Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

Le journal gratuit du Haut-Doubs

30 mai 2011 N° 166

Le journal du Haut-Doubs

1, RUE DE LA BRASSERIE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - redaction@groupe-publipresse.com I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S

Où construire, où acheter dans le Haut-Doubs ?

S O M M A I R E

Qui pour gérer la piscine ? Le contrat qui lie la communauté de communes du Val de Morteau et la société Vert Marine pour la gestion du centre nautique arrive à échéance. Les élus locaux veulent changer de système. (page 5) Mortuacien et néo-nazi… L’organisateur du concert néo-nazi qui devait se dérouler à Épenoy le 19 mars est un Mortuacien. Il s’explique sur ce qui l’a poussé à se mettre en marge et revendique ses positions extrêmes. (page 8) Sécheresse : pire qu’en 1976. Jamais le Haut-Doubs n’avait connu pareille situa- tion climatique : un hiver quasiment sans neige, trop peu de précipitations au printemps, des tempé- ratures élevées : la sécheresse s’est déjà installée. (page 11) Jean-François Pourcelot dit stop. Le maire d’Orchamps-Vennes jette l’éponge après 17 ans de vie municipale et 10 ans à la tête de la com- mune. Sa fonction de maire empiétait trop sur sa vie familiale et professionnelle. Bilan. (page 26) Garder sa main-d’œuvre : le défi. L’attractivité et la fidélisation du personnel sont les soucis permanents des entreprises françaises situées sur la bande frontalière. L’exemple d’Isa- France à Villers-le-Lac. (page 35)

(Dossier pages 15 à 20)

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R E T O U R S U R I N F O

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Le collectif vigilance hydrocarbures est né

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Mitage “Nous nʼavons plus de terrain dis- ponible.” Combien de maires du Haut-Doubs sont désemparés quand on les questionne sur les disponibilités foncières de leur ter- ritoire ? Ici, dès quʼun lotissement sort de terre, il est littéralement pris dʼassaut par les acheteurs désireux de sʼinstaller sur la bande fronta- lière si généreuse en emplois. Mais à quels prix ? Pécuniaire dʼabord : certains élus ont-ils idée, grisés quʼils sont par ce marché florissant, que le prix du foncier dépasse aujourdʼhui largement les limites de la décence. 140, 150, voire 160 euros le mètre carré en milieu rural ! Les promoteurs locaux qui suivent en toute logique la loi méca- nique de lʼoffre et de la demande vendent sans vergogne leurs par- celles à des tarifs qui dépassent même à certains endroits du Haut- Doubs les 180 euros du mètre car- ré. Dicté par le seul pouvoir dʼachat frontalier, le prix des terrains éjec- te immédiatement la grande majo- rité des acheteurs potentiels. Que font certaines communes ? Elles révisent leur plan local dʼurbanisme, elles lotissent, elle vendent, elle re- révise leur plan, elle relotissent, elles revendent. Et comme lʼacheteur dʼaujourdʼhui ne rêve que de son lopin individuel, laissant lʼidée du collectif aux grandes villes, on réduit les parcelles à quelques ares seu- lement, on empile les lots, on gri- gnote aussi sur les terres agricoles et insidieusement on défigure la physionomie de ces villages qui de quelques dizaines ou centaines dʼhabitants voient leur population gonflée et leur cachet fondre en proportion. Le mitage auquel on assiste dans le Haut-Doubs - voyez aux Fins par exemple - nʼest que le résultat de cette politique urba- nistique à la petite semaine qui, au lieu dʼêtre pensée pour plusieurs décennies, sʼimprovise presque au jour le jour, donnant au final une franche impression dʼanarchie. Car en plus de sʼétendre parfois de manière tentaculaire, les construc- tions actuelles ne répondent sou- vent à aucune cohérence dʼordre architectural ou patrimonial. Don- nant naissance à des lotissements sans grâce, quand elles ne déna- turent pas leur environnement natu- rel. Avant de sʼétendre à tout-va en répondant à des besoins à court terme, les communes devraient dʼabord sʼinquiéter du visage quʼelles finiront par avoir à plus long terme. J ean-François Hauser

se sont retrouvés pour donner un cadre légal à leur action. Ils ont créé le collectif vigilance hydrocarbures du Haut-Doubs. Quel est son objectif ? “Nous voulons renseigner, informer les personnes des citoyens ou les élus. Nous lirons les lois pour les autres” explique Aude Marmo- rat, une de ses membres. Le 1 er juin, le Sénat complétera le projet de loi adopté par l’Assemblée. À l’instar des dépu- tés, il a approuvé “l’interdiction générale de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures par des forages utilisant la tech- nique de fracturation.” Le col- lectif demeure inquiet et mobi- lisé car selon lui, cette loi n’a pas d’influence sur ce que peuvent rechercher les pétroliers dans notre sous-sol.

U n collectif de vigilance informe depuis le 24 mai les citoyens sur les ques- tions relatives à l’exploration et exploitation de gaz de schis- te du Haut-Doubs. En avril, La Presse Pontissalienne consacrait un événement à ce sujet après que le groupe pétro- lier Celtic Energy ait obtenu un contrat d’exploration délivré par le ministère de l’Environnement. Avec ce droit, il peut explorer le sous-sol pontissalien sur 5 000 km 2 . De nombreux citoyens ont fait part de leur inquiétude. L’exploitation de gaz de schiste peut se révéler nocive pour l’environnement. Les réunions se sont succédé. Dernière en date : celle de lun- di 24 mai. Réunis à Pontarlier, habitants, politiques, écologistes

Georges Humbert remet les pendules à l’heure

fortement. Cette volonté de tour- ner la page s’est affirmée dans la continuité de mon engage- ment au sein de la C.C.P.R. com- me délégué du S.Y.D.E.D. dont je fais partie du bureau et com- me membre de la commission Ordures Ménagères” affirme Georges Humbert qui ajoute : “J’ai toujours respecté le tra- vail et les décisions de mon suc- cesseur en ne mêlant pas la poli- tique à la réalisation des projets pour notre structure intercom- munale qui me tient à cœur.” Au sujet des cantonales, Georges Humbert soutient en son âme et conscience qu’il n’a “jamais tenté d’influencer qui que ce soit à voter pour l’un ou l’autre des candidats car je pense que cha- cun est assez grand pour savoir ce qu’il doit voter. Je n’ai d’ailleurs pas la prétention de croire que c’est à cause de moi que Denis Leroux a été battu à ce scru- tin” dit-il. Il dément enfin le fait que Gilles

