La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

La Presse Bisontine n° 165 - Mai 2015

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Coup de chaud en terrasse Restauration Augmentation du prix des terrasses Cafetiers et restaurateurs de Besançon passent à la caisse pour l’utilisation des terrasses. + 25 % d’augmentation. Si le prix au mètre carré redevient comparable à d’autres villes de France, les professionnels ne décolèrent pas.

“S i cette augmentation de 25 % est réellement appli- quée, je paierai entre 500 et 700 euros de plus par an pour utiliser ma terrasse” se déso- le un restaurateur situé place de la Révolution à Besançon. Il préfère res- ter anonyme. Comme ses collègues, il a appris - avec surprise - cette sou- daine augmentation. “Encore une fois,

du Doubs confirme cette exaspération de la part de ses adhérents : “La pro- fession le perçoit très mal, commente Alain Perhirin, son vice-président. Cet- te augmentation arrive à un moment où les affaires vont mal. Et aussi avec la charte des bars qui oblige à ceux qui ne l’ont pas signée de fermer leur éta- blissement 1 heure plus tôt le vendre- di, samedi, dimanche et jours fériés.

nous n’avons pas été consultés. Voilà trois ans que nous avons été embêtés par les travaux du tram, que nous avons mis trois mois pour constituer un dos- sier d’indemnisation qui nous a offert peu d’aide, et voilà que l’on nous annon- ce cette hausse alors que nous n’avons pas sorti la tête de l’eau” poursuit le restaurateur bisontin. Le syndicat des cafetiers et hôteliers

ter cette augmentation…” dit un res- taurateur. L’adjoint au commerce Thierry Mor- ton (en lien avec l’adjointe Danièle Poissenot sur ce sujet) ne nie pas la grogne. Selon lui, “les professionnels bisontins profiteront rapidement des aménagements, dit-il. Pour un com- merçant qui utilise une terrasse de 10m 2 , la hausse sera environ de 60 euros par an et 300 euros pour 50 m 2 .” La mairie en profite pour rappeler que le prix de la location des terrasses est semblable à des villes de même type. Un argument qui ne convainc pas : “Besançon était justement attractive pour les investisseurs grâce à ses prix. Elle ne le sera plus. N’oublions pas que nous n’avons pas le même pouvoir d’achat que les Dijonnais !” conclut un restaurateur bisontin. Seul le soleil redonnera le sourire aux cafetiers…

Tous les bars n’ont pas besoin de cette charte. Pourquoi seraient-ils lésés ?” s’interroge le représentant des cafe- tiers et hôteliers du Doubs. D’après ces mêmes commerçants, l’ar- rivée du tram n’aurait eu pour l’ins-

tant aucun impact sur la hausse de fréquentation. “S’il y a du soleil, les gens viennent. Le tramne chan- ge rien.” Cette hausse pour les terrasses aura-t-elle un impact sur le prix des boissons ou des plats ? “Moi, je ne prends pas de droit de terrasse comme certains de mes collègues qui demandent 10 cen- times supplémentaires pour servir en terrasse. Maintenant, je serai sans doute obligé de répercu-

“Entre 500 et 700 euros

de plus par an.”

L’utilisation des terrasses à Besançon augmente de 25 % pour les professionnels.

Tarifs

L’opposition dénonce

Une augmentation chasse l’autre Tous les tarifs municipaux ont été passés à la moulinette en début d’année. À quelques exceptions près, ils ont tous subi une augmentation, plus ou moins variable selon les thèmes. Petit florilège

Le prix de l’eau, longtemps stable à

P our l’opposition municipale, les arguments de la majori- té pour justifier ces dernières hausses ne suffisent pas. “Ces récentes augmentations sont plus que déplacées juge Ludovic Fagaut,conseiller municipal U.M.P. Le tram est mis en service depuis à peine six mois, il n’y a encore aucun indicateur fiable sur son fonctionnement et on décide de mas- sacrer les commerçants. Ce n’est pas correct et ça prouve la vraie mécon- naissance des dossiers par le maire qui annonce des tarifs qui ne sont pas les bons en affirmant par ailleurs que les commerçants du marché paient 500 euros par mois.” Ces nouveaux tarifs sont l’eau qui fait déborder le vase de la colère chez les commerçants touchés et apportent l’eau au moulin de l’opposition qui continue à dénon- cer “le matraquage fiscal” du maire. La suite d’une série démarrée en fin d’année dernière à la publication des nouveaux tarifs municipaux. - Tous les tarifs fixés par la Ville ont

peu ou prou augmenté. Les prix de loca- tion des emplacements au Marché- beaux-arts, on l’a vu, ont subi une haus- se de 10 %. Dans le détail, le prix désormais payé par les commerçants varie désormais de 516,95 euros par mois pour la plus petite cellule à 1 794 euros pour le mieux loti, avec parking et réserve. - Les tarifs des cantines scolaires , qui avaient fait l’objet d’un vif débat en conseil municipal il y a quelques mois, ont été majorés entre + 5,1 à

Besançon, a lui aussi subi une augmentation cette année.

publicitaires vendus au public par la Ville de Besançon sous eux aussi passé sous les fourches caudines des augmentations. Exemple : la carafe d’eau d’1/2 litre en verre estampillée “La Bisontine” passe de 3 euros à 4,50 euros pièce, soit une hausse de 50 % entre 2014 et 2015. - Le prix de l’eau , longtemps resté stable à Besançon, est également en augmentation cette année. S’il reste un des moins chers de France avec un mètre cube à 1,01 euro (sans l’assai- nissement), le prix de l’eau a augmenté de 2,02 % entre 2014 et 2015. Le coût de l’assainissement augmente, lui, de 3,19 %.

publics. Le prix du ticket unitaire de bus ou de tram est passé d’1,30 à 1,40 euro, soit une hausse de 7 %. - L’augmentation du prix du sta- tionnement a été encore plus bruta- le : près de 18 % de hausse d’une année sur l’autre avec une heure de station- nement qui passe de 1,20 à 1,40 euro, même si, nouveauté non négligeable, le délai de gratuité a été allongé aux 59 premières minutes dans les par- kings en ouvrage. Revers de lamédaille : le quart d’heure supplémentaire est désormais facturé 1 euro. Les tarifs des abonnements quant à eux ont subi une hausse plus modérée, d’1,02 % sur les parkings en ouvrage. - Beaucoup plus anecdotique, mais quandmême, le prix de certains objets

- Même les tarifs municipaux concer- nant les concessions de terrains dans les cimetières , les taxes d’in- humation et la taxe de crémation sont concernés par ces augmentations, situées elles aussi bien au-delà de l’in- flation. Elles prennent 3 % en un an. Exemple : une concession trentenaire pleine terre constructible dans un cime- tière bisontin passe de 519,80 euros à 535,40 euros. - Pour les cafetiers , la hausse est donc de 25 % pour les terrasses, mais aussi pour la pose d’un tableau récla- me sur le trottoir ou de tout autre cali- cot en façade. - Une des hausses les plus embléma- tiques entrées en vigueur en début d’année concerne les transports

+ 8,6 % selon les cas.À noter cependant comme a insisté l’adjoint à l’éducation Yves- Michel Dahoui, que les plus modestes n’ont pas été tou- chés par ces augmentations. - Les droits de place pour les commerçants sédentaires sur les marchés extérieurs ont aussi été revus à la haus- se : entre +1,88 et + 2,91 % le mètre linéaire par rapport à l’année précédente.

+7 % pour le ticket de bus.

J.-F.H.

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