La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 165 - Mai 2015

NATURE Culture de la pomme Retour aux sources du patrimoine fruitier régional Avant les Trente glorieuses, la Franche-Comté regorgeait d’une grande variété de fruits, et de pommes en particulier, qui poussaient dans les vergers. Cette époque est révolue. Mais l’association bisontine de pomologie valorise ce qu’il reste de ce patrimoine.

L a standardisation s’est insinuée jusque dans la culture des fruits : les mêmes produits à la peau nette et luisante d’un super- marché à l’autre. Pourtant, à une époque, la Franche-Comté (comme d’autres régions d’ailleurs) regorgeait de varié- tés de pommes différentes que l’on cueillait dans les vergers. Les fruits que l’on trouvait dans un village n’avaient ni la même

allure, ni la même saveur que ceux récoltés dans la commune voisine. Des hasards de la natu- re naissait la diversité. Cela fai- sait toute la richesse du patri- moine fruitier régional. “C’était avant les Trente glorieuses” remarque Michel Froidevaux, président de l’association bison- tine de pomologie qui travaille notamment à la conservation du patrimoine fruitier franc-com- tois. “Il y avait à l’époque un peu

partout des petits vergers, qui n’étaient pas des vergers pro- ductifs. Les fruits qui y étaient récoltés servaient d’appoint pour les agriculteurs et les particu- liers. Petit à petit, ces espaces ont été délaissés. Les variétés régio- nales ont pratiquement toutes disparu alors qu’elles existaient par milliers. Ici à Besançon, c’est la pomme qui offrait la plus gran- de diversité de variétés, même si la ville était aussi connue pour sa production de cerises. Il exis- tait même une pomme qui se mangeait comme un légume” observe-t-il. Cette association qui réunit une centaine de passionnés tente de retrouver quelques-unes de ces anciennes variétés de fruits. Un chantier de longue haleine qui est compliqué. Son opération de recensement passe chaque année par la foire aux saveurs de Pouilley-Français qui a lieu en automne. L’association accueille à ce moment-là sur son stand des particuliers qui apportent les fruits de leur verger dans l’espoir d’en apprendre davan- tage sur l’espèce qui pousse sous leurs fenêtres. “Le problème est que la même pomme cultivée à

chaine fois à Chenecey-Buillon. “Parfois on arrive à présenter plus d’une centaine de variétés de pommes à cette occasion, aux- quelles s’ajoutent d’autres fruits.” Ces passionnés de pomologie ne gardent pas leurs connaissances pour eux. Ils les partagent avec tous les amateurs qui veulent

pratiques sur le terrain. Depuis quelque temps, Michel Froide- vaux observe un engouement des gens pour les fruits cultivés localement. Les consommateurs recherchent les circuits courts et le côté naturel. Même laVille de Besançon s’est engagée à contribuer à la pré- servation de ce patrimoine frui- tier régional. Lorsqu’elle a attri- bué le verger de Velotte situé du côté de Port-Douvot aux par- ticuliers qui les exploitent, elle a précisé dans le cahier des charges qu’il était interdit de planter des pommes modernes. Une pépinière en Haute-Saône vend encore des plants de pommes anciennes. T.C.

Besançon ou dans le Haut-Doubs n’aura pas le même aspect. La détermination des fruits est très compliquée. On trouve par le goût, la texture, la couleur, la forme des pépins, leur nombre aussi. La longueur de la queue de la pomme est aussi un indi- cateur. Par exemple, la pomme “court-pendu” est reconnaissable à sa toute petite queue. Ces cri- tères nous aident mais ce ne sont pas des critères scientifiques” poursuit Michel Froidevaux. Toutes les variétés de pommes ne présentent pas non plus le même intérêt. Certaines sont prisées pour leur jus, d’autres sont idéales pour la pâtisserie, d’autres encore sont bonnes à croquer. “Typiquement, la pom- me des pommiers à cidre n’est pas bonne à manger. En revanche, la pomme Reinette de Savoie qui est très cultivée en Franche-Comté a du goût” ajou- te le connaisseur. Chaque année, l’association organise aussi une exposition qui aura lieu la pro-

cultiver un verger ou qui veulent apprendre diverses tech- niques de greffe, ou à tailler les arbres fruitiers (il est encore temps de le faire). Régu- lièrement, l’association orga- nise des ateliers

“Plus d’une centaine de variétés de pommes.”

Association de pomologie Maison de quartier de Rosemont-Saint-Ferjeux mail : abpomologie@neuf.fr Site Internet : abpomologie.free.fr Prochain rendez-vous le 25 avril au parc Micaud : animations diverses sur les fruits et les arbres fruitiers.

Michel Froidevaux, président de l’association bisontine de pomologie dans le verger de Velotte du côté de Port-Douvot.

