Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

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P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

Jean-François Pourcelot tire sa révérence À 41 ans, le maire d’Orchamps-Vennes démissionne de sa fonc- tion qui empiétait trop sur sa vie familiale et professionnelle. Son successeur a été élu mi-mai, il s’agit de Thierry Vernier. Orchamps-Vennes

J ean-FrançoisPourcelot jet- te l’éponge.À41ans,lemai- re d’Orchamps-Vennes élu depuis 2001 a démissionné officiellementdesafonctionle2mai. “Je ne l’ai pas fait sur un coup de tête. J’y pensais depuis le prin- temps 2010” dit-il, estimant avoir pris le temps de mûrir sa déci- sion. À plusieurs reprises, il avait d’ailleurs fait part de ses inten- tions à son équipe municipale. C’est parce que la gestion des affaires communales empiétait trop sur sa vie familiale et pro- fessionnelle qu’il s’est résolu à quitter la tête de la mairie. “Mon temps était minuté. Je ne voulais pas y laisser ma santé.” La démission de Jean-François Pourcelot est l’illustration des difficultés que peuvent rencon- trer les maires des communes de la taille d’Orchamps-Vennes qui avoisine les 2 000 habitants. Dans ces bourgades, les élus ne peuvent compter que sur eux- mêmes. Ils n’ont pas une bat- terie de services composés de techniciens et de juristes à leur

disposition pour les aider à mon- ter des projets. Lorsqu’un mai- re veut faire évoluer son villa- ge, il n’a pas d’autre choix que celui de se lancer sans retenue dans le job. “C’est un temps com- plet pour être maire. Nous n’avons pas les moyens d’embaucher du personnel. C’est pour cela que j’aurais souhaité que l’on puisse mettre en place des services admi- nistratifs à la Communauté de Communes de Pierrefontaine- Vercel qui aurait pu épauler les maires dans leur travail.” Jean- François Pourcelot a démissionné avant de pouvoir mener à bien cette mission qu’il s’était fixée. En dix ans de mandat, l’élu ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Parmi les grands projets qu’il a conduits, on retiendra la construction d’un nouveau gym- nase, la salle des fêtes et la créa- tion d’une nouvelle gendarme- rie. “Toute la partie adminis- trative est franchement pesante. Les procédures sont de plus en plus lourdes. C’est illusoire de penser que l’on peut faire sortir

de terre un projet en six mois au regard de toutes les démarches qui nous sont demandées” obser- ve-t-il. Jean-François Pourcelot est a été élu à la commune d’Orchamps-Vennes une pre- mière fois à l’âge de 24 ans en tant que conseiller municipal. Après deux mandats de maire, dont un qui restera inachevé, il tire donc sa révérence sans regrets. Son successeur a été élu mi-mai, il s’agit de Thierry Ver- nier qui a pris l’écharpe de mai- re. “Je lui souhaite bon vent. Il y a plein de choses à faire enco- re pour développer notre secteur.” Jean-François Pourcelot, reste pour l’instant conseiller muni- cipal, le temps d’assurer la tran- sition. En revanche, il démis- sionne des S.I.V.U. du gymna- se du Val de Vennes et de la gen- darmerie. Dans les prochains mois, cet agriculteur de métier devrait se désengager totalement de ses responsabilités munici- pales. T.C.

Jean-François Pourcelot a été élu la première fois à Orchamps-Vennes en tant que conseiller municipal à l’âge de 24 ans. (photo archiveCàd).

Route des Microtechniques : le débat refait surface Pour le Conseil général du Doubs, il n’est pas question de construire un nouveau tron- çon routier entre Les Fins et la route de Villers-le-Lac. Trop cher et injustifié ! Mais tous les élus ne l’entendent pas de cette oreille. Les Fins-Morteau

