Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

11

V A L D E M O R T E A U

Sécheresse 2001 : la pire de toutes ? Tous les ingrédients sont réunis pour que la sécheresse de 2011 qui débute reste dans les annales de la météorologie. Voici un retour en images sur les sécheresses qui ont marqué les précédentes décennies. Environnement

“C’ est une situation inédite” obser- ve le service de Météo France à Besançon. Il y a longtemps que notre département et en parti- culier le Haut-Doubs n’avait pas connu un tel contexte climatique. Si le phénomène s’installe dans

communes du Larmont à Pon- tarlier remarque par exemple que le désamorçage de certains puits de captage dans la plaine de l’Arlier sera atteint dès la mi- juin. Cette fois-ci, c’est le côté préma- turé de la situation qui inter- pelle Météo France. “Il y a une

la durée, alors la séche- resse sera d’une ampleur bien supérieu- re à celle de 1976 qui avait démarré plus tar- divement. Le niveau du

conjonction de deux fac- teurs : de faibles précipi- tations et des tempéra- tures supérieures à la nor- male saisonnière de l’ordre de 4 à 5 °C. Depuis

“C’est une situation inédite.”

Doubs est anormalement bas, tout comme celui des nappes phréatiques. Si pour l’instant l’alimentation en eau potable est assurée, la communauté de

le 1 er mars, il n’a jamais fait aus- si chaud. Par ailleurs, la pous- se précoce de la végétation a sol- licité la ressource en eau.” Sur les cinq derniers mois, il est tom-

29 juillet 1989 : le Doubs est pratiquement à sec, mais les bateaux partent encore du centre de Villers.

Octobre 1962 : il n’y a plus une goutte d’eau à Remonot (photos Jean Monnin).

Une image spectaculaire de novembre 1962 : le Doubs est à sec et la neige est tombée. 20 octobre 1985 : les mar- cheurs traversent à pied sec le dernier bassin du Doubs à la frontière suisse.

bé entre 160 et 300 millimètres d’eau en fonction des secteurs (180 millimètres à Morteau), contre 300 à 700 millimètres en moyenne sur la période. La quantité d’eau pluviale est divisée par deux. Fin mai, il manque l’équivalent de deux à trois mois de précipitations com- paré à un contexte dit normal. “La différence avec 1996 et 1976, deux années où il a peu plu, c’est qu’il fait plus chaud. À l’inverse, l’année dernière, nous avons observé un déficit global de pré- cipitation en montagne et un excédent dans le bas. Il a plus plu à Besançon qu’à Pontarlier. C’est quelque chose que nous n’avions jamais vu.” Les pertur- bations atlantiques, qui devraient normalement arroser notre région, sont retenues par un flux d’air chaud venu du Sud. La précocité du phénomène a obligé la préfecture à prendre des mesures de restriction de la

(1)(2) voir conditions en concession

Été 2003 : la canicule vide le Doubs, les bateaux sont en cale sèche.

consommation d’eau dès la fin du mois d’avril. Il est interdit notamment de laver son véhi- cule hors des stations profes- sionnelles dédiées à cet effet. Le remplissage des piscines privées

existantes est également inter- dit, ainsi que l’arrosage des espaces verts publics et privés (de 8 heures à 20 heures), ain- si que l’irrigation agricole (de 8 heures à 20 heures). En revanche, il est toujours possible d’arroser un jardin potager. “Le non-respect de ces mesures peut être puni d’une amende de 1 500 euros” annonce la pré- fecture. Tous les ingrédients sont réunis pour que 2011 reste dans les annales de la météorologie, avec toutes les conséquences que la sécheresse peut avoir sur des secteurs d’activité comme l’agriculture.

Photo spectaculaire prise au début du siècle dernier dans les bassins du Doubs.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online