La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 165 - Mai 2015

40

“Ici, on ouvre la curiosité et on fait naître des envies” Chaque dimanche après-midi, la Fabrikà sciences accueille des enfants et leurs parents. Ils viennent participer à des ateliers durant lesquels ils découvrent les sciences d’une manière ludique en présence de chercheurs. Johanna Deridder, la responsable, présente ce lieu qui pique la curiosité de celui qui y entre. UNIVERSITÉ - EXPOSITIONS ET ATELIERS DE LA FABRIKÀ SCIENCES

L a Presse Bisontine : Comment est née la Fabrikà sciences ? Johanna Deridder : Elle est née il y a sept ans d’un partenariat entre l’Université de Franche-Comté dont elle dépend, et le Pavillon des Sciences deMontbéliard dans le but de créer des expositions qui parlent à la fois d’une scien- ce et de la recherche qui y cor- respond. Au départ nous n’avions pas de lieu. Les expositions se déroulaient dans les laboratoires de recherche de l’Université concernés par les thèmes abor- dés. En 2012, l’Université a mis à notre disposition cet ancien res- taurant administratif sur le cam- pus de La Bouloie (route de Gray). Il abrite depuis la Fabrikà sciences qui dispose d’une salle d’exposition de 150 mètres carrés. Le fait d’avoir un lieu identifié nous a permis d’accueillir le grand public, alors qu’auparavant nous ne rece- vions que les scolaires. Nous sommes désormais ouverts à tous ces publics. On a réalisé jusqu’à présent deux grandes expositions qui sont : “Vélo sciences : le tour de la ques- tion” avec le laboratoire méca- nique et le laboratoire de sport. La seconde est :“Lumière, à fond les photons” construite avec le

laboratoire d’optique de Femto- S.T. La prochaine va démarrer en janvier 2016. Elle aura pour thème la géographie et sera réa- lisée avec le laboratoire Théma de l’Université. L.P.B. : La Fabrikà sciences, c’est aus- si des ateliers pratiques pour toute la famille qui permettent aux enfants de découvrir la science et pour certains adultes de se réconcilier avec… J.D. : La Fabrikà sciences est ouver- te au grand public le dimanche après-midi et en semaine aux sco- laires. Chaque dimanche donc, nous organisons des ateliers scien- tifiques avec des animations adap- tées aux enfants en fonction des âges, dès 5 ans. Les interventions sont faites par deux animateurs scientifiques. Par ailleurs chaque année, je recrute des étudiants et des doctorants formés à la vul- garisation scientifique qui inter- viennent à la Fabrikà sciences. Le dimanche, il y a également une “conférence” animée par un chercheur qui va parler d’un sujet de façon très pédagogique. Tout cela est gratuit et sans réserva- tion. Nous sommes financés en grande partie par le Conseil régio- nal.

quent de doctorants.Nous sommes vraiment dans cette démarche de la science accessible à tous et loin de l’idée d’une science qui vous regarde d’en haut. L.P.B. :Jusqu’au 28 juin,vous accueillez l’exposition étonnante desTrésors oubliés de l’expédition Schley. Elle est pleine d’animaux et de choses curieuses dont on se demande s’ils ont existé vraiment. Qui était donc ce drôle de professeur Amadeus Schley ? J.D. : C’est un explorateur du XVIII ème siècle. On imagine une personne qui a de l’argent, qui se passionne pour les sciences et qui fait des expéditions à travers la planète pour ramener des choses étonnantes qu’elle va ensuite montrer dans un cabinet de curio- sités. À la fin du XVIII ème et jus- qu’au début du XIX ème siècle, les cabinets de curiosités étaient très à lamode. Beaucoup de “notables” en ont constitué. Ils présentaient ainsi leurs dernières trouvailles. Il y avait parmi eux des scienti- fiques respectables.Mais d’autres étaient de véritables bluffeurs qui inventaient totalement les choses qu’ils montraient. L’un d’eux notamment avait rassem- blé des ossements de gorille et reconstitué une sorte de tête de

