La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 165 - Mai 2015 36

DÉVELOPPEMENT

Métalis et Dixi

Ces entreprises qui (ré)investissent dans le Grand Besançon Implantée dans le quartier de Palente à Besançon, Dixi Microtechniques va créer une nouvelle usine à Chaudefontaine et embaucher 20 nouvelles personnes. Métalis en fait de même. L’agglo joue le rôle de “facilitateur”.

S ur le front de l’activité éco- nomique, le Grand Besançon bouge. Ou plutôt ses entre- prises. La société Dixi Micro- techniques implantée depuis Métalis : 15 nouveaux salariés d’ici 3 ans L a société Métalis spécialisée dans le découpage et lʼemboutissage construit un bâtiment de 2 400 m 2 à Chaudefontaine où sera logé le per- sonnel de recherche et développe- ment. Elle investit 2 millions dʼeuros et double la surface de son centre tech- nique afin de développer de nouveaux produits. Il sera prêt en août. “Dʼici 3 ans, ce sont une quinzaine de salariés qui seront embauchés pour arriver à 40 à terme dans ce seul service” pré- cise Pierre Petitjean, le directeur. Le Grand Besançon accorde une aide de 75 000 euros, la Région 45 000 euros. “Ce qui a pesé dans la balance, cʼest la fibre optique qui nous évitera demettre 7 heures pour télécharger un document. Ce fut déterminant. Sans ça, nous serions partis. Nous avions vu des terrains à Baume-les-Dames” poursuit le direc- teur. Métalis est propriété du groupe hollan- dais Aalberts Industrie. Elle est aussi implantée à Pont-de-Roide. Dans le Doubs, la société emploie 310 salariés dont 180 à Chaudefontaine. Pour trou- ver des salariés qualifiés, lʼindustrie va créer à terme sa propre école de for- mation.

1988 dans le quartier de Palente à Besançon va se déplacer à 12 km de là, à Chaudefontaine, dans le but d’assurer son développement. 5 mil- lions d’euros seront investis ici, à deux pas de l’usineMétalis (lire par ailleurs). Le déménagement permettra à cette société spécialisée dans la conception et l’assemblage de solutions micro- techniques pour la défense et la san- té de doubler sa capacité de produc- tion et son chiffre d’affaires. Pour différencier ses activités dans le sec- teur de la défense (70 % de sa pro- duction) de celles du domaine de la santé (30 %), deux bâtiments distincts seront érigés. Une salle blanche sera également aménagée. “Nous embau- cherons une vingtaine de salariés d’ici 2016 sur des postes d’opérateurs et d’ingénieurs qui s’ajouteront aux 49

personnes qui travaillent déjà dans nos locaux” précise Jean-Pierre Dar- nis, directeur général de Dixi. S’il quit- te Besançon, c’est par manque de pla- ce. L’avenir est envisagé avec sérénité : “Notre nouvelle usine nous permettra de doubler notre chiffre d’affaires (8mil- lions d’euros actuellement). En terme d’image, nous y gagnerons. Nous avons fait de bons choix : je suis confiant car nous avons des projets en cours d’étude et d’autres en cours de négociation” confie le gérant. À Chaudefontaine, les ingénieurs et opérateurs bénéficieront d’un atelier et d’une salle blanche plus spacieuse (3 000 m 2 contre 1 800 m 2 actuelle- ment) pour concevoir ou fabriquer de systèmes de sécurité que l’on retrou- ve sur les bombes ou les mortiers par exemple. “Nous concevons la partie

Jean-Pierre Darnis, directeur général de Dixi à Besançon Palente, présente le casque qui permet à des malades de piloter leurs gestes par la pensée. Autre réalisation : les têtes pour fusées chronomécaniques.

la C.A.G.B. en charge de l’économie et maire de Braillans. Nous avons par exemple amené la fibre optique jus- qu’ici. Nous sommes ravis que le tra- vail porte ses fruits. Qu’un groupe com- me Métalis, hollandais, choisisse le Grand Besançon pour son centre de recherche et développement européen, c’est un cocorico” dit-il. C’est aussi un clin d’œil à l’est bison- tin, preuve qu’il n’est pas oublié. Quant au départ de Dixi du centre de Besan- çon, il laissera - malheureusement - des locaux vides. Ce qui n’inquiète pas le vice-président : “On raisonne au niveau de l’agglomération en terme d’équilibre. Ce vide permettra de requa- lifier cette zone de Palente. Nous avons des pistes.” Dans la bataille à laquel- le se livrent les collectivités pour atti- rer des sociétés, le Grand Besançon marque des points quelques jours après la polémique liée à l’augmentation du taux de cotisation foncière des entre- prises (C.F.E.) fixé à 25,76 % au lieu de 25,69 %. Autres arrivées : la société C2T (traite- ment de déchets) basée à Marnay s’implante rue deTrépillot,et l’entreprise suisse Omnicom (18 emplois - télécom- munications) à Planoise. Prix du ter- rain, développement numérique, acces- sibilité, qualité de formation et transports font les atouts du territoire. E.Ch.