L’ ancienmaire de Plaimbois- du-Miroir Georges Humbert n’a pas manqué de réagir suite à l’interviewaccordée àC’est à dire par Denis Leroux, le can- didat malheureux aux dernières cantonales du Russey et actuel président de la communauté de communes. Dans nos colonnes, Denis Leroux affirmait queGeorges Humbert avait tout fait pour peser contre lui lors du dernier scrutin cantonal, s’agissant selon lui d’une sorte de “vengeance” par rapport à 2008, quand Georges Humbert avait été écarté de la présidence de la com’com justement au pro- fit de Denis Leroux. “Je tiens à rappeler que je n’ai jamais vou- lu cultiver de rancœur suite à l’élection de Denis Leroux com- me président de la communau- té de communes du Plateau du Russey, alors que le conseiller général, M. Leroux père, s’était permis d’envoyer un courrier de dernière minute à tous les délé- gués de la C.C.P.R. me dénigrant

Robert ait mangé chez lui le soir des élections. “Ce soir-là, com- me à chaque soirée électorale, le conseil municipal de Plaim- bois dont je fais partie se retrou- ve au restaurant de Gigot pour un petit repas convivial.” Repas auquel s’est pourtant adjoint Gilles Robert, le conseiller géné- ral P.S. adversaire de l’U.M.P. Denis Leroux… Georges Humbert avait été écarté de la présidence de la commu- nauté de communes au pro- fit de Denis Leroux en 2008.

Pour recevoir les informations du collectif : www.collectifgazhautdoubs@gmx.com

La belle saison des faucons

cinq nichées : “Pour le moment, quatre nichées ont des petits. J’ai pu comptabiliser trois oiseaux dans une seule. C’est assez rare.” Cette belle année compense la dernière mauvaise en terme de reproduction. “Le chaud a éga- lement permis aux oiseaux de se nourrir en raison du dévelop- pement de nombreux insectes.” Dans leurs recherches, les Gazouillis du Plateau ont décou- vert une autre originalité. Vers les étangs du Bizot, ils ont obser- vé un Bruant, espèce vivant dans le Sud de la France, preuve du réchauffement climatique. “Lors des comptages, nous contac- tons de plus en plus d’animaux venant du Sud. C’est le cas du guêpier.”

E n juin 2010, C’est à dire évoquait la mauvaise reproduction des faucons pèlerins, espèce endémique à la vallée du Doubs à hauteur des Échelles de la mort. Noël Jeannot, président des Gazouillis du Plateau et orni- thologue passionné, est opti- miste cette année. “Grâce au beau temps, les nichées sont bonnes, nettement meilleures qu’en 2010 où il avait souvent plu. En nichant dans les falaises, les oiseaux sont exposés” consta- te-t-il. Muni de ses jumelles, il se rend régulièrement au pied des dif- férentes parois rocheuses pour comptabiliser les faucons et leur progéniture. Noël Jeannot suit

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A collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés),

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Juin 2011 Crédits photos : C’est à dire, Afreeca, P. Bohard, Philippe Feuvrier, groupes, Isa-France, Mairie Morteau, Jean Monnin, Taillard, Vermot.

Noël Jeannot surveille de près les faucons.

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B u r e a u d ' é t u d e e t e x p o s i t i o n

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V A L D E M O R T E A U

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Politique

L’U.M.P. serait-elle en pertede vitesse dans le Haut-Doubs ? Chiffres à l’appui, le bureau départemental de l’U.M.P. prétend qu’il n’y a pas d’hémorragie des adhérents dans le Doubs, y compris dans le Haut- Doubs. Pourtant, les militants mécontents qui sont prêts à rendre leur carte, s’ils ne l’ont déjà pas fait, sont bien là.

L e 3 juillet prochain, Gil- ley accueillera la gran- de fête régionale de l’U.M.P. Ce rendez-vous champêtre devrait même se dérouler en présence de Jean- François Copé, le secrétaire général du parti. Alain Joyandet, l’ancien du groupe. Ce sera l’occasion de regonfler encore une fois le moral des troupes en vue de la campagne présidentielle qui s’annonce difficile. L’U.M.P. espè- re mobiliser tous ses militants, voire en accueillir de nouveaux, pour soutenir Nicolas Sarkozy, le président sortant. Car voilà, il semblerait qu’en ce moment, ce soit la débandade dans les rangs de l’U.M.P. Récemment, nos confrères du Parisien ont publié un article ministre devrait égale- ment être là, au milieu des adhérents, ainsi que tous les parlementaires

dans lequel ils indiquaient qu’elle perdait des adhérents. Alors qu’ils étaient 370 000 en mai 2007, ils ne seraient plus que 150 000 en mai 2011. Selon Michel Vienet, secrétai- re départemental de l’U.M.P. du

En bref…

Le 3 juillet, Gilley accueillera la grande fête régionale de l’U.M.P. Ici à Ornans en 2009 au temps où Alain Joyandet était encore au gouvernement.

Frontaliers La Maison transfrontalière euro- péenne en collaboration avec le syndicat suisse U.N.I.A. orga- nise une réunion sur les métiers de lʼindustrie en Suisse ven- dredi 17 juin de 15 heures à 17 heures à Pontarlier au Théâtre Blier (salle 3), rue du Bastion. Plusieurs thèmes seront abordés lors de cette réunion : accords bilatéraux, autorisations de travail, état du marché de lʼemploi, conven- tions collectives, salaires en vigueur… Entrée libre et gra- tuite. Renseignements et ins- criptions au 03 81 39 93 02 ou au 03 81 68 55 19. Urbanisme Un architecte du C.A.U.E. (Conseil dʼarchitecture, dʼurbanisme et dʼenvironnement), sera à la disposition du public, gratui- tement, pour conseiller sur tout projet, dans le neuf ou lʼancien, ainsi que pour la maîtrise de lʼénergie et lʼutilisation des éner- gies renouvelables, aux lieux et horaires suivants : mercre- di 1er juin à Morteau (15 heures - 17 heures) à la mairie et mer- credi 8 juin à Maîche (15 heures - 17 heures) à la maison des services. Prendre rendez-vous en téléphonant au 03 81 82 19 22. Taxe Le taux de la taxe dʼenlèvement des ordures ménagères devrait augmen- ter de 5 % pour les habitants de la communauté de com- munes du Val de Morteau. Il passera de 6,10 à 6,40 % pour lʼannée 2011. Barbelivien Les organisateurs du concert de Didier Barbelivien à Villers- le-Lac ont trouvé celle qui inter- prétera en duo avec Didier Barbelivien “ Les mariés de Vendée ” créé avec Anaïs dans les années quatre-vingt, à la Salle des fêtes de Villers-le- Lac vendredi 27 mai dernier. Il sʼagissait de Vanessa Beu- chat, une jeune Suissesse.

