaine” dit ce dernier. La mairie de Besan- çon est circonspec- te. Adjoint à l’eau et à l’assainissement,

“Nous mènerons une enquête.”

A u menu des 70 cantines bisontines ce midi, un sauté de porc cajun, des coquillettes bio semi-complètes, un yaourt nature bio, du pain bio. Les enfants - comme les adultes - adorent. Mais à l’instar de leurs parents, ils ne se doutent pas que ces aliments ont été produits ou élevés dans le Doubs ou en Franche-Comté. “Le porc est franc-comtois élevé au petit-lait, le yaourt bio réalisé avec du lait à comté provient de l’E.N.I.L. de Mamirolle, le pain est fabriqué à 20 km de Besançon avec de la farine comtoi- se… C’est comme ça tous les jours ou presque” énumère Jean-François Rousseau, le directeur de la cuisine centrale de Besançon, établisse- ment dirigé en régie. Chaque jour, c’est une véritable entreprise qui s’active pour servir en liaison chaude les 70 collectivités. 5 500 repas sont préparés ici par 20 cuisiniers. La ville fut pionnière en matiè- re de circuits courts. “On a commencé par le pain local il y a plus de 20 ans. C’est tout de même 130 000 euros par an pour les boulan- gers” , évoque Bruno Meillet, responsable des achats. Il a la mission de trouver les “bons” produits et des producteurs fiables. Il a fallu aussi diriger les appels d’offres pour que les producteurs locaux puissent en bénéficier. Les aliments avec additifs et conservateurs sont par exemple bannis à Besançon, excluant de fait les industriels. “Les circuits courts, c’est une volonté politique que l’on veut amplifier, explique Claudine Caulet, conseillère muni- cipale déléguée à la restauration scolaire. Car ce sont des emplois non délocalisables et cela profite à l’économie” dit l’élue Europe Écolo-

gie-Les Verts. C’est aussi unmoyen d’offrir des produits de qualité, le goût en prime. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur unmar- ché total d’1,54 million d’euros par an pour la Ville et le C.C.A.S., 40 % des achats vont au bio local. S’il n’y a pas de problème pour la viande (avec de la montbéliarde) et pour les produits laitiers en nombre suffisant, il est en revanche plus délicat de s’approvisionner loca- lement en viande de veau, agneau, ainsi qu’en fruits et légumes. “Nous avons tout de même les pommes (2 400 kg de pomme bio) et des légumes de Haute-Saône” complète le respon- sable des achats. Pour exemple, 590 kg de sau- cisse de Morteau, 2,4 tonnes de paleron de bœuf élevé dans un rayon de moins de 80 km, 2 tonnes de viande de porc 100 % comtoise sont consommés par an par les restaurants collectifs bisontins. Plusieurs fois par mois, les responsables tes- tent de nouveaux produits. Ce midi : c’est fro- mage de chèvre bio produit dans le Jura. “Il est doux. Il pourrait convenir aux enfants” concède le directeur de la cuisine centrale qui fut chef cuisinier dans un grand restaurant. Plus qu’un coup de communication, Besançon a réussi son pari : offrir du bon et local. Les prix des repas n’explosent pas pour autant : c’est 1,50 euro de marchandises pour un repas fabriqué. Les normes, elles ne sont pas plus difficiles à respecter avec les circuits courts : “Nous avons pu servir du mont d’or… alors que l’on nous disait que c’était interdit. C’est faux.” Bref, en matière de cuisine : tout est question de volonté. Mais à Besançon, pas question d’avaler n’importe quoi…

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