Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

D O S S I E R

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OÙ ACHETER, OÙ CONSTRUIRE DANS LE HAUT-DOUBS ? La plupart des secrétaires de mairie peuvent en témoigner : dans certaines communes du Haut-Doubs frontalier, il ne se passe pas un jour sans que le standard de la mairie ne retentis- se. Ce sont des habitants à la recherche d’un terrain. Avec une économie locale florissante grâ- ce à la Suisse voisine, la pression foncière est toujours aussi forte dans le Haut-Doubs. Et conséquence logique, les prix continuent à flamber. Ils dépassent déjà régulièrement les 120 euros le mètre carré dans certaines communes, il flambe au-delà des 150 euros parfois. Le journal C’est

à dire a fait le tour de toutes les communes du Haut-Doubs corres- pondant à sa zone de diffusion. Tous les pro- jets, tous les prix : le cahier spécial habitat.

Immobilier Le foncier est une denrée rare à consommer avec modération Le développement de l’habitat et des zones économiques sont deux activi- tés consommatrices de foncier dans le Haut-Doubs. Les règles d’urbanisme évoluent pour freiner ce phénomène. Les communes ont à suivre les consignes.

C’ est vrai pour à peu près toutes les com- munes du Haut- Doubs. Il ne se pas- se pas un jour sans qu’elles reçoi- vent au moins une demande de renseignement pour du terrain à bâtir. Les candidats à la construc- tion se pressent au portillon. Ils font le tour desmairies pour savoir si par hasard, il ne reste pas sur leur secteur, du terrain à vendre pour une maison individuelle.

Pourtant, les lotissements com- munaux et privés poussent com- me des champignons.Mais l’offre ne suffit pas à éponger la deman- de croissante des acquéreurs qui veulent se loger sur la bande fron- talière où le prix du mètre car- ré constructible s’envole pour atteindre les 180 euros par endroits. La pression foncière qui s’exerce sur ce territoire est désor- mais très forte du fait notamment d’une croissance démographique encouragée par la proximité de la Suisse, un bassin d’emploi majeur pour les résidents duHaut-Doubs. La tentation est forte pour les communes de libérer du foncier quand elles le peuvent pour accueillir de nouveaux habi- tants. Un lotissement est assi- milé à du développement éco- ment liée au développement de l’habitat. Ce dernier représen- te les 2/3 de l’artificialisation. Mais les taux d’évolution les plus forts concernent les surfaces dédiées à l’activité économique (+ 12,8 % dans le Doubs contre + 7,2 % en France)” précise l’Observatoire Départemental de l’Habitat du Doubs. La consé- quence est l’étalement urbain. “La consommation de l’espace pour l’habitat et l’économique est réellement problématique” confirme l’Agence Foncière du Doubs qui épaule les communes dans leurs projets d’aménagement. La loi Grenelle II entend lutter contre ce phénomène révélateur d’une mauvaise gestion des sols. Elle suggère aussi aux com- munes d’opter pour la densifi- cation en imaginant des amé- nomique dans le sens où il génère des impôts locaux et fait vivre encore l’école. “L’urbanisation des sols est principale-

nagements économes d’espace. Cela peut signifier de privilé- gier de l’habitat collectif à l’habitat individuel. “Dans le cadre de cette loi, il est prévu qu’une commission puisse émettre un avis sur des projets d’urbanisme” précise encore l’Agence Foncière du Doubs. Le foncier devient une denrée rare à consommer avec modération. L’utilisation de l’espace fera par- tie du débat à Morteau par exemple où la municipalité a engagé les premières réflexions autour de l’élaboration d’un plan local d’urbanisme (P.L.U.) qui remplacera le P.O.S. (plan d’occupation des sols). “Il n’y a pas de grande révolution. Mais l’idée est de se doter d’un outil opérationnel conforme au code donné, nous poser la question des réserves foncières actuelles et futures.” Deux ans de travaux au moins sont nécessaires avant que ce plan ne soit soumis à enquête publique. Chaque zone de la commune sera examinée point par point, et les secteurs de développement seront iden- tifiés. Il semblerait que l’évolution des règles d’urbanisme en faveur d’une baisse de la consomma- tion de foncier finisse aussi par provoquer aussi un changement de culture chez les particuliers dans la manière qu’ils auront d’appréhender l’habitat, et chez les aménageurs que ces règles poussent à innover. Même si cela prendra du temps, le “tout pour la maison individuelle” est peut- être en train de passer. Bien- venue à l’habitat mixte. de l’urbanisme qui per- mette de faire de la pla- nification active expli- quent les services de la mairie. Nous allons for- cément à un moment

“Il n’y a pas de grande révolution.”

Le “tout pour la maison individuelle” est peut-être en train de passer avec l’évolution des règles d’urbanisme.

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