lien où plusieurs adhérents auraient déjà rendu leur carte. L’appel d’air généré en 2007, au moment de l’élection présiden- tielle, est retombé. Certains auraient même déjà glissé vers le Front National et Marine Le Pen. D’autres encore se tour- nent vers le centre. “Des gens adhèrent à Nicolas Sarkozy mais ne se reconnaissent plus dans l’U.M.P.” lâche un de ces mili- tants déçus qui fait porter la responsabilité de cette désaf- fection aux parlementaires “qui roulent pour eux. L’exemple le plus récent est lorsque le pré- sident de la République a déci- dé de supprimer les panneaux de signalisation des radars. La

Doubs, l’hémorragie n’a pas l’ampleur que l’on dit. Dans le départe- ment, ce serait même tout le contraire ! “Nous avions 2 000

tion cependant : Pontarlier. Le secrétaire départemental du parti reconnaît des difficultés à mobiliser les gens sur ce sec- teur “car il y a peu de militants actifs. Pourtant, c’est là que nous avons une des plus grandes réserves de voix.” Tout cela n’est pas nouveau. “Lors de la cam- pagne de Claude Dussouillez en 2000, il a fallu faire venir des forces vives de Besançon et de Baume-les-Dames pour le sou- tenir.” Sur les secteurs où elle est en difficulté, l’U.M.P. s’est donné trois mois pour se réor- ganiser et aller chercher des militants. L’opération séduction a démarré. T.C.

fronde des parlementaires de la majorité à son égard n’est pas tolérable. C’est l’image parfaite du dysfonctionnement de l’U.M.P.” Au-delà des querelles internes, d’autres estiment que Nicolas Sarkozy n’a pas su répondre à un certain nombre d’attentes sur des dossiers com- me la sécurité. Cette fois encore, Michel Vienet dément. “Dans le canton de Montbenoît, nous avons enre- gistré 27 adhésions nouvelles au lendemain de l’élection can- tonale. Tous nos cadres sont à jour de cotisation” affirme-t-il. Alors qu’on ne vienne pas lui dire que l’U.M.P. est en dérou- te sur le Haut-Doubs. Une excep-

“Il y a peu de militants actifs.”

adhérents au 31 décembre 2010. Le 1 er mai 2011, nous avions déjà enregistré 1 244 renouvellements, y compris des adhésions nou- velles principalement sur Besan- çon. Franchement je suis très satisfait de ces chiffres” dit-il. Ceux qui prétendent que l’U.M.P. bas de l’aile ne le diraient donc que dans le but de déstabili- ser le parti. Pourtant, les déçus de l’U.M.P. existent, y compris dans le Haut- Doubs mortuacien et pontissa-

Villers-le-Lac Pollution : le Doubs encore convalescent

Des villages suisses rejettent encore leurs eaux usées direc- tement dans le Doubs. C’est le cas du village de Goumois suisse (92 habitants) alors que Les Brenets et Le Locle construi- sent une station d’épuration commune.

lever des poissons (morts et vivants) avant de les examiner dans le Doubs franco-

de de frai. Or, le rapport d’analyses ne parvient pas à expliquer la forte mor- talité, l’examen virologique en vue de rechercher la S.H.V. (septicé- mie hémorragique virale) étant négatif. Un garde-pêche synthéti- se assez bien le phénomène : “Ima- ginez que vous viviez en perma- nence dans vos déchets, votre peau serait alors infestée de champignons. C’est pareil pour les poissons.” Alors qu’il est interdit de consommer les poissons de la Loue (après la pollution de l’an dernier), aucune mesure de ce type n’est annoncée pour le Doubs, de Villers-le-Lac à Goumois. Des réunions se tiennent en préfecture pour dresser les actions à mener en faveur du Doubs : moins de lâchers d’eau des barrages, sur- veillance des entreprises et agricul- teurs, etc. Nos voisins suisses, qui ont manifesté le 16 mai sur le pont de Gou- mois pour dénoncer la pollution, ne sont pas toujours de si bons élèves. Le vil- lage de Goumois suisse (canton du Jura) rejette directement dans le Doubs les effluents de ses 96 habitants. La com- mune prévoit de se raccorder au réseau d’assainissement de Goumois-France prochainement. Il est temps. En revanche, Les Brenets et Le Locle vont plus vite. Les deux communes construisent une nouvelle station d’épuration au Locle. “On sera encore plus sévères sur les micro-polluants et sur les rejets de médicaments. Nous res- pecterons les nouvelles normes fédérales” annonce Denis de la Reussille, président de la Ville du Locle. La station pour- rait fonctionner en 2015. En espérant que ces travaux redonnent vitalité à notre rivière. E.Ch.

suisse. Le résultat publié par le vétérinaire responsable de la santé animale est sans équi- voque : “Les poissons exami- nés présentent des lésions essen- tiellement dues à des surin- fections externes cutanées par

“Nous traiterons les médica- ments.”

L es poissons du Doubs retrouvent la santé. Merci pour eux. En avril, la vision de ces truites recouvertes de tâches blanchâtres sur leur peau inquiétait. Nombreux sont les salmonidés à

ne pas avoir résisté à “une pollution mul- tifactorielle” explique la préfecture. Depuis ces faits, C’est à dire s’est pro- curé le rapport d’analyses édité le 6 mai par un laboratoire jurassien venu pré-

des saprolegnia banales.” (champignons qui apparaissent sur la peau des pois- sons). Cette maladie est normale en pério-

Les analyses des truites récupérées en avril ne sont pas accablantes mais ne lève pas le mystère de la pollution. Elle reste “multifactorielle”.