A lbert Rognon est favorable à la route des Microtech- niques dont il faudrait selon lui réétudier le tracé entre Les Fins et Villers-le-Lac. Le conseiller général du canton de Morteau n’a jamais caché son ambition de défendre ce projet pendant son mandat, consi- dérant que cet axe routier “est une nécessité” expliquait-il dans une inter- view accordée au journal C’est à dire en avril. “Le devenir de l’économie de notre territoire, tant du côté fran- çais que suisse, passe à mon sens par cet investissement.” Si l’on suit son idée, il ne s’agirait pas de créer une coûteuse 2 x 2 voies, mais une 2 x 1 voie avec des créneaux de dépasse- ment entre Les Fins et Villers-le-Lac, Laurent Kurth, le président du Conseil Communal de La Chaux-de-Fonds insiste également sur l’importance de valoriser cet axe de communication complémentaire du réseau ferroviai- re transfrontalier qui mérite lui aus- si d’être amélioré. Cela se fera au bénéfice des échanges entre nos deux pays. “Le débat doit être celui d’une liaison efficace entre Berne et Besan- çon. Dans ce schéma, on comprendrait mal qu’à terme La Chaux-de-Fonds et Le Locle soient déviés, et qu’il sub- siste un étranglement routier entre Mor- en passant par la colli- ne. À l’écouter, le Haut- Doubs ne pourra pas fai- re l’économie de cet amé- nagement pour continuer à croître. Albert Rognon n’est pas le seul à le penser.

tronçon de Fuans. Pour le reste, le concept de 2 x 2 voies passe à la trap- pe. “C’est coûteux, gourmand en fon- cier, et nous ne sommes plus à une époque de recherche de vitesse” pour- suit Vincent Fuster. Le Conseil géné- ral interviendra de façon très spora- dique sur la R.D. 461 pour sécuriser la route et pour améliorer les condi- tions de circulation sur les voiries exis- tantes. Par exemple en 2012, 1,5 mil- lion d’euros vont être investis dans des travaux qui répondent à cet objectif dans la côte de Fuans. Un budget trop étroit pour financer la création de cré- neaux de dépassement sur ce secteur. Un projet d’amélioration de la circu- lation est également envisagé aux Fins. Pour ce qui concerne le transit fron- talier, le Conseil général veut encou- rager le co-voiturage (il est disposé à aménager des parkings-relais) et les transports en commun. Des discus- sions sont ouvertes avec des entre- prises suisses pour qu’elles mettent en place des navettes afin de véhicu- ler les salariés. “On ne peut pas faire une route pour un trafic frontalier qui n’est dense que deux heures par jour. Il faut trouver d’autres solutions plus intelligentes” termine Vincent Fuster. Visiblement, tous les élus ne sont pas sur la même longueur d’ondes à pro- pos de la route des Microtechniques. Tous ne la voient pas comme un orga- ne structurant pour un territoire qui dépasse largement les limites du Haut- Doubs et ses problématiques fronta- lières. T.C.

teau et Orchamps-Vennes. Il faut une cohérence dans l’aménagement de cet axe international” explique-t-il. Lau- rent Kurth a récemment discuté de la question des transports avec Jean- Louis Fousseret, le maire de Besan- çon. Dans l’immédiat, les propos volonta- ristes de ces élus ne suffiront pas à infléchir la politique du Conseil géné- ral du Doubs gestionnaire de la route départementale des Microtechniques (R.D. 461). Le projet de construction d’un nouveau tronçon routier aux Fins (entre la piscine et la Combe-Geay) n’est pas au programme. À ce jour, 20 des 50 kilomètres de route pré- vus initialement ont été réalisés dont 15 en 2 x 2 voies. Pour aménager les tronçons restants (déviation de Valdahon, le verrou de Fuans, Les Fins et Morteau), le Dépar- tement devrait investir 75 mil- lions d’euros rien que dans les travaux (valeurs 2006). “Si on ajoute le coût des études, nous dépas- sons les 100 millions d’euros. Toujours hors étude, il faut compter 25 millions d’euros pour le tronçon Les Fins-Mor- teau. Techniquement, ce passage est par ailleurs très compliqué” annonce Vincent Fuster, vice-président du Conseil général du Doubs. Trop cher pour la collectivité qui a d’autres prio- rités, dont la construction de la R.D. 1 en 2 x 2 voies qui relie Besançon à la future gare T.G.V. d’Auxon. Le Département revoit donc sa copie sur la route des Microtechniques. Tout d’abord il s’est résolu à abandonner le

“On dépasse les 100 millions d’euros.”

En 2012, le Conseil général investira 1,5 million d’euros à Fuans pour sécuriser le trafic et fluidifier la circulation.

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