répondre aux attentes des enfants et des adultes. C’est très acces- sible. L.P.B. : La Fabrikà sciences est un lieu de vulgarisation de la science. Quelle image le public a d’un chercheur ? J.D. : Beaucoup de personnes ont en tête l’image de quelqu’un en blouse blanche enfermé dans son laboratoire. Ce n’est pas cela. On l’oublie parfois mais un chercheur fait de l’enseignement. Il travaille également en équipe, il se dépla- ce, va sur le terrain dans le cadre de ses investigations. Ce qui sur- prend beaucoup les gens, c’est qu’ils s’aperçoivent que les cher- cheurs sont des personnes com- me les autres. Les scientifiques n’ont pas toujours eu un parcours scolaire exceptionnel. Ils ont sou- vent eu une révélation à la facul- té pour un domaine d’étude et pour lequel ils se passionnent. La science n’est pas réservée à une élite. Une des missions de la Fabrikà sciences est justement de faire découvrir les différents métiers de chercheur à l’Université. Si les ateliers peu- vent servir à faire naître des voca- tions, c’est encore mieux, sachant qu’il y a aujourd’hui plusieurs domaines scientifiques qui man-

gorille-homme en faisant croire qu’il avait découvert l’origine de l’humanité. On est un peu dans cette idée d’Elephant man. Ce ne serait plus possible de créer un cabinet de curiosités aujourd’hui, car on ne sort plus les objets de leur contexte. Par exemple, en archéologie, lors de fouilles, on analyse les objets, on les carto- graphie mais on les laisse à leur place. L.P.B. :Sans trahir le secret,on découvre à la fin de l’exposition que le Profes- seur Schley est un personnage fictif. Néanmoins,tous les objets,les montres, les animaux que vous présentez ont une histoire… J.D. : Cette exposition nous a été prêtée par le Pavillon des Sciences où travaille Thierry Schley. Cet artiste plasticien, graphiste, crée des pièces en rapport avec le thè- me des expositions présentées au Pavillon. L’idée est venue de ras- sembler quelques-unes de ses œuvres et de les réunir dans un cabinet de curiosités. Le résultat est là. L.P.B. : Au-delà de l’étonnement que suscitent certaines de ces créations comme la tête de l’animal qui ressemble à celle d’un dragon,il y a un côté ludique

L.P.B. : Comment choi- sissez-vous les thèmes de vos animations ? J.D. : On s’appuie notamment sur ces sujets médiatiques comme l’éclipse, un événement pour lequel nous avons organisé des anima- tions à l’Observatoire. Nous en avons fait de même avec la sonde Rosetta. Plus récem- ment au moment de Pâques, pour parler de la couleur, nous avons peint desœufs. L.P.B. : La science inté- resse-t-elle ?

“La science n’est pas réservée à une élite.”

J.D. : La fréquentation est sai- sonnière. L’activité est plus cal- me en hiver. Il arrive que nous ayons à gérer 200 personnes. En moyenne, le dimanche, nous accueillons dans les ateliers entre 50 et 100 personnes. Je précise que nous ne sommes pas une gar- derie. L’objectif est bien d’impliquer toute la famille, les parents et les enfants dans une activité scientifique. Il y a tou- jours une double lecture pour

Recevez chez vous la Presse Bisontine Abonnez-vous à un tarif préférentiel Recevez chez vous la Presse Bisontine Abonnez-vous à un tarif préférentiel

au lieu de 31,20€ 1 numéro GRATUIT au lieu de 62,40€ 3 numéros GRATUITS au lieu de 31,20€ 1 numéro GRATUIT au lieu de 62,40€ 3 numéros GRATUITS

28 €60 les 12 numéros 54 €60 les 24 numéros

28 €60 les 12 numéros 54 €60 les 24 numéros

Le journal d’information qui aborde tous les mois les sujets d’actualité de Besançon et de sa région : évé- nements, société, actu, sport, vie associative et culturelle, dossier…

Le journal d’information qui aborde tous les mois les sujets d’actualité de Besançon et de sa région : évé- nements, société, actu, sport, vie associative et culturelle, dossier…

Made with FlippingBook - Online magazine maker