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V A L D E M O R T E A U

Le centre nautique changera-t-il de main ? Qui pour gérer le centre nautique du Val de Morteau à partir de l’année prochaine ? Le contrat de Vert Marine arrive à échéance. Le gestionnaire actuel annonce déjà qu’il sera à nouveau candidat. Les Fins

L e centre nautique duVal de Mor- teau fêtera ses dix ans en février prochain. Juste avant, le contrat qui lie la communauté de com- munes du Val de Morteau, propriétaire des lieux, à la société Vert Marine, ges- tionnaire, sera arrivé à échéance. Un nouvel appel d’offres vient d’être lancé par la collectivité qui prendra sa décision d’ici la fin du mois sur le candidat rete- nu. D’ores et déjà, la société Vert Mari- ne, forte d’un bilan qu’elle juge satis- faisant, postulera à sa propre succession. Seule différence : le mode de gestion communes qui perçoit l’intégralité des recettes et qui rétribue ensuite la socié- té privée. En cas de déficit, ce qui est le cas pour la plupart des équi- pements de ce type, c’est la collecti- vité publique qui met la main à la poche. Et en cas de résultat supérieur aux prévisions, le gestionnaire privé est “intéressé” aux résultats. Au terme de leur dernière réunion, les élus de la communauté de communes ont décidé de changer le mode de ges- tion pour passer en délégation de ser- devrait changer.Actuellement, le centre nautique des Fins est géré en régie intéressée par la société Vert Marine. En résu- mé, c’est la communauté de

vice public (ou affermage) qui selon eux, “apparaît le plus adapté pour l’exploitation du centre nautique.” La différence ? La collectivité publique est moins impliquée et “le délégataire exploi- te le service à ses risques et périls et il se rémunère directement auprès des usagers” indique un spécialiste de la question. En somme, la collectivité publique est plus tranquille avec un affermage car c’est à la société pri- vée de se débrouiller pour boucler ses budgets et retomber sur ses pieds. En somme, en cas d’affermage, la délé- tion du centre nautique ont jusqu’au 30 juin pour postuler. “Nous renouve- lons notre candidature” confirme Fran- çois-Xavier Guyon-Gellin, le respon- sable du site des Fins. L’activité du centre nautique poursuit sa progression. En 2008, la piscine des Fins a enregistré 133 330 entrées. En 2009, les entrées ont bondi à 145 636 entrées, soit 9,25 % de plus. Elles se sont à peine tassées en 2010 (- 0,62 %) pour atteindre 144 727 entrées. “Nous sommes au-delà du prévisionnel se féli- gataire exploite le service à ses risques et périls. Une solution qui paraît plus logique pour une bonne gestion des deniers publics. Les candidats à la ges-

Jusqu’au 30 juin pour postuler.

Le centre nautique a enregistré l’an dernier près de 145 000 entrées. Malgré tout, la piscine est déficitaire.

cite M. Guyon-Gellin. En 2009, on avait bénéficié de la fermeture pour travaux de la piscine de Valdahon et on pensait que les entrées aux Fins allaient chu- ter depuis la réouverture de Valdahon. Ce n’est pas le cas. 2011 a très bien démarré.” Si la fréquentation du centre nautique est en hausse, c’est notamment dû à la mise en place d’activités qui ren- contrent un franc succès : aquagym,

cours de natation adultes… Selon la communauté de communes, “ces acti- vités ont progressé de plus de 60 % entre 2008 et 2010 et les entrées enfants d’un quart environ.” Malgré ces bons chiffres, l’outil reste largement déficitaire puisque les recettes ont représenté en 2009 à pei- ne plus de 50 % des charges d’exploitation. Et ces charges d’exploitation augmentent plus vite

que les recettes. La raison principale : l’augmentation du coût de l’énergie (électricité et gaz). Des efforts ont éga- lement été faits sur les volumes d’eau utilisés qui ont baissé de près de 8 % en un an. Malgré tout, sur chaque entrée payée, la communauté de com- munes du Val de Morteau - donc les contribuables - a participé en moyen- ne à hauteur de 2,90 euros. J.-F.H.

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V A L D E M O R T E A U

Morteau

“L’hôpital a su prendre les bons virages au bon moment”

Directrice de l’hôpital Paul-Nappez de Morteau, Monique Declerc revient sur les missions premières de cet établissement de soin de proximité.

sionnelle.

Càd : De combien de lits dis- posez-vous ? M.D. : Le pôle sanitaire comp- te 20 lits de médecine pour des hospitalisations de courte durée. Nous disposons également de 18 lits de soins de suite et de rééducation pour accueillir des

C’ est à dire : Vous avez pris la direction de l’hôpital de Morteau en novembre 2010. Où exer- ciez-vous avant de vous ins- taller dans le Haut-Doubs où vous avez succédé à Michel Loichot ? Monique Declerc : J’étais direc- trice ajointe au centre de long séjour de Bellevaux à Besançon qui compte 274 lits. Dans mon parcours professionnel, je suis passée par plusieurs établis- sements, un hôpital local en Côte-d’Or et en maison de retrai- te. Je suis arrivée ici le 15 novembre avec les premiers flocons. Depuis, je vis à Morteau,

une ville que j’apprécie.

patients et en adressent d’autres. La population peut également bénéficier ici de consultations avancées en urologie, gastro- entérologie, ou encore en chi- rurgie digestive, effectuées par

Càd : L’hôpital de Morteau a fait l’objet d’un programme important de rénovation et de restructuration. Peut-on rappeler quelles sont les mis- sions de cet établissement de soin de proximité ? M.D. : L’hôpital de proximité a pour mission d’offrir aux patients la possibilité d’être soi- gnés près de chez eux, par du personnel compétent. Il y a tout d’abord les 24 médecins géné- ralistes de Morteau dont ceux de la maison médicale, de Vil- lers-le-Lac et des bourgs avoi- sinants qui viennent visiter leurs

douze spécialistes de Pontarlier qui se dépla- cent régulièrement à Morteau pour cela. L’année dernière, nous

patients des hôpitaux et des cliniques de Besançon et de Pon- tarlier où ils ont subi une intervention chi-

“Ce n’est pas une halte- garderie.”

avons eu 1 600 consultations. Cette mission de proximité per- met aussi à des personnes malades de tous les âges qui tra- vaillent de venir suivre des soins sur une demi-journée pour des pathologies lourdes, tout en pour- suivant leur activité profes-