intelligente de la bombe. Nos systèmes permettent par exemple de transpor- ter les bombes en toute sécurité” dit le directeur général qui travaille avec des sous-traitants locaux spécialisés dans la micromécanique. “Nous avons des exigences très fortes. Les expliquer à 1 000 km d’ici, il n’y a aucun intérêt, d’où notre volonté de travailler avec des sociétés proches de Besançon” sou- ligne le patron. Reconnue, Dixi - sous capitaux suisses - est leader en France dans ce domai- ne du militaire. Mais le médical tend à prendre une part importante. Elle conçoit et fabrique des dispositifs médi- caux invasifs destinés à la neurologie et plus précisément à l’épilepsie. Ses innovations sont reconnues par les neuro-chirurgiens. Pour ce dévelop-

pement, elle a bénéficié de 200 000 euros des col- lectivités locales dont 75 000 euros de la com- munauté d'agglomération du Grand Besançon. “Si Métalis et Dixi se déve- loppent ici, c’est aussi parce que la collectivité a joué un rôle de facili- tateur et d’accompagnement, indique Alain Blesse- maille, vice-président de

Ses innovations reconnues par les neuro- chirurgiens.

Les salariés de Dixi vont quitter Besançon pour Chaudefontaine en 2016. L’usine bisontine sera reconvertie.

TOURISME

Opérations séduction Le Doubs vend ses charmes en entreprise

Le Comité Départemental du Tourisme du Doubs renouvelle ses opérations en s’installant dans des restaurants d’entreprise. Dernier exemple en Rhône-Alpes dans cinq grosses structures. Contacts garantis.

P our tenter de toucher directement les futurs touristes potentiels, le Comité Départemental Doubs Tourisme joue désormais la carte de la proximité en s’invitant au plus près de ses prospects. C’est ainsi que du 23 au 27 mars dernier, le C.D.T. a posé ses tréteaux dans des res- taurants de grandes entreprises et collectivités de la région Rhô- ne-Alpes. L’opération séduction a touché plus de 3 500 personnes au sein de cinq structures : Bull, Schneider et H.P. dans la région grenobloise, le Conseil régional et l’entreprise Bayer à Lyon. “L’intérêt sur ce genre de lieu de vie est de pouvoir entrer par le thème de gastronomie qui touche tout le monde. On a noué un par- tenariat avec une grande enseigne de restauration d’entreprise et on propose des

et 3 000 euros la semaine de pré- sence, alors que le coût pour être présent sur un salon du touris- me est au bas mot de 7 000 euros pour un seul week-end. L’an dernier, le C.D.T. qui avait déjà organisé ce genre de ren- dez-vous au cœur des entre- prises (dans le Nord et en Lor- raine notamment) a récolté suite à ces rendez-vous plus de 1 000 contacts qualifiés qui ont enri- chi la base de données des des- tinataires des campagnes de communication du comité. “Quand on parle de contacts qualifiés, ce sont des données précises sur les adresses bien sûr, les mails mais aussi les centres d’intérêt de ces prospects, qui nous permettent de leur envoyer des informations tou- ristiques ciblées en fonction de leurs centres d’intérêt” complè- te le responsable marketing.

menus à base de produits régio- naux. On décore également le restaurant d’entreprise aux cou- leurs du Doubs, on organise des dégustations. Ce concept plaît beaucoup et on touche un public plus captif et disponible que sur un salon” note Sébastien Beau- pain, responsable dumarketing au C.D.T. du Doubs. Au final, le C.D.T. a pu capter l’attention de

Le Comité Départemental du Tourisme du Doubs s’est déplacé dans les restaurants de plusieurs entreprises de Rhône-Alpes (photo Doubs Tourisme).

près de 3 800 per- sonnes. “Comparé à un salon du touris- me où on voit peut- être 1 000 visiteurs au maximum, c’est sans doute plus effi- cace” ajoute M. Beaupain. Le coût est beaucoup plus modique également. L’opération Rhône- Alpes a coûté au C.D.T. entre 2 500

“Aller chercher les gens chez eux.”

Le plus difficile reste ensuite de mesurer les retombées concrètes de ce genre d’opérations séduc- tion. Mais l’orientation actuel- le du C.D.T. est bien de “conti- nuer à développer ces opérations micro-marchés en allant cher-

cher les gens chez eux.” Le comi- té de tourisme du Doubs devrait sans doute cibler d’autres régions de France pour des prochaines opérations, comme le Centre de la France. Du Centre, le Doubs est devenu beaucoup plus acces-

sible grâce à un réseau auto- routier qui s’est bien amélioré ces dernières années. “Nous avons une vraie carte à jouer avec ces régions par rapport aux Alpes ou au Massif Central.” J.-F.H.

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