CHALEZEULE

Transports en mode doux À pied, en roller, à vélo, de la Malate à Chalezeule

Relier le camping et la piscine de Chalezeule par le pont de la Malate sera possible en 2016… si tout va bien. Certains propriétaires ne sont pas d’accord qu’une piste cyclable transite sur leur terrain.

Le montant de l’opération est estimé à 750 000 euros hors taxes dont 545 000 pour la création de la voie cyclable, 60 000 pour le jalonnement, le mar- quage et l’enrobé ponctuel (3,2 km), 10 000 euros pour les acquisitions fon- cières et autant pour les études de sols, environnementales et déclaration d’utilité publique. De quoi permettre au Grand Besan- çon d’atteindre un objectif : voir la part modale des déplacements doux passer à 6 % contre 3 % actuellement. E.Ch. Si la création de cette future voie Prés- de-Vaux-Chalezeule ne pourra pas être utilisée par les cyclistes cette année, dʼautres secteurs du Grand Besançon le seront. Sont envisagées en 2015 : lʼitinéraire Palente-Roche-lez-Beaupré (par la véloroute), Saône-Gare de Saô- ne, École-Valentin-giratoire de Pirey. Ces choix sont concrétisés par lʼinscription au plan pluriannuel dʼinvestissements un montant de 2,43 millions dʼeuros jusquʼen 2019 (3,43 millions jusquʼen 2021). Zoom D’autres secteurs seront reliés

C’ était une promesse du can- didat Jean-Louis Fousseret. Mais au final, c’est bien l’agglomération du Grand Besançon qui pilotera - dans le cadre de son Plan de déplacement urbain - le projet de réalisation de piste cyclable reliant les Prés-de-Vaux à Chalezeu- le. Actuellement, sauf à passer par Chalèze ou par le haut de la rue de Belfort à Besançon voire par Thise, il est impossible de rejoindre la piscine ou le camping par un tracé doux et sécurisé. Ce ne sera plus le cas en 2016. L’agglomération engage une enquête publique pour réaliser cette liaison sur la rive droite du Doubs qui démarre- rait à Chalezeule pour venir jusqu’au pont de la Malate, parallèlement à l’eurovéloroute. Aujourd’hui, ces ter- rains sont utilisés par des exploitants agricoles ou sont morcelés entre plu- sieurs propriétaires. “Il reste encore des acquisitions foncières à réaliser” admet le Grand Besançon qui espère d’ici là trouver un terrain d’entente avant de recourir à des procédures d’expropriation. Sur douze propriétaires de terrains dans cette zone bordée par le Doubs

et la colline de Bregille, quatre n’ont pas donné leur accord. Maire de Cha- lezeule, Christian Magnin-Feysot est favorable à ce tracé : “C’est une liai- son importante qui permettra à des habitants de rejoindre la Boucle pour se rendre au travail. Il permettra éga- lement aux 30 habitants du quartier de Charmarin d’être reliés à notre vil- lage, ce qui n’est pas le cas” dit le mai- re. Ce quartier situé aux Prés-de-Vaux fait partie de la commune de Chale-

zeule mais n’est pas relié au village. Le maire a ren- contré - sur le terrain - des propriétaires réfractaires : “Je respecte leur point de vue, ajoute le premier magistrat. On les a réunis plusieurs fois. Certains craignent également que cela draine une circula- tion importante de scoo- ters” dit-il. Anecdote his- torique, au Moyen Âge déjà, les habitants de Charmarin s’étaient sou- levés contre une liaison carrossable au même endroit. L’histoire se répè- te. Des pourparlers sont

Le montant de

Le maire de Chalezeule Christian Magnin-Feysot, favorable à cet équipement, a rencontré les propriétaires.

donc engagés. Techniquement, ce tracé doit “com- pléter le maillage du réseau cyclable dans le secteur est de l’agglomération, notamment de Besançon vers Thise et Roche-lez-Beaupré et Novillars mais aussi améliorer les liaisons entre Besan- çon-centre (itinéraire sécurisé et sans dénivelé par rapport à la route de Bel- fort), la véloroute (via la passerelle de la Malate), Chalezeule et vers le cam- ping et centre nautique” pointe le ser- vice en charge de la voirie et des trans-

ports au Grand Besançon. Le maire de Chalezeule espère qu’une autre voie cyclable sera réalisée sur la Départe- mentale 683 afin de relier le pont de Chalèze ainsi que le souterrain pour accéder à la zone du Trébignon. Avec le projet de piste Besançon-Cha- lezeule, la Boucle bisontine ne sera alors “plus” qu’à 7,8 km de la piscine. Le projet portera sur un linéaire d’environ 5 km dont 1,8 km créé de type voie verte d’une largeur de 3 mètres, avec accotements et clôtures.

l’opération est estimé à 750 000 euros.

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