rurgicale. Notre établissement est équipé aussi de deux lits de soins palliatifs. Ces quaran- te lits sont financés par la Sécu- rité sociale. Càd : Dans le cadre du plan Alzheimer, on parle beaucoup de l’accueil des patients qui souffre de cette pathologie. De quels outils disposez-vous pour leur prise en charge ? M.D. : On l’oublie souvent, mais l’hôpital de Morteau compte dix places d’accueil de jour. Dans ce service, nous prenons en char- ge, à la journée, de 9 heures à 16 heures, des patients qui pré- sentent les symptômes de la maladie d’Alzheimer ou des troubles apparentés. Ce service a plusieurs objectifs. Il permet aux personnes qu’il accueille de rompre la solitude, d’entretenir leur mémoire, et de préserver leur autonomie. Il peut retarder l’entrée en institution spéciali- sée. Cette structure vient aus- si soulager momentanément les aidants qui ont la charge quo- tidienne de ces malades. Ce n’est pas une “halte-garderie”, mais un lieu de prise en charge de soins coordonnée par Colette Michelin, le fameux macaron du célèbre guide rouge qu’il a su garder sans discontinuer. Depuis ce printemps 1989, l’exigence du restaurateur est décuplée. “C’est une remise en question de tous les jours, et même deux fois par jour” estime le chef qui se refuse néanmoins “à avoir en permanence cette étoile à l’esprit.” Elle peut vite en effet devenir une épée de Damoclès pour celui qui ne sait pas gérer la pression, “qui est constante dans notre profession.” ment avec lui puisque ni sa fille Floriane, bientôt médecin, ni son fils François, assistant de recherche à l’école Polytechnique, ne se destinent à reprendre l’affaire. “Peut-être un petit-fils un jour ?” ose Philippe Feuvrier, à la tête de cette Auberge qu’il qualifie lui-même de “vieille dame dynamique.” À 50 ans, fina- lement, c’est le bel âge de nos jours ! J.-F.H. À 53 ans, Philippe Feu- vrier sait qu’il a encore de belles années à la tête de son auberge. Il sait aussi que l’aventure fami- liale s’arrêtera certaine-

Déforêt. Le service a ouvert en 2009, sa montée en charge se fait progressivement. Nous avons lancé une grande opération de communication auprès de nos partenaires pour le faire connaître. Dans le cadre du plan Alzheimer, nous allons mettre en place une action de forma- tion et de communication à des- tination des aidants. Càd : Dans l'enceinte de l’hôpital de Morteau, il y a aussi un établissement d’hébergement pour per- sonnes âgées dépendantes (E.H.P.A.D.) Comment fonc- tionne ce service ? M.D. : L’hôpital de Morteau a mis en place une filière géria- trique avec L’E.H.P.A.D. et 30 lits de soins de longue durée pour des personnes fragilisées

qui ont besoin d’énormément de soins. L’E.H.P.A.D. compte au total 94 lits. Les résidents reçoi- vent des soins de qualité qui visent à les maintenir en auto- nomie. Cet établissement favo- rise aussi le lien social. Il y a un programme d’animations. Je salue au passage tout le travail des 80 bénévoles qui intervien- nent dans ce service au côté des soignants. Càd : A l’heure où le réseau hospitalier se restructure, Morteau tire son épingle du jeu ? M.D. : L’hôpital de Morteau a su prendre les bons virages au bon moment. Mon prédécesseur, Michel Loichot, a su défendre la vocation sanitaire de l’établissement. Propos recueillis par T.C.

Monique Declerc gère une équipe de 200 salariés à l’hôpital de Morteau, soit 65 équivalents temps plein.

L’Auberge de la Roche a 50 ans Anniversaire D’une modeste auberge de campagne, Philippe Feuvrier a su faire un des relais gas- tronomiques les plus fins du Haut-Doubs. L’étoile Michelin y brille depuis 22 ans.

V olubile,PhilippeFeuvrier manie avec entrain l’art de lamétaphore.Le res- taurateur à la faconde innée et au verbe facile ne semble jamais perdre la flamme. Et cela fait… 37 ans que ça dure, lui qui a repris les rênes de l’auberge fami- liale alorsqu’ilavaitàpeine16ans. C’est un sinistre coup du sort - l’accident de voiture qui a coûté la vie à son père André - quiapropulsélejeunePhilippeaux

commandes de ce qui n’était alors qu’uneaubergedecampagnesimple, mais déjà très fréquentée, du Val deMorteau. Il aura su en faire aux côtésdesamèreSimone,puisdeson épouseSylvie,unedesvaleurs-refuges de la gastronomie locale. “L’Auberge a été créée en mai 1961 par mon père André qui était alors métreur et comp- table chez Ruggeri. Lui était en cuisine tandis que ma mère Simone était en salle. Mon frè-

re et moi avons grandi dans cet univers-là” résume Philippe Feu- vrier qui a appris de ses parents ce sens aigu de la rigueur qui le caractérise toujours. En 1974, le sort accélérera le destin de l’adolescent qui a dû apprendre brutalement à gérer le restaurant. “C’était un bateau

beaucoup trop grand pour le petit capitaine que j’étais. Mais je n’avais pas le choix : il fallait avan- cer.” L’époque était heu- reusement à l’euphorie. Le succès de “Chez Feu- feu” a été porté notam-

“C’est une remise en question tous les jours.”

André et Simone

Feuvrier en 1961, quand tout a commencé.

ment par une industrie locale florissante. “Il y avait 70 entre- prises horlogères à l’époque sur le Val de Morteau, c’étaient autant de clients pour l’Auberge.” Au fil des ans, Philippe Feuvrier s’est assigné un objectif majeur : augmenter la qualité de sa cui- sine. En 1983, il reprend les rênes de l’établissement fami- lial aux côtés de son épouse. Puis la consécration arrive rapide- ment, en 1989, avec l’étoile au

Philippe Feuvrier dans sa cuisine : “Ce sont les clients qui nous font exister. Il faut toujours avoir cela en tête.”

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V A L D E M O R T E A U

Trois nouvelles activités dans le bâtiment Barostar Alors que la ville de Morteau est tout jus- te propriétaire, deux entreprises locales se sont déjà portées acquéreuses d’une par- tie des locaux Barostar pour s’y installer. Les travaux de réhabilitation de cette friche industrielle doivent démarrer en septembre. Morteau

En bref…

Arquillone 8 ème édition de la randonnée V.T.T. et pédestre et 6 ème édi- tion de la randonnée cyclo- touriste “LʼArquillone” à Arc- sous-Cicon dimanche 5 juin organisées par lʼassociation Accueil et Tourisme. Rensei- gnements au 03 81 69 97 34 (V.T.T. et cyclo) et au 03 81 69 93 98 (pédestre). Tourisme Le Comité Départemental du Tourisme du Doubs publie le guide DziD été 2011. Mille et une idées dʼaventures en images et infos pratiques sur le grand terrain de jeu quʼoffre la nature du Doubs. Rensei- gnements au 03 81 21 29 99. Exposition “Contrast”, le club photo de la M.J.C. de Morteau, expose salle du Temps Présent au château Pertusier les 4 et 5 juin (de 14 heures à 19 heures), 10 juin (à partir de 18 heures) et les 11 et 12 juin (de 14 heures à 19 heures). Les photographes présenteront 80 des plus belles images prises tout au long de lʼannée sur le thè- me de la société de consom- mation. Entrée libre, et tom- bola pour gagner une des pho- tos de lʼexposition.

L e pari valait le coup d’être tenté. La municipalité de Morteau a vu juste en se portant acqué- reuse de l’ancien bâtiment Barostar qu’elle va réno- ver avant de le céder par lots à des entreprises à la recherche de locaux pour se développer. La mairie a déjà reçu la confirma- Vibra-Tech. Spécialisée dans la fabrication de sys- tèmes de distribution par vibration, l’entreprise de 13 salariés qui occupe pour l’instant les anciens locaux de France Vibrations rue du Bief, a acquis environ 1 500 m 2 . L’identité du second acqué- reur n’est pour l’instant pas dévoilée. Mais selon nos informations, il s’agit d’une entreprise locale qui a réservé 200 m 2 pour y aménager des bureaux. tion de deux socié- tés décidées à acquérir une par- tie du bâtiment. L’une d’elles est

Les deux tiers du bâtiment Barostar sont déjà com- mercialisés alors que les travaux de rénovation n’ont pas encore débuté. “Une troisième entrepri- se est également intéres- sée, non pas pour ache- ter, mais pour louer une surface de 800 m 2 ” préci- sent encore les services de la Ville de Morteau. pour l’acquisition des locaux. Le reste permet- tra de réhabiliter cette construction dont l’enveloppe extérieure a besoin d’un sérieux coup de rafraîchissement, et de la mettre aux normes. En revanche, la charge revient aux futurs occupants d’aménager à leurs frais l’espace dans lequel ils s’installeront. Les travaux devraient démarrer en septembre prochain pour que les La mairie investit 1,6 million d’euros dans ce projet, dont 550 000 euros

“Une troisième entreprise.”

Le projet Barostar piloté par la ville de Morteau prend le même chemin que l’Espace Cattin qui est une réussite en matière de réhabilitation de friche industrielle.

entreprises puissent emménager en 2012. La municipalité a sollicité

l’aide de l’État, du Conseil général et du Conseil régional sur ce dossier.

Elle peut espérer être sub- ventionnée à hauteur de 600 000 euros pour cette

opération immobilière au titre de la réhabilitation des friches industrielles.

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V A L D E M O R T E A U

Sécurité

Concert néo-nazi : un Mortuacien à la tête de l’organisation Après l’annulation du concert néo-nazi à Épe- noy, le journal C’est à dire a retrouvé l’organisateur, un habitant de Morteau. Il s’explique sous le couvert de l’anonymat. L’extrémisme n’est pas réservé aux grandes villes.

N ous l’appellerons Mic- kaël (1). Deux mois après l’annulation du concert néo-nazi à Épe- noy prévu samedi 19 mars, C’est à dire a retrouvé l’organisateur de ce rendez-vous mettant toute une région en émoi. Ce Mortuacien, bien implanté ici où sa famille habite, se serait passé volontiers de cette publicité relayée par la presse écrite nationale et les journaux télévisés.

À la télévision Le skin-head mortuacien interrogé sur France 2 Lʼ émission “Compléments dʼenquête” diffusée sur France 2 et présentée par Benoît Duquesne évoque le concert néo-nazi dʼÉpenoy. Lʼémission est datée du lundi 9 mai. Une journaliste interroge le néo-nazi mortuacien (son visage est caché) ou celui-ci se livre durant de nombreuses minutes. On le voit dans les rues de Morteau déambulant en pleine nuit, critiquant les trop nombreux kebabs présents ici. Cette émission que lʼon peut revoir en intégralité sur le site inter- net www.france2.fr pose et répond à plusieurs questions : à un an de lʼélection présidentielle, quel rôle pour lʼextrême droite, quelle place pour Marine Le Pen ? Quelle stratégie adopter face à Marine Le Pen dans la perspective de la présidentielle ? Qui est vraiment Marine Le Pen ? Pourquoi séduit-elle les victimes de la crise et les déçus du sarkozysme ? Pourra-t-elle faire du F.N. un parti comme un autre ?

Doubs. L’homme a repoussé nos demandes de rencontre, préfé- rant répondre par mail à nos questions “pour éviter que ces propos soient déformés” dit-il. C’est à dire : Qui sont les néo- nazis dans le Val de Mor- teau ? Et avez-vous compris l’annulation de votre concert ?

L’organisateur du concert néo-nazi (qui n’a pas eu lieu) demeure à Morteau.

Mickaël : Tout le monde veut nous faire passer pour des incultes, nous nous instruisons comme tout le monde. Les médias montrent toujours le côté absurde de ce que l’on dit.

sommes pas ceux qui profanent des cimetières. Ceux-là ne sont pas des nôtres. Regarder les rap- peurs qui disent “nique la Fran- ce”. Eux passent à Bercy. Pour- quoi l’État accepte ? La liberté ne marche que dans un sens. Càd : Vous vous revendiquez de la mouvance “skinhead”. Quel lien avez-vous avec le Front national ? Mickaël : Marine Le Pen était

bien contente à l’époque où son père faisait appel à nous pour la D.P.S., le service de sécurité du parti. Marine Le Pen a dit qu’elle ne voulait plus de nous, les skins. Vous vous trompez. Le parti m’a envoyé un courrier pour que je réintègre le servi- ce de sécurité alors que je me suis inscrit en 1997 pour arrê- ter le mouvement en 1998. Je vote Le Pen, par manque de choix.

“Je vote Le Pen, par manque de choix.”

Le garçon, la trentaine, avait réservé la salle poly- valente d’Épenoy pour soi-disant y fêter un anni- versaire. Il a bien vou-

lu nous répondre après coup. Notre but : éviter toute publici- té et apologie du nazisme et autres tendances extrémismes mais comprendre les motiva- tions de ce dernier, les appuis du réseau, sa taille dans le Haut-

Dans nos concerts, avez-vous déjà entendu parler de débor- dements ? Non. Nous avons aus- si le droit d’exprimer nos idées. Pourquoi les mairies nous blâ- ment-elles alors que nous ne fai- sons aucun dégât. Nous ne

De l’eau pour Bladi Pendant plus de deux mois, les bénévoles de l’association Afreeca des Combes ont participé à la création de jardins maraîchers à Bladi, un village de 2 500 habitants situé au Burkina Faso. Les Combes

3 000 euros” annonce Johnny Barba- lat, le président d’Afreeca. Sur place, avec les autres membres de l’association, ils ont prêté la main à la construc-

ter des condiments. “Ce sont des puits de grand diamètre. Nous avons trou- vé l’eau à 17 mètres de profondeur.” Ils ont été creusés… à la pioche ! Trois

tion de trois puits qui vont permettre d’irriguer la ter- re et de faire pousser des légumes et des fruits desti- nés à la consommation des 2 500 habitants.

équipes de dix personnes étaient adressées à chaque chantier. Dans cette région située aux portes du Sahel, très aride, les autochtones

Des puits creusés à la pioche.

ont commencé à cultiver le jardin maraî- cher qui s’étend sur un hectare. Il a été découpé en 104 parcelles. “Ce sont les femmes du village qui s’occupent du jardin précise Johnny Barbalat. Les hommes, eux, sont dans les champs où ils cultivent du maïs par exemple, ou du coton.” Afreeca n’est pas arrivée par hasard à Bladi, mais par connaissance. En effet, Zakaria Sé, le président de l’association Hakili qui est aussi ori- ginaire de ce village, a eu l’opportunité de venir faire un stage à la mairie de Besançon. C’est comme cela que le lien s’est tissé. C’est le cinquième projet qu’Afreeca soutient en Afrique. Elle a travaillé également sur le chan- tier d’une école au Cameroun, et dans un centre d’accueil de victimes de mal- traitances au Bénin. Elle est aussi intervenue au Maroc pour sensibiliser les enfants au problème du Sida à tra- vers une action de communication. Pour récolter des fonds nécessaires à sa mission, Afreeka organise le 2 juillet un tournoi de foot sur le terrain de La Longeville. Les équipes qui souhaitent y participer doivent être composées de six joueurs dont une fille ou un enfant de moins de treize ans. L’inscription est de 50 euros par équipe. Le début du tournoi est annoncé à 13 h 30. Tout au long de l’après-midi buvette, sand- wiches, grillades, le tout servi dans une ambiance conviviale.

T rois bénévoles de l’association humanitaire Afreeca, originaire des Combes, ont passé deux mois

et demi aux côtés des habitants du vil- lage de Bladi au Burkina Faso. Ils étaient là pour participer à la création d’un jar-

din maraîcher, un projet initié par l’association burkinabé Hakili. “Nous avons financé ce projet à hauteur de

Jusqu’à présent, ceux qui pouvaient se le permettre devaient se rendre à 30 kilomètres de là à vélo pour aller ache-

Renseignements : Tournoi de foot du 2 juillet : 06 47 37 12 24 - 06 08 71 91 23

Grâce à ces puits, les habitants du village vont pouvoir irriguer les jardins maraîchers.

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V A L D E M O R T E A U

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Morteau

Le “Family dream” devient réalité À l’origine du groupe Burn The Rubber, il y a une belle histoire de famille. Aujourd’hui, le groupe mortuacien sort son premier album pop-rock intitulé “Family dream”. ça ne s’invente pas.

Burn The Rubber s’est produit au théâtre de Morteau le 20 mai devant une salle conquise.

Musique Hyana, la puissance du métal Les six musiciens du groupe Hyana ont sorti leur premier “vrai” album. Intitulé Oxygen, ce C.D. de douze titres respire l’esprit métal. O reilles sensibles, sʼabstenir ! LamusiquedʼHyana démé- nage. Du son, de lʼénergie,

B urn the Rubber a fait les chosesengrandpourfêter la sortie de son premier album “Family Dream”. Le groupe s’est produit vendredi 20 mai sur la scène du Théâtre de

s’éclate à la guitare rythmique et au clavier. Sandrine, la maman, s’occupe de la logistique. Ce groupe séduit tant par son histoire familiale que par son style pop-rock qui fait mouche auprès du public. Après avoir écumé les scènes du Haut-Doubs et les bars avec des reprises d’A.C.D.C. entre autres, Burn The Rubber a décidé de franchir un cap en enregistrant ses propres compositions. Début mars, les musiciens se sont enfermés pendant dix jours dans un studio près de Lausan- ne où ils ont enregistré les six titres de l’album “Family Dream”. Ça ne s’invente pas ! Un son rock, des mélodies bien

arrangées, des textes engagés signés pour la plupart par Guy Pinenq, et un plaisir de jouer, sont les ingrédients de ce C.D. “J’espère que c’est le premier album d’une grande saga. Nous sommes déjà en train de pen- ser au second qui fera dix titres” poursuit Cyrille Dornier. 2011 est une année de transi- tion pour le groupe mortuacien qui va arrêter de jouer dans les bars. Armé de ce C.D., il va concentrer son énergie à décro- cher des tickets d’entrée dans divers festivals programmés en 2012 et continuer à progresser. Les fans pourront néanmoins venir assister au prochain concert de Burn The Rubber, place de la mairie à Morteau, lors de la fête de la musique.

la réalisation, au contraire. Le groupe a pris le temps de lʼenregistrer. Le travail est abou- ti pour ce C.D. de douze titres électriques. Les textes sont écrits en anglais. Le fil rouge des paroles est “une réflexion sur les relations entre les autres et les sentiments que lʼon peut avoir. Il y a un côté onirique à tout cela même si lʼensemble reste assez sombre” explique Stéphane Bulle, auteur dʼun certain nombre de textes. Lʼalbum confronte lʼauditeur à lʼétat dʼesprit dʼun homme torturé par ses sentiments. Les six musiciens dʼHyana, originaires de Morteau et de Pontarlier, nʼont pas pré-

Morteau devant une salle combleendélire.Prèsde150 personnessesontvues refu- ser l’entrée faute de places suffisantes. Un succès ! De quoi donner des ailes aux Burn The Rubber. “C’est

de lapuissance, du rythmese déga- gent decegroupedont lestyle oscil- le entre métal, électro et pop. Le dosageestparfaitetlecocktail explo- sif. “Nous avons le côté énergique dumétal, le côté pop pour les lignes mélodiques et lʼélectronique” indique Stéphane Bulle, le chanteur, qui fut aussi guitariste deMysticlone, un groupemortuacien de référence qui sʼest éteint après dix ans d'existence. Fin 2010, Hyana a sorti son pre- mier “vrai” album. Il a été enre- gistré “à 90 % à la maison”, ce qui nʼempêche pas la qualité de

“Le premier album d’une grande saga.”

vu pour lʼinstant de venir jouer dans le Haut-Doubs mortuacien. Leur prochain concert aura lieu à Pontarlier, au Café du Théâtre dans le cadre de la fête de la musique. Le groupe Hyana mêle le métal à des accents pop et électroniques. C.D. disponible par Internet www.myspace.com/hyana metal ou chez Virgo Music à Pontarlier

avant tout une histoire de famil- le. Nous n’avons pas décidé de faire un business de la musique. Mais si des opportunités se pré- sentent à partir de maintenant, nous les saisirons. On va se don- ner les moyens d’aller le plus loin possible” annonce Cyrille Dor- nier, le bassiste, qui est aussi le père des trois acolytes qui l’accompagnent. Il y a Léa, 17 ans, qui se défoule à la batterie, Édouard, 15 ans, le chanteur qui fait preuve d’une étonnante maturité à la guitare, et Jean- ne, 13 ans, la petite dernière qui

Renseignements “Family dream” C.D. en vente au bar Chez Gilles, restaurant l’Époque, et restaurant de la Grotte à Remonot. Ou par Internet : www.burntherubber.fr

myspace.com/burntherubber twitter.com/burntherubber

Morteau Funky Skakofony plus reggae, plus funk Le groupe mortuacien vient de sortir son premier album. Six titres qui puisent leurs influences dans la musique afro-jamaïcaine. Ambiance.

C ela fait six ans que le groupe Funky Ska- kofony existe. Mais c’est la première fois que les 8 musiciens de la bande décident d’enregistrer leurs compositions. Après deux jours passés dans un studio improvisé au domi- cile de l’un d’eux à Villers-le-Lac, l’album épo- nyme de six titres vient de sortir. “Au départ, nous voulions seulement faire une maquette. Finalement, nous avons décidé d’aller vers un projet plus abouti” expliquent Stéphane Bour- nez (batterie-percussions) et Antoine Salvi (trom- pette-chant-percussions). Sage décision, car le résultat est au rendez-vous. Funky Skakofo- ny nous offre un album dans lequel la troupe a glissé ce qu’elle sait faire de mieux : une musique festive qui oscille entre funk, ska et reggae. La qualité musicale est soignée tout comme l’habillage du C.D. On y retrouve des accents de Babylo-

ne Circus et de James Brown avec des cuivres appuyés qui donnent de la couleur aux mor- ceaux. Le groupe mortuacien peut difficile- ment renier des influences afro-jamaïcaines. La bande a posé des paroles sur deux des six compositions. Dans “Décadence” et “Con’som- mation”, elle dresse un portrait satirique de la société. C’est le plaisir de jouer et de se retrou- ver qui guide ces musiciens. Funky Skakofony est le ballon d’oxygène dans lequel ils vien- nent respirer en dehors de leurs autres engage- ments associatifs. Le 11 juin, le groupe présentera officiellement son album au bar Chez Gilles à Morteau (24 sep- tembre, concert au Terminus). Souhaitons à cet- te joyeuse bande habituée des scènes locales de s’ouvrir à de nouveaux horizons grâce à ce C.D. qui vous met la tête en vacances.

Sur scène, Antoine Salvi,

Étienne Seigne, Francis Cartier, Thomas Bournez, Djib, Yannick Patton, Stéphane Bournez et Valentin Seigne.

Renseignements : funkyskakofony@gmail.com ou 06 76 92 52 27

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V A L D E M O R T E A U

Sécheresse 2001 : la pire de toutes ? Tous les ingrédients sont réunis pour que la sécheresse de 2011 qui débute reste dans les annales de la météorologie. Voici un retour en images sur les sécheresses qui ont marqué les précédentes décennies. Environnement

“C’ est une situation inédite” obser- ve le service de Météo France à Besançon. Il y a longtemps que notre département et en parti- culier le Haut-Doubs n’avait pas connu un tel contexte climatique. Si le phénomène s’installe dans

communes du Larmont à Pon- tarlier remarque par exemple que le désamorçage de certains puits de captage dans la plaine de l’Arlier sera atteint dès la mi- juin. Cette fois-ci, c’est le côté préma- turé de la situation qui inter- pelle Météo France. “Il y a une

la durée, alors la séche- resse sera d’une ampleur bien supérieu- re à celle de 1976 qui avait démarré plus tar- divement. Le niveau du

conjonction de deux fac- teurs : de faibles précipi- tations et des tempéra- tures supérieures à la nor- male saisonnière de l’ordre de 4 à 5 °C. Depuis

“C’est une situation inédite.”

Doubs est anormalement bas, tout comme celui des nappes phréatiques. Si pour l’instant l’alimentation en eau potable est assurée, la communauté de

le 1 er mars, il n’a jamais fait aus- si chaud. Par ailleurs, la pous- se précoce de la végétation a sol- licité la ressource en eau.” Sur les cinq derniers mois, il est tom-

29 juillet 1989 : le Doubs est pratiquement à sec, mais les bateaux partent encore du centre de Villers.

Octobre 1962 : il n’y a plus une goutte d’eau à Remonot (photos Jean Monnin).

Une image spectaculaire de novembre 1962 : le Doubs est à sec et la neige est tombée. 20 octobre 1985 : les mar- cheurs traversent à pied sec le dernier bassin du Doubs à la frontière suisse.

bé entre 160 et 300 millimètres d’eau en fonction des secteurs (180 millimètres à Morteau), contre 300 à 700 millimètres en moyenne sur la période. La quantité d’eau pluviale est divisée par deux. Fin mai, il manque l’équivalent de deux à trois mois de précipitations com- paré à un contexte dit normal. “La différence avec 1996 et 1976, deux années où il a peu plu, c’est qu’il fait plus chaud. À l’inverse, l’année dernière, nous avons observé un déficit global de pré- cipitation en montagne et un excédent dans le bas. Il a plus plu à Besançon qu’à Pontarlier. C’est quelque chose que nous n’avions jamais vu.” Les pertur- bations atlantiques, qui devraient normalement arroser notre région, sont retenues par un flux d’air chaud venu du Sud. La précocité du phénomène a obligé la préfecture à prendre des mesures de restriction de la

(1)(2) voir conditions en concession

Été 2003 : la canicule vide le Doubs, les bateaux sont en cale sèche.

consommation d’eau dès la fin du mois d’avril. Il est interdit notamment de laver son véhi- cule hors des stations profes- sionnelles dédiées à cet effet. Le remplissage des piscines privées

existantes est également inter- dit, ainsi que l’arrosage des espaces verts publics et privés (de 8 heures à 20 heures), ain- si que l’irrigation agricole (de 8 heures à 20 heures). En revanche, il est toujours possible d’arroser un jardin potager. “Le non-respect de ces mesures peut être puni d’une amende de 1 500 euros” annonce la pré- fecture. Tous les ingrédients sont réunis pour que 2011 reste dans les annales de la météorologie, avec toutes les conséquences que la sécheresse peut avoir sur des secteurs d’activité comme l’agriculture.

Photo spectaculaire prise au début du siècle dernier dans les bassins du Doubs.

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